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vendredi 25 mai 2012

Sortir de l’euro, et puis?

Par Rudo de Ruijter, Chercheur indépendant, Pays-Bas

L'euro est une monnaie très pratique, mais elle fait des millions de victimes. Cet article explique d’une  façon simple pourquoi l’euro ne peut pas marcher et expose les avantages d’un passage vers un système d’argent d’État.

- Non, la coopération Européenne ne s’arrêtera pas sans l’euro!

- Et oui, nous serions bien mieux avec de l’argent d’État!

L’euro a un problème insoluble. Les pays qui sont sévèrement endettés maintenant, s’ils réussissent à s’en sortir à coups de réductions de dépenses d’État, s’endetteront de manière prévisible à nouveau.

C’est parce que ces pays sont victimes d’un défaut fondamental dans l’euro. Déjà avant le démarrage de l’euro des économistes ont averti, qu’une monnaie unique ne peut fonctionner que lorsque tous les pays participants sont économiquement homogènes. [1] [2] [3]

En ce moment il n’y a rien qui empêche des consommateurs grecs de préférer des produits d’Allemagne meilleurs et moins chers. Et lorsque la Grèce importe plus qu’elle n’exporte, ses dettes augmentent. La même chose vaut pour tous les pays moins productifs dans la zone euro. Ils pourront réduire leurs dépenses autant qu’ils voudront et privatiser toutes les infrastructures, mais la prochaine crise de dettes ne sera jamais loin!

Voici pourquoi. Lorsque les consommateurs dans des pays moins productifs préfèrent des produits importés moins chers et meilleurs, la dette extérieure augmentera, tandis que la productivité du pays diminuera. Lorsqu’un pays dispose de sa propre monnaie, il peut la dévaluer. Cela augmentera le prix des produits importés et diminuera le prix de ses propres produits à l’exportation. La dette diminuera et la productivité augmentera de nouveau. Des dévaluations étaient habituelles avant le début de l’euro.

Avec l’euro les dévaluations ne sont plus possibles et les pays finissent coincés dans les dettes. Mais lorsque les pays signent pour faire part de la zone euro, ils s’obligent à réduire leur dette publique en dessous de 60% de leur produit national brut (PNB) et leur déficit fiscal en dessous de 3% du PNB. Lorsqu’ils dépassent ces limites les autres pays considèrent cela comme un danger pour la stabilité de l’euro. Ces autres pays imposeront des sanctions au gouvernements endettés pour les obliger à prendre des mesures adéquates (comme si une solution durable existait) et si cela ne fonctionne pas, ces autres pays fourniront des prêts (qui, soit dit en passant, augmentent la dette extérieure!), accompagnés de conditions sévères, comme des réductions de dépenses publiques – licenciements de fonctionnaires, coupures dans les budgets d’éducation, de culture, d’affaires sociales, de l’armée etc. – et des obligations de vendre des propriétés d’État et des infrastructures et services publics! (Méfiez-vous, lorsque vous entendez dire des politiciens de pays plus riches, qu’ils vont aider les plus faibles!)

Ce n’est pas un hasard que ce soit la Grèce, l’Espagne et l’Irlande qui sont touchés le plus sévèrement aujourd’hui. Économiquement ces pays ne peuvent être comparés à un pays comme l’Allemagne. Dès qu’une crise frappe la zone euro, il devient clair que la zone n’est pas homogène; il y a des pays forts et des pays faibles. L’Europe est composée de pays très différents avec des économies très différentes avec des potentiels de productivité très différents.

En fait, il est impossible d’utiliser une monnaie unique dans une zone si hétérogène comme les 23 pays actuels de la zone euro. Malgré les avertissements des économistes, les politiciens ont décidé de l’introduire quand-même. Pour les partisans ce n’était qu’une question d’inventer des règles de jeu et de convaincre les pays de signer des accords, comme quoi ils se tiendraient à ces règles. Eh bien, on peut mettre des signatures sur des bouts de papiers, mais cela ne rend pas possible ce qui ne l’est pas. Aujourd’hui, 20 des 27 pays de l'Union Européenne ne peuvent satisfaire aux exigences budgétaires. [4]

Les différences en productivité ne sont pas que temporaires. Des différences intrinsèques sont relatées au climat local, à la situation géographique, à la fertilité du sol, à la présence d’eau et d’énergie, aux distances à couvrir, aux difficultés de transport et à d’autres choses invariables. Ils déterminent en grande mesure l’échec ou la réussite d’activités économiques. Chaque pays a développé sa propre économie typique, l’un s’appuyant un peu plus sur l’agriculture, l’autre sur l’industrie lourde, encore un autre sur le transport naval et le commerce etc. Pour ces raisons une “politique financière d’ensemble” ne pourra jamais convenir à tous les pays.

L’exemple du dollar?

Souvent on mentionne les États –Unis comme exemple d’un “succès” d’une zone à monnaie unique. Cependant, une différence cruciale est que là-bas tout le monde parle la même langue et ainsi les gens peuvent déménager beaucoup plus facilement vers les endroits où il y a des activités économiques. En Europe la mobilité internationale du travail est relativement restreinte, pas seulement à cause des barrières linguistiques, mais aussi parce que nous avons de vieux pays avec des gens qui sont enracinés dans leurs traditions et cultures.

Ceci étant dit, on peut se demander si l’on peut appeler le dollar un succès d’une monnaie unique. [5] Depuis1973 les États-Unis ont importé beaucoup plus qu’ils n’ont exporté et avec une dette spiralante et non maîtrisable le pays vit comme un parasite qui se nourrit de quasiment tous les pays du monde. L’exemple du dollar serait plutôt une preuve, qu’une monnaie unique dans une zone hétérogène n’est pas possible sans une exploitation massive d’autres pays.

Sortir de l’euro?

Comprendre que l’euro ne peut pas marcher est une chose. La suivante est encore plus importante. Je démontrerai, que retourner simplement vers nos monnaies antérieures est une très mauvaise solution. Certes, nous aurons de nouveau besoin de monnaies nationales, mais si nous voulons éviter les erreurs du passé, nous aurons besoin d’argent émis par l’État. (Ce qui est d’ailleurs comme la plupart des gens pensent que c’est aujourd’hui.)

Pour comprendre pourquoi de l’argent d’État est si important, nous devons comprendre ce qu’est l’argent et comment cela fonctionne. L’argent actuel n’est ni mis en circulation, ni géré par le gouvernement. Au lieu de cela – et pour beaucoup de gens cela peut sembler incroyable – quasiment tout l’argent qui existe aujourd’hui a été mis en circulation par des banques commerciales de façon secrète (et trompeuse). En fait, vous n’avez pas d’argent sur vos comptes bancaires, mais juste des chiffres. Ces chiffres sont une “illusion d’argent”. Sur votre relevé bancaire il est mentionné combien le banquier vous doit, mais cet argent n’existe pas, à part une fraction minuscule. Bien sûr, tant que vous pouvez payer avec ce faux argent, cela vous est égal. [6] Néanmoins, comme je démontrerai ci-dessous, c’est cette tromperie dans le système bancaire, qui permet aux banquiers de faire gonfler la masse d’argent de façon permanente, ce qui forme un danger pour notre société. Les banquiers ont corrompu toutes les monnaies du monde avec leurs tours de comptabilité secrets. L’euro n’est pas une exception.

Le secret de l’argent

Aujourd’hui, moins de 5% de tout l’argent est du vrai argent sous forme de billets et pièces. Le reste a été artificiellement créé par les banques et n’existe que sous forme de chiffres sur des comptes bancaires. Quand vous empruntez de l’argent à la banque, le banquier ne vous prête pas de l’argent existant. Au lieu de cela il crée un nouveau montant, simplement en tapant des chiffres sur votre compte. Ensuite vous payez des intérêts sur cet argent nouveau. Souvent il s’agit de montants importants. Habituellement, quelqu’un qui paye sa maison en 20 ou 30 ans paye à peu près autant d’intérêts que des remboursements. En fait il paye deux maisons. Une pour lui-même et une pour son banquier! [7]

Au moment que quelqu’un achète une maison, l’argent de son emprunt est viré sur le compte du vendeur. Celui-ci dépensera cet argent pour d’autres choses. Ainsi l’argent de l’emprunt commence à circuler dans la société. Tout argent dans la société a commencé comme un prêt. Chaque banquier collecte des intérêts sur l’argent qu’il a créé et tous les banquiers réunis collectent des intérêts sur tout l’argent qui existe. Si vous avez de l’argent dans votre poche ou sur votre compte, il y a quelqu’un quelque part qui paye des intérêts sur cet argent à un banquier. Lorsque quelqu’un rembourse son emprunt, l’argent, qui a été créé en le tapant dans son compte, est détruit en le déduisant de ce compte. À ce moment-là, cet argent n’existe plus.

Tout l’argent est donc temporaire. Le montant total existant représente la part des prêts emis encore à rembourser. Cela veut dire, que le montant d’argent total dans la société est un montant hasardeux. Il n’a rien à faire avec les besoins de la société pour l’échange normal des biens et services.

Inflation éternelle

Encore pire, les banquiers fournissent de plus en plus de prêts et ainsi ils créent de plus en plus d’argent. Quand on utilise plus d’argent pour acheter un même nombre de biens et de services, la valeur de chaque unité d’argent diminue et les prix augmentent. C’est l’inflation bien connue. [8] Le chef d’orchestre de cette inflation est le banquier central. Quand il baisse son taux d’intérêt, il indique aux banques qu’elles doivent accélérer la distribution de crédits (à taux plus bas les gens emprunteront plus et plus facilement) et, à l’inverse, lorsqu’il augmente son taux, la croissance de la masse d’argent ralentira.

Les banquiers ont besoin d’inflation

Les banquiers ont besoin d’inflation. [9] Lorsque la création d’argent s’accélère, il devient plus facile pour l’emprunteur de gagner les sommes dont il a besoin pour payer sa dette. C’est un avantage pour l’emprunteur, mais également pour les banquiers. Cela garantit moins de défauts de paiement.

Le fait que le principal du prêt aura diminué en valeur au moment où il est remboursé, ne nuit pas le banquier. En effet, les montants remboursés pour le principal ne continuent pas à exister. Rappelez-vous, que le banquier a créé ce montant en le tapant dans un compte et le détruit au moment du remboursement en le déduisant de ce compte.

Quant aux intérêts c’est une autre histoire. Ces intérêts ne font pas partie de l’argent que le banquier a créé pour le prêt et ces montants ne disparaîtront pas au moment où ils sont payés. C’est les bénéfices du banquier! Il est vrai que leur valeur aura diminué à cause de l’inflation. Mais n’ayez pas pitié du banquier. Vous pouvez être certain qu’il a vu ce problème d’avance et qu’il a haussé son taux dès le départ pour compenser cette dévaluation.

Pas de possibilité pour une société durable

L’inflation a encore un autre aspect important. Si nous ne voulons pas nous apauvrir, nous devons travailler toujours plus pour compenser la perte de la valeur de notre argent. C’est la raison pourquoi l’inflation cause de plus en plus d’activité économique. Autrement dit, avec un système bancaire inflationniste il ne sera jamais possible d’atteindre une société durable et équilibrée.

Pouvoir financier

La masse d’argent toujours croissante crée une situation dans laquelle tout devient achetable, même l’État. Dans beaucoup de pays des groupes financiers ont déjà acheté des services publics pour les transformer en un fleuve de profits continuels: les services de distribution de gaz, d’électricité et d’eau, les transports publics, les postes, le téléphone et des tâches de gendarmerie, les prisons, la santé publique, les services de collecte de déchets etc. Ceci est un procès continuel. Les banquiers et l’élite financière prennent de plus en plus de décisions d’investissements qui donnent forme à notre société et l’État en prend toujours moins.

Ceci a des conséquences. L’argent et le profit déterminent aujourd’hui ce qui est “bon” pour notre société. Mais ce n’est pas tout. Puisque le gouvernement fournit de moins en moins de services à ses citoyens, elle perd la reconnaissance d’autorité naturelle. Au lieu d’être une institution qui prend soin de sa population, le gouvernement est en train de devenir un squelette, qui a besoin de plus en plus d’oppression pour faire respecter des décisions de courte vue et pour le court terme. Au lieu d’être le garant des libertés individuelles, le gouvernement autorise, et même favorise, que tous les citoyens soient mis sous surveillance électronique, effectuée aussi bien par des organisations d’État que des privées, avec des milliers de caméras, reliées à des bases de données interconnectées. Le KGB était une école maternelle, comparé à la surveillance électronique rapidement croissante d’aujourd’hui.

L’euro

L’euro est une monnaie appartenant à la Banque Centrale Européenne (BCE) à Frankfurt. [10] La BCE appartient aux banques centrales des pays participants. [11] Malgré leurs noms, qui ressemblent à ceux d’institutions d’État (Deutsche Bundesbank, Banque de France, etc.), elles sont toutes indépendantes du gouvernement et la plupart sont dirigées par des conseils privés. [12]

Malgré son caractère privé, la BCE est un organe officiel de l’Union Européenne. Grâce à l’article 7 du Système Européen des Banques Centrales (SEBC) et l’article 107 du Traité de Maastricht, la BCE jouit d’une indépendance totale. [13] 

Notez, que cette indépendance ne provient pas de quelque nécessité logique ou organisationnelle, mais est purement issue de la croyance, que seuls des banquiers centraux indépendants sont capables de gérer le système d’argent convenablement. Eh bien, si nous ne mettons pas en question cette croyance aujourd’hui, quand le ferons-nous? [14]

Le gouvernement Européen

En 1957 la Communauté Économique Européenne (CEE) débutait. Dès le départ il a manqué de gouvernance démocratique: le parlement n’avait qu’un rôle consultatif. Les buts de la CEE étaient la coopération économique et politique entre la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

En 1967 une concentration de pouvoir a eu lieu, lorsque la CEE, l’Euratom et la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier devenaient les Communautés Européennes. Par ailleurs, les droits de veto des pays individuels étaient abolis dans beaucoup de domaines. Lorsque ceci fût réglé les banquiers sont entrés. En 1970 Pierre Werner, un banquier Luxembourgeois influant [15] , a préparé les plans pour la monnaie collective.

Bretton Woods

Pierre Werner était l’un de participants à la Conférence de Bretton Woods en 1944,  qui était fortement dominée par l’esprit agressif de la Seconde Guerre Mondiale. Lors de cette conférence les principes ont été décidés pour le commerce et la finance mondial. Dorénavant les pays devaient accorder leur monnaie au dollar et garder leur taux de change stable. Cela était bénéfique pour le commerce et la finance international. En fait, ce que ce principe exprimait, c’est que l’aisance pour le commerce et la finance international était plus importante que la faculté des pays de pouvoir s’adapter à l’environnement international changeant. Implicitement, par ce même accord, les États-Unis étaient proclamés “maître du monde”, puisque tous les pays auraient à adapter leurs taux de change au dollar, tandis que les États Unis pouvaient faire ce qu’ils voulaient.

À cette même conférence le Fond Monétaire International (FMI) a été établi, de même que les précurseurs de la Banque Mondiale et l’Organisation Mondiale du Commerce. Les messieurs à Bretton Wood savaient fort bien, que les pays plus faibles souffriraient de leurs projets. Le FMI, et plus tard également la Banque Mondiale recevaient le rôle de fournir des crédits à ces pays. Ils étaient accompagnés de conditions sévères, comme des réductions de dépenses publiques, ce qui entaîna généralement de graves conséquences pour l’éducation et la santé publique. Dans la pratique le FMI et la Banque Mondiale noyaient les pays en développement dans des crédits. Les dettes de ces pays devenaient alors tellement élevées, qu’ils ne pouvaient plus payer les intérêts et donc encore moins les remboursements. Et dès qu’un pays se trouvait dans une position sans issue, il était obligé de vendre tout ce qu’il avait (particulièrement ses minerais et son pétrole) le plus souvent à des entreprises des États-Unis. [16]

Prêts de l’étranger

Bien que la Banque Mondiale ait enseigné le contraire à ses employés, les crédits étrangers forment la plus mauvaise manière pour aider un pays en difficulté. La seule chose qu’il peut faire avec de l’argent étranger c’est acheter des produits à l’étranger et s’endetter davantage. [17]

Uniquement dans le cas où un pays a vraiment besoin d’une machine ou d’autre chose qu’il ne peut fabriquer lui-même et où, en outre, le fournisseur refuse la monnaie du pays, un prêt de l’étranger peut être justifié.

Libre mouvement de capital

Et que signifierait Euroland pour les banquiers? Les banquiers perdraient une source de revenues importante: les commissions sur l’échange des nombreuses monnaies nationales. Mais ils gagneraient une source de revenus bien plus importante: le libre mouvement de capital. C’était une pré-condition pour une monnaie unique. Grâce à cela les banquiers pouvaient facilement fournir des prêts partout où des bénéfices pouvaient être faits.

Le boom de la construction en Europe du Sud

Internationalement les banquiers ont convenu d’un nombre de règles pour eux-mêmes, qui fixent des limites au montant total des prêts qu’ils peuvent émettre par rapport à leur capital. La norme est qu’ils doivent disposer d’au moins 8 euros de capital pour chaque 100 euros de prêts en cours dans le commerce et l’industrie. Cependant, pour la construction de maisons, ils peuvent prêter deux fois autant et donc collecter deux fois autant d’intérêts.  [18] Il y a peu de temps les banquiers pensaient encore que les prix des maisons ne pouvaient qu’augmenter et que les prêts pour la construction de maison étaient pour ainsi dire sans risque. Ainsi naissait le boom de la construction en Espagne, au Portugal, en Irlande et ailleurs. Ce que les banquiers oubliaient, c’est que pour rembourser les crédits leurs clients devaient pouvoir gagner de l’argent. Il aurait donc fallu également des activités économiques. Mais pour financer des activités économiques, comme de l’industrie et des commerces, les banquiers ne peuvent collecter que moitié autant d’intérêts..

Au secours!

La Grèce fait déjà l’expérience de ce que c’est d’avoir des “amis” Européens, qui arrivent avec des prêts et exigent simultanément des réductions énormes dans les dépenses publiques. Ces amis ont tellement de confiance dans leur solution, qu’ils ont fait entrer le chien de sauvetage enragé FMI pour avoir sa part dans la tragédie Grecque. [19] Notons en passant, que l’euro est maintenant “assisté” par le FMI. Rigolo, si ce n’était pas une réalité si tragique.

L’Irlande, le Portugal et l’Espagne se trouvent en difficulté aussi. Tant qu’ils restent dans l’euro, ils ne pourront pas dévaluer leur monnaie. L’euro fonctionne maintenant comme un taux de change invisible et imposé entre les différents pays. Les pays endettés ont un double problème. En premier lieu ils doivent réduire leurs dettes jusqu’au niveau convenu pour la zone euro et deuxièmement ils doivent éviter de s’endetter à l’avenir.

Le premier problème est généralement résolu avec des mesures extrêmement dures, comme des coupes dans les dépenses sociales et culturelles, dans l’éducation et la santé publique, puis le licenciement de fonctionnaires et la privatisation d’infrastructures (comme des aéroports Espagnols) et des services publics et, pour couronner le tout, une forte hausse d’impôts. Ces mesures sont agressives et très injustes pour les gens ordinaires, qui ne sont pas responsables de cette tragédie. Beaucoup de gens tomberont dans la pauvreté. Ont-ils une chance de s’en sortir?

Est-ce que les choses pourront aller mieux?

Pour en avoir une idée, il faut voir le deuxième problème. Comment peut-on éviter, que des pays moins productifs s’endettent? Eh bien, on ne peut pas. Il n’y a aucune manière pour empêcher que les gens dans de pays moins productifs importent plus qu’ils n’exportent. Il est même logique de supposer, qu’ils préfèreront acheter des produits moins chers et meilleurs importés de pays plus productifs de la zone euro. C’est le défaut fondamental de la monnaie unique dans un marché commun composé d’économies très hétérogènes.

D’après moi, les mesures dures que ces pays prennent en ce moment sont complètement inutiles, si ces pays ne quittent pas l’euro.

Mauvaises solutions

Une mauvaise solution serait de retourner vers la situation d’avant l’euro et de laisser les banquiers créer l’argent et de les laisser gonfler la masse d’argent avec leur inflation éternelle.

Il y a des gens qui pensent, que si les banquiers ne sont plus autorisés à créer de l’argent simplement en le tapant dans un compte bancaire, l’inflation s’arrêterait. La seule chose qui s’arrêterait est l’effet multiplicateur des avoirs bancaires. [20] Il est vrai, qu’on aurait alors du vrai argent sur nos comptes bancaires, mais, comme indiqué plus haut, les banquiers ont besoin d’inflation. Ils continueraient donc à fournir de plus en plus de prêts, mais au lieu de créer de l’argent du néant, ils devraient l’emprunter à la banque centrale. Celle-ci peut créer de l’argent indéfiniment. Et bien entendu, les banquiers feraient porter ce coût supplémentaire par leurs clients. Les prêts deviendraient plus chers et l’inflation ne cesserait pas pour autant.

Une autre mauvaise solution serait de choisir une monnaie basée sur de l’or. Bien que de pareilles monnaies aient existé dans le passé (aux États-Unis jusqu’en 1971), de l’argent basé sur de l’or a beaucoup de désavantages. Les pays sans mines d’or seraient obligés d’en acheter (c’est à dire, livrer des biens et services aux pays fournisseurs d’or) dans le simple but de disposer d’un moyen d’échange national. Et chaque fois que plus d’or arrive sur le marché, ils seraient obligés d’en acheter plus pour éviter que leur monnaie dévalue par rapport aux pays qui continuent à augmenter leurs réserves d’or. L’industrie des mines d’or détiendrait en bien des aspects un pouvoir supranational, même plus que la Réserve Fédérale aujourd’hui. L’or n’a pas de valeur stable. Son prix peut être influencé par ceux qui détiennent de grands stocks (comme ces industries des mines d’or et les banques centrales). Même de grands nombres de petits vendeurs et d’acheteurs, lorsqu’ils agissent par peur ou par avidité, peuvent influencer le prix. Encore plus qu’aujourd’hui l’or causerait des conflits, de l’oppression et des guerres.

Toute couverture de l’argent par des biens commerciaux, que ce soit de l’or, de l’argent ou autre chose, aura un impact sévère sur la monnaie en question, de même que sur le prix des biens commerciaux choisis.

La solution avec de l’argent d’État

La plupart des gens pensent que l’argent est émis par l’État. C’est ainsi que cela devrait être. L’argent doit appartenir à la société et non pas aux banquiers. C’est la seule manière d’obtenir un système d’argent honnête et un gouvernement qui ne dépend pas des banquiers.

En ce moment nous avons un système d’argent très onéreux, avec des banquiers qui, chaque année, augmentent leur capital avec des bénéfices gigantesques. Les banquiers diront, qu’ils ont besoin de ce capital pour le cas où ils doivent absorber des pertes. Ces pertes seraient alors à déduire du capital. Eh bien, objectivement, leurs capitaux sont énormes, mais simultanément ils ne couvrent qu’une fraction infime des prêts en cours. Si les pertes sont trop grandes, le capital aura vite disparu. Mais si nous regardons de plus près les accords internationaux entre banquiers, on constate, qu’ils ne peuvent même pas utiliser leur capital obligatoire pour absorber des pertes. S’ils déduisent quelque montant que ce soit du capital obligatoire, il y a immédiatement vingt fois plus de prêts sur leur bilan qui ne sont plus couverts par du capital. Donc, ce que nous voyons aujourd’hui, ce sont des banquiers qui, au lieu de subir leurs pertes, courent simplement voir le ministre des finances pour lui dire qu’ils ont besoin d’argent frais, puis qu’autrement ils n’auront plus assez de capital!

- Banque d’État

Eh bien, nous pouvons en finir avec ce système onéreux et malhonnête en créant une banque d’État, qui sera la seule banque autorisée à créer de l’argent dans le pays. Celle-ci créera l’argent nécessaire pour les prêts dans le pays, de même que pour l’avance des dépenses de l’État. Et quant aux banquiers privés, il leur serait désormais interdit de créer des avoirs sans disposer de l’argent correspondant. Si les banquiers veulent, ils pourront opérer comme intermédiaires entre la banque d’État et le public pour l’émission de crédits. Pour ceci ils recevraient une provision et non pas d’intérêts. Ils pourront également gérer les comptes clients au nom et pour le compte de la banque d’État. De cette façon les clients peuvent garder leurs comptes bancaires et hormis l’instant de la mutation vers la monnaie nationale, il n’y aura pas d’interruption dans les services de paiements interbancaires. (Dans le cas où les banquiers ne voudront pas coopérer, la banque d’État devra ouvrir ses propres guichets, par exemple dans les bureaux d’impôts.)

A côté de leur nouvelle fonction comme intermédiaire pour les prêts de la banque d’État au public, les banquiers pourront toujours réunir de l’argent existant pour former des fonds qui pourront être prêtés à intérêt. Puis qu’il s’agira d’argent existant, cela ne créera pas d’inflation.

- Arrêt de l’inflation

Avec cette réforme le gouvernement dispose des moyens pour arrêter l’inflation. Disposer des moyens ne veut pas dire, qu’il faut le faire. Il est plus probable, que les gouvernements freineront l’inflation progressivement, lorsque pas à pas la philosophie de “l’avidité est belle” sera infléchie en “soin pour l’environnement et l’avenir”. Et quelle que soit la forme que cela prend, nous ne serons plus obligés de travailler tout le temps plus pour faire plaisir aux banquiers.

- Plus de dette publique

Si le gouvernement peut créer l’argent dont nous avons besoin, la dette publique peut disparaître.

La dette publique se forme lorsque le gouvernement fait des dépenses pour lesquelles les impôts correspondants n’ont pas encore été levés. En ce moment nous payons beaucoup d’intérêts pour les Bons du Trésor que l’État émet pour financer ces dépenses. Les banquiers aiment bien investir dans ces Bons du Trésor, comme ils délivrent des intérêts quasiment sans risque. Donc, d’un côté le gouvernement devait s’endetter pour sauver les banquiers et, de l’autre côté les banquiers reçoivent des intérêts sur ces mêmes dettes!

- Fonds de retraites complémentaires

D’autres profiteurs de la dette publique sont les fonds de retraite complémentaires, qui y puisent une partie de leurs revenus. Nos retraités sont payés pour une partie consistante de ces intérêts, qui, à leur tour, sont payés par les payeurs d’impôts. Une autre partie est payée par les primes de retraite de la population active. Donc, derrière la façade, qui fait penser que les gens mettent de l’argent de côté pour leur retraite, la majeure partie de l’argent que reçoivent nos retraités provient des primes et impôts payés par la population active.

En fait c’est assez logique. Si l’on stockait simplement de l’argent pendant des décennies et qu’on le liberait ensuite, on ne provoquerait que de l’inflation. Ce que l’on peut faire avec l’argent quand on est vieux dépend en grande mesure de la force de travail et de la productivité de la population active à ce moment-là.

Une autre partie des revenus de nos retraités provient de placements à l’étranger, ou, pour le dire plus clairement, du travail de gens à l’étranger. Éthiquement c’est comme du colonialisme financier. Rien pour être fier.

C’est pour cela que ce serait plus logique d’avoir une caisse de retraite gérée par la banque d’État. Ou pour le dire différemment, la population active devra tout simplement accepter qu’elle doit prendre soin de la population âgée. Les citoyens, qui voudraient transférer leurs droits acquis dans les caisses de retraite privées vers la caisse d’État, doivent avoir la liberté de le faire.

- Intérêts

Beaucoup de gens trouvent, que les intérêts ne sont pas éthiques. Cependant, si une partie du produit des intérêts est utilisée pour absorber les pertes sur les prêts qui ne peuvent pas être remboursés, et quand le reste va au Trésor du pays, je ne vois pas d’inconvénient. Cette dernière partie diminuerait les impôts à lever.

Le gouvernement pourrait mettre en place des taux d’intérêts variés selon le secteur et le type d’investissements qu’il veut privilégier. Au lieu de conduire bêtement un seul taux d’intérêt, comme le font les banques centrales d’aujourd’hui, le gouvernement pourrait diriger les prêts et les investissements dans les directions nécessaires.

Les intérêts sont également un moyen utile pour inciter les emprunteurs de payer leurs dettes à temps.

- Riches et pauvres

Aujourd’hui, lors de la délivrance de prêts, les banquiers exigent un gage qu’ils peuvent saisir si l’emprunteur ne paye pas sa dette. De cette façon les riches peuvent toujours obtenir des prêts et investir plus facilement et donc s’enrichir davantage plus facilement. L’écart grandissant entre riches et pauvres est dangereux pour la société. La banque d’État n’a pas besoin de gages. On peut comparer les prêts qu’elle fournit avec des dettes d’impôts. S’ils ne sont pas remboursés, ils peuvent être traités de façon similaire. En principe, les pauvres pourraient emprunter et investir aussi facilement que les riches.

Comme expliqué plus haut, dans un environnement sans inflation il est plus difficile de rembourser des emprunts. Cependant, ceci sera compensé par le fait que les taux d’intérêts pourront rester plus bas, puisque nous n’aurons plus à contribuer à la capitalisation chère et inutile des banques privées. En outre, si nécessaire, des compensations supplémentaires peuvent être offertes aux emprunteurs via la politique d’impôts.

- Est-ce que ça coûte cher de quitter l’euro?

Quelques politiciens cherchent à effrayer les gens et prétendent que ce serait extrêmement coûteux de quitter l’euro et que cela mettrait le développement économique des années en arrière et ainsi de suite, etc. Eh bien, pour commencer, des pays n’arrêtent pas de commercer parce qu’un pays a quitté l’euro et a une nouvelle monnaie. Et si ce pays opte pour de l’argent d’État, les coûts sont principalement organisationnels et relativement minimes par rapport aux gains obtenus.

Tout l’argent nécessaire à la mutation peut simplement être créé du néant par la banque d’État. Tous les euros en circulation dans le pays pourront être achetés par la banque d’État par l’émission d’argent nouveau. Ces euros pourront être mis de côté comme réserve stratégique ou pour régler des importations.

Le gouvernement pourra racheter toutes les infrastructures essentielles et services publics du pays. La reconstruction d’entreprises nationales à partir des nombreuses entreprises privées et fragmentées dans les domaines de l’énergie, postes, téléphone, chemin de fer et autres mènera certainement à des services beaucoup plus fiables. Dans ces services essentiels la qualité et le client devraient avoir la priorité. Cela ne signifie pas un retour vers les entreprises d’État poussiéreuses d’autrefois. Des entreprises d’État peuvent parfaitement être gérées d’une façon moderne et efficace et, pourquoi pas, offrir des services bien meilleurs que n’importe quelle entreprise privée à la recherche de profits.

Je ne dis pas que tous ces changements sont faciles. Mais si nous voulons atteindre une société durable, où la démocratie et la liberté veulent encore dire quelque chose lorsque nos enfants et petits-enfants seront grands, c’est le chemin qu’il faut prendre.

- Résumé

La réforme, telle que je la vois, peut être résumée comme le schéma ci-dessous. Veuillez prêter attention aux notes sous le schéma.

Notes et références:

[1] Dans les études scientifiques sur le “optimum currency areas” (régions optimales pour une monnaie) nous pouvons distinguer des études centrées sur les conditions nécessaires et celles d’après 1970 (lorsque les politiciens avaient décidés qu’ils voulaient une monnaie unique), qui sont davantage centrées sur les coûts et bénéfices.

Roman Horvath and Lubos Komarek dans “OPTIMUM CURRENCY AREA THEORY: AN APPROACH FOR THINKING ABOUT MONETARY INTEGRATION” (2002)

(Traduction Française, voir en dessous.)

“It is possible to distinguish two major streams of the optimum currency area literature. The first stream tries to find the crucial economic characteristics to determine where the (illusionary) borders for exchange rates should be drawn (1960s-1970s). The second stream (1970s-till now) assumes that any single country fulfills completely the requirements to make it an optimal member of a monetary union. As a result, the second approach does not continue in the search for characteristics, identified as important for choosing the participants in an optimum currency area. This literature focuses on studying the costs and the benefits to a country intending to participate in a currency area.”

“Il est possible de distinguer deux courants majeurs dans la littérature sur les régions optimales pour une monnaie. Le premier courant tente de trouver les caractéristiques clefs pour déterminer où les frontières (imaginaires) pour des taux de change devraient être établies (années 60 et 70). Le deuxième courant (de 1970 jus qu’aujourd’hui) suppose que n’importe quel pays individuel répond entièrement aux exigences pour en faire un membre optimal d’une union monétaire. Par conséquent, la deuxième approche ne continue pas à rechercher les caractéristiques, qui ont été identifiées comme importantes pour choisir les participants dans une région monétaire optimale. Cette littérature-ci est centrée sur l’étude des coûts et bénéfices pour un pays qui a l’intention de participer dans une région [union] monétaire.”

http://wrap.warwick.ac.uk/1539/1/WRAP_Horvath_twerp647.pdf , page 7.

Friedman décrit les avantages de cours de change flexibles comme suit : « Comme on le constate habituellement, les prix et les salaires dans un pays sont relativement rigides et [ces] facteurs sont immobiles entre pays. Par conséquence, lors d’une demande négative ou d’un choc dans l’approvisionnement, le seul instrument pour éviter une plus grande inflation ou du chômage est un changement dans le taux de change flexible (ce qui veut dire réévaluer ou dévaluer la monnaie). Cela ramènera l’économie vers l’équilibre interne et externe initial. (...) Sous le régime de taux de change fixes, il y aurait toujours l’impact déplaisant du chômage ou de l’inflation. »

http://wrap.warwick.ac.uk/1539/1/WRAP_Horvath_twerp647.pdf , page 8.

[2] Yrd. Doç. Dr. Hüseyin Mualla YÜCEOL, Mersin Üniversitesi İktisadi ve İdari Bilimler Fakültesi, Maliye Bölümü, dans “WHY THE EUROPEAN UNION IS NOT AN OPTIMAL CURRENCY AREA: THE LIMITS OF INTEGRATION” (« POURQUOI L’UNION EUROPÉENNE N’EST PAS UNE REGION DE MONNAIE OPTIMALE : LES LIMITES D’UNE INTÉGRATION »)

« L’Europe n’est pas une région de monnaie optimale. Néanmoins, le 1er janvier 1999 onze pays de l’UE ont démarré une Union Monétaire Européenne en adoptant une monnaie partagée, l’euro, tandis que l’UE ne répond pas à tous le critères pour une région monétaire optimale. Aussi, joindre l’UE n’est pas la même chose que joindre l’euro, aussi bien pour les anciens et les nouveaux membres. »

http://eab.ege.edu.tr/pdf/6_2/C6-S2-M6.pdf , page 66

[3] Paul de Grauwe, parties d’un speech:

(Traduction Française, voir en dessous.)

“With up to twenty-seven members instead of the present twelve, the challenge for ensuring a smooth functioning of the enlarged Eurozone will be daunting. The reason is that in such a large group the probability of what economists call ‘asymmetric shocks’ will increase significantly. This means that some countries may experience a boom and inflationary pressures while others experience deflationary forces. If too many asymmetric shocks occur, the ECB will be paralyzed, not knowing whether to increase or to reduce the interest rates. As a result, member countries will often feel frustrated with the ECB policies that do not (and cannot) take into account the different economic conditions of the individual member countries. This leads us to the question whether the enlarged EMU will, in fact, be an optimal currency area.” (...)

“If a country is hit by negative shocks brought about by agglomeration effects, the wage cuts necessary to deal with these shocks will inevitably be very large. To give an example: If Ford Motor were to close down a plant in Belgium and to invest in Poland instead, the wage cut of Belgian workers that would convince Ford Motor not to make this move would have to be 50% or more given that the wage not feasible, then flexibility dictates that the Belgian workers be willing to move.”

« Avec vingt-sept membres au lieu des douze d’aujourd’hui, le défi pour s’assurer d’un fonctionnement fluide de la zone euro élargie sera terrible. La raison en est que dans un groupe si large la probabilité de ce que les économistes appellent des ‘chocs asymétriques’ augmente de façon significative. Cela veut dire, que certains pays peuvent avoir une hausse et une pression inflationniste, tandis que d’autres ont des forces déflationnistes. Si trop de chocs asymétriques surviennent, la Banque Centrale Européenne sera paralysée, ne sachant pas si elle doit augmenter ou réduire les taux d’intérêt. Par conséquence les pays membres se sentiront souvent frustrés par la politique de la banque Centrale Européenne, qui ne tient pas compte et ne peut pas tenir compte) les conditions économiques différentes dans les pays membres individuels. Cela nous mène à la question si l’Union Monétaire Européenne élargie sera une région de monnaie optimale. » (...)

« Si un pays est touché par des chocs négatifs causés par des effets d’accumulation, les baisses de salaires nécessaires pour gérer ces chocs seront inévitablement très importantes. Si Ford Motors fermerait une usine en Belgique et, à la place, investit en Pologne, les baisses de salaires des travailleurs Belges devraient être de 50% ou plus pour convaincre Ford Motors de ne pas déménager. Et vu que de tels salaires ne sont pas faisables, la flexibilité dicte que les travailleurs Belges accepteraient de déménager. »

http://mostlyeconomics.wordpress.com/2010/06/21/were-europes-curent-problems-never-imagined/

[4] NRC Handelsblad, le 3 juin 2010

“De Europese Commissie heeft op dit moment tegen 20 van de 27 EU-landen een procedure lopen omdat deze landen de interne begrotingsregels van de Europese Unie overschrijden.”

“La Commission Européenne a entamé des procédures contre 20 des 27 membres de l’Union Européenne, puisque ces pays enfreignent les règles budgétaires de l’U.E.”

http://www.nrc.nl/economie/schuldencrisis/article2558281.ece/Ambtenaar_betaalt_bezuiniging

[5] Julius Horvath in “Optimum currency area theory: A selective review”

Ghosh and Wolf (1994), for example, conclude the US is not an optimum currency area and tentatively suggest separate currencies for different parts of the United States.

Ghosh et Wolf (1994), par exemple, concluent que les États Unis ne sont pas une région monétaire optimale et tentent de suggérer des monnaies séparées pour différentes parties des États-Unis.

http://www.bof.fi/NR/rdonlyres/5C4E3CE4-0386-4FDB-886B-C276040CD183/0/dp1503.pdf , page 7

[6] Bien que ça en ait l’air, nous ne pouvons pas payer avec le “faux” argent sur nos comptes bancaires et cela ne se fait pas. Avec le tout petit peu de vrai argent qui reste, les banquiers réussissent à exécuter nos ordres de paiement. Pour une explication simplifiée, voyez  “Débit, crédit, banco!”, paragraph “Jongler avec les paiements”

http://www.courtfool.info/fr_Debit_credit_banco.htm

[7] Inflation et taux d’intérêt varienet énormément au cours du temps. Voyez graphique “US rates 1940-1999”  http://www.courtfool.info/US_inflation_1940_1999.htm  Ces taux ne montrent pas les frais supplémentaires, que les clients doivent souvent débourser pour obtenir leur prêts, comme des assurances. Des assurances réduisent les risques pour le banquier, donc augmentent ses bénéfices des prêts. Donc même si vous payez ces assurances à une compagnie d’assurances et non pas à votre banquier, elles forment une forme d’intérêts déguisés.

[8] L'inflation des prix mène au mécontentement de la population. C'est pourquoi beaucoup de pays utilisent un Indice des Prix à la Consommation (IPC), qui montre des chiffres plus agréables.

http://www.mw.ua/2000/2020/52764

  “… the reference value (4.5%) of m3 growth on an annual basis. This reference value for monetary growth is based on a potential economic growth of 2.0% to 2,5%, an inflation of less than 2.0% in the medium term and a long-term decline of the velocity of money by 0.5% to 1.0%, per annum.”

« ... la valeur de référence (4,5%) de la croissance de M3 sur une base annuelle. Cette valeur de référence pour la croissance monétaire est basée sur une croissance économique potentielle de 2,0% à 2,5%, une inflation de moins de 2% dans le moyen terme et un déclin sur la longue durée de la vitesse de l’argent de 0,5% à 1,0% par an. »

http://www.dnb.nl/dnb/home/file/ar03_tcm47-146939.pdf (page enlevée / ne plus accessible)

“In 2003, the money supply (m3) in the euro area grew at a rate of 8.0%, well above the official reference value of 4.5%.”

« En 2003, la croissance monétaire (M3) dans la zone euro était de 8%, bien au dessus la valeur de référence officielle de 4,5%. »

http://www.dnb.nl/dnb/home/file/ar03_tcm47-146939.pdf  (page enlevée / ne plus accessible)

Rappelez-vous, quand des politiciens, des fonctionairs ou le banquier central parle en public de l’”inflation”, ils veulent dire le changement dans l’Indice des Prix à la Consommation.

L'indice est basé sur une comparaison annuelle du coût d’un panier de produits pour un ménage « moyen ». Le contenu du panier varie d'un pays à l'autre, et il en est des même pour les méthodes pour calculer l’indice. Un pays peut inclure le coût de la nourriture, du carburant et du logement; un autre pays peut laisser ces coûts en dehors. http://bigpicture.typepad.com/comments/2005/09/the_history_of_.html

http://www.goldandsilverexchange.info/consumer-price-index.html

Certains pays publient les catégories de produits qu’ils ont dans le panier.  mais, en général, les produits précis restent secrets. Néanmoins, certains bureaux de statistiques révèlent quelques tours de passe-passe, qu'ils pratiquent pour obtenir des indices flatteurs. Par exemple, ils changent périodiquement le contenu du panier. Les produits dont le prix augmente trop en sont sortis et remplacés par d’autres meilleur marché. Ou, quand le prix d'un produit reste stable, mais que la qualité s'améliore, ils comptent l'amélioration de la qualité comme une baisse de prix. Ainsi, pour les ordinateurs dans le panier, le Bureau Central des Statistiques (CBS) au Pays-Bas compte une baisse de prix de 64 pour cent entre 1998 et 2003! Et voilà l’indice qui baisse !

http://www.cbs.nl/NR/rdonlyres/AB3F1E9D-EFED-4FD9-9393-E59F762D5C9B/0/2007gevoelsinflatieart.pdf

graphique page 6

http://www.cbs.nl/en-GB/menu/themas/prijzen/publicaties/artikelen/archief/2005/consumer-price-index-art.htm

Donc, le contenu du panier est adapté périodiquement. La justification est : « quand les prix montent, les ménages adaptent leurs achats aussi ». Et que signifie cette politique d’adaptation pour l'indice ? Eh bien, puisque le ménage moyen défini ne peut pas dépenser plus qu'il ne gagne, l’augmentation du coût du panier est automatiquement limitée à l'augmentation de ses revenus. L’ICP vous fera donc toujours croire que l’inflation ne dépasse pas l’augmentation des revenus.

Dans une région large et hétérogène comme la zone euro les pays ne seront jamais touchés de la même façon par des grands shocks comme la crise financière. Pour la BCE il est alors impossible de réagir avec une politique qui serait bonne pour tous les pays. La BCE sera contrainte de choisir une politique qui convient à certains, mais pas à d’autres. Et lorsque la politique monétaire n’est pas adaptée cela peut provoquer de grosses inflations. Dans ces cas aussi l’IPC fera de son mieux pour masquer la réalité.

[9] Le banquier central prend soin que l’inflation continue éternellement en guidant le taux d’intérêt.

[10] Les bureaux de la Banque Centrale Européenne sont à Frankfurt. C’est la ville historique des Rothschild. Des représentants des familles Rothschild et Morgan étaient à la base de la création de la Réserve Fédérale aux États Unis en 1913. (G. Edward Griffin in “The Creature of Jekyll Island”)

[11] Propriété BCE:

http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009:021:0066:0068:EN:PDF , artikel 2.

[12] Par exemple, la banque centrale Néerlandaise c’est la Nederlandse Bank N.V. (DNB), où N.V. signifie Société Anonyme. C’est une forme juridique commune pour des entreprises avec un capital en actions. Aux Pays-Bas ces entreprises ont l’obligation de toujours mentionner N.V. avec leur nom. En 1929 une loi spéciale dispensait De Nederlandse Bank N.V. d’imprimer N.V. sur leurs billets de banque, permettant de câcher à la population que leur monnaie appartenait à une société anonyme.

http://www.dnb.nl/binaries/wo0649_tcm46-145952.pdf

The 4 members of DNB’s governing board, the day-to-day direction, are appointed by the Crown.

http://www.dnb.nl/en/about-dnb/organisation/governing-board/index.jsp

Of the 10 members of the supervisory board one member is appointed by the government.

http://www.dnb.nl/en/about-dnb/organisation/supervisory-board-and-bank-council/index.jsp

All these members have strong bonds in the economy.

http://www.dnb.nl/binaries/Raad%20van%20Commissarissen_tcm46-185323.pdf (in Dutch)

Of the 14 members of the bank council, one is the member of the supervisory booard who is appointed by the government. (Nevertheless, he is as independent from government as all others.)

http://www.dnb.nl/en/about-dnb/organisation/supervisory-board-and-bank-council/index.jsp

Notez, que pour la banque centrale il s’agit de pouvoir, influence et l’élargissement du bilan et, en règle générale, pas tant l’obtention de bénéfices, que beaucoup de banques centrales reversent au Trésor du pays.

[13] Indépendance des banques centrales: http://www.ecb.int/press/key/date/1997/html/sp970513.en.html

[14] Les banquiers centraux ont le pouvoir sur le système d’argent (et veulent le conserver). Une raison étant qu’ils ont désespérément besoin de maintenir l’inflation, car sans cela le système trompeur ne peut pas fonctionner. Comme expliqué, les banques feraient faillite très vite. Donc les banquiers centraux veulent le contrôle total sur le taux d’intérêt. Cependant, pour le monde extérieur ils prétendent vouloir exercer ce control, puisque les gouvernements ne seraient pas capables de mener une politique monétaire consistant sur le long terme. Ils réfère à une situation où un gouvernement a causé une grosse inflation. Des banquiers centraux se conduiraient de façon plus responsable (!) et donc avoir le controle sur le système d’argent sans aucune interférence du gouvernement. Voici un exemple de comment ils présentent la chose.

Alexandre Lamfalussy, President of the European Monetary Institute, at the Oesterreichische Nationalbank, Vienna, 13 May 1997

“Modern economic theory emphasises the inflationary bias in economic policy, which relates in particular to the so-called time-inconsistency issue, i.e. the problem of convincing the public that the monetary authorities will resist the temptation to stimulate output growth in the short run by creating "surprise inflation". Against the backdrop of negative past experience, the public is unlikely to have much faith in the authorities' promises to maintain low inflation. Unless these promises are underpinned by a credible form of pre-commitment, the equilibrium inflation rate will be higher than needed, with no better performance in terms of output and possibly even a deterioration. As a solution to this problem, it has been suggested that responsibility for monetary policy be separated from political control and to enshrine this in legislation. According to this view, central banks should be given the freedom to formulate and execute monetary policy in line with their primary objective as determined by the legislator, to whom they are accountable. Accountability may involve either a legal obligation for the central bank to give reckoning for the conduct of monetary policy or a commitment to explain its actions, for example, in regular reports and to parliament. This allows central banks to take a medium-term orientation and not to be distracted by short-term political motives, an approach which benefits the credibility, transparency and efficiency of monetary policy.”

http://www.ecb.int/press/key/date/1997/html/sp970513.en.html

[15] Pierre Werner était un banquier Luxembourgeois très influent. En 1944 il avait participé à la Conférence de Bretton Woods, qui donna le jour à la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (International Bank for Reconstruction and Develop­ment, IBRD), le Fonds Monétaire International (FMI) et les Accords Généraux sur la Tarification et le Commerce (General Agreement on Tariffs and Trade, GATT). En 1970 il était également Ministre des Finances et Premier Ministre du Luxembourg. Par dessus, en 1969, il avait présidé le Conseil de la Communauté Économique Européenne. http://www.terra.es/personal2/monolith/eu.htm

[16] John Perkins dans un interview on Talkstick TV (Traduction Française et lien YouTube, voir en dessous.)

"The fact of the matter is our job was to convince other countries to take very large loans [given by the World Bank]... Let's say a billion dollars to Ecuador to build big infrastructure projects: power plants, ... ports, highways, industrial parks. Things that didn't benefit anybody except the very wealthy people in those countries who were quite corrupt, and we corrupted them... 90% of that billion dollars would come back to the United States to pay for Halliburton, Bechtel, these types of companies to build the infrastructure.

Then the country would be stuck with this huge debt, which over time would continue to be refinanced and get larger and larger and larger. So that in fact today Ecuador owes more than 50% of its national budget just to pay down its debt service which means there's very little money left to pay for education and health services for the poor people who are the ones who suffer from these projects. It was their rivers that were destroyed when we built these hydro-electric plants, it was their land that was destroyed...

Now they're saddled with this incredible debt that they can't possibly pay. And so we go in and demand our pound of flesh, very much like the mafia... We need Ecuador's oil... We tell Ecuador, 'Since you can't pay off your loans, what you need to do is to turn over your Amazon to our oil companies... What it is all about is building empire. We've done this in every country around the world that has resources that we covet, often this is oil in places like Indonesia, Nigeria, Ecuador, Venezuela, and. Colombia. But sometimes its other resources, for example in Panama it was the Panama Canal. "

‘Le fait est que c’était notre travail de convaincre d’autres pays de prendre des emprunts très larges [ fournis par la Banque Mondiale] ... Disons un milliard de dollars pour l’Équador pour construire de grands projets d’infrastructures : centrales électriques, autoroutes, parcs industriels. Des choses qui ne profitaient à personne à part les gens très riches dans ces pays, qui étaient relativement corrompus, et nous les corrompions... 90% de ce milliard de dollars retourneraient aux États-Unis pour payer Halliburton, Bechtel, ce type d’entreprises qui construisaient l’infrastructure.

Ensuite le pays serait coincé avec cette dette énorme, qui avec le temps devait être refinancée chaque fois et devenir de plus en plus grande. De telle sorte qu’aujourdhui l’Ecuador doit plus de 50% de son budget national pour payer ces dettes, ce qui veut dire qu’il ne reste que très peu pour payer l’éducation et les services de santé publique pour les gens pauvres, qui sont les gens qui souffrent de ces projets. C’étaient leurs rivières que nous détruisions en construisant ces centrales électriques, c’étaient leurs terres que nous détruisions...

Maintenant ils ont cette dette incroyable sur les bras qu’ils ne pourront jamais payer. Et nous entrons et demandons notre livre de viande, assez semblable à la Maffia... On a besoin du pétrole d’Équador.. Nous disons à l’Equador : ‘Puis que vous ne pouvez pas payer votre dette, ce que vous devez faire c’est de livrer votre Amazone à nos compagnies de pétrole.... Tout cela, c’est pour construire un empire. Nous avons fait cela partout sur le globe dans tous les pays qui ont des ressources que nous désirons, souvent il s’agit de pétrole dans des endroits comme l’Indonésie, le Nigéria, l’Equador, le Vénézuéla et la Colombie. Mais quelquefois leurs autres ressources, par exemple, au Panama c’était le Canal de Panama. »

YouTube: http://www.youtube.com/watch?v=yTbdnNgqfs8

Joseph E. Stiglitz, in an interview in 2001:

"As the chief economist at the World Bank from 1997 to 2000, I have seen firsthand the dark side of globalization; ... how so-called structural-adjustment loans to some of the poorest countries in the world 'restructured' those countries' economies so as to eliminate jobs, but did not provide the means of creating new ones, leading to widespread unemployment and cuts in basic services..”

« Comme économiste principal à la Banque Mondiale de 1997 à 2000 j’était au premier rang pour voir le revers sombre de la globalisation ; ... comment des soi-disant prêts d’ajustement structurel à quelques-uns des pays les plus pauvres du monde restructuraient l’économie de ces pays pour en éliminer des emplois, mais sans en fournir les moyens d’en créer des nouveaux, menant à un chômage étendu et des coupes dans les services de base. »

http://secret-of-life.org/the-World-Bank-and-IMF

Voir également : THE IMF AND IRELAND: WHAT WE CAN LEARN FROM THE GLOBAL SOUTH

http://www.dublinopinion.com/downloads/Afri_Report_on_EU_IMF_Loan_Deal.pdf

[17] David C. Korten, in “One World--One World Government Bretton Woods or The United Nations?”

(Traduction Française, voir en dessous.)

“It was all so simple. The World Bank trained cadres of young economists, teaching them to believe that rapid development depends on foreign borrowing to supplement investment based on domestic savings. Few seemed to notice the obvious -- that when you borrow abroad you are borrowing foreign money that is only useful to buy foreign products, thus increasing your economy's dependence on imports. You are also building up foreign debts that can only be repaid by exporting ever more of your domestic resources and production. Almost inevitably you end up at the mercy of foreign lenders -- like the World Bank.”

« C’était tout tellement simple. La Banque Mondiale formait de jeunes cadres, leur inculquant que le développement rapide dépendait des prêts étrangers pour compléter des investissements basés sur l’épargne des ménages. Il n’y en avait que peu qui semblaient s’apercevoir de l’évidence – que lorsqu’on emprunte à l’étranger on emprunte de l’argent étranger, qui n’est utile que pour acheter des produits étrangers, ce qui n’augmente que la dépendance de votre économie sur des importations. Vous construisez des dettes extérieures qui ne peuvent être remboursées en exportant toujours plus de vos ressources et de votre production. Quasiment inévitablement vous finissez à la merci des prêteurs étrangers – comme la Banque Mondiale. »

http://www.ratical.com/co-globalize/ifg041400DK.html

[18] Les accords de Bâle

http://www.parl.gc.ca/information/library/PRBpubs/prb0596-e.htm

[19] NRC Handelsblad, 11 februari 2010

Le parlementaire Néerlandais Frans Weekers disait que la Grèce doit les problèmes entièrement à elle-même. Selon lui les Grecques ont « trompé et roulé » l’Union Européenne pendant des années avec de faux chiffres sur leur position financière. « C’est la punition du marché pour la Grèce », d’après Weekers. (Suite en dessous...)

http://vorige.nrc.nl/economie/article2481429.ece/Kamer_Geen_Nederlandse_steun_aan_Griekenland

Eh bien, si Weekers s’était renseigné un peu, il aurait pu savoir ceci :

Selon Nikolaos Salavrakos, Membre du Parlement Européen, dans “The Greek Fiscal Crisis: Is there a way Out?” / « La crise fiscale Grecque : Y a-t-il un moyen d’en sortir ? »

« En 1974 la dette publique Grecque n’était que 22,5% de son Produit Intérieur Brut (PIB), et en 1979, lorsque la Grèce signait son entrée dans la Communauté Économique Européenne, c’était 31, 7%. Elle atteignait 36,1% en 1981 et en 1989 elle était 85,3%. La dette publique continuait à monter et ainsi, en 1993 elle avait atteint un niveau surprenant de 110,1% du PIB. C’était légèrement ramené à 106,6% en 2001 et 102,4% en 2003. Ainsi, même avec les statistiques officielles dela période 2000-2003, la dette Grecque était toujours élevée. Cependant, la Grèce entra dans l’Union Monétaire Européenne le 1 janvier 2001 comme son douzième membre. Il est évident que tout le monde (les marchés, les politiciens, la Commission Européenne) savait qu’un pays avec une dette supérieure à 100% de son PIB devenait membre de l’Union Monétaire Européenne. »

http://www.efdgroup.eu/news/99-the-greek-fiscal-crisis-is-there-a-way-out.html

Jusqu’au 18 décembre 2010 le FMI a fournit plus de 10 milliards d’euros de crédit à la Grèce. Apparemment les conditions n’ont pas été rendues publiques.

[20] C. van Ewijk & L.J.R. Scholtens dans “Geld, Financiële Markten & Financiële Instellingen” (en Néerlandais) Voir « Multiplication de l’argent »/“Geld vermenigvuldiging”

Rudo de Ruijter,

La reproduction de cet article est autorisée sous condition de mentionner ce lien vers l’article original : http://www.courtfool.info/fr_Sortir_de_l_euro.htm  .

mardi 8 mai 2012

Baisser le coût du travail? Pas une bonne idée…

A lire et écouter sur le Blog de Bernard Girard:
Vous voulez nous parler du coût du travail et des charges sociales…
Oui, puisque vous le savez peut-être, on en reparle de nouveau. Le gouvernement et son ministre de l’industrie, Eric Besson, absolument fascinés par le retard de compétitivité de l’industrie française sur l’industrie allemande veulent y remédier et que de bonnes âmes, je veux dire le Medef et des cabinets qui travaillent pour lui, lui proposent dore’s et déjà ses solutions…
Baisser les charges sociales?
Bien sûr! À tout problème, il n’y a qu’une solution : la baisse des charges sociales. Si les entreprises ont des difficulté, c’est parce que le coût du travail est trop élevé, comparez avec la Chine, l’Indonésie ou les Iles Maldives…
Je devine de l’ironie dans vos propos…
Bien sûr. Mais je commencerai, si vous le voulez par le diagnostic tel que le formule COE-Rexecode, l’institut de conjoncture dont les travaux devraient nourrir la Conférence nationale de l’industrie que veut organiser d’ici à la fin mai Eric Besson : “Depuis une dizaine d'années, nous dit-il, la France a "décroché" par rapport à l'Allemagne. Ce décrochage s’explique pour l'essentiel par des politiques opposées de gestion du marché du travail et par une divergence de grande ampleur des coûts et des marges des entreprises.
Diagnostic sévère…
Oui, mais qui ne repose que sur un seul chiffre : le différentiel d’exportation de la France et de l’Allemagne. En 2000, les exportations françaises étaient de l’ordre de 55% des exportations allemandes. Elles n’en représentent plus aujourd’hui que 40%.
Ce qui veut dire que la France exporte moins…
Ce qui veut dire que notre commerce extérieur est moins dynamique. Ce qui est vrai. Mais pourquoi? Vous devinez la réponse du Medef et de Rexécode : les 35 heures qui auraient augmenté le coût du travail et affaibli les finances des entreprises. Ce qui est une sottise puisque les 35 heures se sont accompagnées d’une diminution des charges sociales, ce qui explique d’ailleurs que beaucoup de patrons ne soient pas si pressés qu’on le dit de les voir supprimées, parce qu’il leur faudrait alors abandonner ces exonérations.
Ce n’est pas sérieux. On a plus l’impression de lire le programme de l’UMP qu’une analyse économique.
Je ne voudrais pas me faire l’avocat du diable, mais on ne peut exclure que la réduction du temps de travail ait eu un impact sur la compétitivité des entreprises…
Mais on ne peut pas tout reprocher aux 35 heures, d’augmenter le coût du travail et de coûter cher au budget de l’Etat. À l’inverse de ce qu’avance cette étude elles ont montré qu’il y avait dans l’économie française des gisements importants de gains de productivité : la preuve, les entreprises qui ont réduit leur temps de travail n’ont pas remplacé tous leurs salariés. Et on n’a pas entendu dire qu’elles avaient diminué leur production.
C’est le raisonnement lui-même qui est vicié. Tout repose sur une comparaison entre les performances du commerce extérieur de deux pays. Mais est-ce que cela a du sens? Si la structure de l’économie des deux pays est complètement différente, leur commerce extérieur évoluera de manière divergente…
Mais les économies de la France et de l’Allemagne sont comparables…
Pas vraiment. Il y a trois différences majeures :
Les Allemands ont beaucoup d’entreprises de taille moyenne, non pas des PME mais des entreprises de quelques centaines ou milliers de personnes, ce qu’on appelle maintenant les ETI, les entreprises de taille intermédiaire, nous n’en avons que très peu,
Les Allemands sont spécialisés sur des productions peu sensibles au coût du travail, c’est beaucoup moins notre cas,
Les Allemands ont des entreprises spécialisées dans la production de machines-outils, de tout ce dont ont besoin les pays émergents pour se développer. Nos entreprises les plus performantes sont spécialisées dans d’autres secteurs : le luxe, comme LVMH ou, dans un domaine voisin, L’Oreal, les services, comme Veolia ou EDF, l’agro-alimentaire comme Danone… qui ne se situent pas de la même manière dans la chaine de production : nous profitons plus de l’amélioration du pouvoir d’achat des Chinois que des investissements de leurs industriels.
Comparer la compétitivité de deux économies n’a donc pas beaucoup de sens, il vaudrait beaucoup mieux comparer la compétitivité d’entreprises comparables. Les ETI, les entreprises françaises de quelques centaines ou milliers de personnes spécialisés sur des niches ou dans des produits de haut de gamme sont-elles moins compétitives que les entreprises allemandes? Voilà la question qu’il faut poser.
Et la réponse?
Mais elles sont aussi compétitives et elles ont d’ailleurs d’aussi bons résultats comme en témoigne leur bonne santé boursière. Ces entreprises ne sont pas forcément connues du grand public mais elles occupent des niches où elles sont très compétitives.
Mais alors quel est le problème?
Mais je l’ai déjà dit : nous avons moins de ces entreprises que les Allemands. Et nous en avons moins parce que celles qui serait susceptibles de le devenir sont bloquées dans leur croissance. Elles ne se développent pas comme elles pourraient sur les marchés extérieurs.
À cause de leur spécialisation?
C’est une explication, mais ce n’est pas la seule. Ce l’est d’autant moins que l’on voit la consommation augmenter dans les pays émergents et notamment en Chine. Ce qui est un bon signe pour nos entreprises qui sont plutôt spécialisées dans ce type de produit. Encore faut-il qu’elles sachent s’installer sur ces marchés. Et c’est là que le bat blesse. Exporter est un métier qui demande des compétences…
Que les Allemands ont et que nous n’avons pas…
Nous les avons, mais les petites entreprises susceptible de se développer rapidement, d’atteindre cette taille critique qui permet de s’imposer sur les marchés internationaux n’y ont pas accès. Les spécialistes dont elles auraient besoin existent bien mais ils sont pour l’essentiel employés dans les grands groupes, dans ces grands groupes très compétitifs qui ont longtemps tiré l’économie française et qui se développent aujourd’hui surtout à l’étranger.
Ce serait donc un problème de compétences…
Une des grandes faiblesses des PME à fort potentiel est qu’elles n’arrivent pas, en France, à attirer les compétences dont elles ont besoin pour construire et consolider leur croissance. Du fait de leur taille, elles ne peuvent pas les former en interne, comme font les grandes entreprises, et elles ont beaucoup de mal à les recruter essentiellement pour des questions de salaires.
Et c’est différent ailleurs…
Aux Etats-Unis, ce problème est réglé par la distribution d’actions qui donne aux cadres qui quittent les grandes entreprises pour entrer dans ces PME l’espoir de s’enrichir. En Allemagne, le mécanisme est différent : les salaires sont définis dans beaucoup d’entreprises par des accords de branche, ce qui réduit les écarts de rémunérations entre petites et grandes entreprises.
C’est une faiblesse traditionnelle de l’économie française que la crise a aggravée : les écarts de salaires entre PME et grandes entreprises se sont beaucoup plus creusés ces dernières en France qu’en Allemagne. Cela n’a rien à voir avec les charges sociales!
Ce qui veut dire que ces PME prometteuses ont plus de mal à attirer des personnels compétents?
Exactement. Le problème n’est pas un coût du travail trop élevé mais un trop grand différentiel entre le salaire versé dans les grandes entreprises et ceux versés dans les PME. D’après l’Observatoire des salaires, l’écart qui était de 9,5% en 2007 s’est creusé de 10% en 2008 pour atteindre 10,9% à ce jour. A compétence égale, le salaire est d’office inférieur dans les petites structures. Ce à quoi il convient d’ajouter les salariés des grandes entreprises bénéficient de plus d’avantages : meilleure couverture mutuelle, crèche, conciergerie d’entreprise, congés supplémentaires, intéressement, participation ...
Pourquoi voulez-vous qu’un ingénieur, le diplômé d’une école de commerce ou un cadre quitte une grande entreprise pour une PME si son salaire doit être plus faible? À cela s’ajoute le fait que notre système scolaire conduit à la concentration des plus diplômés dans les plus grandes entreprises, ce qui est moins vrai en Allemagne.
Et ce qui est vrai de l’exportation l’est de toutes les autres fonctions de l’entreprise.
On est loin des baisses de charges sociales…
Mais bien sûr. La compétitivité n’est pas simplement affaire de salaires et de charges sociales.
Reste que le coût du travail est élevé chez nous et que c’est un handicap dans la compétition internationale.
Sans doute, mais on peut baisser le coût du travail de plusieurs manières. En réduisant les salaires ou les cotisations sociales comme le propose le Medef, mais on peut obtenir le même résultat en jouant sur bien d’autres paramètres, sur la qualité : réduire le rebut permet d’améliorer fortement la compétitivité, ou sur l’organisation. Il serait intéressant, puisque l’on parle de l’Allemagne de comparer la répartition des effectifs dans les entreprises des deux pays.
Ce n’est pas la même en France et en Allemagne?
Je n’ai pas trouvé d’étude récente sur le sujet, mais il semble bien que la structure des effectifs ne soit pas la même, qu’il y a ait chez nous relativement plus de personnel affecté à l’administration, au sens large, qu’à la production. Si tel est le cas, des gains de productivité doivent pouvoir également être obtenus en jouant sur l’organisation, sur les procédures, en les simplifiant, en mutualisant une série de fonctions…
Vous nous dites donc que ce n’est pas en réduisant les cotisations sociales que l’économie française redeviendra plus compétitive…
La réduction des cotisations sociales est une vieille revendication du Medef et des organisations patronales, mais cela ne règle pas le problème majeur qui relève de la structure de l’économie française, de sa capacité à développer des entreprises de taille intermédiaire suffisamment fortes pour s’imposer sur les marchés internationaux.
Baisser les cotisations sociales ne fera qu’aggraver les comptes des organismes sociaux, enrichir les entreprises qui échappent à la concurrence internationale, les sociétés de service, mais ne renforcera pas de manière significative notre appareil industriel.
Il serait beaucoup plus astucieux de réfléchir à une politique industrielle qui nous permette, à l’instar des Allemands, de nous imposer sur les marchés des pays émergents.
Mais comment?
Mais en donnant aux entreprises qui en ont le potentiel les moyens de se développer. Longtemps, l’accès au capital a été un blocage, ce n’est plus vrai, des véhicules financiers existent aujourd’hui qui permettent d’orienter les fonds vers les jeunes entreprises, ils peuvent être améliorés, mais ils existent. L’autre grand blocage est organisationnel : ces entreprises ont besoin pour se développer de compétences en matière de finance, de commerce, de production… qu’elles ne trouvent pas facilement sur le marché. Il faut agir dessus…
Et peut-être faudrait-il aussi réorienter l’industrie vers des produits que demandent les pays émergents…
Certainement. On peut, d’ailleurs, assez facilement cerner les contours des produits qu’il faudrait développer. Il faudrait que notre industrie fabrique des produits :
Peu sensibles au coût du travail puisque le coût du travail est chez nous élevé,
Et difficiles à copier puisque les pays émergents sont devenus maitres dans la copie.
C’est ce qui fait la force de l’industrie allemande, mais aussi des secteurs qui fonctionnent bien chez nous.
L’urgent n’est donc pas de baisser les charges sociales?
Certainement pas : baisser les charges sociales qui ne sont, on ne le répétera jamais assez, que des cotisations sociales ne peut que créer des problèmes pour demain : déficit de la sécurité sociale, de l’allocation chômage, des systèmes de retraite… tous problèmes qu’on résoudra en réduisant les prestations et… en revenant sur les réductions de charge. C’est donc une politique de gribouille. Nous avons une main d’oeuvre chère. C’est comme cela et c’est très bien. A nous d’inventer des politiques industrielles qui nous permettent de rester malgré tout compétitifs. Ce n’est pas impossible. Tout simplement parce qui dit main d’oeuvre chère dit main d’oeuvre qualifiée, compétente. Encore faut-il savoir l’utiliser à bon escient.

vendredi 4 mai 2012

Duel : Sarkozy 14% plus compétent mais 365% plus menteur que Hollande

Le principe même d’une campagne électorale force les candidats à faire quelques arrangements avec la réalité. Certaines erreurs relèvent plus de l’incompétence et d’autres plus de la démagogie. Comme indiqué lors de l’émission, les inexactitudes et les erreurs seront repérées après le débat. Chose faite par de nombreux articles de presse, je vous propose un résumé et une comptabilisation. Instructif.

Le mensonges de Sarkozy

  1. Il « n’y a jamais eu de violence » pendant son quinquennat : « Il n’y a pas eu de division, il n’y a pas eu d’émeute. » La vérité : En novembre 2007, des émeutes éclataient pourtant à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), après la mort accidentelle de deux jeunes. Et en juillet 2010, des violences éclataient à Grenoble. Soyons juste c’est un demi-mensonge : 0,5 point de démagogie.
  2. « Quel est le seul pays qui n'a pas eu un trimestre de récession depuis 2009? La France. » La vérité : faux, la France a été peu en récession, mais elle a été en récession de -2,73 % en 2009 (données de la Banque mondiale). 1 point de démagogie.
  3. L’Allemagne et les États-Unis ont été plus touchés par la récession. La vérité : c’est globalement vrai, mais le président oublie que la reprise de la croissance a été plus rapide dans ces deux pays et que la bonne tenue de la France est aussi due a son paquet social plus protecteur, paquet que Sarkozy n’a cessé de vouloir diminuer et attaquer. C’est une demi-vérité : 0,5 point de démagogie.
  4. Il « ne viendrait jamais à l’esprit à un syndicat en Allemagne de soutenir un candidat ». La vérité : C’est faux, les syndicats Allemands sont globalement proche d’un parti : le SPD, le parti social-démocrate. 1 point d’incompétence.
  5. La défiscalisation des heures supplémentaires a permis une augmentation du pouvoir d’achat. La vérité : difficile a établir, mais ce que l’on sait c’est qu’une étude de la Dares publiée le 7 juillet 2011 indique que 16 % des salariés estiment que les mesures d’allongement du temps de travail ont permis d’augmenter leur revenu et 14 % déclarent avoir effectué des heures supplémentaires sans compensation. 0,5 point de démagogie.
  6. La France a la fiscalité la plus lourde d’Europe. La vérité : faux, le rapport 2011 de la Commission Européenne sur la fiscalité en 2011 indiquait que la France était en septième place européenne pour son taux de fiscalité rapporté au PIB. 1 point de démagogie.
  7. Sarkozy contestait que la France ait « Plus de pauvres et des riches de plus en plus riches ». La vérité : Hollande dit vrai, évidemment : plus de onze-millions de personnes se trouvent aujourd’hui en situation de pauvreté, selon le dernier rapport de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion de mars 2012. 1 point de démagogie.
  8. Sarkozy contestait que via le bouclier fiscal, le Trésor Public avait fait des chèques aux grandes fortunes de France. La vérité : Hollande a évidemment raison, nous en avions déjà parlé dans ces colonnes. L’exemple qui avait fait scandale : Liliane Bettencourt a touché un chèque de 30 millions d’euros. 1 point de démagogie.
  9. Sarkozy réfutait avoir participé à la soirée des donateurs de l’UMP à l’hôtel Bristol. La vérité : C’est pourtant vrai, un article du Parisien en avait fait le récit et il existe même une photo. 1 point de démagogie.
  10. Hollande conteste le fait que Sarkozy a inventé la taxe sur les transactions financières: « Vous avez rétabli l’impôt de Bourse. ». La vérité : vrai. La taxe de 0,3 % sur les opérations de Bourse existait en France, supprimée en 2008 par Sarkozy, puis réactivée. Rien à voir avec une taxe sur les transactions financières, car elle ne concerne pas toutes ces transactions. 1 point de démagogie.
  11. Augmenter les impôts ferait fuir les entreprises de France. La vérité : Partiellement faux, la fiscalité est un des points que les investisseurs regardent. Le patron de Microsoft France indiquait récemment que la décision d’investissement dans un pays comprenait 35 points chez Microsoft. Ce qui n’a pas empêché son entreprise de baser un important centre Européen près de Paris. Dans l’industrie, un salarié sur trois travaille dans une entreprise détenue par des capitaux étrangers. 0,5 point d’incompétence.
  12. « La France a le taux d’encadrement le plus élevé de l’OCDE. ». La vérité : Faux, c’est en fait le plus faible à 6,1, contre 9 dans d’autres pays européens comme la Suède. 1 point d’incompétence.
  13. Sarkozy réfute une augmentation de la dette publique de 600 milliards d’euros. La vérité : de la fin 2006 à la fin 2011, on est passé de 1152,2 milliards d’euros à plus de 1713 milliards. Soit une augmentation de 560 milliards, plus proche de 600 milliards que le chiffre de Sarkozy de 500. 0,5 point d’incompétence.
  14. Sarkozy affirme que candidat socialiste veut fermer les centres de rétention. La vérité : Plutôt faux, Hollande promet de lutter, lui aussi, contre l’immigration illégale et la lettre citée par Sarkozy de Hollande à l’association France Terre d’Asile ne prévoit de fermer les centres de rétention, mais d’y trouver des alternatives. Hollande veut y mettre fin pour la rétention pour les enfants et leurs familles. 0,5 point de démagogie.
  15. Sarkozy indique que l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) a audité les centrales après Fukushima. La vérité : vrai, mais les résultats de cet audit sont parfois inquiétants : pas sensibilisés au risque sismique, pas de procédures pour une gestion de crise dans la durée, protection des inondations à être améliorée, nécessité de réévaluer les risques induits par les autres activités industrielles… 0,5 point de démagogie.
  16. Le problème de Fukushima, c’est le tsunami, pas le nucléaire. La vérité : faux, lors de l’accident les spécialistes du nucléaire ont été surpris par la possibilité de perdre en même temps l’électricité et la source de refroidissement. Toutes les centrales du monde ne seraient pas résistantes à cette double défaillance. 0,5 point de démagogie.
  17. « Fermer Fessenheim, c’est 8 000 éoliennes ». La vérité : difficile à évaluer, mais les experts estiment une équivalence entre 1200 et 6000. 1 point d’incompétence.
  18. Sarkozy s’estime irréprochable sur les nominations, il a réformé le mode de nominations des hauts fonctionnaires et patrons des grandes entreprises publiques. La vérité : vrai, mais le pouvoir de blocage des parlementaires est très limité : les nominations ne sont rejetées que si les voix « contre » réunissent une majorité des 3/5e. La liste des postes attribués par simple décision du président est sans contrôle et longue. 1 point de démagogie.
  19. Sarkozy rappelle que Martine Aubry était surnommée « la Zapatera », contesté par Hollande « Les spécialistes corrigeront. ». La vérité : Hollande la connait bien : ce fut Ségolène Royal qui fut surnommée « la Zapatera ». 0,5 point d’incompétence politique.
  20. Hollande sur la renégociation du Pacte budgétaire européen est tournée en dérision par le camp présidentiel. La vérité : Hollande est plutôt dans le sens du vent, son discours sur la nécessité de ne pas enfermer les économies européennes dans le tout-austérité est devenu crédible, ne serait-ce que par les contre-exemples espagnol, néerlandais, grec... 0,5 point d’incompétence.
  21. « M. Berlusconi n'est pas dans mon parti ». La vérité : faux, la formation politique de l'ancien président du Conseil italien est bien membre du PPE, le Parti populaire européen, prolongation de l'UMP. 1 point de démagogie.
  22. « Votre état-major n'est composé que de socialistes ». La vérité : Faux même si les socialistes ont la part belle, Jean-Michel Baylet et Christiane Taubira, élus du Parti radical de gauche. 0,5 point de démagogie.

Le mensonges de Hollande

  1. Le chômage a fortement augmenté sous la présidence de Sarkozy bien que ce dernier promettait 5 % de chômeurs à la fin de son quinquennat. La vérité : Jusqu’à la crise l’engagement est tenu il passe de 8,8 % à 8 % de la population en 2007, puis descend à 7,4 % en 2008. Durant la crise c’est autre chose. Le bilan global est donc assez négatif. Un million de demandeurs d’emploi en plus sur cinq ans. C’est donc une demi-vérité : 0,5 point de démagogie.
  2. Le prix du gaz a augmenté de 60 % depuis 2000 : c’est presque de 70 %. Il s’est donc trompé de chiffre bien que le vrai aille dans le sens de son discours ! 0,5 point d’incompétence.
  3. Les iPad distribués aux collégiens de Corrèze sont pour Nicolas Sarkozy la démonstration de l’incapacité de son adversaire à maitriser les dépenses. La vérité : vrai bien que relativement négligeable. L’opération coute 1,5 million d’euros par an, dans un département avec une dette supérieure à 345 millions d’euros ! 1 point d’incompétence.
  4. Hollande conteste l’affirmation de Sarkozy que le bouclier fiscal a été inventé par le socialiste Michel Rocard. La vérité : vrai. 1 point de démagogie.
  5. Hollande dit que seulement 10 % des enfants sont encore scolarisés en maternelle, contre 30 % au début du quinquennat. La vérité : selon les chiffres du ministère, le taux est passé de 34,5 % en 2000 à 13,6 % en 2010. 0,5 point d’incompétence.
  6. Hollande met en avant son « contrat de génération » réfuté par Sarkozy. La vérité : ce genre de mesures déjà expérimentées par le passé provoque des effets d’aubaine. 1 point de démagogie.

Conclusion

Sarkozy a menti surtout par démagogie à 70 % et à 30 % par incompétence. Hollande a menti principalement par démagogie à 56 % contre 44 % d’incompétence. Sarkozy avec une note de mensonge de 16,5 a menti 365 % de plus que Hollande qui a une note de seulement 4,5 points. Cela confirme l’origine de l’attitude agressive de Sarkozy lors du débat : il ne se sent pas à l’aise face à son bilan et craint de perdre (14% plus démagogue). Difficile de juger avec la faible note de Hollande qui rend les proportions peu représentatives, mais le débat le fait apparaitre 14 % moins compétent que Sarkozy. C’est normal qu’un président en exercice soit plus au fait des dossiers, cela expliquerait cet écart. Lorsque Sarkozy a été élu en 2007 il devait surement être plus incompétent ce qui ne l’a pas empêché d’être élu… D’une manière générale, les taux d’incompétences sont assez élevés pour des personnes prétendant au pouvoir ou l’ayant exercé.

jeudi 3 mai 2012

Sarkozy est un grand homme, il est urgent de ne pas voter pour lui !

Cette campagne morose et terne n’incite pas à voter avec joie et optimisme. Le Blog Economique et Social est resté bien silencieux ces derniers temps, aussi pour cette raison. Pourtant, je vais vous donner un peu d’optimisme à travers un exercice amusant et instructif : les mensonges du président sortant. Cela nous montrera combien c’est un grand homme politique (et oui, il faut le dire, et sans ironie), mais également combien une attitude positive et confiante en la France de demain nous dicte de ne surtout pas voter pour lui. Nous verrons ce qu’expriment sur la nature du président ses petits mensonges de campagne.

Il est difficile de faire la liste des petits et grands mensonges du président, mais le petit florilège suivant est évocateur :

  • Le 6 avril Nicolas Sarkozy a dit à Caen « Souvenez vous de l’aimable Dominique Voynet à l’époque du ministère du temps libre. On a quand même connu ça. Un ministre pour s’occuper du temps libre. Ça fait rire, on a connu ça. Ils promettaient la semaine de 32 heures. » La vérité : Dominique Voynet a été ministre de l’Environnement de Lionel Jospin de 1997 à 2001 et n’a jamais été ministre du temps libre. Ce ministère a pourtant existé, mais brièvement en mai 1981, Voynet avait alors 22 ans et n’a jamais rien eu à voir avec ce ministère éphémère.
  • Toujours le 6 avril à Caen : « Avec Nathalie Kosciusko Morizet, nous avons été à Fukushima. Apparemment François Hollande non. » Puis « À certains endroits du Japon, nous l’avons vu avec Nathalie, la vague a atteint 40 mètres de haut. » La vérité : Sarkozy n’a évidemment pas vu la vague de 40 mètres de haut puis qu’il n’était pas au Japon lors du Tsunami. Il a bien été en revanche 3 heures seulement à Tokyo (et non Fukushima) le 31 mars 2011. Devant cette énormité vite repérée, Sarkozy fait marche arrière le 13 avril sur iTélé « Je me suis rendu au Japon, avec Nathalie Kosciusko-Morizet, j’ai rencontré les autorités japonaises, j’ai discuté avec le premier ministre de la situation à Fukushima et Nathalie Kosciusko-Morizet s’y est rendue. Je ne suis pas ingénieur, je n’ai pas besoin d’aller mettre le nez dans la situation à Fukushima où par ailleurs il y avait un périmètre interdit. » Exact, mais pourquoi prétendre avoir fait l’inutile et l’impossible dans ce cas ? Il n’est pas possible que le chef de l’état ne se rappelle plus où il n’a pas été si peu de temps auparavant. Ce mensonge rappelle étrangement celui, aussi gros, du 9 novembre 2009 où le président prétendait sur son compte Facebook avoir assisté à la chute du mur de Berlin. Or c’était impossible également. Il a pourtant persisté au lieu de reconnaitre ce mensonge, l’affaire s’est terminée simplement par l’effacement sur Facebook de l’affirmation fantaisiste !
  • Le 6 avril su RTL : Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT est déclaré comme « membre du bureau politique du Parti communiste, comme chacun le sait » par le président. La vérité : Bernard Thibault n’est bien entendu pas membre du bureau politique du PCF et ne l’a jamais été d’ailleurs. Difficile de ne pas ignorer cela pour un chef d’État. Peut-on assimiler cette sortie à une image pour indiquer les positions jugées communistes de Thibault, ou est-ce encore un mensonge trivial ?
  • Mardi 17 avril sur France Inter il déclare « Aucun journaliste n'a été espionné, il y a eu une procédure en violation du secret de l'instruction... Pourquoi espionner un journaliste pour savoir ce qu'il avait à dire le lendemain dans le journal ? », la ficelle est un peu grosse, le journaliste se sent obligé de répondre : « Non, pour découvrir ses sources ». La vérité : les factures détaillées (fadettes) de trois journalistes du Monde ont bel et bien été examinées, celles de Gérard Davet afin de découvrir ses sources. Les fadettes de Jacques Follorou ont ensuite été requises, sur ordre du procureur de Nanterre, en septembre 2010. Les conversations n'ont pas été écoutées, mais il s'agissait d'identifier les sources des journalistes. Idem pour les fadettes de Raphaëlle Bacqué, mais, par erreur, les policiers ayant confondu son numéro de téléphone avec celui de Jacques Follorou.
  • Toujours concernant les fadettes, Sarkozy indique concernant cette situation de violation de la protection des sources des journalistes « Il n'y a pas d'errements. Tant qu'il n'y a pas de condamnation, il n'y a pas d'errements ». La vérité : la cour d'appel de Bordeaux a annulé le 5 mai 2011 l'enquête du procureur de Nanterre en raison de l'atteinte au secret des sources, décision confirmée par la Cour de cassation le 6 décembre 2011.
  • Encore sur les fadettes, décidément riches en mensonges : « Ne présentez pas M. Courroye comme un suppôt d'un pouvoir qui serait le mien. C'est faux. La justice est indépendante et le République a beaucoup progressé, c'est la vérité et tout le monde le sait », indique le président. La vérité : les procureurs sont soumis hiérarchiquement au pouvoir politique. Nicolas Sarkozy s'est désigné lui-même comme l’« ami » de M. Courroye, selon ses propres mots le 24 avril 2009, lorsqu'il l'a promu officier dans l'ordre national du mérite.
  • Toujours mardi 17 avril sur France Inter il déclare « Permettez-moi de vous dire que s'il y a un chef d'État qui, dans le monde, n'a pas frayé avec M. Kadhafi et est responsable de son départ et de ce qui lui est arrivé, je pense peut-être que c'est moi ». La vérité : La France a effectivement combattu ce régime en 2011, dans la foulée des révolutions arabes, en prenant la tête de la coalition internationale contre la dictature libyenne et en soutenant les insurgés. Mais c’est oublier qu’en 2009 sous l’impulsion de Sarkozy, la France a réhabilité Kadhafi qui était déclaré comme redevenu fréquentable. C’est dans ce cadre que Kadhafi avait fait toutes sortes de caprice pitoyable comme de planter sa tente sur les pelouses de l’Élysée. Ainsi en septembre 2009, Alain Joyandet se rendait à Tripoli pour célébrer le 40e anniversaire de la révolution libyenne (les 40 ans de pouvoir de Muammar Kadhafi). Il jugeait que ce dernier était « devenu fréquentable » (source JDD). Et que « Si des avions de chasse doivent être vendus, autant que ce soit la France qui les vende. ». Cette coopération n’a pas été si brève que cela puisque le 11 juin 2010, un décret ratifiait un accord de coopération « en matière de sécurité et de lutte contre la criminalité organisée ». Accord qui, entre autres, avait conduit la France à vendre du matériel d’interception et d’espionnage de toutes les communications du pays et qui avait permis au régime d’arrêter de nombreux opposants sans qu’ils puissent comprendre comment le régime avait fait pour les identifier. Or la vente de ce genre de logiciels de guerre électronique ne pouvait qu’être validé par l’Élysée, car trop sensible.
  • Toujours durant cet interview, le chef de l’état a réfuté avoir voulu ventre du nucléaire a Tripoli comme l’affirme Anne Lauvergeon : « C'est mensonge éhonté, s'est emporté M. Sarkozy. Il n'a jamais été question de vendre une centrale à M. Kadhafi. » La vérité : elle est sur le site de l'Élysée ! Les discours de M. Sarkozy le 3 juillet 2008, indique : « Je sais qu'il y a des gens et des pays qui se disent : n'est-ce pas un peu dangereux de proposer le nucléaire civil à des pays comme l'Algérie, les Émirats arabes unis, ou la Libye ? Ce qui serait vraiment dangereux, ce serait de leur refuser. D'abord parce qu'on donnerait raison à l'Iran qui fait croire que l'Occident refuse par principe le nucléaire à des pays musulmans. Mais aussi parce que chaque baril de pétrole et chaque mètre cube de gaz économisé sur la planète [...] c'est un peu moins d'effet de serre ». Ainsi le 8 juillet 2009, un communiqué du ministère des Affaires étrangères faisait état de la signature par Alain Joyandet, d'un « accord de coopération pour le développement des utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire avec Abdelaati Ibrahim el Obeidi, ministre libyen des affaires européennes ». Le 21 octobre 2010, Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, signait à Tripoli un partenariat stratégique prévoyant l'ouverture de négociations pour la construction d'une centrale nucléaire.
  • Mercredi 25 avril 2011, Sarkozy annonce sur TF1 que Hollande comptait « régulariser en masse des sans-papiers ». La vérité : Hollande à dit qu’il régulariserait au cas par cas les sans-papiers. N’est-ce pas déjà ce que la France (et le gouvernement Sarkozy) fait ? Chaque demande est étudiée au cas par cas.
  • Toujours ce mercredi sur TF1 Sarkozy déclare à propos de Tariq Ramadan: « voilà un homme qui appelle à voter pour François Hollande. Je n'ai pas entendu François Hollande dire que cela le gênait ». La vérité : L'intellectuel musulman controversé n’a jamais appelé à voter Hollande et l’a formellement démenti. En revanche le 4 mars, il a appelé à « voter contre Nicolas Sarkozy ». Voter contre Sarkozy ne veut pas dire Hollande surtout au premier tour ou il y avait le choix.
  • Encore ce mercredi sur TF1 Sarkozy déclare qu‘un appel de 700 mosquées à voter pour François Hollande avait été lancé. La vérité : Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a formellement démenti. À cette occasion, nous apprenons que Sarkozy lit Marianne2 : il aurait puisé cette information sur « le site du journal de gauche Marianne »

Bien sûr, la liste n’est pas exhaustive, les cinq dernières années ont été émaillées de ce genre de mensonges comme les nombreuses contrevérités concernant l’Allemagne, amplement démentie par la presse et par les faits.

Le président à indéniablement le même syndrome que feu Steve Jobs : il croit dur comme fer que le fait de décrire le monde comme il veut qu’il soit, puisse le transformer dans le sens qu’il voudrait. De ce point de vue le président n’est, je crois, pas de mauvaise foi et crois vraiment à ce qu’il dit. Le président a toujours eu, également, un côté « moi, je » qui impliquait qu’il soit partout où l’action se passe. C’est même pour cela qu’il a été élu en 2007, il faut le rappeler. Entre les candidats mous et Sakozy, certains Français avaient vite fait leur choix. Cette volonté d’être partout implique parfois de prétendre être là même si ce n’était pas le cas (cas cocasse, du mur de Berlin et de Fukushima). Là encore, je ne vois pas de mauvaise foi.

De ce point de vue, le président a indéniablement les caractéristiques d’un grand homme politique. Non pas que je pense qu’il faille mentir pour être un grand homme, mais je crois qu’il est nécessaire d’avoir une « vision », même si cette dernière provoque immanquablement des « distorsions » plus ou moins gênantes. C’est aussi à cause de cette carrure (et de ces distorsions) que tant de gens l’aiment ou le détestent. La vérité est qu’il ne peut laisser indifférent à moins de vivre dans une caverne. Cette « vision » que possède Sarkozy le rapproche des grands hommes providentiels comme l’était, par exemple, le Général de Gaulle. Le problème de Sarkozy n’est donc pas sa carrure, bien que ses réguliers écarts de langage et ses perpétuelles gesticulations soient inexcusables pour un chef d’État. Le problème de Sarkozy est qu’il ne suffit pas d’avoir une « vision » et la carrure pour la mettre en œuvre. Il faut que cette vision soit une vision bénéfique à tous et non pas à 1 % de la population. Or, tout le monde le sait maintenant, Sarkozy n’a pas travaillé pour les Français, ni même pour les riches, mais presque exclusivement pour les rentiers. Nous connaissons de nombreux grands hommes dans l’histoire du monde qui avaient une carrure et une vision, mais cette dernière était néfaste au plus grand nombre. Ils ont laissé une trace historique, certes, mais finalement négative, voir très négative. Je ne veux pas comparer Sarkozy à certains de ces sombres personnages, mais juste indiquer qu’avoir une vision et un grand charisme ne suffit pas. Pire, un tel personnage est dangereux car convainquant, dangereux pour la cohésion de la société française, pour les acquis sociaux et pour le droit du travail. Quant à la dette, nous savons qu’il ne l’a pas très bien gérée.

Sarkozy ne passera pas le second tour, car il a trahi la majorité des Français. En 2007, une caissière de supermarché me disait « notre métier est dur, mais cela va s’améliorer avec l’arrivée de Sarkozy », je ne l’ai pas revu depuis, mais j’imagine ce qu’elle en pense aujourd’hui. Tout le monde ne s’est pas rendu compte de cette trahison, certes, d’autres vont voter contre Hollande, persuadés qu’ils y perdront moins avec Sarkozy. Ils ont peut-être raison, encore que. Mais qu’ils réfléchissent un minimum à l’intérêt de la France. Je sais que la fibre patriotique s’est effilochée dans la machine à laver de la crise, et même bien avant. Sarkozy peut soudain se déclarer patriote, mais cela ne s’improvise pas. La France est un grand pays, avec une des infrastructures que nos voisins nous envient, un système social qui nous a protégé de la crise, des idées étonnantes, une population cultivée et éduquée, bref, un potentiel immense doublé d’une démographie étonnante. Cessons donc de nous plaindre, de broyer du noir, d’avoir peur, ne nous laissons pas prendre par le discours de peur de Sarkozy. Si Hollande passe, il n’y aura pas de cataclysme (même si ce sera en 2012) ! Comme il n’y en a pas eu en 1981 malgré des menaces similaires… Il suffit juste de prendre quelques décisions bien senties et 99 % des Français en bénéficieront. Pour moi, c’est absolument évident.

Une question se pose : Hollande prendra-t-il ces décisions, saura-t-il guider la France vers le succès ? Ce n’est pas certain du tout, je vous l’accorde. D’autant que la campagne était peu reluisante de part et d’autre. Pourtant ce qui est clair, c’est que Sarkozy n’est pas celui qui les prendra. Comme il vaut mieux toujours aller de l’avant, être positif et confiant que de se déclarer battu d’avance (les grands sportifs le savent bien !), il est clair que le vote Hollande est le seul possible au second tour !

Si le président me lit, puisqu’il lui Marianne2 qui reprend souvent mes articles, il dira que ce n’est qu’un blog de « gauche », ça le rassurera surement, mais le rendez-vous avec la démocratie et la France est indéniablement programmé. Monsieur le président vous avez marqué la France, mais la France a tourné une page d’histoire guidée vers son avenir florissant ! Cette page s’écrira sans vous ! Comme Bayrou, votons Hollande !