Vous aimez ce blog? Dite-le en cliquant le bouton:

mardi 27 septembre 2011

Un chômage à géométrie variable pour Le Figaro

Selon Le Figaro, les derniers chiffres du chômage sont rassurants et stables et permettent au gouvernement de souffler. Mais la réalité est-elle aussi rassurante ?

En ouvrant le Figaro ce matin nous pouvions lire le titre rassurant suivant « La hausse du chômage a marqué une pause en août ». Connaissant bien la réalité du terrain, la curiosité du lecteur est piquée au vif. Pourtant, le contenu de l’article raconte une toute autre histoire : « Après trois mauvais mois, les effectifs de la catégorie A reculent de 2000 personnes. Mais la progression se poursuit pour les demandeurs d'emploi en activité réduite. Le gouvernement peut souffler un peu. Après trois mois de forte hausse du nombre de chômeurs en catégorie A à Pôle emploi, le compteur est reparti à la baisse en août. »

Pour connaitre la vérité sur le chiffre réel du chômage en août il faut lire la totalité de l’article qui finalement dévoile timidement le pot aux roses : « Cette quasi-stabilisation, intervenue en pleine crise des dettes souveraines, est toutefois à relativiser, car le nombre de demandeurs d'emploi en activité très réduite (catégorie B, moins de 78 heures de travail dans le mois) ou réduite (catégorie C, plus de 78 heures) a continué, quant à lui, son inexorable progression : + 20.200 inscrits en août, + 102.700 depuis le début de l'année et + 172.500 sur un an. Preuve supplémentaire que la reprise balbutiante de l'emploi se fait essentiellement par le biais de petits boulots à temps partiel. Sur un an, le nombre de chômeurs inscrits dans les catégories A, B et C a progressé de 4,3 %, à près de 4,15 millions de personnes. Selon l'Unedic, il devrait encore croitre de 40.000 d'ici au 31 décembre. ». Nous y voilà ! Le chômage, toutes catégories confondues, a en fait progressé de 0,5 % ! Quant à la catégorie A elle n’a baissé que de 2000 personnes soit de 0,1 % ! Il est donc largement préférable de titrer sur une baisse de -0,1 % que sur une hausse de +0,5 % (catégories A, B et C soit +20 200 personnes de plus en un mois)... Sur un an la hausse du chômage est de 4,3% !

Ces mauvais (vrais) chiffres cachent une dure réalité : le chômage continue d’augmenter, mais la précarisation des emplois est de plus en plus forte. Les jeunes et les plus de 50 ans sont en août beaucoup plus durement touchés que les mois précédents. Pire, Le chômage de longue durée touche un plus haut depuis fin 1999 c’est dire si la situation tout sauf stable !

C’est cette dure réalité qui permet au Figaro de titrer que le chômage fait une pause et que le gouvernement peut soufflet un peu ! Quelle mouche a donc piqué le Figaro ? C’est simple, les chiffres ne s’amélioreront pas et comme cette nouvelle n’est pas très agréable a lire, le journal compte que la plupart de ses lecteurs s’arrêteront au titre très rassurant sur l’action gouvernementale.

Problème : le gouvernement depuis 2007 a déjà beaucoup soufflé et il serait grandement temps qu’il se mette au travail. Mais n’y comptons pas trop, les quelques mois qui nous séparent de l’élection présidentielle ne vont certainement pas être ceux du recul du chômage ni, bien sûr, de la prise en compte par le gouvernement d’une réalité sociale qu’il n’a cessé d’ignorer durant des années. C’est bien pour cette raison que nous allons assister à la place à un festival de mauvaise fois et de maquillage de chiffres. Qu’on se le dise, nous serons manipulés !

jeudi 22 septembre 2011

Pour les Français, le meilleur président c’est l’opposé de Sarkozy, c’est Atlantico qui le dit !

Dans un article paru ce jour sur le site Atlantico, site proche de l’UMP, est détaillé sur la base d’une enquête interne les sujets que doit traiter en priorité le président idéal des Français. Problème : le portrait qui s’en détache est le strict opposé de Nicolas Sarkozy. Dérapage…

Ce n’est pas présenté comme un sondage et ce n’en ai pas un d’ailleurs, le site Atlantico propose un article qui détaille, sur le base des commentaires laissés par 136 Français issus des classes moyennes amenées à converser du 26 aout au 7 septembre sur la plateforme collaborative Freethinking, le portrait idéal du futur président de la France. Même si, ni l’échantillon, ni la méthode ne sont dignes d’un sondage, les résultats ne sont pas si ridicules ni si éloignés de la réalité. Nous y retrouvons ainsi toutes les préoccupations actuelles des Français « normaux » (c'est-à-dire tous les Français en dehors des 1 % des plus riches).

image

Nous y apprenons ainsi que les priorités sont, par ordre de préférence : relancer l’emploi (65 %), relancer et défendre l’industrie française (36 %), réduire les inégalités (31 %), résorber la dette (17 %), redonner toute sa place à l’éducation (14 %), réformer la fiscalité (13 %), garantir la sécurité (8 %), respect de l’environnement (7 %), faire de la diversité une richesse (4 %), sauver l’euro et relancer l’Europe (3 %), refonder la laïcité et l’identité française (3 %), redonner à la France sa place dans le monde (0 %).

Relancer l’emploi

Il y a beaucoup d’échecs de la présidence de Nicolas Sarkozy, mais celui-ci est certainement le plus frappant. Depuis qu’il a pris le pouvoir, le chômage n’a que rarement cessé d’augmenter. Le pire c’est que les initiatives comme Pôle Emploi, qui auraient pu être une réussite, se sont soldées par un échec. Les résultats sont catastrophiques et peu a été fait pour les améliorer. Tout, en fait, s’est passé comme si le chômage n’était pas un objectif prioritaire pour le gouvernement. Ainsi, le maintien de la défiscalisation des heures supplémentaires n’est pas de nature à relancer l’emploi, surtout en temps de crise. La crise justement, n’a pas aidé, certes, mais elle est loin de tout expliquer.

Relancer et défendre l’industrie française

C’était un thème intéressant et challengeant. Là également c’est un échec cuisant pour le gouvernement. À part quelques effets d’annonce comme la création de l’observatoire du Made In France qui ont fait les gros titres de la presse, mais sans jamais aucun résultat concret. Nous pouvons légitimement nous demander pourquoi ? Que s’est-il passé ? Pourquoi cet échec ? Le challenge n’était pas impossible à atteindre, mais surtout nous n’avons même pas essayé ! La réponse est simple : ce n’était pas une réelle priorité du gouvernement qui a volontairement fait un effet d’annonce prévu dès le départ.

Réduire les inégalités

Encore un triste sujet. Les inégalités n’ont cessé de s’aggraver et le gouvernement n’a rien fait pour diminuer cette tendance au contraire. Il n’a cessé d’augmenter les prélèvements sur des classes moyennes fragilisées par la crise tout en continuant a faire des cadeaux fiscaux au plus riches !

Résorber la dette

Depuis que le gouvernement est au pouvoir, la dette n’a cessé de croitre. Le gouvernement ne donne même pas l’exemple comme le montre le dérapage du budget de l’Élysée et les dépenses somptuaires qui ne se justifiaient pas (comme l’Air-Force one de Sarkozy).

Redonner toute sa place à l’éducation

Depuis 2007, l’éducation nationale n’a cessé de perdre des professeurs et cela continue. La vérité est que le plus grand plan social de ces dernières années c’est bien l’état qui l’a mis en place à l’éducation nationale ! Luc Chatel annonçait 16 000 postes supprimés en 2012 dans l'Éducation nationale ! Lorsque l’on pense que le redressement du pays à l’avenir se base sur les jeunes générations que l’on a formées et que l’on formera de plus en plus mal, cela ne laisse que peu d’espoir dans l’avenir de la France.

Réformer la fiscalité

Nous l’avons déjà vu, en privilégiant les 1 % des Français les plus riches de France et en faisant porter le poids correspondant sur les classes moyennes nous sommes très loin d’une fiscalité juste, équilibrée et raisonnable. « En 2009, 979 contribuables au patrimoine supérieur à 16 millions d’euros ont ainsi reçu en moyenne 376 134 euros, soit 30 ans de SMIC… » C’est la réforme de l’ISF qui alors que l’Espagne la rétablit est assouplie par le gouvernement : 800 000 euros au lieu 1.300 000. Un véritable scandale en pleine crise économique et alors que l’UMP ne cessait de la critiquer comme un impôt peu rentable. Avec cette réforme, il est clair qu’elle ne le sera plus du tout ! Si l'on y ajoute la suppression de la taxe professionnelle, la réduction de la TVA à 5,5 % pour la restauration, la défiscalisation des heures supplémentaires, l’abaissement du bouclier fiscal et les allègements des droits de succession, l'État a abandonné pour 20 milliards d'euros de recettes par an pour un résultat faible. C’est cette même fiscalité qui favorise les sociétés du CAC40 tout en tuant arbitrairement les PME françaises, pourtant premier employeur de France ! Le Conseil des prélèvements obligatoires notait dans un rapport à la Cour des Comptes une « augmentation constante du nombre de dépenses fiscales applicables aux entreprises », en particulier « sensibles sur la période 2002 – 2010 ». Et chiffrait le cout global de ces mesures à 71,3 milliards d’euros en 2010, contre 19,5 milliards en 2005. Ce sont particulièrement les entreprises du CAC 40 qui en bénéficient: elles sont taxées sur leurs profits à 8 %, contre 22 % pour les PME.

Garantir la sécurité

Grand thème du gouvernement, la sécurité n’a été qu’une sécurité de parole. Dans la pratique c’est différent, on nous parle de karcher, mais au bout du compte la situation empire comme à Marseille. Le journal Le Monde constate : Dans son livre, M. Urvoas chiffre à 11 000 les emplois (équivalents temps-plein travaillés, ETPT) disparus depuis 2007. Si l'on remonte à 2002, il estime que près de 3 000 postes se sont envolés : les augmentations d'effectifs, 13 500 gendarmes et policiers, de la loi de programmation (Lopsi) de 2003 du ministre de l'Intérieur Sarkozy, auraient ainsi été annulées par les suppressions de postes de la révision générale des politiques publiques lancée en 2007 par le président Sarkozy.

Respect de l’environnement

Après beaucoup de bruit pour rien le Grenelle de l’environnement n’a rien donné. Finalement, l’écologie sera sacrifiée.

Faire de la diversité une richesse

Vous en penserez ce que vous voulez, mais pour ma part nous sommes très loin d’avoir travaillé le sujet depuis 2007 !

Sauver l’euro et relancer l’Europe, refonder la laïcité et l’identité française, redonner à la France sa place dans le monde…

Finalement ces sujets qui intéressent peu ou pas du tout les Français sont au cœur des préoccupations du président. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les derniers discours et déplacements du président : Palestine, Libye, Afrique… Et pendant ce temps-là la France coule très doucement dans l’indifférence générale du gouvernement...

La suite de l’article analyse les résultats et en déduit un portrait-robot du président idéal :

  • Honnêteté, intégrité : le Président idéal, c’est d’abord le Président à qui on peut se fier. Sur ce sujet nous sommes très loin du compte : Karachi, Bettencourt-Woerth, les "fadettes", les "mallettes africaines", affaire Tapie : la justice enquête sur cinq affaires susceptibles de gêner le pouvoir.
  • Simplicité : le Président idéal en temps de crise, c’est l’homme simple qui sait faire comprendre le monde complexe au peuple […] C’est le Président non pas seulement anti-bling bling mais anti-com. La également tout le monde conviendra que ce n’est pas gagné non plus…
  • Proximité : le Président idéal en temps de crise, c’est un Président proche, et même tellement proche qu’il est identifié au peuple puisqu’il en vient. Encore raté, on peut qualifier le président de beaucoup d’adjectifs, mais certainement pas de proche des Français…
  • Dévouement : le Président idéal, c’est celui qui fait naturellement passer l’intérêt supérieur de l’État avant le sien. Depuis 2007 les cadeaux fait à la bande du Fouquet's sont nombreux et n’ont rien à voir avec l’intérêt du pays…
  • Autorité : « poigne », « fermeté », « se faire respecter »… Nombre de contributions sont très claires enfin sur le besoin de chef qui existe dans l’imaginaire de ces citoyens souvent désorientés : le discours de Sarkozy est ferme, mais il cède sur de nombreux dossiers les vidant souvent de leur contenu.

Enfin l’article conclu : Au final, un constat s’impose avec évidence : c’est la demande d’un retour à quelques valeurs ancestrales de la res publica dans ce qu’elle a de plus sévère. Nous aurions pu également dire : c’est un retour à des valeurs évidentes, simples et saines qui ne sont plus incarnées en France depuis 2007.

Bref Atlantico pour un site proche de l’UMP vient finalement de détruire son seul candidat officiel en 2012, nous savons tous, maintenant, que le président idéal n’est pas Nicolas Sarkozy, mais son exact opposé !

mercredi 21 septembre 2011

Echapper au "métro, boulot, tombeau"

A lire dans Le Monde:

L'émergence du néolibéralisme s'est accompagnée d'un processus d'invisibilisation du travail. Au cours des années 1980 et 1990, le travail a perdu son rôle de symbole de la question sociale, le chômage et l'exclusion l'ont remplacé. La question des conditions de travail a été délaissée par les partis politiques et les syndicats au profit de celle de l'emploi. La manière dont le passage aux 35 heures a été négocié par la gauche plurielle aussi bien que le discours sur la valeur du travail à droite s'inscrivent de façon caricaturale dans ce mouvement.

Depuis quelques années, une dynamique inverse semble être enclenchée. Le mouvement contre le contrat première embauche (2006) a constitué une première étape. La précarité n'y était plus contestée du point de vue de ses effets sur l'emploi mais sur le travail lui-même. Dans un contexte de précarité accrue, il apparaissait crucial de contenir doublement les rapports de domination inscrits dans la relation de subordination salariale : en amont par le code du travail, et en aval par des collectifs de travail.

Reconquête politique

La seconde étape de cette nouvelle critique du travail a été le débat sur la souffrance au travail à la suite des séries de suicides chez Renault et France Télécom-Orange. On aurait pu craindre que la médiatisation de ces événements tragiques produisît des effets d'aveuglement plus qu'une véritable sortie du travail de l'invisibilité. Comment rendre compatibles les effets de sidération induits par de tels événements avec une discussion approfondie de la nouvelle question sociale du travail ? Comment passer de la mise en scène spectaculaire d'une série d'actes individuels à une mise en cause générale de la condition contemporaine du travail ?

Si la souffrance au travail affecte profondément un grand nombre de salariés, seuls certains d'entre eux voient leur santé sérieusement affectée, et parmi ces derniers, seule une minorité commet l'irréparable... Mais la préoccupation publique envers ces séries de suicides s'inscrivait bien dans la dynamique d'une prise de conscience progressive des effets structurels du néolibéralisme sur le travail. Ainsi, au-delà de la précarité et de ses conséquences délétères, c'était la manière dont la flexibilité et l'évaluation individualisée des salariés participaient d'un nouveau dispositif d'organisation du travail qui était mise en lumière.

Le mouvement social de septembre-octobre 2010 contre la "réforme" des retraites marque la troisième étape de cette prise de conscience. Des slogans comme "métro, boulot, tombeau", ou l'affirmation paradoxale selon laquelle un allongement de la durée de cotisation "nous priverait de la plus belle partie de la vie", indiquent que le travail est conçu aujourd'hui comme une expérience difficilement supportable et colonisant l'ensemble de l'existence, y compris après la journée de travail. Ils indiquent que les salariés s'attendent à toujours devoir en faire plus à l'avenir alors que bon nombre d'entre eux sont convaincus d'avoir déjà atteint leurs limites. Malgré cette apparente résignation face aux évolutions lourdes inscrites dans le modèle social néolibéral, les salariés expriment encore un fort attachement au travail (davantage que les salariés des autres pays européens selon les études statistiques) et par l'intermédiaire du mouvement contre les retraites, ils trouvent également l'occasion de protester contre leurs conditions de travail, et d'exiger ainsi une reconquête politique du travail.


Ouvrage : "Souffrances sociales" (La Découverte, 2008). Emmanuel Renault, philosophe (Le grand débat)

mardi 13 septembre 2011

Robert Bourgi, un missile télécommandé de l’UMP?

 

Robert Bourgi a surpris tout le monde avec ses accusations concernant Chirac, Villepin et même Le Pen. Dans un monde où les secrets politiques sont couverts par une chape de plomb et où le malheur s’abat sur quiconque brise le silence (cf affaires Bettencourt), il est légitime de se demander quelle mouche a piqué Robert Bourgi.

Pour nous éclairer, il faut considérer le fait que Robert Bourgi est « un ami de vingt-quatre ans » de Nicolas Sarkozy. Conseillé officiel puis de l’ombre du président sur les questions de politique extérieure et en particulier sur les relations entre la France et les pays Africains Sarkozy déclarait « Je sais, cher Robert, pouvoir compter sur ta participation à la politique étrangère de la France, avec efficacité et discrétion ». C’est ainsi que le 27 septembre 2007, le président remettait à Bourgi les insignes de chevalier de la Légion d’honneur. Il accompagne ensuite le président dans certains de ses déplacements à l’étranger et en particulier en Afrique. Bourgi, est un peu écarté du pouvoir en septembre 2009, car il se vante sur RTL de son influence sur le pouvoir dévoilant l’attachement officieux à la « Françafrique » du gouvernement. Mais il reste néanmoins un conseiller de l’ombre pour Nicolas Sarkozy.

Ces derniers jours Bourgi parle beaucoup, beaucoup trop comparé à sa discrétion habituelle. D’abord il accuse d’avoir aider à porter des valises d’argent pour aider Chirac et Villepin, puis dans une deuxième interview accuse ironiquement Le Pen d’avoir été financé par l’ancien président du Gabon, Omar Bongo. En revanche, pour Bourgi, Nicolas Sarkozy n’a pas bénéficié des mêmes largesses.

Nous pouvons légitimement nous demander ce qui a bien pu pousser Robert Bourgi à rompre quarante ans de silence et de discrétion ? L’affaire semble pourtant cousue de fil blanc : Sarkozy n’est pas très bien placé dans les sondages pour la présidentielle de 2012. Il est menacé par la fracture de la droite que représente Villepin et cie, mais aussi par FN qui est de plus en plus fort et qui a presque su se renouveler grâce à Marine Le Pen. De plus, les nouvelles révélations dans l’affaire Bettencourt font du plus mauvais effet en pleine crise économique. Dans ce cadre nous pouvons nous demander s’il n’était pas particulièrement avantageux d’allumer un contrefeu qui aurait éclaboussé ses principaux adversaires. Évidemment, il manque à la liste des éclaboussés, des élus PS… En réalité ce n’était pas nécessaire, car les affaires DSK et Guérini s’en étaient déjà chargées.

Nul ne doute, en France, que le financement des partis politiques n’a jamais été très propre aussi bien à droite qu’à gauche. Les cris étonnés des uns et des autres qui demandent justice ou attaquent pour diffamation est hypocrite et finalement conforte les Français dans la piètre image qu’ils ont de la politique. Personne n’est dupe que de toutes les investigations qui seront éventuellement ouvertes ne mèneront à rien, à l’image de Jacques Chirac qui après avoir perdu la mémoire dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris, vient soudain de la recouvrer en infirmant les accusations de Bourgi…

dimanche 11 septembre 2011

Le PS relancera t-il l’industrie manufacturière pour créer des emplois et réduire les déficits ?

Article transmis par l’un de mes lecteurs, Francis JOURNOT, qui a encore le courage de se battre pour l’emploi en France:

La sauvegarde de notre industrie et de nos emplois est au coeur des préoccupations des français et pourrait devenir un enjeu majeur de l’élection présidentielle de 2012.

En cas de victoire, le parti socialiste poursuivra t-il la désindustrialisation entamée depuis plusieurs décennies ou soutiendra t-il de grands projets industriels manufacturiers créateurs d’emplois ?

___________

3 Décennies de désindustrialisation : entre supercherie, incompétence et inconscience

Depuis 35 ans, nos élites économiques et politiques, de Valery Giscard d’Estaing à Nicolas Sarkozy ou de Raymond Barre à Christine Lagarde, ont répété que la France devait accepter d’abandonner les emplois de production aux pays émergents.

Dés les années 70, les gouvernements successifs ont promis aux jeunes générations, des emplois propres, bien rémunérés, moins contraignants, qui seraient offerts en nombre suffisant, par les services et les R & D.

L’industrie assurait alors le plein emploi avec un chômage qui ne touchait que 2 % ou 3 % de la population active et le budget de la France n’était pas déficitaire.

Plusieurs dizaines d’années plus tard, la ministre de l’économie, Christine Lagarde n’a tiré aucun enseignement de l’échec de cette désastreuse politique économique et déclarait sur Radio France, le 14 août 2008 : «Il ne serait pas sérieux de vouloir récupérer les industries ne nécessitant pas une main d’œuvre extrêmement qualifiée» ou «que les biens de consommation de base soient fabriqués en Chine, n’est pas le plus grave».

Certes, il est indispensable d’investir dans les technologies du futur, mais cela ne nous autorise pas à sacrifier une industrie manufacturière qui fournissait du travail à des millions d’ouvriers. De plus, l’effet multiplicateur de ces emplois industriels sur les emplois locaux, permettait le développement de territoires entiers, devenus aujourd’hui exsangues.

Pourtant, nous continuons à offrir ces activités de main d’œuvre aux pays émergents pour favoriser l’achat d’armement, de centrales nucléaires, d’avions et d’autres produits de grands groupes français, pour le plus grand bonheur de quelques dirigeants et gros actionnaires proches du gouvernement.

Par ailleurs, nous devons « consommer moins pour consommer mieux » pour préserver la planète et il est irresponsable de se satisfaire du consumérisme provoqué par l’importation d’articles bas de gamme, qui voyagent parfois 30 000 kilomètres pour finir dans nos poubelles après 2 ou 3 lavages ou usages.

Pendant son ministère, Christine Lagarde a préféré avant tout miser sur l’industrie aéronautique qui vient de bénéficier d’une aide de 2 milliards d’euros, sur l’industrie automobile qui délocalise à tour de bras après avoir également bénéficié de plusieurs milliards d’euros d’aides et sur des pôles de développement de très hautes technologies comme les biotechnologies et les nanotechnologies, qui créent, assurément des emplois à très forte valeur ajoutée, mais en nombre très restreint.

Ce discours utopiste ciblant principalement une industrie d’élite, est dépassé car chaque année, 1 500 000 ingénieurs indiens et chinois, sont formés, parfois dans nos écoles et par nos enseignants ou chercheurs, et s’approprient notre avance technologique issue de 50 années de recherches.

Aujourd’hui, la majorité des produits technologiques sont déjà fabriqués en Asie et lorsque nous vendons des centrales nucléaires ou des avions, nous devons, de plus en plus souvent, les réaliser sur place, en partenariat avec un pays émergent acheteur et cela crée peu d’emplois en France. Ainsi, nous offrons notre technologie souvent pour le prix dérisoire d’une commande et à ce rythme, bientôt, il ne nous restera guère d’activité industrielle.

Le maintien de l’emploi industriel plébiscité

Nous oeuvrons pour la réalisation d’un important projet industriel manufacturier et commercial depuis plus de 5 ans. Ce projet porteur de nombreux emplois, a été soumis à Christine Lagarde lorsqu’elle était ministre de l’Economie, puis à Augustin De Romanet De Beaune, Directeur général de la CDC (Caisse des Dépôts et Consignations) et à Nicolas Sarkozy, Président de la République, mais les réponses n’ont pas permis une avancée significative du dossier. Pourtant, la plupart de nos concitoyens ont compris depuis longtemps et souvent au prix de leurs emplois, que les secteurs des services et des R & D, ainsi que la production des nouveaux produits issus de ces recherches, sont, à l’exception des services à la personne, souvent délocalisables et ne permettront jamais de remplacer les millions d’emplois industriels perdus et les millions d’autres emplois locaux qui étaient liés à ces activités.

Une enquête du CREDOC, de mai 2011, souligne l’inquiétude des français et démontre l’intérêt des consommateurs pour l’industrie française : 73 % des français déplorent le déclin de l’industrie et sont convaincus que le développement de la France ne peut se passer du secteur industriel et 64 % sont prêts à payer plus cher des produits industriels « made in France », au lieu de 44 % il y a 5 ans.

Le grand emprunt créera t-il des emplois ?

Lors de sa conférence du 27 juin 2011 à propos du grand emprunt, rebaptisé « investissements d’avenir », Nicolas Sarkozy s’est obstiné à poursuivre la désindustrialisation de notre pays et nous a confirmé son dédain pour l’industrie de l’habillement, qui pourtant, représente un chiffre d’affaires de plus de 40 milliards d’euros en France et 1 000 milliards d’euros dans le monde, mais appartient selon lui, au 19ème siècle.

Les R & D coûtent déjà 25 milliards d’euros par an aux contribuables, mais ne débouchent que rarement sur une production en France, pourtant ce secteur bénéficiera de la quasi-totalité des fonds dédiés. Les filières industrielles innovantes, parfois situées hors de l’hexagone, obtiendront des subsides de l’état français, mais les industries manufacturières traditionnelles produisant encore en France, potentiellement créatrices de nombreux emplois, ne recevront aucune aide.

Les R & D sont indispensables à notre croissance et à notre développement, mais peut-être conviendrait-il d’investir aussi sur le présent, car l’impact immédiat du grand emprunt sur l’économie et l’emploi en France, risque, selon plusieurs économistes, d’être inexistant.

Si l’on considère que, les fruits des coûteux travaux de R & D, sont souvent, rapidement copiés par des pays concurrents ou, leur sont parfois généreusement offerts, et que les produits issus des recherches, sont, par avidité, la plupart du temps immédiatement fabriqués hors de notre territoire, on peut aussi émettre de sérieux doutes sur la future et hypothétique efficacité économique, dans 15/20 ans, de ce grand emprunt. Il n’est pas certain que ce grand emprunt de 35 milliards soit plus efficace que le précèdent plan de relance de 34 milliards qui n’a sauvegardé ou créé que 18 000 à 72 000 emplois, avec un coût par emploi exorbitant, aggravant ainsi considérablement notre dette.

Renouer avec une politique industrielle créatrice d’emploi

Aujourd’hui, la plupart des pays occidentaux déclinent au rythme de la disparition de leurs industries et n’auront désormais plus les moyens d’être sélectifs dans leurs choix de production. Ils devront impérativement produire une plus grande part des biens nécessaires à leur consommation intérieure pour équilibrer leur balance commerciale, contenir le nombre de chômeurs et limiter les déficits publics.

La France affiche au premier semestre 2011, un déficit extérieur record de 37.5 milliards d’euros, probablement plus de 80 milliards à la fin de l’année et la croissance est atone. Le chômage continue d’augmenter malgré 200 000 ou 300 000 radiations mensuelles. Pole Emploi compte 5 millions d’inscrits et le RSA concerne 1.9 million de personnes.

L’absence de politique industrielle réaliste et le chômage qui en résulte, sont responsables d’une part importante de nos déficits publics, dont plus de 100 milliards de dépenses pour l’emploi par an.

Nous ne pouvons plus nous permettre d’être aussi élitistes et devons cesser de rêver à une fabrication exclusive de produits à haute valeur ajoutée ou hautement technologiques.

Peut-être est-il temps de reconnaître nos erreurs pour revenir à une vraie politique industrielle et nous ne devons pas attendre que notre pays s’enfonce davantage dans la crise.

Viabilité d’une production industrielle dans les pays occidentaux

Souvent, afin de justifier les délocalisations, le gouvernement de Nicolas Sarkozy et les industriels invoquent des coûts salariaux trop élevés en France, mais ceux-ci sous-estiment fréquemment les surcoûts. Au final, les différentiels de coûts entre un pays développé et un pays d’Asie sont souvent faibles Etude McKinsey .

Dans bon nombre de cas, les coûts salariaux ne sont pas vraiment déterminants et la délocalisation de l’activité n’est pas vitale pour la survie de l’entreprise. D’autres raisons animent parfois les dirigeants, parmi lesquelles le recours à la main d’œuvre plus docile et moins syndicalisée des pays émergents et dans les PME, le découragement, face à une administration française jugée peu compréhensive et des banques peu solidaires.

Certes, les donneurs d’ordres uniquement motivés par les gains de coûts et peu regardants sur la qualité, l’age des ouvrières et les conditions de travail, peuvent, même si l’on ajoute les surcoûts, faire des économies très conséquentes.

Il y a sur le continent asiatique, une grande disparité de salaires et ces nouveaux esclavagistes peuvent toujours trouver encore et toujours moins cher. Les grandes usines chinoises qui ont pignon sur rue ont dû, suite aux grèves, augmenter plusieurs fois les salaires mais il y a encore des dizaines de millions d’ouvrières, notamment en Inde et au Bangladesh, qui sont corvéables à merci, dont parfois des gamines de 12 ou 14 ans travaillant 14 à 16 heures par jour et six à sept jours par semaine avec une rémunération journalière de 1 à 2 euros.

Effectivement, si les boutiques occidentales vendaient les vêtements à des prix en rapport avec ces coûts salariaux presque inexistants, il serait évidemment impossible d’être concurrentiel en fabriquant en France, mais c’est loin d’être le cas !

Lorsqu’une enseigne de prêt-à-porter moyen de gamme ou auto proclamée haut de gamme ou luxe, opte pour la fabrication de vêtements à bas prix et produit ou achète par exemple, un article pour 1 euro en Chine ou en inde, celui-ci n’est pas pour autant revendu 3 ou 4 euros en boutique.

En réalité, le prix de vente dépend davantage du positionnement marketing de la marque et de ses ambitions que du coût réel de fabrication du vêtement et la cliente doit débourser 25, 50 ou 100 euros pour cet article de qualité souvent médiocre.

Ainsi la consommatrice perd du pouvoir d’achat car ce niveau de prix aurait pu naguère, lui permettre, d’acheter un article de meilleure qualité, fabriqué en France. En revanche, l’enseigne prospère très rapidement au frais de sa clientèle et s’offre généralement avec les économies réalisées sur les coûts de fabrication, de nombreuses et coûteuses campagnes de publicité, et des dizaines, centaines ou milliers de nouvelles boutiques ou mégastores qui enrichissent démesurément les actionnaires et fonds d’investissement.

Avant la délocalisation massive de l’industrie du textile habillement, afin que leurs prix soient concurrentiels, les boutiques appliquaient le plus souvent, un coefficient multiplicateur entre 2.2 et 3.5 au prix d’achat hors taxes payé à l’usine de vêtements. En clair, la moitié ou le tiers du prix payé par la consommatrice était constitué par le coût consacré réellement à la fabrication du vêtement et lorsqu’un article était soldé, le coût de fabrication représentait couramment 2/3 du prix acquitté.

Aujourd’hui, il n’y a aucun repère et la plupart du temps les consommatrices sont abusées.

Chez les chaînes de magasins proposant des articles à prix bas ou modérés, les consommatrices ont le sentiment de pouvoir consommer davantage qu’auparavant, mais il n’est pas non plus certain qu’elles aient gagné du pouvoir d’achat car ces produits importés sont souvent rapidement hors d’usage ou démodés et doivent être renouvelés en permanence. Les groupes de distribution l’on bien compris et savent également qu’une profusion d’articles à bas prix génère l’achat d’une plus grande quantité de produits, parfois inutilisés.

L’achat impulsif remplace l’achat réfléchi et ces temples du consumérisme connaissent maintenant l’apogée.

Les Etats-Unis, pourtant au cœur du processus de mondialisation, envisagent maintenant la relocalisation : Dans l’article " Moving bac k to America ", , publié sur " The economist " le 12 mai 2011, le BCG (Boston Consulting Group), nous informe que la convergence des salaires américains et chinois, pourrait favoriser une relocalisation de l’industrie aux Etats Unis à l’horizon 2015 et prédit un nouvel avenir pour l’industrie américaine.

Notre voisin allemand, dont la croissance repose sur son modèle industriel et dont le coût de main d’œuvre est proche du notre, a su préserver sur son territoire, une plus grande part de son industrie et reste le deuxième exportateur mondial de biens.

Des économistes compétents tentent de nous faire prendre conscience des dangers liés à la perte d’industrie manufacturière. Parmi eux, Dani Rodrik, professeur d’économie politique internationale à Harvard, dont l’article publié sur le site remarquable « Project Syndicate » le 8 août 2011, démontre la nécessité de conserver une industrie manufacturière

La production en France d’une grande part de nos biens de consommation pourrait être économiquement viable et notre projet a rencontré un bon accueil lors de sa publication.

- Un plan de sauvetage pour l’industrie manufacturière

- « L’emploi industriel ? On dirait qu’ils s’en foutent … »

Recréer 500 000 à 1 million d’emplois

Notre projet prévoit un intéressement motivant qui valoriserait ces emplois industriels et en augmenterait considérablement l’attractivité.

Le mode de financement de l’entreprise et la structure de son capital social, permettraient d’offrir aux salariés, des avantages financiers semblables à ceux d’une coopérative, mais sans nécessiter d’investissement personnel.

Par ailleurs, cette politique de rémunération renforcerait la cohésion dans l’entreprise et atténuerait considérablement les risques de conflits sociaux.

Ces intéressantes perspectives d’emplois seraient offertes à des personnels qualifiés, riches d’un savoir-faire, mais aussi des personnels jeunes et sans formation, souhaitant acquérir un métier dans une entreprise qui n’aurait pas vocation à délocaliser et qui leur assurerait longtemps du travail.

La mise en œuvre de notre modèle économique pourrait susciter un formidable espoir, et offrir un nouvel horizon à des français abandonnés par l’état. Nous pourrions également créer des synergies avec le projet d’emplois jeunes du programme socialiste.

En 10 à 20 ans, avec un mode de gestion adapté à nos coûts de production plus élevés, notre pays, ancienne patrie de la mode, pourrait récupérer 1 à 2 % de la fabrication mondiale de vêtements et créer 125 à 250 000 emplois et encore au moins 125 000 dans la fabrication d’autres biens de consommation. Si l’on ajoute les emplois indirects et induits générés grâce à ces nouvelles activités industrielles régionales, au total, ce sont 500 000 à plus de 1 million d’emplois qui pourraient être créés.

Une réelle volonté politique sera indispensable  

Lors d’une interview sur BFM le 6 juillet 2011, Jérôme Cahuzac, député PS, président de la commission des finances et soutien de François Hollande, préconisait : « la prochaine mandature devra être la mandature de la réindustrialisation si nous souhaitons que la France retrouve son rang », et ajoutait : « le vrai mal français, c’est que les usines s’en vont ».

François Hollande, fidèle au dogme socialiste, a souvent prôné plus de mondialisme et d’importations « pour aider les pays du sud ».

Compte tenu du déficit record de la balance commerciale et d’une crise s’aggravant chaque jour, l’ancien 1er secrétaire du PS prendra t-il enfin en compte l’opinion des ouvriers et de la majorité de français qui souhaitent que l’on récupère notre industrie manufacturière ?

Martial Bourquin, Sénateur PS et Président de la commission du Sénat pour la reindustrialisation créée à son initiative, a rendu son rapport en juin 2011, au terme de onze mois de travaux. D’importantes divergences ont opposé les sénateurs socialistes au groupe de sénateurs majoritairement à droite et le rapport final de cette mission n’a pas été signé.

Cette propension à défendre notre industrie pourrait peut-être préfigurer une politique industrielle plus volontariste des élus du Parti Socialiste. 

Dans notre article du 25 mai 2011, Un plan de sauvetage pour l’industrie manufacturière

nous avons évoqué la possibilité d’une renaissance de l’industrie manufacturière française facilitée par l’augmentation des salaires dans les pays émergents et les coûts croissants du transport. Martine Aubry partage semble-il, notre analyse et a présenté ces mêmes arguments lors d’une interview, le 21 août 2011 sur BFM TV.

L’ancienne ministre du travail a également recommandé : « il faut remettre l’industrie au cœur de notre développement » et cité « les textiles innovants ».

Cependant, le marché des textiles techniques est un marché de niches avec une production de petites quantités de produits à forte valeur ajoutée qui emploie à peine 19 000 personnes. Ce marché des textiles innovants, brandi depuis plus de 20 ans par la plupart des personnalités politiques dont Nicolas Sarkozy, comme le remède miracle à la délocalisation du textile habillement, reste malgré tout peu créateur d’emploi.

Par ailleurs, si les ventes explosaient, il est à craindre que les plus grosses entreprises, souvent bénéficiaires du financement en R & D de l’état, s’empressent encore de délocaliser. Peut-être conviendrait t-il de soumettre l’obtention de financement en R & D, à l’engagement à ne pas délocaliser. Certes, cela va à l’encontre d’une politique gouvernementale qui encourage les délocalisations. René Ricol, Commissaire général du grand emprunt de 35 Milliards, a expliqué sur BFM Business, que dans le contexte de globalisation, il devait aussi investir l’argent du contribuable français dans les R & D de sociétés situées à l’étranger !

Au cours de son interview, Martine Aubry a ajouté : « il faut aussi relocaliser un certain nombre d’activités », sans toutefois préciser clairement si elle incluait des industries manufacturières traditionnelles comme celles du textile habillement et du meuble. Pourtant, seuls des marchés de masse sont susceptibles de générer les millions d’emplois industriels indispensables à la santé économique et sociale d’un pays de 65 millions d’habitants.

Nous pensons que la réindustrialisation de la France est surtout affaire de volonté politique et nous ne devons plus feindre de croire que l’invention de quelques produits innovants à forte valeur ajoutée, suffira à compenser la disparition des grandes industries manufacturières.

De plus les produits innovants les plus prometteurs sont souvent acquis par des fonds d’investissement qui délocalisent systématiquement la production dans les pays émergents.

Croissance industrielle et consommation d’importations

Il est, avant toute autre considération, du devoir d’un gouvernement et plus encore d’un gouvernement de gauche, de permettre l’insertion professionnelle du plus grand nombre de citoyens, notamment en favorisant la relance d’industries susceptibles d’offrir des emplois aux millions d’ouvriers et techniciens au chômage. En effet, il convient de baser davantage notre croissance sur une production industrielle créant des emplois plutôt que sur la consommation d’une multitude de produits importés qui n’en crée pas et nous endette.

L’emploi, thème de campagne qui a permis la victoire des socialistes en 1981, demeure encore aujourd’hui la principale préoccupation de nos concitoyens.

Certes, compte tenu de la dette, le PS ne peut raisonnablement envisager une création massive d’emplois dans le secteur public comme il l’a fait en 1981.

Face à Nicolas Sarkozy qui a anéanti notre industrie manufacturière et n’est plus crédible en matière d’emploi industriel, le Parti Socialiste adoptera t-il notre projet économique de relance de l’industrie manufacturière des biens de consommation ?

La croissance de la France est de plus en plus dépendante d’une consommation des ménages payée à crédit et financée par la dépense publique.

Le Parti Socialiste est il prêt à opter pour un modèle de croissance à la fois plus industriel et moins consumériste ?

Verrons-nous enfin en 2012, un gouvernement disposé à renouer avec l’industrie manufacturière, pour recréer des emplois, sauvegarder nos régimes de protection sociale, rétablir notre balance commerciale, augmenter notre croissance et réduire nos déficits ?

Souhaitons que le PS manifeste plus d’intérêt que Nicolas Sarkozy, pour une renaissance de l’industrie manufacturière française des biens de consommation et que l’emploi industriel, enjeu économique et social majeur pour l’avenir de la France, soit au cœur des débats lors de la prochaine campagne pour l’élection présidentielle.

Francis JOURNOT

Association citoyenne "vêtements made in France"

http://www.vetements-made-in-france.com

Article transmis au Parti Socialiste