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Les dernières négociations salariales entre syndicats et organisations patronales se sont achevées sur un accord visant à améliorer les conditions de travail des salariés du secteur bancaire. La crise financière a en effet renforcé l'obligation d'atteindre à tout prix des objectifs de vente, perçue par les syndicats comme préjudiciable à la clientèle privée comme aux salariés.
La grogne monte chez les salariés du secteur bancaire. Une grogne suffisamment palpable pour que les organisations patronales s’accordent avec le syndicat Verdi sur un protocole d’accord visant à assouplir « la politique du chiffre », selon les termes employés par le syndicat des salariés du secteur.
Selon la nouvelle convention collective, qui doit prendre fin en février 2012, les 240 000 salariés bénéficient d’une prime exceptionnelle de 300 euros en aout, suivie d’une augmentation des salaires de 1,6% à partir de janvier 2011. Mais c’est le protocole d’accord sur les conditions de travail qui fait principalement l’objet des discussions sur la place financière de Francfort. Il reconnait d’abord les effets de la crise sur les salariés: « Les derniers évènement survenus sur les marchés financiers conduisent à des exigences plus grandes pour les salariés du secteur bancaire », est-il écrit dans le préambule. Pendant les négociations, Verdi s’était surtout attaché à mieux protéger les salariés des pressions à la vente, jugées peu scrupuleuse. Le document stipule ainsi que « la direction doit éviter toute charge inopportune. En particulier, les objectifs se doivent d’être équitables, atteignables, spécifiques et formulés de façon à correspondre aux besoins des clients ». Un autre point important est abordé, celui de la prévention: « Les partenaires s’attachent à augmenter la qualité des mesures relatives à la santé des salariés, en tout premier lieu les mesures préventives. Il paraît judicieux de faire participer les salariés dans ce processus ».
Retour à une activité de conseil
Commentant les motivations de son syndicat, Uwe Foullong, en charge des négociations salariales chez Verdi, rappelle dans un premier temps les quelque 5000 témoignages anonymes recueillis sur la plateforme internet spécialement mise en place par son organisation. Plus de 90% d’entre eux revendiquent un retour à une véritable activité de conseil objectif et personnalisé auprès du client, beaucoup percevant les pratiques actuelles comme une dégradation de leurs statuts de conseiller bancaire à celui de simple commercial. « Dès lors qu’un conseiller doit remplir un objectif, fixé par sa hiérarchie, il se trouve devant un dilemme : vendre coûte que coûte un produit financier à un client qui n’en a pas nécessairement besoin, ou bien offrir un véritable conseil en prenant le risque de se voir réprimander par sa hiérarchie », résume le syndicaliste. « Cette politique a des conséquences désastreuses sur la santé des salariés et la crise n’a en rien amélioré la situation des salariés, au contraire. Vu la baisse des bénéfices, ils doivent augmenter leurs résultats tout en craignant pour leurs emplois », poursuit-il. Dépression, insomnie, épuisement professionnel, les stigmates habituels du mal-être au travail apparaissent alors très vite. Pour Uwe Foullong, un premier pas a été franchi : le protocole d’accord offre en tout premier lieu une base formelle aux délégués du personnel qui leur permet de dénoncer des objectifs de vente jugés irréalisables.
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