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mercredi 29 septembre 2010

Un ingénieur japonais meurt de surmenage

A lire dans www.telegraph.co.uk:

Un des ingénieurs du constructeur leader, Toyota, est mort d'épuisement avoir passé de trop nombreuse heures de travail continues, a statué un bureau du travail japonais. La décision est la dernière d'une série de conclusions dans une nation où des horaires de travail extraordinairement longs ont longtemps été la norme pour de nombreux employés.
L'homme décédé était âgé de 45 ans et avait été sous forte pression en tant qu'ingénieur en chef dans l'élaboration d'une version hybride de la ligne de voitures  de Toyota appelée "Camry", a déclaré Mikio Mizuno, l'avocat représentant sa femme. L'identité de l'homme est tenu secrète à la demande de sa famille, qui continue à vivre à Toyota City, où l'entreprise est basée.
Dans les deux mois avant sa mort, l'homme a effectué en moyenne plus de 80 heures supplémentaires par mois, selon M. Mizuno. Il a régulièrement travaillé la nuit et le week-end, a souvent été envoyés à l'étranger et a été confronté à la responsabilité de présenter un prototype à la North American International Auto Show de Detroit quand il est mort de maladie cardiaque ischémique en Janvier 2006.
La fille de l'homme a retrouvé son corps à leur domicile la veille d'un départ pour les États-Unis. La décision, qui a été rendue le Juin 30, permettra à sa famille de recevoir des prestations de son régime d'assurance-emploi. Un agent du Bureau du travail d'Aichi travail a confirmé la décision. Dans un communiqué, Toyota Motor Corp a présenté ses condoléances et a dit qu'il travaillerait à améliorer le suivi de la santé de ses travailleurs.
Il ya un effort au Japon pour réduire le décès dû au surmenage, connu sous le nom «karoshi». Ces décès ont augmenté régulièrement depuis le ministère de la santé a reconnu pour la première fois le phénomène en 1987.
L'an dernier, un tribunal dans le centre du Japon a ordonné au gouvernement de verser une indemnité à Hiroko Uchino, l'épouse d'un employé de Toyota qui s'est effondré, mort au travail à l'age de 30 ans en 2002. Elle a porté l'affaire devant les tribunaux après que sa demande au bureau du travail local d'indemnisation aie été rejetée.

mardi 28 septembre 2010

Danfoss: 24 postes menacés de délocalisation en Pologne

A lire dans LeDauphine.com.

La société Danfoss envisage, selon un communiqué daté de ce lundi 6 septembre,  "d'arrêter la production de pompes à chaleur dans son usine de Valence. La réorganisation pourrait concerner environ  24 postes". La société précise également que "la production devrait vraisemblablement être effectuée en Pologne."

Le directeur général de Danfoss Avenir Energie, Eric Violon, a pour sa part déclaré que "Danfoss assume pleinement sa responsabilité sociale et souhaite proposer une série de mesures aux salariés susceptibles d'être concernés par la réorganisation envisagée en leur offrant toutes les opportunités possibles pour trouver un nouvel emploi."

A noter que, toujours selon le communiqué, "la réorganisation n'affectera pas les départements des ventes et de l'assistance technique de Valence, étant donné l'importance que le marché français continue de représenter pour Danfoss Heat Pumps.

lundi 27 septembre 2010

On revient à la médecine du travail instituée par Pétain

Passé en douce en même temps que la réforme des retraite, les médecins du travail reporterons directement aux entreprises. Difficile dans ces conditions de dénoncer les conditions de travail dangereuses. Des affaires comme l’amiante ne risque plus de sortir…

A Lire dans Le Monde:

Gaspard : Pourquoi le fonctionnement de la médecine du travail a-t-il été amendé au milieu d'un texte sur la réforme des retraites ? En aviez-vous été informé ?

Bernard Salengro : Non. On nous avait annoncé une réforme, mais qui viendrait après la réforme des retraites, qui serait publique, annoncée. Alors qu'on a eu un amendement glissé en dernière minute, en catimini, comme si on avait honte de la zizanie qu'on faisait.

L'amendement est essentiellement l'amendement 730, déposé par le gouvernement, qui transforme le service de santé au travail, qui était un service protecteur des salariés, en un service protecteur des entreprises.

guillaume : Comment en est-on arrivé à cette dérive ?

De façon tout à fait logique. Parce que c'est ce que les employeurs demandent depuis toujours.

Reprenez les éditoriaux du Dr Georges Clemenceau, l'homme politique qui était médecin du travail, dans L'Aurore, en 1906. Il disait déjà, pour défendre la reconnaissance de la maladie du plomb : les médecins du travail sont considérés comme des gêneurs par les employeurs.

Et il y a toujours eu la pression des salariés pour que les médecins du travail les protègent – c'est ce qui s'est passé en 1946 – et la pression des entreprises pour que les médecins du travail les aident à rentabiliser le système.

La tentative du Medef sur les députés UMP et sur Eric Woerth, le ministre du travail, a réussi, puisqu'ils présentent textuellement la demande du Medef qui avait été présentée il y a deux ans aux organisations syndicales et que toutes avaient refusée à l'unanimité.

C'est aussi simple que de dire : on va organiser la lutte antidrogue en la confiant aux dealers. Ce n'est pas possible, ça ne marche pas.

Kristoff : Quel est le danger véritable de cette réforme pour les salariés ?

C'est qu'au lieu d'avoir un système de protection, ils vont avoir un système de manipulation. Et sous couvert d'un affichage sympathique, la santé au travail, on va avoir des professionnels pour lesquels on pourra se poser des questions de confiance, d'indépendance, de confidentialité, et de réalité de leur aide.

C'est tellement facile de dire à une personne qui a une surdité que c'est dû au fait qu'elle va trop en boîte de nuit, ou à une personne atteinte d'un cancer du poumon que c'est dû au fait qu'elle fume trop et non pas à l'amiante qu'elle a manipulé toute sa vie.

Charles-Hubert de Girondi : Quels sont les moyens dont disposent les médecins du travail pour se protéger d'éventuelles pressions des employeurs ?

Aujourd'hui, le médecin du travail, pour être indépendant, a plusieurs cordes à son arc. L'indépendance, ce n'est pas l'absence de pressions, c'est plus l'équilibre des pressions. Dans l'entreprise, l'équilibre des pressions, c'est l'équilibre entre les pressions des employeurs et celles des salariés. C'est pourquoi l'indépendance des médecins du travail est facilitée lorsque la représentation des salariés est organisée et facilitée.

Par ailleurs, le médecin du travail est un salarié protégé, que l'on ne peut licencier qu'avec l'accord d'une représentation des salariés à la Commission de contrôle des services ou le comité d'entreprise, avec l'accord de l'inspecteur du travail, et celui du médecin inspecteur du travail. C'est dire s'il est protégé.

Rouletabille : Vous n'exagérez pas un peu en prétendant que la protection des salariés est remplacée par la sécurité des employeurs ?

Je ne pense pas exagérer. Le système de médecine dans les usines existe depuis longtemps. C'était une médecine sous l'autorité de l'employeur, chargée d'optimiser le matériel humain par la sélection, par l'entretien. C'est la médecine du travail avec sélection génétique instituée par Pétain.

A la Libération, on a repris les outils et les hommes en leur donnant un objectif opposé – cela a été voté à l'unanimité des députés : éviter toute altération de la santé du fait du travail.

Avec cet amendement, on retourne vers le système de Pétain, car les médecins du travail avaient une indépendance garantie par la loi, protégés contre le licenciement par l'inspecteur du travail, et bénéficiant d'un agrément renouvelé tous les cinq ans par l'autorité des services déconcentrés du ministère.

Tout cela saute au profit d'une mention indiquant que c'est sous l'autorité de l'employeur. On imagine que la direction du poulailler par le renard n'est pas une grande garantie...

SOS : Quelle est la position de l'Ordre des médecins sur cette question ?

La position de l'Ordre des médecins, que j'ai sollicité il y a dix jours, quand l'amendement est sorti, a été de reprendre sa déclaration de juin dans laquelle il dit son opposition avec la loi qui vient d'être votée.

Si vous regardez le site du Conseil national de l'ordre des médecins, à la date du 16 septembre, il y a un texte qui dit que l'Assemblée nationale a voté une importante réforme de la santé au travail, le texte ne répond pas aux attentes des salariés, ni aux nécessités de l'exercice des médecins du travail dans le respect de leur indépendance technique.

Le médecin du travail doit être le coordonnateur de l'équipe de santé pluridisciplinaire. Et l'intervention de médecins non spécialisés en médecine du travail doit se faire au sein du service de santé au travail, sans être déconnectée de la connaissance du milieu de travail et des postes de travail.

Ils disent qu'ils s'étonnent de l'absence de toute concertation, ce qu'ils regrettent vivement, alors qu'ils demandent depuis six mois à être reçus par le ministère. Dans ces conditions, ils ne peuvent qu'émettre une vive protestation.

Pierre Farce : De quels moyens disposent les professionnels et les syndicats pour s'opposer à cette évolution de la médecine du travail ? On en parle peu.

Le fait qu'on en parle peu, c'est ce que voulait Eric Woerth en glissant cet amendement dans le grand brouhaha de la retraite.

Heureusement, des syndicalistes et la CFE-CGC ont repéré cet amendement et ils ont tiré la sonnette d'alarme pour que petit à petit la population s'aperçoive de la rouerie qu'est ce cavalier législatif. Car c'est une loi cachée derrière une autre loi.

dimanche 26 septembre 2010

LA DÉLOCALISATION EST-ELLE ENCORE PAYANTE?

A lire dans Chefs d’entreprise.

Chef d'entreprise Magazine N°51 - 01/09/2010 - Sophie Sanchez

Hausse des salaires dans les pays émergents, augmentation des coûts de transport, problèmes de qualité, retards de livraison... Autant d'ombres au tableau des délocalisations qui viennent atténuer, voire effacer, les gains liés à cette solution de production. Décryptage des raisons qui amènent certaines entreprises à rebrousser chemin.

Voir ailleurs si l'herbe est plus grasse, ou plutôt partir pour éviter de connaître des périodes de vaches maigres. C'est la décision qu'ont dû prendre certaines sociétés françaises dès la fin des années 80, emboîtant le pas aux firmes américaines et allemandes qui avaient déjà fait, plus tôt, ce choix de la délocalisation. Selon une récente étude de l'Insee sur l'évaluation de l'impact du commerce international sur l'emploi, près de 12 % des chefs d'entreprises de plus de 20 salariés ont déclaré avoir délocalisé entre 2002 et 2007. Première raison invoquée par les sociétés quittant le sol français: faire baisser le prix de revient en faisant travailler des « mains » moins onéreuses et être ainsi plus compétitives face à des concurrents bénéficiant de coûts de production plus faibles. La réduction de la masse salariale serait en effet la principale motivation pour 79 % des PME (source KPMG-Medef). «La différence de coût entre la main-d'œuvre française et celles des pays dits «low cost" serait de 1 à 5, voire de 1 à 10 dans les pays de l'Est et du Maghreb, et de 1 à 20 dans les pays asiatiques », précise Philippe Peyrard, directeur général délégué de la coopérative de lunetterie Atol et membre fondateur du Comité des entrepreneurs pour un développement responsable de l'économie (Cedre).

PHILIPPE PEYRARD directeur général délégué de la coopérative de lunetterie atol et membre fondateur du cedre.

«Une entreprise qui fabrique des produits volumineux peut perdre ce qu'elle aura gagné en main-d'oeuvre rien qu'avec les frais transport, mais aussi d'emballage et de logistique.»

D'autres critères poussent les entreprises à tenter l'aventure vers d'autres contrées. Sont notamment évoqués la recherche de nouveaux relais de croissance, le développement du chiffre d'affaires ou tout simplement l'obligation de suivre les grands donneurs d'ordre. Si les attraits de la délocalisation semblent encore bien réels, certaines entreprises ayant déplacé leur production effectuent pourtant le mouvement inverse. Outre de grands noms comme Décathlon, Samas, Atol ou Pétrole Hahn, des PME retrouvent aussi le chemin de la France. «Les chefs d'entreprise qui ont généralement la tête dans le guidon et ne sont pas forcément bien conseillés se rendent compte, une fois sur place, que l'équation économique était erronée, car ils n'avaient pas pris en compte le coût complet d'une délocalisation », explique Philippe Peyrard (Atol). Frais de transport, de logistique et de stockage, prix de formation de la main-d'oeuvre, difficultés de manager les équipes à distance, augmentation des salaires locaux, turnover, problèmes de qualité, retards, etc. Au final, la facture peut s'avérer lourde et le projet moins opportun. Une étude du cabinet de conseil Mckinsey démontre ainsi qu'une entreprise délocalisée qui intègre ces coûts cachés, fait passer ses gains de productivité de 22 à 3 %. Mieux vaut donc, pour une entreprise voulant installer des sites à l'étranger, effectuer correctement ses calculs et mesurer les conséquences d'une telle décision.

Des factures de transport à la hausse.

L'un des postes à ne pas négliger dans les coûts d'une délocalisation est bien entendu celui du transport. Fabriquer du mobilier induit des coûts nettement plus importants que si l'on produit des tee-shirts. Mais, quelle que soit la nature du produit, les termes de l'équation semblent changer avec l'envolée des prix du pétrole. Les coûts de transport d'un container auraient ainsi plus que triplé depuis 2000. Outre la question environnementale, produire loin pose problème aux entreprises. Dans un contexte où elles se doivent d'être de plus en plus souples et réactives face aux demandes des clients, être tributaire de plusieurs semaines de transport maritime, notamment pour les entreprises travaillant dans les pays asiatiques, s'avère handicapant. « Sans compter que pour optimiser les containers et éviter de multiplier les trajets, nous commandons de grosses quantités, ce qui induit des avances de trésorerie et des capacités de stockage à l'arrivée conséquentes », relate Alain Comalada, p-dg de la société PEG, spécialisée, notamment, dans la fabrication de couettes, oreillers et isolants. Avec la flambée du baril, la délocalisation de proximité semble recueillir aujourd'hui beaucoup de suffrages. Des entreprises, qui avaient vu dans la Chine un nouvel Eldorado, replient bagage pour privilégier les pays de l'Est ou le Maghreb. De plus, certains dirigeants ne souhaitent pas que les sites de fabrication soient trop éloignés de leur marché. A l'instar du fabricant allemand de papeterie et d'instruments d'écriture Pelikan, qui a choisi de produire en République tchèque, ils veulent pouvoir être réactifs, avoir un œil sur la production ; « veiller au grain » n'est pas sans intérêt quand on a rencontré des problèmes de qualité.

Revenir à la qualité et au made in France.

Du bleu proche du vert, des produits abîmés, des textiles tâchés... Combien de dirigeants ayant délocalisé leur production ont-ils échappé aux sueurs froides à réception de leurs containers? Geneviève Lethu, spécialiste des arts de la table, en a fait les frais. Confrontée à des soucis de qualité et de conformité des produits avec les fabricants chinois, la PME a décidé, en 2002, de revenir au « bercail ». Ses couteaux sont aujourd'hui fabriqués à Thiers et son linge de maison dans les Vosges. L'étiquette « made in France » et le savoir-faire qui l'accompagne s'avèrent pour la marque un gage de qualité et un argument marketing. Certains patrons font aussi du maintien de leur activité en France leur fierté. Oliver Colas, l'un des dirigeants de la jeune société bretonne Argolf, spécialisée dans la fabrication des putters, insiste: «Nous nous refusons à ne regarder que le prix de fabrication. Nos putters sont conçus dans le respect d'une tradition et d'un savoir-faire qu'il faut perpétuer. Pour donner naissance à des produits de qualité, la proximité et la possibilité de suivre la fabrication et les fournisseurs de A à Z sont indispensables. Produire local permet aussi de préserver des emplois et d'être en phase avec les problématiques de développement durable. » De plus, se séparer de la production ne conduit-il pas à mettre en danger sa capacité à préserver des savoir-faire spécifiques, à innover et se démarquer ? C'est l'avis de Philippe Peyrard qui aime relater le retour en France d'Atol. Ayant enfin trouvé un partenaire prêt à le suivre en 2004, il quitte la Chine et fait rimer sa relocalisation avec innovation. « Les consommateurs français sont prêts à payer plus cher pour un produit de meilleure qualité et leur offrant une vraie valeur ajoutée. Jouer sur ces leviers plutôt que sur celui du seul prix revient à se positionner dans un cercle vertueux, car proposer des produits sophistiqués permet également de mieux exporter. » Les entreprises voulant délocaliser doivent aussi se poser l'épineuse question de la propriété intellectuelle. Le dépôt de brevets, coûteux et temporaire, ne suffit pas à enrayer les risques d'une copie des technologies ou de débauche d'un salarié préalablement formé.

Difficultés à recruter et à fidéliser du personnel qualifié.

La gestion du personnel représente aussi un point noir sur le tableau de la délocalisation. Si le coût de la main-d'œuvre est moins élevé, il est désormais difficile, dans certains pays, de trouver des salariés qualifiés, les meilleurs candidats ayant souvent déjà été recrutés. « Les bons éléments sont très sollicités par les grands groupes, confirme François Schmidt, p-dg d'EFS, PME spécialisée notamment dans la production de matériels de mesure. Nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir recruter un technico-commercial chinois afin de développer notre propre filiale à Hangzhou. » Même son de cloche pour Benoît Martel, directeur export d'Aromatech, entreprise spécialisée dans les arômes alimentaires installée en Chine: « Il faut veiller à motiver et à fidéliser des collaborateurs très sollicités. » Par ailleurs, si la main-d'œuvre reste effectivement moins chère qu'en France, la tendance est à la hausse, que ce soit en Europe de l'Est, en Inde ou en Chine. Dans l'empire du Milieu, l'explosion des suicides (comme chez Foxconn Technology) et les grèves poussent les entreprises à augmenter les salaires.

Confrontées à cette hausse des coûts de la main-d'œuvre en Chine (plus de 10 % sur la zone côtière), certaines sociétés transfèrent leur production au Cambodge ou au Laos. Des pays comme la Tunisie ou le Maroc deviennent aussi des destinations de plus en plus compétitives. « Les entreprises qui délocalisent seront toujours confrontées à la concurrence de pays à plus faibles coûts. Il s'agit donc d'une vision à court terme qui érode les sociétés dans leur capacité à imaginer et à innover », commente El Mouhoub Mouhoud, professeur à l'université Paris-Dauphine.

Alors délocaliser ou pas? Les entreprises doivent en amont d'un tel projet se poser les bonnes questions: la main-d'œuvre est-elle prépondérante dans mon activité? Ai-je les moyens d'encadrer la production outre-frontières? Quel sera le poids du poste transport dans le coût global? Le site de fabrication nécessite-t-il une proximité avec le client final? Aucun dirigeant ne peut s'exonérer de cette démarche.

TEMOIGNAGE La délocalisation m'a fait perdre en qualité ALAIN COMALADA, p-dg de la société PEG

L'expérience de la délocalisation aura laissé un goût amer à Alain Comalada, p-dg de la société PEG, spécialisée notamment dans la fabrication de couettes, oreillers et isolants pour les vêtements et le bâtiment. Lorsque cet entrepreneur normand veut se lancer dans la microfibre, il y a trois ans, il ne trouve pas en France de fournisseur capable de lui proposer une machine répondant à cette activité. Il décide alors de mettre le cap vers la Chine. Une série de mésaventures attend alors Alain Comalada: problème de qualité, retards dans la fabrication et la livraison, communication difficile. La facture s'avère plus lourde que prévue, la charge de stress également. « Lorsque l'on travaille avec des grands noms de la distribution, exigeants et intraitables, on ne peut pas se permettre ce genre d'incertitudes. Nous avons dû faire appel sur place à des laboratoires pour contrôler la qualité des produits et éviter les mauvaises surprises. » sans compter que pour faire face aux délais de livraison (un mois de bateau) et optimiser les containers, la société est amenée à commander de grosses quantités de marchandises, ce qui induit des avances de trésorerie et de grosses capacités de stockage à l'arrivée. Echaudé par cette solution de production décevante et onéreuse, Alain Comalada parvient à rapatrier, en 2009, toute la production d'oreillers et de couettes synthétiques en s'équipant de la fameuse machine qui lui permet alors de produire lui-même sa microfibre. Aujourd'hui, l'entrepreneur a installé une nouvelle usine à Varneville, à une vingtaine de kilomètres du siège social, et emploie 10 personnes en CDI.
PEG - Repères
- ACTIVITE: Fabrication d'articles textiles, sauf habillement
- VILLE: Dénestanville (seine-maritime)
FORME JURIDIQUE: SA à conseil d'administration
DIRIGEANT: Alain Comalada, 56 ans
ANNEE DE CREATION: 1850
EFFECTIF: 98 salariés
CA 2009: 25 MEuros

ZOOM La prime à la relocalisation

Comment stopper l'hémorragie ou plutôt comment redonner du sang neuf à une économie anémique? Le gouvernement semble avoir choisi son remède. Evoqué par Christian estrosi, ministre de l'Industrie, en octobre 2009, et confirmé par Nicolas sarkozy lors des Etats généraux de l'industrie en mars dernier, le principe d'une prime à la relocalisation a été adopté. Il s'agirait d'une enveloppe de 200 mEuros, partagée entre les entreprises de moins de 5 000 salariés qui ramèneraient leur activité en France. Cette somme, issue du grand emprunt, servirait à financer, sur trois ans, des avances remboursables. Les conditions: les entreprises concernées doivent investir au moins 5 MEuros et créer 25 emplois minimum, de préférence dans des bassins à revitaliser. Autant dire que cette mesure ne concerne que les grosses pme.

samedi 25 septembre 2010

Mickael Wamen, syndicaliste chez Goodyear: "La lutte passe par le juridique"

A lire sur www.lesinrocks.com:

En pleine mobilisation contre la réforme des retraites, Mickael Wamen, secrétaire du syndicat CGT chez Goodyear dans la Somme, poursuit son combat contre la délocalisation. Pour lui, la lutte doit impérativement passer par le juridique.

"La lutte des classes, ça crève", lance Mickael Wamen, 38 ans, secrétaire CGT de l'usine de pneus Goodyear d'Amiens-Nord. Il sort, ce matin-là, d'une réunion à l'Union départementale du syndicat, à 8h30. La veille, il s'est couché à 2 heures du matin. Il a assisté, à Paris, à l'avant-première du documentaire Tous ensemble, réalisé par Eric Guéret, sur les mutations de la lutte syndicale face à une crise financière sans précédent. A la projection, il y a croisé des "gars" de Molex et Total. "Ainsi que du beau monde comme Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT, qui a parlé de la parité alors que nous, on agonise. Franchement, c'était pas le sujet", dit-il, agacé.

Dans le local de la CGT de l'usine, Evelyne, l'une des seules femmes, acquiesce. Elle se fiche d'être entourée de huit mecs, qui fument des "rouges", des Marlboro, et parlent de cul ("ma nana m'a refusé une gâterie, hier soir").

Son seul motif d'inquiétude : les Conti viennent d'approuver un plan de la direction prévoyant le maintien de l'emploi en échange de sacrifices financiers. "Ils ont baissé leur froc. De tous les grands combats de salariés enclenchés ces derniers mois dans l'industrie, seul le nôtre tient bon", regrette Mickael. Ici, les plans successifs, y compris le dernier datant de mai 2009 prévoyant le licenciement de 817 personnes et la reprise du site, ont été gelés grâce à l'action syndicale : "Avec notre avocat, maître Fiodor Rilov, nous avons trouvé des vices de forme."

Mickael peut réciter par cœur le code du travail

Aucun licenciement à Amiens, mais les machines tournent à 30% de leurs capacités. Les salariés jouent aux cartes sur les lignes de montage, vague à l'âme en bleu de travail. Et "en bas", dans le local CGT, le combat continue sans la flamme des débuts, mais avec une expertise accrue.

Depuis 2007, le début des ennuis, Mickael s'est transformé. Il peut maintenant réciter par cœur le code du travail - "Les manifestations main dans la main, avec bobonne et les chiens, ne servent à rien. La lutte passe aujourd'hui par le juridique." Il est aussi devenu (un peu) psychologue : "Quand, il y en a un qui chiale dans un coin, j'ai appris à lui remonter le moral." Il a une voix qui déclame, un portable greffé dans l'oreille et des tracts dans les doigts. Il en écrit trois par jour.

Sa vie est celle d'un monomaniaque. Aujourd'hui, débordé, le délégué CGT doit par exemple appeler madame Creton, l'inspectrice du travail, et organiser le blocage de l'Espace industriel Nord, le 23 septembre : "Rendez-vous à 4 heures du mat, au rond-point de l'Oncle Sam (du nom du restaurant Grill d'Oncle Sam - ndrl)". Il s'attaquera ensuite à la coordination d'une manifestation de toute la filière qui aura lieu le 8 octobre, devant le Mondial de l'auto, à Paris. "Après une journée comme ça, c'est impossible de déconnecter. Pendant les vacances d'été, ma femme ne m'a pas supporté, j'étais trop agressif", raconte-t-il.

"Au pire, j'aurai permis à tout le monde de travailler trois ans de plus"

Son père, ancien syndicaliste de Dunlop (même groupe que Goodyear) a, quant à lui, du mal à suivre : "A son époque, les délocalisations n'existaient pas. Elles ont commencé il y a dix ans, et la crise a été un prétexte pour les accélérer." Mickael pense qu'à terme Goodyear arrivera probablement à ses fins. "Au pire, j'aurai déjà permis à tout le monde de travailler trois ans de plus et j'en suis fier."

Combien de temps avant que les nerfs ne lâchent ? "Je suis sanguin, mais je peux tenir encore toute une vie." Mickael est convoqué par la direction, le 28 septembre, en vue d'un entretien préalable à une sanction disciplinaire.

«Les appareils électroménagers sont volontairement fabriqués pour durer moins longtemps»

A lire dans Libération.fr:

Le constat est alarmant. Et illustre au mieux la société de surconsommation qui est la nôtre dans les pays riches. Selon l'association Les Amis de la terre, la durée de vie actuelle des appareils électroménagers serait aujourd'hui en moyenne de 6 à 9 ans, contre 10 à 12 ans il y a une dizaine d'années, alors que, paradoxalement, les technologies n'ont de cesse de progresser.

Alors que la prévention des déchets est au cœur des Assises nationales des déchets qui se déroulent depuis ce jeudi et jusqu'à demain à Paris, l'ONG vient de rendre public un rapport intitulé «L'obsolescence programmée, symbole de la société du gaspillage» sur les produits électriques et électroniques.

Un travail qui, selon Les Amis de la terre, «montre que les stratégies mises en place pour réduire la durée de vie des produits augmentent considérablement le volume des déchets, mais aussi contribuent à l'épuisement des ressources naturelles».

Anne-Laure Wittmann (photo), responsable de la thématique déchets aux Amis de la terre France, revient pour libération.fr sur cette enquête et livre des propositions pour sortir de la logique commerciale en place.

Pourquoi avoir lancé une telle étude?

Depuis quelques années on entend souvent parler de réduire nos déchets, à l'instar par exemple de la campagne de l'Ademe «Réduisons nos déchets, ça déborde». Les actions sont principalement ciblées sur le consommateur en fin de chaîne. On parle aussi beaucoup des emballages mais peu des appareils électriques et électroniques, alors que tout le monde a le sentiment plus ou moins diffus que les produits sont de moins bonne qualité et durent de moins en moins longtemps. La machine à laver de grand-mère a tenu vingt ans, celle qu'on achète aujourd'hui va peut-être durer cinq-six ans.

Cette étude est-elle une première en France?

Oui. En France, l'obsolescence programmée est un concept très peu connu. C'est un sujet beaucoup plus connu dans les pays anglo-saxons, en particulier au Royaume uni.

Cette tendance à l'obsolescence des appareils répond-elle, de la part des fabricants, à une volonté de faire des économies dans la fabrication, c'est-à-dire avec des technologies moins évoluées, ou dans la qualité des matériaux utilisés dans la fabrication?

Elle répond surtout à un souci de vendre plus, parce qu'il y a eu quand même des avancées technologiques. Mais nous sommes dans une ère de consommation de masse. L'idée, c'est de vendre des grandes quantités et le plus souvent possible. Les appareils ménagers sont donc volontairement fabriqués pour durer moins longtemps

Vous voulez dire que les fabricants font volontairement fabriquer des choses plus fragiles?

Concernant la qualité, il y a eu, comme vous le savez, une délocalisation massive de la production hors d'Europe, majoritairement en Asie, pour réduire les coûts, notamment en ressources humaines. Quant à la fragilité des produits, elle résulte de matériaux de moins bonne qualité. On peut aussi réduire la durée de vie d'un produit en faisant en sorte qu'il ne soit pas démontable: par exemple quand la batterie, au lieu d'être vissée, est soudée. Dans ce cas, le réparateur ne pourra pas intervenir, car il y a un sceau qui l'engage en terme de responsabilité s'il la dessoude puis la ressoude. Ou alors parfois il est même impossible de dessouder et donc de procéder à la réparation.

Cette tendance à rendre les produits non-réparables est-elle nouvelle ou s'accélère-t-elle?

Les réparateurs de chaînes hifi que nous avons interrogés nous ont dit qu'à partir des années 90 les appareils sont devenus plus difficilement réparables. Il y a eu une baisse des prix sur le bas de gamme qui fait que les produits ne sont pas réparables ou du moins ce n'est pas rentable économiquement de les réparer par rapport au prix d'achat de neuf.

Vous avez interrogé cinq fabricants (But, Carrefour, Casino, Conforama, Darty) sur votre constat. Quelle est leur réponse et vous satisfait-elle?

Non. La plupart sont restés assez vagues dans leurs réponses. La conclusion qu'on en tire, c'est que leurs services après-vente sont des vitrines pour rassurer le consommateur et lui signifier qu'il y a une relation client et qu'ils sont joignables. Mais concrètement, les réparateurs de ces enseignes ont comme consigne de ne pas passer plus de vingt minutes chez les clients qui les appellent pour des pannes. Ils ne vont pas chercher avec application à faire le maximum de réparations possibles. Ils font le service minimum.

Vous voulez dire qu'ils sont dans la vente à outrance et pas du service au client?

Exactement. En France, on a un modèle économique par rapport à la réparation qui ne va pas. On attend des revendeurs et des distributeurs qu'ils fassent en même temps la réparation. C'est le fameux service après-vente. Il y a un côté un peu schizophrène là-dedans. Moi, si je suis revendeur, je vais essayer de vendre, de faire du chiffre.

Que préconisez-vous?

Il faut un circuit économique de la réparation qui soit plus sain. Nous sommes en train de réaliser des guides locaux de la réparation et du réemploi.

Les pouvoirs publics sont-ils au courant de la situation que vous dénoncez? Quelle est leur politique en la matière?

On dénonce le fait qu'ils aient donné carte blanche depuis une trentaine d'années aux fabricants, et qu'ils les aient laissé petit à petit diminuer la durée de garantie des produits comme une peau de chagrin. Là où avant on avait des garanties de dix ans, maintenant vous avez une mini garantie de un an. Et si vous voulez rallonger la garantie, vous devez payer en plus. C'est devenu un business. Et ces distributeurs ont mis en place leur propre service d'assurance privée. Ce n'est plus l'assurance du constructeur.

Que suggérez-vous aux pouvoirs publics qui sont censés protéger le consommateur?

On pense que les pouvoirs publics devraient imposer un rallongement de la durée de la garantie constructeur. Ils pourraient aussi davantage soutenir le secteur de la réparation. On a bien défiscalisé en partie les services d'aide à la personne. Les emplois liés à la réparation ne sont pas délocalisables, c'est de la main d'œuvre française.

jeudi 23 septembre 2010

La situation économique s’aggrave-t-elle?

Nous entendons des informations contradictoires sur la confiance des chefs d’entreprises qui s’améliore ou sur la baisse du chômage, ou sur la croissance. Toutefois, le Blog Economique et Social qui surveille toutes les grèves, plans sociaux et faillite trouve que les indicateurs sont au rouge depuis deux semaines. Cela donne la même impression qu’au plus for de la crise en 2008 ! Nous vous avons concocté un petit florilège de ces deux dernières semaines, jugez sur pièces c’est plus de 1500 emplois qui disparaissent… 21 mauvaises nouvelles contre 3 bonnes…

  1. Plan social de 20 personne sur 80 chez Piper-Heidsieck. Les conditions de ce PSE entraine une grève illimitée des salariés. Il s’agit du deuxième plan. Jamais une maison de champagne n’avait annoncé une telle mesure. le Parisien
  2. 311 emplois supprimé sur 623 chez Goss (fabriquant mondial de rotatives), soit la moitié du personnel. Le Parisien
  3. L’APEC, menacée de concurrence est en grève. Des opérateurs privés sur le marché du reclassement des cadres sont arrivés après un appel d’offres sur l’insertion professionnelle des cadres effectué par Pôle Emploi. Seuls 22% des lots ont été attribués à l’APEC… Le Monde.
  4. 197 emplois supprimés sur 653 chez Lejaby qui navigue toujours de rebondissement en rebondissement concernant son plan social. Il ne se passe pas une semaine sans que la presse en parle. Dernière nouvelle en date : des salariés campent au siège pour protester contre le PSE et ses indemnités jugées comme insuffisantes. Le Parisien.
  5. Même à Tahiti, en Polynésie Française, un plan social est en cours chez TNTV. 200 millions de franc cfp ont été débloqués. La dépêche de Tahiti.
  6. 41 emplois supprimé sur 45 pour le bottier Le Chameau. L’ampleur du PSE a été confirmé semaine dernière par le tribunal de grande instance. Le PSE avait été annoncé en juillet et porté devant les tribunaux par le CCE.
  7. Fermeture totale de l’usine Pneumateux Manufacture France à Vieux-Ferrette par son propriétaire IMI Indoor Climate. DNA.fr.
  8. Liquidation judiciaire chez Plysorol qui séquestre leur direction après la décision de transfert de leur activité sur un autre site. La pilule a du mal a passer après l’annonce par l’Usine Nouvelle de l’ouverture d’une enquête préliminaire pour abus de bien social et banqueroute à l’encontre de son PDG… Le Parisien.
  9. 400 emplois supprimés sur 1300 chez Altus Semiconductor à Corbeil-Essonne après la cession de l’entreprise à Yazid Saberg.
  10. 37 emplois supprimés chez Matifas, société spécialisée dans la conception de matériel médical, qui délocalise une partie de sa production vers la Roumanie.
  11. Un Plan Social est en route chez Gabriel Europe à Bonneval. Son ampleur n’est pas encore connue. Radio Intensité.
  12. 33 suppressions d’emplois sur 250 au centre de tri postal d’Angers. Lutte Ouvrière.
  13. Sperian Protection. Chômage partiel jusqu'à la fin de l'année et la menace d'un plan social au début de l'année 2011: l'avenir des 130 salariés de Sperian Production, à Plaintel, est toujours aussi incertain. Après s’être “gavé” durant la grippe A, c’est un dur retours à la réalité pour l’entreprise… le Télégramme.
  14. Entre 350 et 400 personnes ont défilées fin septembre dans les rues d'Auneau, Eure-et-Loir, lors d'une journée "ville morte" en soutien aux 350 salariés qui sont menacé de licenciement par la fermeture d’Ethicon (groupe américain Johnson & Johnson) prévue en 2011. Le Monde.
  15. Sanofi Chimie : Les employés viennent d’obtenir une première victoire : le tribunal de Nanterre a annulé le plan de restructuration de l'entreprise, soulignant " l'insuffisance et l'irrégularité de la procédure d'information-consultation " initiée le 31 mars 2010. Les employés ont manifestés à Pantin le 21 septembre. Réformer aujourd’hui. Le Parisien.
  16. La verrerie de Vauxrot (groupe Verallia de Saint-Gobain emballage) est inquiète : le four 3, fermé depuis novembre 2009 dans l'attente d'une reprise de l'activité, ne repartira pas, transformant le chômage partiel en chômage tout court pour une centaine d'employés, aujourd'hui au nombre de 217. La rumeur court sur un Plan Social. L’Union.
  17. 110 emplois supprimés sur 138 par un Plan Social à Bergerac NC (groupe Maxam, ex SNPE). Le plan social est jugé “totalement inacceptable” par les syndicats… Sud-Ouest. Le Parisien.
  18. Chez BNP Paribas, le syndicat CFE-CGC réclame un plan social pour les seniors ! Eco89.
  19. Le constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën envisage de fabriquer en Chine la remplaçante de sa berline Citroën C6 (actuellement produite à Rennes), d’après le quotidien La Tribune du jeudi 23 septembre.
  20. Les salariés du papetier suédois Svenska Cellulosa (SCA) à Linselles, près de Tourcoing, ont approuvé à plus de 82% les nouvelles propositions de la direction concernant le Plan Social : un congé de reclassement de 24 mois pour les plus de 50 ans, qui bénéficieront de 9 mois de salaires payés à 100%, avec la prise en charge des cotisations de retraite complémentaire et de mutuelle, des indemnités de licenciement plus importantes pouvant aller jusqu'à 60.000 euros, pour les salariés comptant 22 ans d'ancienneté. La voixeco.
  21. Solvay, le groupe de chimie belge compte supprimer «progressivement» 800 emplois dans le monde et économiser 120 millions d’euros par an. Problème, si le détail du plan n’a pas été annoncé, il est a craindre que la France en souffrira beaucoup avec 11 sites sur notre sol. Le Figaro.

Et les bonnes nouvelles ? Ne soyons pas trop négatif, voici ce que le Blog Economique Et Social a pu trouvé durant la même période :

  1. Etirex Chromalox à Noyant-et-Aconin: plan social suspendu grâce à la mobilisation du personnel. L’Union.
  2. Mise en liquidation judiciaire en juillet, après un plan social assez dur en février, le tribunal de commerce vient d'accepter l'offre de reprise par Bagnères Industries, une nouvelle société créée par un entrepreneur de Bagnères Aéro (située à Bagnères-de-Bigorre). LaDepeche.fr.
  3. Kindy, leader français de la chaussette, annonce avoir renoué avec les bénéfices. Le groupe indique par ailleurs accélérer son programme de désendettement sur la période, en vue de « préparer » la relocalisation de la fabrication de ses gammes de chaussettes techniques sur son site français de Moliens ! Investir.fr.

Et pendant ce temps, l’Allemand Siemens indique offrir une garantie d'emploi pour 128.000 salariés allemands pendant 3 ans qui viennent par un accord avec le puissant syndicat Allemand IG Metall. Le Point.

Ce n’est pas chez nous que cela arriverait manifestement… Chez nous c’est plutôt le gouvernement qui se chamaille avec tout le monde, l’Europe, l’opposition, les français, les journalistes, ses propres rangs… Hallucinant !

mercredi 22 septembre 2010

Dans les usines prisons du «Made in India»

Liberation explique la réalité de la fabrication des vêtements en Inde par de toutes jeunes filles et avec l’évidente complicité des grands donneurs d’ordre.

«Ici, les filles sont heureuses.» C’est ainsi que reçoit A. Sekar, l’un des dirigeants de KPR. KPR ? Un atelier de la misère, un sweatshop ? Pas officiellement. La preuve, ce jour-là, l’équipe dirigeante nous reçoit avec faste - bouquet de fleurs, haie d’honneur - dans la plus grosse de ses cinq usines. A Arasur, aux abords de la «ville textile» de Coimbatore. Ici, 5 000 personnes sont employées. 90% sont des femmes. Jeunes, très jeunes. Heureuses ? Dina (1) est arrivée dans le monde des petites mains de la confection à 14 ans. Pour un peu plus de 50 roupies par jour, moins de 1 euro. Pendant trois ans, à force d’inhaler des fibres, elles se sont agglomérées dans son organisme. «On m’a retiré une boule de coton de l’estomac», désigne-t-elle, incertaine. Elle n’est pas la seule victime de conditions de travail indécentes (lire page 4) mais elle a eu la chance d’être opérée. Dina, une ouvrière parmi les 250 000 qui officient dans le textile au Tamil Nadu (sud de l’Inde), a travaillé pour KPR. L’entreprise est sous-traitante pour de grandes marques occidentales : Carrefour, Pimkie, Les 3 Suisses, Décathlon, Kiabi (groupe Auchan). Mais aussi Tesco, Walmart, Marks&Spencer. Récemment, trois nouveaux groupes d’importance - Gap, C&A et H&M - lui ont passé des précommandes . KPR double sa capacité de production tous les deux ou trois ans. Et ne se dédie qu’à l’export.

Le Tamil Nadu est l’un des plus gros pôles de l’industrie textile en Inde. Des hôtels chics y accueillent des businessmen venus du Nord du globe. Ils dînent dans des lieux au nom de «Tee-shirt» ou «Polo». Sur les routes goudronnées, d’immenses murs de pierres, parfois ornés de barbelés, dissimulent quelque 7 000 usines. C’est très fier de lui et de son business que P. Nataraj, le numéro 2 du groupe, brandit un polo rouge H&M: «Regardez, ce sont les premiers sortis des lignes !» Le coton brut entre dans les hangars de KPR pour en ressortir transformé en tee-shirts, sweat-shirts, sous-vêtements…

Promesses de dot. Les ouvrières, elles, ne ressortent pas. C’est le système «Sumangali» : 60 000 jeunes femmes en seraient victimes dans le seul Tamil Nadu. Sumangali signifie femme mariée, en hindi. Il y a dix ans, les industriels textiles ont eu cette idée de génie : proposer aux filles issues de zones rurales déshéritées et majoritairement illettrées de venir trimer pour eux. Pas indéfiniment. «Juste» trois ans. Avec la promesse de recevoir à la sortie entre 30 000 et 50 000 roupies (de 500 à 800 euros). De quoi payer leur dot, malgré l’interdiction de cette pratique il y a plus de cinquante ans. A. Sekar justifie cela ainsi :«Avant, ces filles se levaient à 5 heures du matin pour aller chercher du bois. Leur père alcoolique les tapait. Ici, le PDG est comme un père.» Un père qui n’aimerait que les filles. «Elles sont plus disciplinées que les garçons, explique-t-il très sérieusement. Elles ne fument pas, démissionnent moins. Les hommes veulent toujours plus, ils sont attirés par les salaires, ils préfèrent sortir. Ils sont soumis à des influences politiques.»

Enfermées dans l’usine. A KPR, il n’y a pas de syndicats. «100% des filles vivent dans nos foyers, les syndicats ne peuvent pas les contacter, jure le manager. Sans ça, on ne peut pas réussir dans l’industrie.» La moitié des ouvrières du textile sont logées par leur employeur. Au prix d’un enfermement contraint. Les filles peuvent rendre visite à leur famille huit jours tous les six mois. Uniquement lors de festivals religieux. KPR chapeaute aussi une «sortie touristique» mensuelle. Le reste du temps, impossible de quitter leur usine prison. «Si une fille veut rentrer chez elle parce que ses parents sont malades, par exemple, on les appelle pour vérifier, explique A. Sekar. Si ce n’est pas vrai, on ne la laisse pas partir.»

Le site de KPR tient du labyrinthe. On y emprunte des coursives, on croise des surveillantes, on remarque des barreaux aux fenêtres et on surprend des regards. Ce sont les chambres. KPR n’a pas prévu de les montrer. «Elles sont fermées en journée, les filles travaillent», dit un manager. On insiste. Dans l’une d’elle, une fille s’empresse de finir de lustrer le sol. Le carrelage brille. La pièce est vide. Ni chaise, ni table. Des petits casiers tapissent un pan de mur. Des paillasses sont empilées. Les filles dorment à même le sol. A douze, dans 10 mètres carrés.

Dans les ateliers, des centaines de visages aux traits juvéniles. Les ouvrières sourient. Cachent leur visage dans leurs mains. Saluent dans un anglais balbutiant, avant de pouffer. «Nous les recrutons à 18 ans dans des familles très pauvres des zones rurales», jure A. Sekar. 18 ans ? Ranjini et Gayathri, qui s’affairent à ranger des rouleaux de tissu, glissent avoir 16 ans. Sur leur badge, leur date d’arrivée. Il y a un an et demi pour Ranjini, trois mois pour Gyathri. Dans le grand atelier de couture, une ouvrière contrôle la qualité de tee-shirts Waïkiki. Elle est arrivée il y a deux mois. Elle a 17 ans.

La majorité des filles recrutées dans le textile ont entre 14 et 18 ans, assure une ONG indienne, qui lutte contre le Sumangali. Parfois moins. Le travail des enfants est proscrit en dessous de 14 ans. Depuis le début de l’année, les autorités locales ont pourtant recueilli 56 enfants. La partie émergée de l’iceberg. Pure fiction, se défend KPR. «Nous ne faisons jamais faire d’heures supplémentaires au-delà des huit heures quotidiennes», martèle aussi la firme. Dina confie pourtant «avoir dû travailler douze heures deux jours de la semaine», pour rattraper son repos dominical.

Réseau de recruteurs. Pour appâter ses clients, KPR se targue d’avoir une masse salariale très faible, qui pèse 7% du chiffre d’affaires, contre 11 à 12% chez ses concurrents. «Les ouvrières ne restent que trois ans, justifie A. Sekar. Donc les salaires ne sont pas très élevés.» Mieux, ajoute-t-il, «les jeunes filles affichent une productivité de 95%. C’est 20% de plus que dans une usine avec des gens de 45 ou 50 ans». Officiellement, KPR rémunère ses ouvrières 2,90 euros par jour (175 roupies), un peu plus que le minimum légal. Mais une étude à paraître diligentée par des ONG indo-européennes (2) assure que le paiement du salaire minimum n’est même pas respecté. Pis, KPR reprend vite d’une main le peu qu’elle donne de l’autre. Pour la nourriture. Pour les uniformes.

Et rogne sur l’hygiène et la sécurité. Malgré les machines-outils assourdissantes, les filles portent rarement des bouchons d’oreille. Malgré les particules de coton qui flottent dans l’air surchauffé, elles laissent autour de leur cou le tissu censé leur servir de masque. Anémie, asthme, retards de puberté… «Toutes les filles ont des infections urinaires, des problèmes de constipation et des règles irrégulières», dit R.Gayathri, de l’université de Bharathidasane. Dans l’unique infirmerie, quatre lits et un pèse-personne : l’usine emploie un médecin et deux infirmières, pour 5 000 salariés. Beaucoup d’ouvrières, épuisées ou malades, ne tiennent pas trois ans. Et tirent un trait sur la cagnotte promise.

KPR ne fournit pas de contrat à ses employées mais il vend du rêve dans ses brochures. Un modèle «unique», dit P. Nataraj. Où des salariées choyées bénéficieraient de salle de fêtes, de cours de yoga, de scolarisation… «40% du personnel participent aux activités optionnelles», vante P. Nataraj. Avec seulement vingt ordinateurs pour les cours d’informatique ? Ou une piscine pour des filles qui ne savent pas nager ? L’hindouisme, en revanche, n’est pas négociable. Avant chaque prise de poste, 1 500 filles s’alignent pour la prière.

P.Nataraj l’assure : il n’a pas besoin de recruter, tant les candidates affluent. En réalité, tout un réseau de «brokers» sillonne les villages de la région. Payés à la commission: 30 euros par fille embrigadée. Les ouvrières se font abuser, mais les clients de KPR (lire page 3), eux, sont au courant. Ils visitent l’usine au moins deux fois par an, voient les conditions de travail déplorables et constatent les violations des droits humains. Pourtant, P. Nataraj les juge autrement : «Ils sont très stricts.»

mardi 21 septembre 2010

Ces firmes françaises qui jouent avec le droit du travail américain

A lire dans Rue89.

« Une étrange affaire », c'est ainsi que l'association Human Right Watch (HRW) a baptisé son rapport sur les « violations du droit syndical aux Etats-Unis par des multinationales européennes » publié jeudi.

Etrange, parce que ces grandes entreprises (dont Saint-Gobain et Sodexo) affichent chez elles leur attachement au droit du travail, mais profitent de la législation américaine sur la liberté d'association, moins protectrice qu'en France.

Ce rapport de 128 pages, publié jeudi et fruit d'une enquête qui a duré un an et demi, épingle une dizaine d'entreprises européennes, parmi lesquelles :

  • la filiale T-Mobile USA de la société allemande Deutsche Telekom
  • la filiale DHL du groupe allemand Deutsche Post
  • l'entreprise de distribution alimentaire britannique Tesco
  • le géant mondial de la sécurité G4S
  • l'entreprise norvégienne Kongsberg Automotive
  • la firme hollandaise Gamma Holding.

Parmi elles, Sodexo et Saint-Gobain, qui se sont pourtant engagées à respecter les conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) et de l'OCDE. Toutes deux ont signé le Pacte mondial des Nations unies, qui invite les entreprises à respecter « la liberté d'association et à reconnaître le droit de négociation collective ». Lance Compa, principal auteur du rapport, commente :

« Non seulement ces entreprises violent les normes internationales mais dans certains cas, elles violent même la législation américaine, laquelle n'est pourtant pas très favorable aux salariés.

Pour former un syndicat il faut que la majorité des employés l'approuve : même si 49% d'employés le souhaitent, c'est impossible. Et la loi américaine ne prohibe pas les discours anti-syndicaux, les managers peuvent menacer leurs subordonnés. »

Sodexo, « un employeur engagé » pour « des lendemains meilleurs »

Sur son site, Sodexo se décrit comme « un employeur engagé »
qui appuie sa vocation sur « le respect de principes éthiques : la
loyauté, le respect de la personne, la transparence, la lutte contre la
corruption et la concurrence déloyale ».

Le géant de la restauration collective, qui emploie 100 000 personnes aux Etats-Unis, met aussi en avant son « Better Tomorrow Plan » (qu'on peut traduire par « le plan pour des lendemains meilleurs »). Dans celui-ci, il s'engage auprès de ses collaborateurs à les former et les accompagner pour « les inciter à s'engager dans des programmes et des actions qui contribuent à leur santé et à leur bien-être ».

Pas sûr que les pratiques qui figurent dans le rapport de Human Rights Watch contribuent au bien-être des salariés de Sodexo. Exemples de violation relevée, Jean-Marie Fardeau, directeur France de HRW. : contraindre les salariés à assister à des réunions « avec des projections de vidéos antisyndicats » ; « faire pression et même menacer de geler les salaires ou de perdre son poste ». Le rapport établit par ailleurs :

« Sodexo a soumis des salariés qui avaient tenté de monter un syndicat à des menaces à des entretiens s'apparentant à des interrogatoires, ainsi qu'à des licenciements. »

Depuis la parution de ce document, d'autres plaintes contre Sodexo ont été enregistrées dans l'Ohio par le National Labor Relation Board, agence fédérale indépendante chargée de conduire les élections syndicales. Contactée plusieurs fois par téléphone, l'entreprise n'a pas donné suite.

Chez Saint-Gobain, les salariés votent la dissolution du syndicat

Du côté de Saint-Gobain, même apparence irréprochable. Plus d'une trentaine de sociétés implantées aux Etats-Unis sont recensées sur leur site internet, soit environ 20 000 employés américains.

A gauche, dans l'onglet intitulé « nos valeurs », le respect des employés est ainsi érigé comme une valeur fondamentale du groupe, « unissant les dirigeants et employés et [qui] constitue les principes de comportement de chacun des collaborateurs ».

Parmi les principes d'action de l'industriel de l'équipement : le respect de la légalité ; Saint-Gobain s'engage à s'interdire « de tirer délibérément parti d'éventuelles lacunes ou insuffisances des lois et règlements pour s'écarter des pratiques du groupe ».

C'est dans l'état du Massachusetts en 2002 que les premières tentatives de la direction pour intimider les employés syndiqués commencent. Le nombre d'heure travaillées et par conséquent les salaires sont baissées, et des pressions en tout genre exercées. Finalement, la dissolution du syndicat est votée par les salariés à une majorité de 53%.

Jointe par téléphone, Sophie Chevallon, directrice de la communication de Saint-Gobain, renvoie aux nombreuses correspondances entre HRW et Saint-Gobain Etats-Unis. De son côté, la représentante de Saint Gobain USA, se dédouane dans un courrier :

« Ce sont les employés américains eux-mêmes qui, au cours d'élections libres et justes, ont décidé qu'ils ne souhaitaient plus être représentés par un syndicat. »

Avant d'avancer que la société respecte la liberté d'association et ne l'a jamais entravée. Lance Compa constate que « depuis ce cas, plus rien n'a été signalé dans l'entreprise Saint-Gobain pour cet état ».

La loi américaine permet de ne pas respecter certaines normes

Dans les correspondances publiées par Human Rights Watch, les dix entreprises mises en cause nient avoir violé leurs engagements internationaux. Lance Compa rapporte leur principal argument :

« Ils répondent : “Nous respectons strictement la législation américaine.” Juridiquement, aux Etats Unis, les normes internationales ne s'imposent pas à la loi nationale. »

Arvind Ganesan, directeur du programme Entreprises et droits humains chez Human Rights Watch à Washington, conclut pourtant :

« Même certaines entreprises qui s'autoproclament “progressistes” n'hésitent pas a profiter des insuffisances du droit américain pour étouffer la liberté d'association. A moins que les Etats-Unis ne renforcent leur législation, il paraît difficile pour les travailleurs de ce pays d'exercer leurs droits. »

lundi 20 septembre 2010

Centre d’appels : Sarkozy promet au Maroc de ne pas toucher à ses emplois

Vous vous souvenez des promesses du gouvernement, via le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, de lutter contre les délocalisations de postes dans les centres d’appels ? Pour lutter contre ce fléau, Wauquiez avait proposé d’organiser des assises sur les centres d’appels. Ces assises devaient avoir lieu à la rentrée et avait déclenché un véritable tollé au Maroc. Wauquiez avait annoncé, le 12 juillet dernier, la volonté du gouvernement français d’organiser des assises sur les centres d’appels dès la rentrée. Cette annonce intervenait au lendemain de la suppression de 800 emplois au sein de Teleperformance. Les syndicats avaient fustigé le transfert de l'activité de l’entreprise vers la Tunisie et le Maroc, tandis que Teleperformance justifiait ces licenciements par une baisse d’activité liée à la crise et non à un transfert d’activité vers des pays à bas coûts.

L’enjeu est important : ce domaine d’activité emploie environ 300 000 personnes dont près de 60 000 dans les centres d'appels à l’étranger alors que le secteur n’avait délocalisé que 10 000 postes en 2004. Sur ces 60 000 délocalisés, 30 000 salariés travaillent à partir du Maroc, 12 000 de la Tunisie, le reste est réparti entre le Sénégal et l'île Maurice. Cette annonce avait choqué les responsables Marocain, principal bénéficiaire de ces délocalisations. La proximité du pays, ses bas salaires, sa culture francophone sont de nombreux atouts pour le pays.

Depuis cette annonce, la rentrée est finalement passée. Le gouvernement ne parle plus de ces fameuses assises. S’agit-il, comme d’habitude, d’un effet d’annonce ? Oui et non. En plus des effets d’annonce dont est friand le gouvernement, la protestation de nos amis les dirigeants du Maroc a eu un grand impact. Comme avec l’affaire des ROM, le gouvernement annonce, puis voit ensuite comment gérer les effets de bord ! Toujours est-il que l’affaire semble en cours d’être enterrée et la France aurait fait des promesses au Roi du Maroc. Au pied du mur, le gouvernement aurait informé le roi du Maroc que les assises auraient lieu mais que les emplois Marocains ne seraient pas du tout visés. Le Maroc représentant 50% des délocalisés Français des centres d’appels, il semble bien que ces derniers aient été promptement sacrifiés sur l’autel de l’amitié Franco-Marocaine !

Inde: Le virus de l’invention

A lire sur http://senegal-business.com/2010/09/inde-le-virus-de-linvention/

Banque à distance, informatique… En l’espace de dix ans, les Indiens sont devenus des leaders en matière de sous-traitance. Mais, aujourd’hui, ils ne veulent plus se contenter d’être au service du monde entier.

Alors que les pays développés s’inquiètent de voir leurs emplois industriels et tertiaires s’externaliser en Inde et que la ville de Bangalore est devenue synonyme de délocalisation, les Indiens se demandent, eux, si leur pays n’est pas condamné à rester ad vitam aeternam le « back office » du monde.

En l’espace de dix ans, l’Inde est devenue le paradis des services off shore?: elle représente plus de 50 % du marché mondial des services à distance et de nombreuses multinationales y ont délocalisé leurs opérations de gestion les plus répétitives, notamment leurs services informatiques complexes.

Jusqu’à présent, les Indiens se contentaient d’accomplir des tâches subalternes, telles que la saisie des données ou l’écriture de logiciels. Malgré leur expertise, les techniciens et ingénieurs locaux demeuraient au mieux des « cyber coolies ». Au grand regret des responsables politiques et des décideurs économiques, qui savent que si leurs entreprises avaient plus tôt et plus massivement investi dans la recherche-développement (R&D), elles auraient été capables d’inventer un Google ou un Skype, ainsi qu’une myriade de produits susceptibles de révolutionner le high-tech. Pas question de laisser passer sa chance une seconde fois?!

Système D version hindie

Un rapport de la Banque mondiale de 2008, consacré à la sous-performance de l’Inde comparée à son potentiel d’innovation, soulignait que ses dépenses en R&D n’ont jamais dépassé 1 % du PIB, contre 1,4 % en Chine. Résultat?: sur les 50 demandes de brevets industriels enregistrées en Inde entre 1995 et 2005, 44 émanaient d’entreprises étrangères. Une absence de créativité qui étonne, quand on connaît le dynamisme des ingénieurs et des scientifiques d’origine indienne installés en Occident, en particulier dans la Silicon Valley. Le fondateur du groupe américain Sun Microsystems, l’inventeur de la puce Pentium et le créateur de Hotmail sont indiens.

Toutes ces inventions sont-elles condamnées à voir le jour à l’étranger pour accéder à la notoriété?? Certes, il y a des raisons historiques à ce blocage de la créativité scientifique et entrepreneuriale. Le régime économique en vigueur en Inde jusqu’au début des années 1990 a freiné l’expression de l’initiative privée. Soucieux de garder la haute main sur l’économie, les pères fondateurs avaient opté, après le départ des Britanniques, en 1947, pour un modèle socialiste, où la planification laissait peu de place à l’innovation et à la concurrence. Ce système a été très largement assoupli depuis 1991, favorisant une croissance industrielle forte et l’émergence de grandes entreprises privées, notamment dans le domaine de l’informatique (Infosys, Wipro, TCS…).

Stimulée par sa jeunesse (plus de 50 % de la population a moins de 25 ans), l’Inde se dirige résolument vers une société du savoir et de l’information. Consciente que, pour y parvenir et s’y maintenir, il faut être à la pointe du progrès et innover. Une inventivité qui est une deuxième nature pour les entrepreneurs locaux, car, pour survivre dans le chaos indien – désorganisation, jungle réglementaire, prix tirés vers le bas –, ils doivent faire preuve de jugaad (terme hindi qui désigne une créativité mâtinée de système D).

Or, dans ce pays où l’économie informelle reste la règle et où un tiers de la population, soit 400 millions de personnes, vit avec moins de 1 dollar par jour, les stratégies d’innovation doivent combiner recherche de la qualité et réduction des coûts – des matériaux, de production et de vente. La Nano, la première voiture de qualité à 2?500 dollars, produite par le groupe Tata, en est l’exemple le plus célèbre. Parmi beaucoup d’autres. Dernière nouveauté?: un ordinateur à écran tactile similaire à l’iPad, mais qui coûtera seulement 35 dollars – une commande du gouvernement –, et dont le lancement est prévu pour 2011. Les chercheurs et les entrepreneurs indiens proposent également des jambes artificielles à 25 dollars ou des opérations de la cataracte à 30 dollars. Ils ont conçu des hôtels « Ginger budget », avec des chambres dotées de tout le confort pour 20 dollars la nuit. ITC, un géant du tabac, de l’agroalimentaire et de l’hôtellerie, a équipé 31?000 villages de points internet, les « e-Choupal », pour que les agriculteurs puissent se tenir informés des conditions météorologiques, des cours des denrées sur les marchés internationaux et des techniques d’amélioration de la production.

Dans le même esprit, un nombre croissant d’entreprises adaptent leurs produits non plus seulement au budget, mais aussi aux besoins des plus pauvres. Parfait exemple de cette innovation dite « inversée », car elle s’inscrit dans une approche bottom-up (de bas en haut)?: un réfrigérateur ultracompact, peu gourmand en électricité et qui peut fonctionner sur piles. Conçu et produit par la société Godrej, il est le résultat de plusieurs mois d’enquête dans les bidonvilles et en milieu rural pour comprendre les besoins des plus démunis.

Les autorités ont décrété que la décennie 2010 serait celle de l’innovation et ont créé, en 2000, la National Innovation Foundation, qui doit statuer sur la faisabilité de 140?000 inventions. Pourtant, les jeunes entreprises peinent à se constituer un capital de départ. Car les banques et les investisseurs indiens préfèrent encore investir dans des entreprises établies de longue date plutôt que de jouer les business angels pour financer des projets neufs, fussent-ils à fort potentiel. Ce qui oblige les entrepreneurs à lever des fonds à l’étranger quand ils ne peuvent pas emprunter à des proches.

Echec interdit

« L’Inde est freinée par trois handicaps majeurs?: un réseau financier rétrograde, qui refuse d’injecter de l’argent frais dans des idées nouvelles?; un système éducatif qui privilégie l’apprentissage par cœur à la résolution concrète des problèmes?; et une culture qui juge sévèrement l’échec et où les choix de carrières sortant des sentiers battus sont vus d’un très mauvais œil », explique le New York Times, citant Nadathur S. Raghavan, qui fut, dans les années 1980, l’un des fondateurs du géant informatique Infosys Technologies.

Plusieurs indices laissent cependant penser que cette situation est en train de changer. Lentement, mais sûrement. Ces dernières années, de plus en plus de multinationales (Capgemini, Cisco, General Electric, Intel…) ont délocalisé leurs services de R&D en Inde. Parallèlement, le pouvoir d’achat local a augmenté très sensiblement, rendant rentable la recherche de produits destinés aux classes moyennes. Le gouvernement réfléchit, pour sa part, à un assouplissement des lois régissant la création de fonds de capital-risque (venture funds). Toutes les conditions semblent aujourd’hui réunies pour que les métropoles indiennes deviennent des Silicon Valley du XXIe siècle, d’où sortiront les Xerox, Amazon, Mozilla, Netscape et Yahoo! de demain.

Jeune Afrique

vendredi 17 septembre 2010

L’incroyable actualité Sociale de la semaine du 13 Septembre 2010

 

Pendant que le gouvernement se chamaille avec tout les monde, l’Europe, l’opposition, les français, les journalistes, ses propres rangs… L’économie, elle, ne s’arrête pas et, jugez plutôt, cela ne s’arrange pas du tout. Même au plus fort de la crise nous n’avons vu autant de nouvelles sociales en majorité négatives en une seule semaine… Hallucinant !

Champagne : grève illimitée chez Piper-Heidsieck

Qui a dit que le champagne ne connaissait pas le crise ? Alors que les vendanges viennent de commencer dans le vignoble champenois, quelque 80 salariés de la maison rémoise Piper-Heidsieck ont décidé d'engager une grève illimitée pour dénoncer les modalités d'application d'un plan social touchant un quart des effectifs. Jamais une maison de champagne n'avait encore annoncé ce type de mesure.

En février, invoquant une baisse de 42% de son chiffre d'affaires depuis mars 2009, la direction de Piper-Heidsieck avait ouvert d'un premier plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui prévoyait la suppression de 45 postes, principalement en production, sur les 160 que compte la maison de champagne, qui appartient depuis 1988 au groupe Remy Cointreau. La direction régionale du travail avait rejeté ce plan à la mi- mars, selon «L'Union ». Un nouveau plan prévoit, lui,  la suppression de 39 postes.

«La direction propose à présent l'étalement des départs volontaires jusqu'en 2013 contre un gel des salaires et un blocage des intéressements. C'est un chantage au maintien à l'emploi inacceptable», a expliqué Patrick Leroy, le secrétaire général du syndicat CGT du champagne. «L'expérience montre que quand les salariés renoncent à leurs avantages, ils sont quand même licenciés», a poursuivi le syndicaliste.

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311 emplois supprimés chez Goss

Ça sent la fin chez Goss. Réuni hier matin dans la cour de l’usine de Montataire, le personnel du premier fabricant mondial de rotatives a appris officiellement la nouvelle qu’ils redoutaient depuis des mois. Un plan social, baptisé pudiquement plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), va être mis en place à partir du 24 septembre. Au menu : la suppression de 311 emplois sur les 623 salariés que compte le site oisien.

Et si les ateliers vont être plus durement touchés, tous les services sont concernés. Les salariés ont écouté leur directeur, Théo Buchmeyer, pendant une petite demi-heure, puis se sont dispersés sans un bruit. Comme sonnés par la rudesse de l’annonce (lire encadré). « On s’attendait à quelque chose, mais pas à 50% du personnel », confirme William Paris, représentant du personnel au comité d’entreprise. « Nous déplorons les conséquences que ce projet entraînera pour les salariés concernés, mais c’est une mesure nécessaire en réponse aux conditions du marché », a assuré Jochen Meissner, président de Goss International dans un communiqué.

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L'APEC, menacée par la concurrence, se met en grève

Le marché du reclassement des cadres s'est ouvert à la concurrence avec les nouvelles règles européennes.

Un front syndical aussi large ne s'était pas vu depuis "vingt ou vingt-cinq ans", aux dires d'un ancien. D'autres rétorquent qu'il faut remonter à octobre 2001.

Une chose est sûre : en appelant les 900 salariés de l'Association pour l'emploi des cadres (APEC) à faire grève, vendredi 17 septembre, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT et FO ont pris une initiative rare qui manifeste la profondeur de leur inquiétude. "Nous sommes dans une période critique", souligne un tract portant les logos des cinqconfédérations. Si la direction ne change pas de stratégie, "l'APEC n'aura plus de raison d'être".

Depuis sa création en 1966, l'organisation paritaire, co-administrée par le patronat et par les syndicats, a développé de nombreuses missions : accompagnement des entreprises dans leurs recrutements de cadres, conseils auprès de ces deniers "dans la gestion de leur évolution professionnelle", réalisation d'études sur l'emploi et les salaires, etc.

Durant des années, l'APEC a entretenu une relation de "cotraitance" avec l'ANPE : les cadres à la recherche d'un emploi pouvaient alors être aiguillés vers l'APEC. A l'heure actuelle, l'association dispose d'un budget substantiel (130 millions d'euros en 2010) qui provient pour près des trois quarts d'une cotisation obligatoire réglée par les cadres et par leur employeur.

Cet ordonnancement vient de voler en éclat du fait des règles européennes sur la concurrence. Désormais, l'APEC est confrontée à des opérateurs privés sur le marché du reclassement des cadres. Fin avril, Pôle Emploi a clos un appel d'offres afin d'attribuer des "marchés de services d'insertion professionnelle" au profit des chômeurs cadres. L'APEC n'a remporté que 22% des lots, le solde tombant dans l'escarcelle de plusieurs sociétés telles que Ingeus, Adecco, Randstad, etc.

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Lejaby: des salariées campent au siège pour protester contre un plan social

Une cinquantaine de salariées en grève du fabricant de lingerie Lejaby ont passé la nuit de jeudi à vendredi sur le site du siège de l'entreprise, près de Lyon, pour protester contre un plan de restructuration annoncé pour la mi-novembre, a indiqué la CGT.
"Certaines ont dormi dans des tentes installées dans la cour et d'autres à l'intérieur des locaux du siège, sur des cartons à même le sol.

On compte bien rester" les nuits suivantes, a déclaré vendredi à l'AFP Janine Caillot, déléguée CGT, en précisant que "les négociations avec la direction étaient bloquées".
Arrivées jeudi au siège, à Rillieux-La-Pape (Rhône), des sites de production de Bellegarde-sur-Valserine et de Bourg-en-Bresse dans l'Ain et du Teil en Ardèche, les grévistes, qui sont au total une centaine selon les syndicats, réclament le maintien de leur emploi ou à défaut une prime supralégale de 70.000 euros.
"La direction nous a proposé ce matin (vendredi) lors d'une réunion une hausse de 7.000 à 10.000 euros de la prime supralégale, ce que les salariées refusent évidemment", a ajouté Mme Caillot.
Contactée par l'AFP, la direction n'a pas souhaité faire de commentaires.
La direction de Lejay, dont l'actionnaire est le groupe autrichien Palmers, avait annoncé le 1er avril dernier son intention de supprimer 197 postes sur 653 et fermer trois sites de production en France dont son berceau historique de Bellegarde-sur-Valserine, pour produire à moindre coût à l'étranger.

A lire sur Le Parisien.

200 millions Fcfp pour le plan social de TNTV

"Sur proposition du vice-président en charge de la communication, le conseil des ministres a approuvé deux arrêtés autorisant le versement d’une subvention de fonctionnement et d’une subvention d’équipement à TNTV. Le 19 juin 2010, l’assemblée de la Polynésie avait voté l’inscription d’une subvention de 200 millions Fcfp, principalement destinée au financement du plan social que met en oeuvre TNTV pour assurer sa restructuration, son assainissement financier et son redressement.

L’arrêté adopté permet le versement de cette dotation à TNTV. Un deuxième arrêté concerne le versement d’une subvention de 55 millions Fcfp votée par l’Assemblée lors de l’adoption du budget primitif 2010 de la Polynésie française. Cette subvention permettra à TNTV de poursuivre la mise à niveau de ses matériels techniques en vue du passage au tout numérique et de la montée sur le bouquet de la télévision numérique terrestre (TNT).La chaîne du Pays sera ainsi au rendez-vous de cette importante évolution du paysage audiovisuel polynésien en décembre 2010." (communiqué du conseil des ministres)

A lire sur La dépêche de Tahiti.

Le Chameau : le plan social maintenu

Le bottier Le Chameau, qui siège à Dun-sur-Auron, pourra maintenir le plan social lancé sur son site de Châteauvillain (Haute-Marne).

Un plan social qui, en juillet dernier, prévoyait la suppression de 41 emplois sur 45 dans le site de Châteaumeillant.

Hier matin, le tribunal de grande instance de Bourges a décidé de rejeter la requête du comité central d'entreprise, qui demandait l'annulation du plan social.

Pour rejeter le plan, le tribunal a donné plusieurs raisons : les comités d'entreprises se sont réunis régulièrement ; les délais pour permettre la consultation de tout le monde ont été respectés ; la consultation des délégués du personnel a eu lieu régulièrement. Enfin, selon le tribunal, l'insuffisance des mesures du plan de sauvegarde de l'emploi n'est pas démontrée.

Hier soir, Olivier Parisel, secrétaire du comité d'entreprise du site de Châteauvillain, a déclaré s'attendre à la décision du tribunal : « Cela n'a pas été une surprise. Nous sommes largement déçus ».

Mais le comité central d'entreprise ne baisse pas les bras. Il a décidé de faire appel.

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Une délocalisation qui n'ose même pas dire son nom !

L'annonce brutale mercredi par lMI Indoor Climate de la fermeture de leur usine pour la fin de l'année, laisse les ouvriers de Pneumatex Manufacture France à Vieux-Ferrette comme hébétés. Alors que la qualité de leur travail est reconnue, que les finances de l'entreprise sont parfaitement saines, que le marché se tient, ils se sentent sacrifiés sur l'autel d'une délocalisation qui « n'ose même pas dire son nom ».

Hier peu avant 13h devant le local de stockage de l'usine, quelques ouvriers doivent prendre leur poste incessamment. Encore assommés par l'annonce de la veille, les échanges sont rares mais le silence pesant est plus parlant qu'un long discours. On hasarde une ou deux questions. « Nous on a rien à dire, c'est là-bas chez les autres -c'est-à-dire la direction, représentant le consortium d'actionnaires anglo-suédois propriétaire de l'usine- qu'il faut aller voir  ! ». Mais « les autres » sont aux ...

A lire sur DNA.fr.

Vendée : les salariés de Plysorol séquestrent leur direction

Les salariés du site vendéen de Plysorol, en liquidation judiciaire, retiennent depuis jeudi en milieu d'après-midi trois de leurs dirigeants pour obtenir plus d'information sur les offres de reprise de l'entreprise.

En février dernier, les 450 salariés, qui travaillaient  alors en France chez l'ex-leader européen du contreplaqué, avaient manifesté leur colère après avoir reçu une lettre de leur actionnaire indiquant un transfert des activités d'Epernay (Marne) vers le site de Lisieux (Calvados).

Cette entreprise avait été reprise en avril 2009 par un financier chinois, Guohua Zhang, avec la garantie de maintenir les emplois pendant trois ans et d'investir 15 millions d'euros...son PDG fait actuellement l'objet d’une enquête préliminaire pour abus de bien social et banqueroute, selon «Usine Nouvelle»

Mais le 8 septembre, le groupe, qui possède aussi un site à Fontenay-le-Conte, en Vendée, où travaillent 120 employés, a été placé en liquidation judiciaire avec une période de poursuite d'activité de deux mois.

Cinq offres de reprises déposées

En retenant le directeur du site, le directeur des ressources humaines ainsi que  le directeur commercial, les salariés espèrent «connaître les offres de reprises qui ont été déposées mercredi et aussi montrer aux administrateurs que nous voulons travailler et qu'on n'est pas là pour liquider l'entreprise», a expliqué  Stéphane Coutant, délégué CGT du site situé à Fontenay-le-Conte. D'après lui, cinq offres de reprises ont été déposées pour Plysorol mercredi, «deux globales et trois partielles».

Lire la suite sur Le Parisien.

Altis Semiconductor : la préparation du PSE provoque des remous

La préparation du plan social portant sur la suppression quelque 400 emplois sur les 1 300 de la société Altis Semiconductor provoque des remous au sein de l’entreprise de Corbeil-Essonnes (Essonne) qui vient d’être cédée par IBM et Infineon à Yazid Sabeg.

« Il y a un peu d’agitation dans l’usine car des salariés se demandent pourquoi leur poste est supprimé alors qu’il y a six mois, ils n’envisageaient pas du tout être concernés par le PSE », note Frédéric Brunier, secretaire du Comité d’Entreprise.
Les représentants du personnel ont connaissance depuis fin août du détail des 354 postes restant à supprimer et le comité d’entreprise a mandaté son cabinet d’expertise pour en analyser la légalité.

« Il faut s’assurer que la cartographie des suppressions a bien été établie de manière objective et en fonction des impératifs économiques et non pas pour des critères personnels comme le craignent certains salariés de même que les organisations syndicales », précise Frédéric Brunier.

Une phase de volontariat a été ouverte, mais le nombre de candidats au départ pourrait de ne pas suffire pour éviter les licenciements. « Il y a des catégories professionnelles où le plein est déjà fait et d’autres pas. Mais le plan vient de s’ouvrir et reste ouvert jusqu’au mois de décembre. On craint, toutefois, qu’il n’y ait pas assez de départs volontaires », indique encore Frédéric Brunier.

A lire sur l’usine nouvelle.

AMIENS (80) Délocalisation au grand jour

Matifas, société spécialisée dans la conception de matériel médical, délocalise une partie de sa production vers la Roumanie. Sous le regard résigné des 37 salariés licenciés au 28 septembre prochain.

La plupart préfèrent ne pas regarder. Dégoûtés. « Depuis une semaine, tout le monde a mal au ventre. On fabrique des pièces, on les met dans des cartons et ils les emportent sous nos yeux, là-bas, en Roumanie. Le pire, c'est que nous n'avons vraiment pas le choix. » Yannick Dupan rumine. Employé chez Matifas depuis 13 ans, il assiste, impuissant, à la délocalisation de son usine.

Conséquence d'une décision prise fin juillet, quelques heures avant les départs en vacances. La direction, qui met en avant une baisse d'activité conséquente, annonce alors la fermeture de l'entreprise et la suppression de 37 postes (Courrier Picard du 30 juillet.)

Trois possibilités de reclassement sont proposées à Roisel, près de Péronne. « Ils ont fait ça juste avant les congés, nous n'avons pas eu le temps de réagir » confie ce salarié. La production de lits médicalisés, dans les locaux de cette usine centenaire installée route de Rouen, a quasiment cessé.

Les dernières pièces réalisées sont expédiées en Roumanie, où elles sont assemblées avant de revenir à Roisel, dans la Somme. Là, une équipe est chargée des finitions.

Lire la suite sur le courrier-picard.

 

BONNEVAL - Rumeurs de plan social chez Gabriel Europe

A nouveau des rumeurs de licenciements chez Gabriel Europe à Bonneval : la société est régulièrement secouée par ce genre de rumeurs depuis 3 ans maintenant. On l’a appris hier, le directeur, Juan Antonio Castillo, a donné rendez-vous à son personnel lundi après-midi, pour lui présenter un futur plan de sauvegarde de l’emploi. En cause à première vue, des difficultés financières toujours plus grandes. Le nombre de salariés qui seraient concernés par le PSE n’a pas été communiqué.

A lire sur Radio Intensité.

CENTRE DE TRI : NON A LA « RESTRUCTURATION »

La direction du centre de tri d’Angers a annoncé vouloir le transformer en « Plateforme Industrielle Courrier » (PIC) avant la fin de l’année. Derrière le changement d’étiquette, il y a un plan qui prévoit 33 suppressions d’emplois sur 250. Et bien sûr, pour faire tourner le centre avec 20% de personnel en moins, la direction annonce que la productivité va devoir augmenter de 10% et que les horaires vont devoir être bouleversés. Ce « plan social » s’inscrit dans la politique générale de La Poste, qui au fil des années est parvenue à supprimer des dizaines de milliers d’emplois dans le pays. Il n’est pas plus acceptable que les réorganisations dites « Facteurs d’Avenir » qui, dans les centres de distribution de la ville, ont déjà considérablement aggravé les conditions de travail des postiers.

A lire sur Lutte Ouvrière.

Plan social à Etirex : la mobilisation a payé

Le plan social est suspendu chez Etirex Chromalox à Noyant-et-Aconin.  Le comité d'entreprise s'apprête  à négocier les conditions  de départs volontaires.

HIER, la direction et le comité d'entreprise (CE) d'Etirex Chromalox se rencontraient pour jeter les bases des négociations. On ne parle plus désormais des vingt-six licenciements annoncés en tout début d'année, mais de vingt départs volontaires : des salariés proches de l'âge de la retraite et des jeunes ayant d'autres projets professionnels. Par ailleurs, six départs à la retraite ne seront pas remplacés.
Selon Francis Couvreur, élu CFE-CGC au CE, le chiffon rouge des recours en justice pour licenciement abusif, ainsi que la mobilisation des salariés n'y sont pas pour rien. Cette dernière n'a jamais été aussi forte à Etirex, où l'on n'avait jamais fait grève.
La direction a suspendu le plan social en mai. « Sur le plan juridique, le CE a tenu bon. La direction n'a jamais pu justifier ces licenciements ; vis-à-vis du Droit, elle allait dans le mur. »
Assurance chômage
Le comité d'entreprise s'est d'ailleurs adjoint les services d'un avocat qui devrait l'accompagner pendant toute la durée du processus. Selon Francis Couvreur, « tout sera bouclé pour Noël ».
Il s'agira d'assurer une retraite complémentaire à toutes celles et ceux qui ont entre 57 et 59 ans, car, comme le précise Francis Couvreur, les conditions de départ anticipé ne sont plus aussi favorables qu'il y a dix ans.

Lire la suite sur L’Union.

Sperian Protection. Chômage partiel jusqu'à la fin de l'année

Douze semaines de chômage partiel d'ici la fin décembre et la menace d'un plan social au début de l'année 2011: l'avenir des 130 salariés de Sperian Production, à Plaintel, est toujours aussi incertain.

Confrontée à l'arrêt d'un contrat de quatre ans avec le gouvernement (grippe aviaire puis pandémie H1N1) et à la perte d'un client important (le laboratoire américain GSK), l'entreprise spécialisée dans les masques de protection avait déjà suspendu, fin août, les contrats de plus de 160 intérimaires et contrats à durée déterminée (Le Télégramme du 10septembre).
«Un mot d'ordre: vigilance»
Lundi, ce sont les salariés en contrat à durée indéterminée qui ont officiellement appris qu'ils allaient devoir rester à la maison durant douze semaines d'ici la fin de l'année... Mais en, percevant l'intégralité de leur salaire. Seulement, ces salariés n'ont reçu aucune garantie sur ce qui se passera à partir du 2janvier prochain, date de la reprise du travail. «Le mot d'ordre, c'est vigilance», explique Marie-Pierre Texier, la secrétaire CFDT du comité d'entreprise. «Car notre direction a bien spécifié que le chômage partiel payé à 100% était une mesure exceptionnelle. Et si jamais l'activité ne repart pas début 2011, le pire est à imaginer». Sollicitée hier, la direction de Sperian n'a pas souhaité réagir à l'éventualité d'un plan social. Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'à compter de lundi prochain, seules deux équipes de sept personnes se relaieront du lundi au vendredi dans l'atelier de production. Alors qu'ils étaient 40 ouvriers répartis dans cinq équipes à oeuvrer quotidiennement il y a encore quelques mois...

A lire sur le Télégramme.

 

Des salariés de venteprivee.com en grève au Blanc-Mesnil

Des salariés de venteprivee.com, un site Internet spécialisé dans le déstockage de grandes marques, travaillant au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), ont entamé jeudi une grève pour protester tant sur les salaires et que sur les horaires. Ce vendredi, quelque 50 employés sur 100 ont débrayé.

Ils «protestent contre un changement d'horaires imposé par l'employeur, contre des licenciements abusifs et demandent un treizième mois au lieu des primes données à la tête du client», a expliqué le représentant local de la CGT, Wilfried Cardon, qui assure que le mouvement se poursuivra lundi.

  Les grévistes s'occupent principalement de la manutention et de la préparation des commandes, a précisé le syndicaliste, en ajoutant que l'entreprise n'était pas bloquée. Il n'exclut pas «action au siège de l'entreprise», à Saint-Denis, a-t-il poursuivi.

La direction : un mouvement «monté en épingle par la CGT»

La direction estime de son côté qu'il s'agit d'un mouvement «monté en épingle par la CGT», et souligne que venteprivee.com, «c'est six entrepôts en France et 1 450 salariés».

Marie-George Buffet, députée communiste de Seine-Saint-Denis, qui a rencontré vendredi matin les grévistes, pour les «assurer de (son) soutien», a déploré que «la direction refuse de négocier avec le syndicat» des salariés. D'après Wilfried Cardon, qui ne fait pas partie de l'entreprise, les dirigeants n'entendent ouvrir des tractations avec le représentant de l'union locale de la CGT.

A lire dans Le Parisien.