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samedi 29 mai 2010

Renault relocalise à Sandouville

INFO LE FIGARO - Le constructeur rapatrie dans son usine normande la production du Trafic, actuellement fabriqué en Espagne et en Grande-Bretagne.

Renault, détenu à 15 % par l'État, s'était engagé fin 2008 à ne pas fermer son site de Sandouville (2 500 salariés) et qu'un véhicule utilitaire y serait produit à partir de 2012 : Nous savons aujourd’hui qu’il s'agira de la prochaine version du Trafic aujourd'hui fabriqué dans l'usine Espagnole de Nissan à Barcelone et dans celle d'Opel à ­Luton, au Royaume-Uni.

Renault "tente de convaincre ses partenaires" Opel et Nissan de transférer également à Sandouville l'assemblage de leurs utilitaires Vivaro et Primastar. "Avec Opel et Nissan, la production de véhicules utilitaires pourrait atteindre au total entre 80 000 et 160 000 exemplaires par an, si l'on prend comme base l'activité des deux dernières années", précise Le Figaro.

jeudi 27 mai 2010

Actualité sociale du 27 mai 2010

Britvic (Royaume-Uni) achète Fruité pour 237 millions d'euros

Pas de suppression de postes en vue.

Cold band de Siemens VAI MT part en Chine -274 emplois sur 630

Philippe Kizirian, premier vice-président de SEM et maire de Saint-Chamond l’a confirmé, une partie de l’activité partira en Chine, une usine sera construite et le siège social s’installera à Shanghai. Siemens VAI MT SAS (ex CLECIM) est le dernier grand  bureau d’études d’ingénierie et constructeur en France d’équipements pour la sidérurgie. L’entreprise détient un savoir faire qui résulte de plus de plus de 100 ans d’expérience dans ce domaine. Elle emploie actuellement plus de 600 personnes sur deux sites dans la Loire : Saint- Chamond et Savigneux (Montbrison).

Projet d’assemblage de produits chinois en France : +4000 emplois ?

Les 500 hectares du "Châteauroux Business District" accueilleront, à terme, entre 30 et 50 sociétés chinoises soit 4 000 emplois  créés. La proximité de l'aéroport sera d’une grande aide au transport des marchandises. L’ancienne base de l'OTAN sera transformée en logements pour les 800 cadres chinois expatriés. Les produits assemblés par la main-d'œuvre française seront estampillés "made in Europe" !

Pourquoi ? Jean-François Mayet maire (UMP) de Châteauroux, l’explique : "le commerce ne peut plus se faire à sens unique et qu'une partie des profits réalisés dans l'exportation doit être réinvestie dans les pays clients". Bien entendu l’attrait d’un made in Europe est important pour les produits Chinois souvent estampillés comme de mauvaise qualité. La fabrication c’est bien, mais si le produit est mal conçu, ou qu’il soit fabriqué cela donnera un produit médiocre. Il est ainsi possible de voir augmenter également le nombre de centre R&D chinois en Europe afin de bénéficier du savoir-faire local.

mardi 25 mai 2010

Foxconn veut ressembler a France Télécom

L’entreprise qui fabrique les iPhones pour Apple a perdu sont 9ième employé par suicide. Article de la BBC a lire ici. Obligé à réagir, Foxconn annonce l’embauche de 2000 psychologues, France Télécom va-t-elle en arriver là ? Article a lire ici.

Actualité sociale du 25 mars 2010

Shell –500 emplois sur 1200

La Société Pétrolière Shell a annoncé une réduction des effectifs du siège de Colombes (Hauts-de-Seine), de 500 à 400 personnes à l'horizon fin 2010. C’est la suite de plan de restructuration Downstream One que l’entreprise avait lancée durant la crise. Ainsi l'usine de Nanterre (le conditionnement des lubrifiants) sera restructurée en septembre. Il est a prévoir des suppressions de poste sur les 95 salariés de cette entité.

Mais c’est surtout la filiale Butagaz qui va perdre des emploi avec une vente prévue de cette activité avec un calendrier en janvier 2011 : elle devrait perdre 80 salariés avant sa vente sur 450 actuellement. Pourtant, Butagaz "obtient actuellement d'excellents résultats économiques et risque d'être fragilisée par ce projet de cession, avec un risque très important de dégradations des acquis sociaux pour ses salariés" comme l’indique l'intersyndicale de l’entreprise. Pour cette dernière c'est "la pérennité même de Shell en France" dont on parle.

vendredi 21 mai 2010

Le scandale français de l’eau

Un organisme, le SEDIF, est chargé d’effectuer le plus gros appel d’offres de gestion de l’eau du monde entier et parmi les trois concurrents, un a abandonné, le deuxième a été éliminé sans que le SEDIF précise pourquoi et il ne reste que le troisième : Veolia. Retour sur la gestion de l’eau dans le monde et en particulier en ile de France.

Rappelons d’abord qu’à l´échelle mondiale l´approvisionnement en eau est encore à plus de 80% d’origine publique. Ainsi, plus de 90% de la gestion des eaux en Allemagne se fait en régie communale. En revanche en France, grâce à Suez, Veolia et la Saur. Suez et Veolia, les géants sont présents dans 69 pays sur les 5 continents, 8 Français sur 10 achètent leur eau à un fournisseur privé, un record ! Dans les agglomérations ce chiffre atteint même 9 sur 10 !

Le rapport explosif de l’UFC Que Choisir

Pourtant, ce système n’est pas plébiscité par tous en France. En 2008, l’UFC Que Choisir publie dans son numéro de février 2008 une synthèse de l’étude sur la facturation de l’eau. Ses conclusions sont sans appel : « Parmi les 19 collectivités que nous avons étudiées, la majorité facture à un prix trop élevé, mais rares sont les syndicats qui présentent des résultats aussi inquiétants que ceux du SEDIF : selon nous, sur 100 euros facturés hors taxe et hors redevance pour l’eau potable, 61 euros ne correspondent pas à un coût justifié » ! Elle remarque qu’un branchement est facturé 2500 euros pour les Franciliens, et 850 euros à Nantes, alors que les économies d’échelle devraient, au contraire, faire baisser les prix. Ces travaux étant réalisés par des filiales de Véolia : « le pactole reste en famille », souligne l’UFC. Après ces révélations explosives, le SEDIF envisage de porter plainte puis se ravise et opte finalement pour le dialogue. Le résultat de ce dialogue ? Un rapport préconisant de nombreux points d’amélioration pour le renouvellement de contrat en 2010.

  • « Nous pensons qu’au minimum, plus de 90 millions d’euros peuvent être économisés sur les seules dépenses qui concernent l’activité du présent régisseur », il y a donc une grosse marge de progrès. Si UFC Que Choisir ne prend pas part au débat sur le choix d’une externalisation ou d’une régie municipale (publique donc), il désire fortement que cette option soit étudiée sérieusement.
  • De même, il préconise fortement que ce contrat regroupant 144 communes soit découpé en lots, ce qui permettrait à des entreprises plus petites que Veolia et Suez d’entrer en concurrence : « Une entreprise A peut être la plus compétente pour la production et une entreprise B être le plus à même de gérer les abonnés. » Et « Il apparait plutôt sain que le SEDIF, s’il décide de déléguer, envisage de recourir à plusieurs entreprises afin d’avoir un retour d’expérience sur les avantages et les inconvénients de chaque acteur du marché. »,
  • « Toutes les fonctions ne nécessitent pas les mêmes durées d’engagement contractuel. Distinguer la gestion des abonnés de la gestion de la production permettrait, par exemple, de raccourcir la durée du contrat pour la première activité. ». Sur la durée justement, l’UFC Que Choisir préconise des durées de 10 ans maximums.
  • « La concertation avec les usagers ne doit pas s’arrêter au renouvellement du contrat, mais doit être constante pour porter tant sur la qualité du service que sur le prix. »
  • et enfin étant donné la surcapacité couteuse de production de l’eau, l’UFC Que Choisir préconise la création d’un « Grand Paris de la production d’eau »

Les recommandations ont-elles était suivies ?

Qu’en est-il de ces recommandations en 2010 ? La collaboration entre UFC Que Choisir et le SEDIF a-t-il été fructueux pour les usagers ? La réponse est hélas, sans appel : c’est précisément tout le contraire des préconisations qui a été choisi. Détail :

  1. La séparation en lots différents par activité n’a pas été retenue par le SEDIF, cela aurait été pourtant une source d’économie et d’efficacité importante
  2. Le débat entre externalisation et régie municipale a tourné court au profit de l’externalisation
  3. La durée d’engagement de 10 ans maximum est en fait de 12 ans.
  4. Aucune avancée sérieuse n’a été faite sur la concertation avec les usagers
  5. Le Grand Paris de la production d’eau n’a pas été réalisé
  6. La réduction de 61% des coûts de l’eau n’est pas connue, mais devrait l’être lors de la décision officielle de conserver Veolia, le 24 juin. Il est également fort a parier que ce point ne sera pas satisfait (et de loin) non plus

Qui est le SEDIF ?

Au vu de ce bilan négatif par rapport aux recommandations de l’UFC Que Choisir préconise, il convient d’en savoir plus sur le SEDIF. Qui est-il ?

Le Syndicat des eaux d’Île-de-France (SEDIF) SEDIF, présidé par André Santini, maire d’Issy-les-Moulineaux, regroupe 144 communes de banlieue, approvisionne plus de 4 millions d’usagers et produit 800 000 m3 d’eau potable par an. Il a délégué la distribution de l’eau à la Générale des Eaux (Veolia, ex-Vivendi) depuis plus de 80 ans ! Une fidélité record… C'est par un courrier reçu le 12 mai que la société Suez a appris avoir été écarté du plus gros marché public d'Europe, la délégation de la distribution de l'eau dans 144 communes d'Ile-de-France. D’après ce courrier, Suez « n'entre pas dans la phase de mise au point du marché ». Pour le porte-parole de Suez, il n’y a pas de surprise, mais des questions : « Nous prenons acte de sa décision d'écarter notre candidature, mais nous attendons maintenant de savoir sur quels critères s'est fait ce choix ». Ceci met fin à quinze mois d'une compétition soutenue : un questionnaire de 400 questions a dû être rempli par les candidats. Veolia, reste donc le seul candidat et ancien responsable de la gestion de l’eau en ile de France depuis 1923. Du coup, il ne demeure aucun suspense sur la décision finale qui sera rendue le 24 juin.

Selon Dominique Voynet, la situation actuelle n’est pas surprenante : « Il n'y avait, à mon sens, aucun suspense. L'histoire a été écrite par étapes. Le bureau du SEDIF a tout d'abord écarté tout scénario permettant un retour en gestion publique de l'eau. Par ailleurs, c'est un nombre restreint de grands élus, membre du bureau, qui ont été amenés à piloter le dossier, en l'absence d'un certain nombre de forces critiques du Sedif. Ensuite, les plus petits groupes, qui ne pouvaient pas répondre à la totalité du marché pour quatre millions de personnes, ont été d'emblée éliminés. Enfin, il était de notoriété publique que Veolia, qui est dans la place depuis plusieurs décennies, tenait la corde. »

Le mélange des genres ne peut être évité et les verts se font entendre sur le sujet : sur son site, les verts de Bagnolet, donnent une copie d’un courrier d’André Santini, écrivant au nom du SEDIF, aux représentants des communes délégués au SEDIF pour les informer des résultats 2007 de l’observatoire de la qualité du « service public » de l’eau. « Ce courrier d’André Santini, au lieu de porter l’en-tête, comme il eût fallu, du SEDIF porte l’estampille du groupe privé VÉOLIA. » ! Très fort…

Qui est Veolia ?

Veolia dans de nombreuses villes ne contrôle pas seulement l´eau, mais de nombreux autres secteurs du service public, jugez plutôt : le gaz, l´électricité, le traitement des ordures, le chauffage urbain, le nettoyage municipal, les transports en commun, les cantines, les services sanitaires… Si bien que l’on peut dire que l’entreprise a mis la main sur les services aux municipalités qui dépendent fortement de l’entreprise. Cette position dominante n’est jamais bonne pour les usagers qui risquent de payer plus cher un service par manque de concurrence.

Veolia à Rennes

Rennes : Veolia depuis 1882. 2004 renouvellements de 10 ans avec ristourne. Dans le nouveau contrat, Veolia montre qu’il ne gagnera pas d’argent avec ce nouveau contrat, voir en perdra un peu. La raison de cette situation vient de l’historique avec la ville : Le marché passé avec la ville a un montant de 150 millions d’euros. L’entretien réseau représente ¼ des frais engagés chaque année. Pourtant entre 96 et 99, 3 millions d’euros versés au groupe pour la maintenance du réseau (dont le remplacement des tuyaux de plomb) ne seront pas utilisés à cette fin par Veolia mais placés financièrement chez une société de réassurance irlandaise pour un montant total de 1 milliard d’euros pour le groupe. Finalement, les travaux seront faits. Une partie de la dotation non utilisée (191 000 euros) réinjectée dans le contrat actuel. La mairie a finalement calculé que cette somme était en fait de 800 000 euros. Ce passif a permis à la ville de Rennes de négocier ce nouveau contrat en apparence très avantageux, le groupe Veolia voulant rester un important acteur de l’eau en Bretagne. Pourtant, certains doutent de la réalité de la bonne affaire réalisée par la ville. Si la marge apparaît légèrement négative (-0,42%) dans le document présenté à la ville, certains postes importants sont opaques et pourraient bien cacher les profits : frais de structure, dotation pour l’entretien du réseau se monte à 12 millions pour 10 ans et des frais de maîtrise d’œuvre à hauteur de 800.000 euros. Le détail de ces postes n’a jamais été donné par Veolia. Sont aussi incluses la formation du personnel (3%), les activités sociales du groupe, la redevance d’occupation (droit d’usage du réseau existant)…

Le 15 décembre dernier, sur ordonnance du TGI de Paris, la DGCCRF – la Direction de la Répression des fraudes – a perquisitionné les locaux de cinq entreprises de travaux publics franciliennes. Particulièrement visée, la Sade, une filiale de Veolia spécialisée dans la pose de canalisations, a subi quatre descentes simultanées : trois dans ces agences et une au siège, dans le 8e arrondissement de Paris. Le bureau et le PC du PDG, Dominique Bouillot, ont été passés au peigne fin. Descente qui ne bouleverse pas l’intéressé : « Ça n’a pas gâché mon Noël.» Indique-t-il à la presse. Quelques jours après le passage des enquêteurs, des cadres supérieurs de la Sade ont changé de numéro de téléphone portable. Était-ce pour prévenir d’éventuelles écoutes ?

Veolia à Toulouse

En 2003, l'association « Eau Secours 31 » découvrit ce que signifiait « ticket d'entrée » que la Compagnie Générale des Eaux (Veolia maintenant) a payée lors de la signature du contrat de concession avec Toulouse. Ce sont 473,5 millions de francs que l’entreprise aurait donnés à la mairie en échange du contrat. Dominique Baudis, maire de l'époque, présentait cette somme comme une véritable prouesse dans le contrat avec l’entreprise. Cette somme permettait d’assainir le budget de la ville et même de subventionner la construction de bâtiments publics, baisser les impôts locaux, etc. Pourtant, l'association « Eau Secours 31 » a finalement compris la nature de ce ticket en mettant la main sur un passage resté secret du contrat de concession. Le ticket était financé par une augmentation du prix de l'eau ! De l’état de « cadeau », la somme d’argent passait a celui de poison : ce n'était plus la Générale des Eaux mais bel et bien l'usager toulousain qui payait chèrement le ticket d'entrée. Le contrat était si bien fait pour l’entreprise que le ticket aurait été payé à fin 2020, date prévue d'échéance du contrat, le triple de sa valeur ! Ce cadeau empoisonné à permis à la ville de financer des dépenses importantes.

Ailleurs, ce n’est pas mieux !

L’entreprise a pourtant récidivé à Braunschweig en Allemagne où la municipalité s’est finalement endettée pendant 30 ans grâce à Veolia… À Berlin en 2000 à Berlin, la moitié du service des eaux de la capitale fut vendu à l´allemand RWE et au français Veolia. Pourtant un contrat secret garantissait aux deux sociétés un gain de 8% environ ainsi qu’une augmentation garantie compensée par le Sénat Berlinois qui les dédommagerait si ces bénéfices n´étaient pas atteints, conclusion : une perte de 41,2 millions d'euros en 2004 et une augmentation du prix de l´eau de 15% (ainsi que les trois années suivantes) !

Sur Bordeaux, c’est Suez qui doit rembourser 200 millions d’euros de trop-perçu… Dans certains cas les deux géants s’allient pour exploiter les contrats juteux : « Véolia et Suez ont créé douze sociétés communes qui exploitent les contrats de grandes collectivités dont trois, Lille, Marseille et Nancy, faisaient partie de notre étude. Ces filiales communes sont une aberration puisque, sur ces contrats, les deux grandes sociétés unissent leurs forces, ce qui réduit à la portion congrue le jeu de la concurrence. » Le Conseil de la Concurrence dans un avis daté du 11 juillet 2002 a jugé que ces deux entreprises avaient « abusé de leur position dominante collective ». Le Conseil a donc « demandé aux ministres chargés de l'économie d'enjoindre aux sociétés Compagnie Générale des eaux et Lyonnaise des eaux de modifier, compléter ou de résilier, dans un délai déterminé, tous les accords et tous actes qui ont conduit ces entreprises à associer leurs moyens dans le cadre des filiales communes ».

Veolia à Paris

Quant à la ville de Paris, en novembre 2008, le Conseil de Paris a voté la "remunicipalisation" de l’eau. Une promesse de campagne du candidat Delanoë, pour en finir avec l’ère Chirac, qui avait privatisé l’eau de Paris en 1984. Veolia avait installé des capteurs de rupture sur les canalisations, une invention brevetée de Veolia et certifiée comme technique standard par l'Union européenne, ce qui permet de localiser les fissures automatiquement. La régie communale « Eau de Paris » a dû acheter le droit d’usage du système à Veolia... Cette belle réussite pour Veolia est le résultat de tous les efforts de lobbying de cette entreprise en Europe : Veolia participe activement aux programmes de recherche sur l´eau de l´UE. Par exemple, la WSSTP, la plate-forme technologique pour l´eau et l´assainissement, possède un comité de 10 membres dont 3 employés de Veolia parmi lesquels le vice-président de WSSTP, Xavier Chazelle. La encore les liens sont étroits, ainsi le PDG de Suez, Yves Thibault de Silguy est un ancien commissaire européen.

Et la qualité de l’eau ?

De nombreuses polémiques ont eu lieu ces dernières années sur la qualité de l’eau fournie par les entreprises privées de gestion de l’eau potable en France. Nitrates, pesticides, métaux lourds, radioactivité, médicaments… Certains problèmes de qualité d’eau durent depuis plus de dix ans sans qu’une solution efficace soit trouvée. Ainsi en Seine et Marne certaines communes ont des taux de nitrates de plus de 60. La raison de ces dérives ? Les mairies qui n’investissement pas assez et les compagnies des eaux qui exploitent des sources contaminées. Ainsi à Mouthiers-sur-Boëme, des taux de pesticides 6 à 7 fois supérieurs à la norme ont été découverts par les habitants. Ces derniers ont finalement attaqué la SAUR. La bataille à été difficile puis qu’il a fallu apporter la preuve de ces dépassements dans le passé. Finalement, la SAUR a abandonné la source contaminée et a du payer le remboursement de bouteilles d’eau durant 12 ans 32575,96 euros pour les 11 familles qui avaient porté plainte, négligeant du même coup tous les autres habitants soit 11 000 habitants tout de même…

Pour quelle efficacité ?

La maintenance des tuyaux est régulièrement critiquée en France ou elle est généralement substituée par une gestion du risque qui ne répare que lorsqu´il y a un incident. Cette manière de procéder fait que la grande majorité des canalisations d’eau française ont plus de 30 ans d´âge. Ceci explique que la moyenne des fuites d´eau en France est de 26,4% contre 7,3% en Allemagne ou l’eau est gérée publiquement. Nous savons tous combien l’eau est précieuse et nous la gaspillons pour raison de rentabilité financière… Les mesures à prendre pour protéger les nappes phréatiques sont également prises en regard de problématiques financières, mais quel en sera le coût pour les générations futures ?

Liaisons dangereuses ?

Les échanges de personnel entre les grandes entreprises de l’eau et le monde politique sont symptomatiques des liaisons dangereuses qu’entretiennent les deux mondes. C’est pas un hasard si l’on disait que le nom de Vivendi (qui devient Veolia en 2003) n'était rien d'autre qu'une abréviation pour « VIVier pour ENarques en DIsponibilité » tant l’ENA est un gros fournisseur de managers chez Veolia. En retours, n’oublions pas que l’état est un gros actionnaire de Veolia. Voici quelques exemples lumineux de transferts entre les deux mondes :

  • Henri Proglio, PDG de Veolia, est un grand ami de Rachida Dati, ex-ministre de la Justice
  • Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères, puis ministre de l'Intérieur et enfin Premier ministre, a été conseiller international chez Veolia
  • Éric Besson, à la tête de la Fondation Vivendi (Veolia) a été responsable du programme économique du parti socialiste, puis ministre de Sarkozy
  • Stéphane Richard, directeur de Veolia Transport, passe en 2007 directeurs de cabinet au ministère de l´Économie et des Finances
  • Sylvain de Forges, directeur financier de Veolia, cumule ce titre avec celui de PDG de l'organe du Ministère des Finances chargé de la gestion du patrimoine et des dettes de l'État : l’Agence France Trésor
  • Rainier d'Haussonville, directeur Affaires européenne chez Veolia, a été chef du Secrétariat général des affaires européennes au Ministère des Affaires étrangères, puis Conseiller aux affaires économiques européennes dans le Cabinet du Premier Ministre
  • Gérard Le Gall, conseiller du premier ministre Jospin pour les sondages d'opinion, a rejoint Suez
  • Jean-Pierre Denis, président de Dalkia (Veolia-Environnement), après avoir été secrétaire général adjoint de l'Elysée, est passé conseiller de Jacques Chirac
  • Joachim Bitterlich, vice-président exécutif de Veolia, fut un proche collaborateur du chancelier Allemand Helmut Kohl

Selon Dominique Voynet « Le Syndicat des eaux est une sorte de caricature d'un certain système. Depuis des décennies, les grands partis se répartissent les présidences de syndicats : à l'UMP, le Sedif ; au Parti communiste, les services funéraires ; au PS, les ordures ménagères. Au moment de voter, les accords tacites passés il y a bien longtemps sont reconduits, ce qui assure une certaine stabilité, à la fois des équipes et des pratiques, à la tête de ces grands syndicats ». Tout est dit.

Sur les 693 appels d'offres lancés en 2004, dans 28% des cas un seul candidat s’est présenté... Un marché très bien organisé, donc…

Et dans le monde ?

Veolia Environnement propose ses services à de nombreuses villes françaises, mais aussi anglaises, allemandes et du monde entier. Veolia disposant, de fait, d'un savoir-faire considérable dans les domaines de la recherche-développement et de l'ingénierie financière. En période de crise, les compétences dans les domaines financiers sont au moins aussi importantes que la maîtrise technique des problèmes de gestion de l'eau. C'est ainsi que bon nombre de municipalités dans le monde font appel à Veolia…

Dans un article sur la privatisation, j’avais cité l’exemple de la Bolivie : En Bolivie, une grande vague de privatisations a eu lieu. Ainsi en 1999, l'entreprise gérant l'eau potable de la 3e ville de Bolivie, Cochabamba, a été privatisée et une concession jusqu'en 2039 a été négociée avec une compagnie jusqu’alors inconnue dans le pays « AGUAS DEL TUNARI ». Dès cette date, le prix de l'eau a augmenté de 30% à 300% suivant les cas. Avec cette augmentation, certaines familles modestes consacraient plus d'un quart de leur budget à l'eau potable. Les sources qui appartenaient aux paysans ont également été confisquées et privatisées. Des lois votées sur mesure protégeaient la société privée gérant l'eau. Les textes de loi suivant la lecture que l’on en faisait pouvaient même prévoir l’interdiction de récupérer l’eau de pluie. Devant cette pression insoutenable pour la population, des émeutes ont eu lieu. La situation pour le gouvernement est devenue réellement dangereuse lorsque les habitants apprirent que l’entreprise « AGUAS DEL TUNARI » était en réalité la propriété du groupe américain « BECHTEL ». Étant donné l'ampleur de la protestation citoyenne, le président n’a pas d’autre choix que d’instaurer, en avril 2000, la loi martiale. Cela conduit à de nombreuses arrestations de contestataires et syndicalistes. Le but de la loi martiale étant de rétablir l'ordre et d’acter les privatisations. Au plus fort de la crise qui devenait incontrôlable, des tireurs d'élite ont été employés par le gouvernement. C’est ainsi que le jeune Victor Hugo Daza (16 ans) a été abattu ainsi que six autres personnes. Des dizaines de femmes et adolescents furent blessés par ces tireurs. Finalement, après six mois de manifestations intenses, l'entreprise BECHTEL qui quitta la ville rapidement et le gouvernement firent marche arrière sur cette privatisation.

Alors ?

On peut se demander combien de temps encore devrons-nous payer l’eau plus chère qu’elle ne coûte réellement alors que des solutions simples existent. Temps qu’il existera des liaisons dangereuses entre les politiques et les grandes entreprises de l’eau la situation ne sera pas saine et il faudra se résigner a payer toujours plus pour un bien, l’eau, qui sera toujours plus rare.

Update du 6 juin 2010 : D’après l’Est Républicain : C'est sans précédent en France : l'agglomération de Montbéliard a décidé de reprendre en gestion directe la gestion de l'eau, actuellement confiée à Veolia, dont elle juge le prix trop élevé. Le groupe privé est poussé vers la sortie sept ans avant la date prévue. Le tarif de l'eau devrait baisser de 23 cts dès 2011.

Update du 24 juin 2010 : Grosse surprise dans ce dossier : Veolia à gagné (sic!)…

Update du 3 décembre 2010 : Bakchich propose le même genre d’article et souligne en plus les problèmes de l’aluminium dont le taux dans l’eau est trop élevé et qui est réputé avoir un rôle dans la maladie d’Alzheimer…

jeudi 20 mai 2010

Actualité sociale du 20 mai 2010

Ryanair menace de fermer sa base de Marseille-Provence à partir d'octobre 2010.

Ryanair menace de fermer sa base de Marseille-Provence à partir d'octobre 2010 et de diviser par deux son activité sur la plate-forme si le tribunal d'Aix-en-Provence, entame une action au motif que les employés qui y travaillent sont sous contrat irlandais.

Center Parc +600 emplois en Moselle

Pierre & Vacances crée 600 emplois par l'ouverture le 21 mai d'un nouveau Center Parcs appelé les "Trois Forêts". L'objectif du groupe est d'atteindre le seuil de 300.000 clients par an. L’entreprise a mis le paquet : 435 hectares sur la commune de Hattigny, 38 000 arbres et plantes tropicaux plantés, une rivière de 2km a été creusée et la disponibilité d’un vaste espace aquatique couvert de 5 000 m2 avec une eau chauffée à 29 degrés. Le tout a nécessité 250 millions d'euros d’investissements et d'importantes aides publiques (30 millions d'euros par le conseil général de la Moselle et le conseil régional de Lorraine) et quelques aides indirectes à hauteur de 20 millions d'euros.

Un autre centre de loisirs ouvrira à Roybon (Isère) en 2013 et le groupe parle déjà d’un autre projet, vers 2015, dans l'ouest de la France.

mercredi 19 mai 2010

Actualité sociale du 19 mai 2010

ABB –156 emplois sur 2160

Le groupe d'ingénierie ABB annonce la suppression de 156 postes dans sa branche robotique, principalement à Saint-Ouen-L'Aumone (Val d'Oise). La raison invoquée est une déficit structurel et une baisse de son activité de 20% au premier trimestre 2010 par rapport à 2009.

C’est la suite malheureuse du plan social qui a déjà supprimé 460 postes en France en 2009 dont 196 licenciement économiques. La direction propose alors des mesures identiques à celle de 2009. Daniel Fallot, délégué central CFE/CGC, élu du comité central d'établissement pense que "cette proposition est faite pour que les élus n'aillent pas traîner dans le dossier économique et qu'ils donnent une carte blanche à ABB France et Monde pour poursuivre leur délocalisation vers la Chine".

Thales avionics –95 emplois

Après le lancement l'an dernier une procédure d'information - consultation du Comité central d'entreprise (CCE), relative au projet de délocalisation des activités des sites de Meudon et du Haillan (spécialisé dans l’électronique cockpit) vers Vendôme et Singapour, le 28 janvier 2010, puis le 9 mars, le CCE a refusé de donner son avis, estimant n'avoir pas eu de réponse à certaines questions. Pourtant le processus de délocalisation a commencé.

La CGT et CFE/CGC de Thales avionics viennent d'intenter une action en référé, affirmant qu'il s'agit d'un non-respect de la loi et demandant au tribunal d'enjoindre à Thales avionics d'ajourner les mesures prévues.

Zodiac, Sicma aero seat vers un délocalisation en Tunisie ?

Après avoir créé une usine en Tunisie, le groupe Zodiac propriétaire de Sicma aero seat aimerait en créer une autre au Maroc. Ce qui fait trembler légitimement les employés du site d’Issoudun. « Le Maroc n'est qu'une étude, sauf qu'il est prévu d'y faire de l'usinage qui est actuellement réalisé par les sous-traitants. Si la charge vient à augmenter à l'étranger, il faudra bien la réduire au niveau local. La sous-traitance ne fera que transiter par chez nous et le volume va doubler en Tunisie dans les prochaines années. » pense Michel Mérigeon de la CGT.

Pourtant la direction est formelle « Même si cela se fait, l'usine issoldunoise ne sera pas concernée dans un premier temps. Quant à la Tunisie avec qui nous travaillons, cela n'a pas fait baisser la charge de travail de ce que nous réalisons. Ce sont des produits rudimentaires à des prix plus concurrentiels qui y sont réalisés. ».

mardi 18 mai 2010

Conseil de lecture

Ces patrons qui investissent en France

Je vous conseille de lire l’article suivant qui résume ce que je dis depuis longtemps sur les délocalisation et leur intérêt financier souvent contestable.

Extraits de lecture : « Frais de transport, difficultés à gérer une activité à distance, coût de «non-qualité», transferts de technologie, retards, perte de savoir-faire, frais de déplacement des acheteurs viennent atténuer, voire complètement effacer, les gains liés à la délocalisation. »

« L’automatisation est un moyen de garder des emplois en France »

« Le retour en France de la production de porcelaine de Geneviève Lethu reste sans doute l’exemple le plus frappant de relocalisation. Le choix de ce spécialiste des arts de la table a été motivé par des problèmes de qualité, des assiettes commandées vert prairie et arrivant vert bouteille. »

« Je me refuse à délocaliser ma production, explique-t-il. Ça ne sert à rien d’aller expliquer aux Chinois comment faire à notre place ! »

Aeroconseil ouvre en Tunisie

Partenaire de rang 1 d’Airbus et spécialiste de l’ingénierie aéronautique à Toulouse, Aeroconseil emploie 900 personnes mais va ouvrir dans un mois une entité en Tunisie qui est, selon le PDG et actionnaire à 82% de l’entreprise, Eric-Jean Floureusse, indispensables : « Si on n’a pas dans nos offres des modules dans des zones à bas coûts, ça ne passe pas ». Cette entité low-cost emploiera au final entre 50 et 100 salariés mais « pas au détriment de Toulouse où je garantis un maintien des 900 emplois » indique le PDG.

L’entreprise possède des filiales en Allemagne, en Espagne, en Angleterre, et au Canada. Ces dernière avait pour but d’accompagner son client principal et de se diversifier vers d’autre clients. En revanche l’entité Tunisienne ne correspond pas a un besoin client mais bien a une opportunité de travail à bas-coût.

samedi 15 mai 2010

Actualité sociale du 15 mai 2010

Risc Group relocalise, délocalise bilan : –133 emplois / 350

Risc Group basé à Ormes dans le Loiret est une société spécialisée en sécurité informatique.

L’entreprise avait pourtant relocalisé en France des activités réparties en Roumanie, en Ukraine et au Maroc : 110 emplois étaient promis en décembre 2008. D’après Loïc Péquignot, le PDG, la sous-traitance offshore souffrait d'un manque de qualité qui "aurait pu mettre en péril (la) relation clients". Ce retour en France entraînera un "surcoût de 35 %" mais, au final, l’entreprise sera gagnante, assurait-il. Quant à Jacques Martinet, vice-président de l'agglomération Orléans-Val-de- Loire, qui a versé des aides financières à Risc Group pour cette relocalisation : "Cette relocalisation était extraordinaire pour l'image de la France et de notre territoire".

Pourtant cela n’aura pas duré : Loic Péquignot quitte l’entreprise quelques jours après et crée la société d'éoliennes, Windéo. Enfin la santé de Risc Group diminue. L’Administrateur et ancien président de Risc Group, Gérard Guillot reprend finalement la présidence de l’entreprise au début de l’année 2009 avec pour mission de rechercher un actionnaire de référence. Il met en place un plan d'économie drastique touche d'abord les filiales étrangères qui passent de 320 salariés à 160.

C’est en 2010 que STS Group, spécialiste de l'archivage de documents numériques à valeur légale, investit 11 millions d'euros au capital de Risc Group et contrôle ainsi 30 % de l’entreprise. Un plan social en France supprimera 133 seront licenciés d'ici à fin juillet et 43 reclassements en internes. Ceci correspond à la délocalisation du centre d'appels vers la Tunisie, quant à la hot-line elle sera partagée entre la France et l'Ukraine.

M. Guillot estime concernant la relocalisation à Ormes "que je n'approuvais pas, elle n'a pas fait l'objet d'une consultation du conseil d'administration". M. Guillot parle également d'une "gestion très dispendieuse". Pourtant Loic Péquignot avait été recruté par M. Guillot en 2005. Aussi ce dernier ne peut s’empêcher de rajouter "Manager brillant, attachant, il a fait croître le nombre de clients de 4 000 en 2005 à 24 000 en 2008. Nous avons été généreux avec lui. Mais il faut être respectueux envers ceux qui vous font confiance."

Bref, cela ressemble farouchement a une sombre affaire de management qui, à la fin, se paye pour les employés Français, comme d’habitude… Quand ses managers seront-ils rendus réellement responsables de leurs actes. Etre bien payé sans aucun risque, tout le monde en rêve.

Update du 20/05/10: Cet article est inspiré a tord d’un article du Monde comme me l’a fait gentiment remarqué l’auteur du journal, je vérifierai systématiquement les informations reçues par email à l’avenir.

mercredi 12 mai 2010

Plans sociaux du 12 mai 2010

Bosch –160 emploi /800

L’usine de Bosch de Onet-le-Chateau, premier employeur privé de l'Aveyron, annonce 160 départs à la retraite non remplacés. Les syndicats dénoncent une délocalisation masquée vers l’Allemagne. Le site ces depuis 3 ans est passé de 1500 emplois à 800 !

JPM déménage ses machines !

JPM, fabriquant de serrures prés de Moulin, après un plan social en 2008 supprimant 32 emplois sur 312, continue a perdre de la vitesse, ce mardi des machine on été déménagées à cause d’une externalisation vers la société GMD dans la Loire qui serait plus rentable... « Ils ont chargé mardi l'îlot de machines. Ils ont tout pris jusqu'aux chaises, établis et clés. C'est une nouvelle partie de nous qui a quitté l'usine avec ce chargement ».

Société Générale –900 emploi sur 3 ans +1200 sur 3 ans

La Société générale supprimera 900 postes sur trois ans dans son réseau de banque de détail, en ne remplacent pas un départs à la retraite sur trois. Des mesures qui font partie d'un nouveau plan “stratégique”, du nom d’Ambition SG 2015 visant à améliorer la relation entre la banque de détail du groupe et ses clients en proposant notamment de nouveaux produits. Ce plan sera présenté officiellement le 15 juin. «Les Echos» indique que ce plan serait possible par « l'automatisation des tâches les plus simples, comme les dépôts de chèques et d'espèces jusqu'ici assurées par des guichetiers ». En revanche La Société générale indique qu'elle va continuer à recruter 1 200 personnes en moyenne par an d'ici à 2012.

lundi 10 mai 2010

Actualité sociale du lundi 10 mai 2010

PCT –118 emplois et une délocalisation

Créée en 1919, puis reprise par le groupe finlandais Sanitec en 2000, l’entreprise fabrique des éviers et receveurs de douche et emploie 118 salariés à Selles-sur-Cher. La direction du groupe a annoncé le 17 février 2010 que "sous la pression d’une baisse significative de la demande, et de la dégradation de nos marges, nous sommes contraints de transférer la production à Gaeta (Italie) et Wloclawek(Pologne) à partir du mois de juin 2010".

Ce lundi, ils sont passés à l’action et bloquent les entrées de l’usine.

vendredi 7 mai 2010

Nouvelle usine du Japonais TORAY près de Lyon

Le groupe japonais TORAY investira 70 millions d’euros dans une nouvelle ligne de production de son usine de Saint Maurice de Beynost. Les raisons de cette localisation sont la compétence du personnel du site,  le prix compétitif de l’électricité, l’environnement scientifique et les aides publiques.

Cette implantation initialement prévue en Europe de l’Est, a été rendue possible par la mobilisation de l’Association pour le développement Economique de la région Lyonnaise), des élus locaux et des chercheurs. Conclusion 80 emplois de créés en plus des 460 existants.

jeudi 6 mai 2010

Actualité sociale du Jeudi 6 mai

Arcelor Mittal -600 emplois en Europe

Arcelor Mittal a annoncé lors du Comité d’Entreprise Européen du 5 mai (hier) son intentions de délocaliser et de sous-traiter certaines activités du service informatique « Infrastructure Management & Datacenter Operations ». Après la délocalisation du service financier en fin 2009, il s’agit du deuxième projet de délocalisation en 5 mois.

Les sociétés françaises estiment que la délocalisation d'une partie de leurs systèmes d'information dans des pays à bas coûts salariaux, est un bon moyen de réduire leurs coûts. Un employé Indien est 80% moins cher qu'un salarié français, d’après Accenture. Pourtant, 78% des entreprises françaises n'y ont pas recours comme l'indique un sondage Ifop (La Tribune). Parce que « Les patrons français ont le soucis de garder l'emploi sur leur marché national », explique l'Ifop. « Et surtout peur d'une levée de boucliers de la part des syndicats...» d’après le journal économique.

Chez Lejaby (-197 emplois), la délocalisation leur coutera de l’argent !

Rappel du contexte : Lejaby a annoncé un plan social supprimant 197 emplois par la fermeture des sites de production au Teil (Ardèche), à Bourg-en-Bresse (Ain) et à Bellegarde-sur-Valserine (Ain) pour une délocalisation au Maghreb et en Asie. Un seul site, à Yssingeaux (Haute-Loire), serait sauvegardé par ce projet délirant.

Hier, des élus de Bourg-en-Bresse, de Bellegarde et du Teil, les présidents des conseils généraux de l'Ain et de l'Ardèche, les trois députés et les trois sénateurs concernés ont rencontré le secrétaire d'État à l'Emploi Laurent Wauquiez. Le but de cette rencontre étant de trouver des alternatives à la délocalisation.

Surprise, la lecture d’une analyse économique sur l'entreprise établie par un expert-comptable est édifiante : « Ils n'ont aucun intérêt à délocaliser. Les résultats sont excédentaires, il n'y a pas d'endettement. Le plan social leur coûtera de l'argent, autant qu'ils le réinvestissent. Si le plan social est accepté, il n'y a vraiment plus de droit du travail en France ! »

Conclusion les élus concernés ont décidés de rencontrer les dirigeants de Lejaby afin de trouver des alternatives à cette délocalisation. La Région et les Départements proposeraient des aides financières « pour permettre le développement de l'entreprise en contrepartie du maintien des emplois et de l'outil industriel ». Mais encore faut-il que les dirigeants de Lejaby soient ouverts à la discussion sur ce point. Si cette initiative ne serait pas un succès, le prochain CCE aura lieu le 27 mai.

Si finalement l’aide financière était acceptée par Lejaby, cela serait la porte ouverte à toutes les entreprises rentables de faire un petit chantage afin d’obtenir de l’argent public.

Le fait que la délocalisation ne soit pas rentable sera surement une découverte pour certains d’entre vous mais ne me surprend nullement. La vérité est que délocaliser est devenu une sorte de “mode” dans le management moderne, l’entreprise qui ne délocalise pas étant vue comme une entreprise d’un autre temps. De plus, comme il est complexe de quantifier et d’estimer le coût réel d’une délocalisation (coûts de structure, de formation, de recrutement, de turn-over, de rendement des employés low-cost, de vol dans l’entreprise, de gestion depuis la France, de transport des marchandises, d’image, de qualité, de stockage, de perte de réactivité, de garantie, stabilité sociale et politique du pays, inflation, etc.), il est rare que cette étape soit bien faite. Pire, les directeurs industriels et financiers ayant eu pour objectif cette délocalisation font tout pour cacher son coût réel car il y va de leur crédibilité et parce que ce fiasco engage leur propre responsabilité…

C’est aussi pourquoi les relocalisations sont si rares. Car il faut du courage pour relocaliser ainsi qu’un budget pour le nouvel investissement. Il y a ainsi des délocalisation piteuses qui survivent sans rentabilité, avec une faible rentabilité ou même avec perte simplement parce qu’avouer et ré-investir est trop difficile pour ces directeurs grassement payés !

mercredi 5 mai 2010

Mercredi 5 Mai : le plan social qui liquide le directeur du site en premier !

Bellevret –9 emplois /14 !

Le directeur du site des Salles-du-Gardon près d’Ales, Anthony Baril, a été le premier des 14 employés à être licencié. Une indiscrétion, puis, le PDG de l'entreprise lui ont appris qu'il faisait partie des 9 salariés licenciés. La société qui fabrique des bennes, a connu le chômage partiel en 2009, puis la liquidation judiciaire depuis 15 jours, et finalement le plan social. Pour les ouvriers cette décision est étrange : « La liquidation judiciaire, ça veut dire tout le monde. Pourquoi en garder quelques-uns ? Ceux qui resteront vont suivre. C'est impossible de faire tourner l'usine avec cinq ouvriers ».
Du coup tout le monde y va de son hypothèse : délocalisation vers la Roumanie ou sabordage volontaire. Le directeur de site licencié pense qu’avec une autre direction, « on aurait cartonné, ici. C'est du gâchis . Au lieu de ça, ils seraient avec leurs cagoules en train de souder. »…

mardi 4 mai 2010

Blédina steenvoorde ?

Les 300 salariés qui travaillent sur le site Blédina à Steenvoorde, sont mobilisés et viennent d'obtenir « une très grande victoire » selon David Doliger, secrétaire du comité d'entreprise de Blédina à Steenvoorde. La direction du groupe a été déboutée par le tribunal de grande instance d'Hazebrouck dans le conflit qui l'opposait au comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail. C'est la réorganisation d'un service qui fait craindre au syndicat FO des « suppressions de postes », « on craint que ce soit le début d'une série » indique ce dernier. Pour la direction, il s'agit plutôt d'une simple réorganisation : « Il s'agit d'un poste supprimé, là où travaillaient cinq personnes, toutes repositionnées. L'objectif, c'est être plus compétitif en maintenant l'emploi. » et qu'« il n'y a jamais eu de projet de délocalisation du service recherche et développement aux Pays-Bas ».
Délocalisation ou pas nous en reparlerons ici si la direction a menti.

ABB : -150 emplois / 285

Le groupe d'ingénierie helvético-suédois ABB, qui emploie quelque 120 000 personnes dans plus de 100 pays, dont 2 600 en France, est sur le point d'annoncer un nouveau plan social qui viserait plus de 150 postes (sur 285) dans sa division robotique de l'usine de Saint-Ouen-l'Aumône. Un plan social en 2009 avait déjà sacrifié 459 emplois dans plusieurs usines du groupe, dont Saint-Ouen-l'Aumône dans un plan de départs volontaire.
Pourquoi ? Marie-Pierre Picard, directrice de la communication, l'explique par le fait que « L'activité robotique est soumise à une situation structurellement difficile, ce qui était déjà la raison du plan de sauvegarde de l'emploi 2009. En 2009, cette activité a subi une chute de 80% du volume de commandes par rapport à 2008 »

samedi 1 mai 2010

Sur le front de l’emploi ce Vendredi

OLYMPIA -78 emplois

OLYMPIA n’a cessé depuis 1998 de délocaliser la fabrication des ses chaussettes vers la Roumanie et la Turquie. Pourtant l’entreprise accumule une dette de 13 millions d’Euros et vient d’être reprise par Tricotage des Vosges. En dix ans la stratégie de délocalisation a fait perdre près de 1000 emplois en France. Avec cette reprise seuls 112 emplois (dont 90 à Romilly) devraient rester. "C'est notre sixième plan social, on en a marre. On a un repreneur, mais beaucoup vont rester sur le carreau", a réagi Marie-Josée Fresse, secrétaire du comité d'entreprise. Il faut rappeler qu’OLYMPIA à été largement aidé par des fonds publics. Selon Jacques Marie, président de Tricotage des Vosges, l'approvisionnement en chaussettes Olympia sera effectué à 25 % à Vagney, ce qui constitue "une relocalisation partielle de la fabrication en France". L’offre de reprise ne concernait pas le site d'Olympia en Roumanie, qu'il juge "surdimensionné".

Thomson -119 emplois

A Thomson Grass Valley (Conflans-sainte-Honorine) qui fabrique des émetteurs de télévision et radio, la direction du groupe envisage de supprimer 119 postes parmi les 388 employés de l'usine, les salariés qui s'élèvent contre cette mesure bloquent les accès de l'usine en ce moment. Ils réclament l’annulation du plan social.