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jeudi 7 octobre 2010

La démotivation dans l’entreprise

La crise aura eu le mérite de révéler les travers que suivent les grandes et parfois moyennes entreprises du point de vue de la gestion du personnel. Nous verrons que c’est une bataille et qu’elle est donnée gagnante pour les entreprises.

L’employé, variable d’ajustement de l’entreprise moderne

Quel que soient les secteurs d’activités, quel que soient les pays, quel que soient la rentabilité des entreprises, l’employé reste une variable d’ajustement facile. Et cette variable varie presque toujours dans le même sens : la réduction du personnel. Pas besoin d’être très intelligent ni compétent pour réduire le personnel. C’est, de surcroît, toujours immédiatement apprécié par les actionnaires. Ainsi, une entreprise de réparation et d’entretien de yachts à moteurs qui en pleine crise financière voit son carnet de commandes exploser, tant et si bien qu’ils sont obligés de refuser les contrats pour des yachts de moins de 30 m de long. L’entreprise, profitable de longue date, offrait jusque-là des conditions de travail très sympathiques à ses employés. Pourtant, ces derniers temps, alors que les bénéfices explosent, ils ont décidé de supprimer discrètement des emplois en proposant aux mêmes personnes de se mettre en auto entrepreneur. C’est une filouterie juteuse pour de nombreuses entreprises, qui profitent de la flexibilité des auto-entrepreneurs (qui ne coûtent rien en cas de chute d’activité), mais également de leurs tarifs avantageux (les charges et impôts faibles associés à ce statut en font des « entreprises » compétitives). Tout le risque est pris par l’auto entrepreneur. C’est à croire que le gouvernement a créé volontairement ce statut à la demande des employeurs…

Sous pression

Les employés sont virés, stressés, harcelés, exploités de plus en plus dans le monde entier. Le cas Kerviel est un exemple flagrant : cet homme qui appartient à une banque réputée pour mettre une pression remarquable sur ses équipes de « trading » et qui finalement n’assume pas les dérives associées. Certes Kerviel a triché, certes il a fauté, mais les banquiers avec qui j’ai évoqué la situation pensent que la hiérarchie ne pouvait pas ignorer les faits. D’ailleurs si elle n’était pas informée pourquoi a-t-elle été éliminée une grande majorité de la direction de l’époque ? Pour sauver l’image de la banque et des banques françaises en général, Kerviel a été sacrifié. Ce cas est bien un cas d’école : mettre tellement de conditions et de pressions sur les employés afin qu’ils trouvent d’eux-mêmes les solutions (parfois illégales) qui permettent de satisfaire la demande de leur hiérarchie. Pratique, sans risque et efficace…

C’est cette même pression qui pousse les ouvriers, dans les usines, a contourner les systèmes de sécurité (casques, gants, vitres de protection…) : sans ils sont plus efficaces que leurs collègues et seront mieux vu. La crainte de la perte d’emploi est destructrice.

Manipulés

Dans une grande entreprise du secteur automobile, durant la crise, a été appliquée une méthode Japonaise étonnante : un « Brain Storming » géant (cogitation par petits groupes) a été mis en place. Le but : trouver des solutions pour réduire tous les coûts de l’entreprise. Chacun devait préparer ses idées sur des Post-its et puis les présenter en petits comités. Une synthèse était faite et diffusée à tous dans l’entreprise. Les consignes ? Toutes les idées sont acceptables, des plus ridicules en apparence, aux plus sophistiquées. Évidemment beaucoup de propositions autour des services généraux : diminuer le nombre de passages des femmes de ménage, mettre des ampoules à économie d’énergie, éteindre les PC automatiquement le soir, etc.… Mais étaient aussi proposées des « optimisations » que les employés prenaient sur eux (ne plus prendre de chambre d’hôtel lorsqu’on finit tard en déplacement et rentrer directement) ou contre d’autres collègues (supprimer tel ou tel service, jugé inutile ou inefficace). Évidemment, certaines propositions concernaient également le management (supprimer les voitures de fonction…). La situation est donc idéale pour l’entreprise, car il ne reste plus, pour le management, qu’à sélectionner les bonnes idées qui ne leur coûtent pas cher et qui ne les touchent pas. Les idées retenues avaient l’avantage d’avoir la légitimité de leurs origines : le personnel. Pourquoi une telle « arnaque » marche-t-elle ? Simplement parce qu’avant le lancement du « Brain Storming », la crise est présentée dans ses aspects les plus sombres, y compris avec un plan social associé, lorsque le « Brain Storming » arrive, le personnel est conscient qu’il doit trouver des solutions ou sinon le plan risque de les concerner. Il s’agit donc bien d’une « arnaque », puisque les employés ont été préparés psychologiquement et que seules les idées qui arrangent la direction ne sont finalement sélectionnées.

À force d’être manipulé, l’employé devient conscient qu’on lui demande toujours plus pour un gain toujours plus faible (peu ou pas d’augmentations, de primes et de promotions). Il est manipulé en permanence par sa hiérarchie sans en tirer davantage. Que penser des stages de motivations en entreprise ? Ceux qui y participent ont l’impression d’être dans une équipe soudée ou tout le monde est égal et se tutoie. Évidemment, il n’en est rien, le but étant juste de presser un peu plus un citron déjà bien écrasé. Que penser des concours de vente chez les télés-conseillers ? Il s’agit simplement de faire courir tout le monde en ne payant, maigrement, qu’une seule personne (le gagnant) !

Les faibles sont éliminés

Le contenu des stages de management est très éducatif à ce titre. Pourquoi apprend-t-on aux stagiaires la « courbe du deuil ». Cette courbe montre les différentes étapes de l’acceptation d’une mauvaise nouvelle par un individu (choc, Déni, colère, peur, dépression, tristesse, acceptation, reconstruction, sérénité) ? Bien sûr pour préparer les plans sociaux, les mutations, les promotions ou les augmentations que les employés n’auront pas… Le problème est que la théorie n’est pas parfaite et que certains dévient de la courbe (suicides, dépressions graves). Pour l’entreprise, ce sont de « déchets » avec la théorie sous-jacente : « s’ils n’ont pas survécu, c’est qu’ils étaient faibles ». La responsabilité de l’entreprise est souvent rejetée par elle-même : rien ne prouvera jamais complètement qu’un suicide est principalement lié au travail, car souvent les causes en sont multiples. Quant aux personnes ayant subi les effets (parfois irrémédiables) d’un épuisement au travail, l’entreprise feint de ne pas en reconnaître l’origine (voir les articles ici et ici). Nous sommes donc dans un monde ou l’entreprise écrase les forts et broie les plus faibles sans jamais prendre ses responsabilités.

Moutons, seuls, acceptés

Pour réussir parfaitement dans cette voie, l’entreprise ne recrute que des éléments dociles et éventuellement féroces. Lors des entretiens d’embauche, c’est souvent ces deux caractéristiques qui priment sur la compétence ou le potentiel du candidat. Un candidat docile fera tout ce qu’on lui dit et ce qu’on lui suggère. S’il est féroce, il fera plus volontiers les actions immorales et inhumaines qu’on peut lui demander. Comme le montre le documentaire “La mise à mort du travail”, l’entreprise “Car Glass” fait jouer ses candidats à l’embauche à un jeu dans le seul but est de repérer les délateurs. Intégrés dans les équipes, ils seront de bons adjoints (gratuits) aux managers. En revanche, ceux qui ne sont pas des moutons risquent tout comme ce haut cadre, “practice manager” (responsable de consulting), d’une société américaine de service, dans l’entreprise depuis 11 ans, et qui un jour décide de monter une section syndicale. Ce jour là sa vie bascule, il est reçu par le nouveau directeur de l’entreprise qui le rencontre pour la première fois et qui lui tiens ce langage précis : “t’es assis en face de moi décontracté du fion, le seul moyen de se débarrasser de toi c’est de te tirer une balle dans la tête au parking”. Pour sauver leur emploi les autres employés sont forcés de signer une pétition indiquant que le practice manager les harcèle et ne fait pas son travail.¨

Penser comme la direction est la seule issue de l’employé moderne, tous refus ou mauvaise volonté se solde par un licenciement ou un “placard”. Interdit de dénoncer une décision idiote ou manifestement vouée à l’échec. Là encore la performance de l’entreprise est impactée : les nombreuses décisions ridicules, s’enchaînent au même rythme que les échecs des précédentes. De fait, nous ne travaillons plus dans les entreprises, même lorsque nous sommes cadre, nous effectuons des tâches codifiées et standardisées, nous exécutons des ordres. La créativité et l’intelligence humaine n’a presque plus d’utilité, sauf à contourner un système si rigide que le respect strict des tâches standards ne permettrait plus de les mener à bien. La valeur du travail s’en trouve fortement diminuée. L’Homme s’en trouve fortement diminué.

Un lecteur me raconte que malgré qu’il soit réputé expert et bon chef de service, sa direction, persuadée qu’il n’est pas assez efficace, a décidé de payer un consultant payé à prix d’or et venu spécialement d’Allemagne. L’homme roule en BMW dernier cri et porte une montre de luxe en or. Mais ce qui est vraiment cocasse, c’est que le consultant n’y connait rien et propose en permanence des solutions obsolètes que mon lecteur appliquait déjà plusieurs années en arrière. Mais, direction oblige, il devra supporter sans broncher Monsieur Lapalisse encore un bon bout de temps. Juste assez longtemps pour qu’on lui explique que, pour les augmentations de 2011, il n’y a plus assez d’argent…

Isolement

Efficace à plus d’un titre, l’isolement de l’employé est primordial au maintient d’employés dociles. Les « Open Spaces » (bureaux paysagers) sont idéaux pour forcer les employés à se « benchmarker » (comparer) entre eux. Celui qui fait des pauses, qui arrive tard, qui part tôt, qui passe des appels personnels, qui navigue sur internet, qui se déplace « trop » dans le bâtiment, etc. est vite repéré et diffamé. L’employé devient son pire ennemi. La réduction de l’espace personnel (mètre carré par personne), des espaces collectifs (cafétéria, toilettes, espaces fumeurs…) participe activement à cette stratégie. Si nous ne pouvons plus faire de pauses et que nous sommes fortement surveillés, nous ne pouvons que travailler plus. Hélas l’homme n’est pas une machine et les pauses, les cafés entre collègues, les espaces de détentes sont comme la maintenance d’une machine : si nous la supprimons elle marche moins bien puis, s’arrête.

Inefficacité

L’entreprise moderne est donc peuplée d’une bonne partie de loups souvent incapables (ou moins capables). Mais, le recrutement n’étant pas une science exacte, de nombreuses erreurs sont commises. Les embauchés finalement peu dociles sont écartés des promotions et/ou harcelés par les loups. Dans un groupe connu de la grande distribution, un agent de sécurité est mal vu parce qu’il entretien des liens avec un syndicat. Un piège est monté contre lui : un portefeuille sans identification possible du propriétaire (pas de cartes ou de papier d’identité), mais avec un gros billet dedans lui est apporté comme ayant été trouvé dans le magasin. Après vérification, l’agent cède à la tentation et empoche discrètement le billet. Or c’est un piège, il est filmé et interpellé en fin de journée. Dans la salle d’interpellation, on ne lui dit pas tout de suite qu’il a été piégé, on fait pression sur lui, en revanche, pour qu’il écrive une déclaration de harcèlement contre un autre employé handicapé. C’est seulement lorsque le document est écrit et signé que la vidéo du vol est montrée à l’indélicat. La direction se sépare donc de deux gêneurs en même temps : l’agent peu docile et le handicapé dont la direction ne voulait plus.

Les employés font d’eux même le sale travail

Les managers modernes, en ne prenant aucune décision, lorsqu’elle comporte un risque, obligent de fait les employés sous leurs ordres à les prendre pour eux. Ce qui est terrible, car non seulement ces employés n’ont pas toutes les données du problème pour prendre la bonne décision, mais de plus, ils prennent cette décision à leurs seuls risques et périls. C’est ce que nous montre le cas Kerviel et tant d’autres que nous voyons tous les jours en entreprise. Il faut donc que les employés soient naïfs pour accepter de prendre tous ces risques sans aucune contrepartie et en ayant la quasi-certitude d’être les seules victimes si leur décision était malheureuse. Que faire contre cette plaie ? Acculer les managers a prendre eux-mêmes leur décision et à défaut, les informer par écrit des choix effectués par faute de décision de leurs part. Il faut, bien entendu, garder les preuves papier et/ou électroniques chez soi et le jour même de l’envoi !

Dans une grande entreprise du CAC40 en 2008 : l’adjointe à la DRH est chargée d’un plan social, qu’elle mène avec zèle par engagement pour sa société. Elle essaye, car elle est humaine, de satisfaire et de conseiller tout le monde. Le plan social se termine lorsqu’elle apprend qu’elle fait également partie du plan (pas nominativement bien sûr, mais sans aucun doute non plus). La direction lui a laisser faire le sale travail sachant qu’elle était compétente (plus que la DRH en fait) tout en sachant pertinemment qu’elle éliminée ensuite. Mais cette histoire ne s’arrête pas là, deux mois plus tard après le départ de l’adjointe, c’est finalement la DRH (qui faisait doublon) qui est débarquée ! Cette personne s’en doutait depuis longtemps et cherchait du travail activement, mais ce qu’elle n’avait pas prévu c’est qu’elle partirait aussi vite… Les loups se mangent entre eux sans hésitation, même si en général une sorte de pacte de non-agression les lie.

Un avenir sans issue

La démotivation du personnel vient également du fait que l’ascenseur social est largement en panne dans nos entreprises. La crise, les contraintes financières ont fait que les bons postes sont pourvus, non pas au mérite, mais par affinité. Évidemment, cela a toujours existé, mais le fait est qu’il ne s’agit presque plus que de cela aujourd’hui. Ce phénomène est si fort que tout le monde peut le constater alors qu’autrefois cela ne se savait pas toujours. Les « amis », les bons soldats et les opportunistes, les personnes qui sont au bon endroit au bon moment sont préférées aux compétents. Le management prend ses décisions comme si les employés n’existaient pas. Leur attitude représente bien la réalité de leur idéologie. Comme les bourgeois d’autrefois qui considéraient que les vendeurs étaient une race qui n’émergeait jamais de l’autre côté du comptoir, les managers modernes, traitent les employés comme une simple « ressource » déshumanisée.

L’épuisement de la compétence

Cet état de fait est fortement démobilisant pour tous. Cela ne sert a rien de bien travailler puisque nous n’en serons jamais récompensés (sauf par chance). L’effet pervers pour l’entreprise est que la hiérarchie ne se remplit presque exclusivement que d’incapables et souvent s’effondre sur elle-même. Ceux qui ont un profil rare et qui ne sont pas promus partent. L’efficacité tant recherchée n’est finalement pas du tout atteinte.

Ceux qui restent

Comme nous l’avons vu, en dehors des loups et des moutons, il ne reste que des naïfs, des démotivés ou, des résistants. Cette dernière catégorie est intéressante. Elle est constituée d’individus qui ont compris une bonne partie des faits énoncés ci-dessus et qui, parce qu’ils refusent de se laisser démotiver, choisissent de se battre. En apparence, ils agissent comme des moutons, mais en réalité ils effectuent une grève du zèle qui bloque bien souvent l’entreprise. Car, comme l’avait montré une expérience, il y a plus de quinze ans, à la régie Renault, l’entreprise moderne ne marche que par la bonne volonté des employés. Si tous se mettent, dans une usine, à appliquer strictement les règles écrites sans créativité, l’entreprise se bloque en quelques dizaines de minutes. Oui, ces employés que l’on déshumanise, que l’on ballotte d’une fusion en une acquisition, sont en fait la seule véritable valeur de l’entreprise. Sans eux, leur motivation, leur créativité, leur sens pragmatique, tout s’arrête.

Mensonges

L’exigence internationale qu’implique la mondialisation fait que la concurrence est permanente et s’accélère même. Celui qui ne suit pas, et, autant le dire de suite, toutes les entreprises sont plus ou moins dans ce cas maintenant, est éliminé. Dans un tel contexte, comment survivre ? La réponse est à la fois simple et triste : tout le monde fait semblant d’être à la hauteur, mais tout le monde triche. Ainsi, les certifications, les initiatives zéro défaut, qualité totale peuvent virer rapidement au mensonge. L’entreprise ne peut faillir, pourtant ces engagements coûtent chers et si la concurrence ne joue pas le jeu, ceux qui ne trichent pas sont éliminés, car trop chers. Peu à peu, tous les « leaders » trichent. Dans l’épisode d’AZF, l’entreprise avait de forts engagements qualité ce qui n’a pas évité l’explosion. L’emploi massif de sous-traitants, de prestataires et d’intérimaires non formés (cela coûte cher) est également pointé du doigt. Dans ce cadre que signifie le label Qualité Totale ? Si cela ne permet pas d’éviter une explosion meurtrière, cela ne sert donc à rien. Bien entendu, si la Qualité Totale avait été réellement respectée, l’explosion n’aurait pas eu lieu.

Un lecteur me signale le cas d’un directeur qualité de sa (grande) entreprise qui était un tyran, il faisait peur au plus puissant de l’entreprise et lorsqu’il passait dans les usines mêmes les hommes pouvaient pleurer tant il savait magner l’humiliation en public. Ce personnage avait de grands discours et de grandes ambitions sur la qualité. Mais le résultat, hélas, fut que tous les employés cachaient les mauvais chiffres de peur de devoir l’affronter. Ce, du plus petit chef d’équipe au plus grand directeur. Un bel exemple de mensonge institutionnalisé. Ceci nous conduit à une perte de sens dans l’entreprise.

La culture du chiffre, les indicateurs nombreux et complexes, les entretiens annuels et personnalisés sont, lorsque bien utilisés, de bonnes armes. Le fait est qu’ils sont rarement bien utilisés. Les indicateurs sont « bricolés » pour être bons et de toute façon sont souvent trop complexes et nombreux pour être bien utilisés, les objectifs individuels et entretiens annuels sont utilisés pour terroriser, manipuler et asservir les employés. Que signifie le fait de noter dans un entretien individuel 25 objectifs complexes et dont l’employé n’a pas toujours le contrôle ? Comment interpréter que l’entretien insiste sur les objectifs non réalisés (forcément, sur les 25), passant sous silence ceux qui sont réalisés ou dépassés ?

La “culture” d’entreprise

Appeler « culture » les pratiques d’une entreprise est déjà une grossière manipulation. Si la (vraie) culture enrichit celui qui la consomme, la culture d’entreprise n’est qu’un joint de silicone artificiellement placé entre l’individu et l’entreprise. Joint s’assurant de la fidélité des employés. Elle n’enrichit que très rarement les individus, mais peut au contraire fortement les aliéner lorsqu’elle est utilisée de manière abusive.

La “culture” de l’urgent

Tout devient urgent, le dernier rapport sur les indicateurs que personne ne lira, le mail à envoyer d’urgence un vendredi soir alors que, finalement, le client ne le lira que lundi vers 10 heures, une question sans intérêt qui provoque l’appel de la direction sur un portable à 23 heures… Pire, nous sommes passé de l’urgent à l’hyper-urgent. La raison est simple, dans l’urgence permanente, l’employé ne souffle pas, n’a plus de pause, il est exploité au maximum. Il y a toujours une tâche urgente à faire et quelqu’un pour réclamer si le résultat ne vient pas…

Perte des repères et arrivée du marketing RH

La stratégie des entreprises est devenue floue. De réorganisation en réorganisation, de fusion en fusion, l’employé est ballotté d’un endroit à un autre avec comme seul espoir de ne pas être licencié. Pour les employeurs cette insécurité apparente, ou réelle, est également idéale. Le salarié démotivé se remotive en pensant qu’il pourrait être encore plus mal : c'est-à-dire chez lui, à la recherche d’un emploi qu’il ne trouvera pas de si tôt.

Parfois cette menace, n’est plus suffisante pour assurer la motivation. Il faut donc un plan B aux entreprises. Quel est-il ? Il faut que les Ressources Humaines se transforment (avec un minimum de coût pour l’entreprise) en marketing pour les employés qui restent. C’est la nouvelle mode, décrite, entre autres, dans un livre de 2004, « Le marketing des ressources humaines : attirer, motiver, fidéliser le personnel de l'entreprise » de Philippe Liger (Directeur marketing RH du groupe Accor) chez Dunod. Sauf que depuis, nous pourrions renommer le livre « Le marketing des ressources humaines : motiver le personnel de l'entreprise » puisqu’attirer n’est plus à l’ordre du jour (on licencie plutôt) et puisque fidéliser n’est pas non plus nécessaire (la peur du chômage s’en charge).

Le salarié doit être considéré comme un client à séduire, accueillir et fidéliser lorsqu’il est docile ! Les entreprises veulent mettre en place un "employer appeal", autrement dit une attractivité de l'employeur, en appliquant les règles du marketing au domaine des ressources humaines. Mais ce, à moindre coût. Ne sortira de ces initiatives que du vent.

Un chômage volontairement haut

Depuis 1980, tous les gouvernements ont eu peur du plein emploi pour des raisons diverses. Certains pensaient, de bonnes fois, que c’était dangereux et non souhaitable. D’autres savaient que leurs intérêts étaient de créer les conditions d’un chômage massif. Chômage massif qui rend docile et qui baisse le coût du travail. Si à cette stratégie, nous y associons une forte promotion du crédit à la consommation, de la famille et des taux de crédit immobilier incompréhensiblement bas, l’équation est complète. L’individu qui a une famille, des crédits à la consommation et un crédit immobilier est entièrement devenu mouton (à moins d’être fonctionnaire, mais cela aussi certains s’en occupent). Petit détail diabolique, en maintenant des taux de crédit immobilier bas et de nombreuses aides publiques, le nombre de propriétaires explose. Ceci crée une bulle immobilière (dont nous savons aujourd’hui combien elle est dangereuse) qui enrichit les spéculateurs et appauvrit les autres. Les prix augmentant, il faut toujours emprunter plus pour le même bien au fil des ans. D’une durée de 15 ans, les crédits immobiliers proposés sont passés à une durée de 20 ans, puis 25 ans et enfin 30 ans ! Et ce, alors que n’importe quelle entreprise ou gouvernement a une visibilité de 3 à 12 mois !

Pour conclure…

Finalement que reste-t-il à l’employé moderne ? Bien peu de choses. Même si le piège est bien préparé, notre humanité et ses faiblesses sont bien la cible de toutes les « délicates attentions » de nos entreprises. L’homme qui a peur se corrompt facilement et si la peur est forte, la morale et l’intégrité passent après. Nous pouvons pleurer, notre tombe est celle que nous creusons nous-mêmes un peu tous les jours.

Bien sûr, nous pouvons échapper de nous-mêmes à bons nombres de pièges : faire le moins possible de crédits, ne pas acheter notre résidence principale, partir de l’entreprise dès que notre intégrité est menacée, faire de la résistance passive, être très prudent et impliquer nos dirigeants, éviter les manipulations (Brain Storming, stages et concours pipeaux…), devenir nous-mêmes entrepreneur (et pas faux auto-entrepreneur), jouer au parfait mouton/loup dans les entretiens (même si l’on ne l’est pas du tout), ne rien attendre de l’entreprise (nous ne serons pas déçus) et faire monter au maximum les enchères lorsque nous sommes (rarement) en position de force, accepter notre condition de fusible (accepter c’est éliminer la peur dont l’entreprise est friande), ne pas faire de zèle (cela ne sert jamais), créer un cercle fort de collègues « amis ».

Rêvons un peu : si une majorité d’entre nous ne cédaient pas à la lâcheté en entreprise, le contexte, pour tous, serait très différent…

A lire également sur ce site: Cadres au travail : se soumettre ou se démettre.

Vous aussi, racontez-nous vos expériences de l’entreprise moderne. L’adresse email de contact est en haut à gauche du blog…

25 commentaires:

anne coudry a dit…

Juste analyse !

La grève du zèle est une parfaite réponse à la subtile manipulation qu'on nous impose..
Prendre conscience que ces pratiques ne marchent que parce qu'on les accepte et que l'entreprise sans salariés ne peut pas fonctionner...
Aucun appel à la "révolution", juste un sain équilibrage des choses.

Roger Wielgus a dit…

Nous avons perdu la notion de société. Aujourd'hui les fétichistes pervers de la performances qui nous gouvernent pensent qu'il n'y a que la productivité de l'individu qui est à parfaire, alors que ce sont les règles de notre vie commune.
J'enfonce des portes ouvertes en affirmant que la variable d'ajustement qu'est devenu l'humain ne sert plus qu'à améliorer le quotidien des spéculateurs financiers, actionnaires et grands patrons des groupes beaucoup trop gros pour être tolérable.
Le retour de l'humain passe par la pénalisation de la spéculation à l'échelle mondiale et le démantèlement des grands groupes. L'avenir est à la proximité et aux entreprises de taille moyenne. Les politiques de cette planète se doivent de déclarer la guerre à la finance et aux grands groupes.
Dans quelques décennies nous parlerons de crime contre l'humanité, et le management actuel des entreprise entrera par la grande porte dans le club très fourni des ignominies comme l'esclavagisme, les goulags et les camps de concentration.
Certains auront des comptes à rendre à l'humanité. J'espère que la nature leur prêtera longue vie pour pouvoir répondre de leurs crimes.

Bernard Louvier a dit…

@ Roger Wielgus

Si d'ici là leur voracité ne leur imposé des détruire totalement la vie sur terre.

ONESIME TABARIN a dit…

La "crise" (volontairement entretenue) permet surtout la décomplexion des complexés. L'homme étant (et restant) un loup pour l'homme, l'ambiance favorise l'explosion des perversion naturelles.
Les pauvres, les humbles, les faibles, les laissé pour compte sont broyés par l'activation désormais autorisée (sinon provoquée) des instincts les plus vils... àtous les échelons de la "hierarchie" et, pour la France, au sommet même de l'Etat.

ONESIME TABARIN a dit…

Je suis beaucoup plus pessimiste que Wielgus. Hélas. Les "comptes à rendre" ne le seront pas. Léviathan broie l'humain. Kerviel (qui n'est certes pas un saint) est condamné. L'incompétence de la SG, qui est pourtant manifeste, restera impunie.
Après deux ou trois siècles de rationalisme, ne nous étonnons pas du retour du religieux. La promesse d'un au-delà est à nouveau le seul "avenir possible" pour les humbles. Quant aux simagrées de Sarkozy au Vatican, c'est tellement grossier (et non sincère) que c'est plus proche de la pornographie que du mysticisme.
Non seulement Léviathan nous broie... mais en plus, il faut remercier. Et Sarkozy est chargé par les forces mystérieuses et occultes de nous indiquer le chemin du Paradis.
Vivement que tout çà parte en couille.

Med BB a dit…

Avant de vous suicider si vous l'avez décidé : Acheter un calibre 12, scier la crosse et 25 centimètres du canon, charger avec des chevrotines, aller présenter ses respects au DRH et au DG.

PAZMANY JEUNE GARDE 87 a dit…

Les salariés ont depuis longtemps été abandonnés par les politiques de la droite au profit des patrons et des intérêts du MEDEF. Sans doute payent ils leur soutien à Chirac et Sarkozy, espérons qu'ils retiendront la leçon...
http://www.jeune-garde87.org

rené streit a dit…

"L’homme qui a peur se corrompt facilement et si la peur est forte, la morale et l’intégrité passent après. Nous pouvons pleurer, notre tombe est celle que nous creusons nous-mêmes un peu tous les jours".
Ce ne fut pas mon cas, j'ai refusé d'avaler une couleuvre mais je peux vous assurer que je n'ai pratiquement pas eu de soutien de n'importe quel horizon. Les gens n'ont pas seulement peur, mais il adhèrent au système tant qu'ils ne sont pas concerné!

gerard jourdain a dit…

bonne article.si le travail s'est à ce point "professionnalisé", c'est parce que nous voulons toujours consommer plus; toujours tous nos avantages "à la Française"...la mondialisation qui nous rythme l'économie,etc..
c'est le prix à payer;réduisons la voilure ,et acceptons des jobs moins stressants et donc moins payés..;
c'est aussi une solution...!!!non!!!

nicolas edde a dit…

Pas plus tard qu’hier dans ma ville, manifestation de lycéens sur la réforme des retraites… Comment peut-on se dire en république et laisser politiser à mort des mineurs ??? Le comportement de leurs profs devrait être passible de condamnations, et au pénal !

Faire défiler des enfants pour la retraite est un crime contre la nature.

La gauche n’a plus rien a prouver. Nous vivons déjà dans une social-démocratie?
ils n’ont plus rien a faire? passer a 32h ? garder la retraite a 60ans a tout prix? préserver la sécurité sociale?

Je trouve que c’est bien la raison du le la lobotomisation du pauvres qui croit encore au PS ( je parle des profs et des journalistes…), mais malgré cela ils perdent quand meme parce que l’appareil est en panne.

France Martin a dit…

A cela n'oublions pas d'ajouter le recours massif à la délocalisation (Chine, Inde, pays de l'Est, Maghreb... et quand ça ne suffit pas le recrutement de populations étrangères pas regardantes sur les conditions salariales et sociales, d'où tous les beaux discours des managers du CAC40 qui prônent à tous crins la "diversité en entreprise"... à aujourd'hui elle n'a qu'une couleur la diversité.... Oui, nos entrepreneurs se comportent comme les nobles de 1789, la trahison de leur peuple plutôt que l'humanité pour leurs salariés.... Peut-être qu'avec cet article - un de plus - qui je l'espère finira par alimenter et faire prendre conscience un certain nombre d'employés, cadres, .... et surtout les faire réagir...

gisele salomon a dit…

dans la dernière entreprise où j'ai travaillé le directeur commercial, pour avoir un bon chiffre d'affaire en fin de mois faisait facturer les commandes à livrer le mois suivant ! en tant que crédit manager, et recueillant toutes les plaintes des clients, je devais ensuite annuler ces facturations et les refacturer sur le bon mois, sinon les clients refusaient leur paiement, ou augmentaient leurs délais de paiement pour les payer à l'échéance prévue par eux ! j'en plaisantais, disant qu"'ainsi en facturant et ensuite en faisant des avoirs pour annuler on faisait tourner la machine entreprise fictivement ! plus besoin de clients ! sauf à les mécontenter ! le directeur commercial n'a jamais été viré : il embobinait le PDG, moi j'avais les retards de paiement à gérer ! et heureusement pour moi, avais un bon rendement, et on ne m'a jamais demandé, comme à d'autres salariés de faire fausse déclarations pour virer quelqu'un ! je ne l'aurais pas fait ! les autres l'ont fait ! et se sont entendus dire que si pas contents, la porte étaient là ! la lacheté à terme ne paye pas !

Pépin Lecourt a dit…

Excellent article qui met en évidence le très sombre avenir qui guette l'humanité.
En effet avec le développement des neuro-sciences et la compréhension de + en précise des mécanismes mentaux qui sous-tendent nos comportements la mise au point de techniques de manipulation des individus et des opinions va devenir de plus en plus performante au point que l'on puisse craindre qu'il devienne impossible à chacun d'entre nous d'échapper d'être téléguidés dans nos attitudes tout en ayant l'illusion de conserver notre libre arbitre dépassant les pires scénariis de science - fiction, manipulés et contrôlés totalement tout en étant convaincu d'être maitres de nos décisions.

Pierre GRESILLAUD a dit…

Votre exemple pour AZF est très mal choisi. Vous prenez pour acquise la version officielle de l'origine de la catastrophe par un accident chimique, mais hélas, vous ne semblez pas du tout connaître ce dossier et vous suivez la version officielle largement médiatisée qui n'a jamais été acceptée et cautionnée par les sous-traitant incriminés. M Gilles Fauré sous-traitant de la société SURCA n'a jamais admis cette version d'une erreur de transfert d'un sac qui aurait contenu un produit incompatible. Il sait très bien ce qu'il a fait ce jour là et les collègues d'AZF qui travaillaient avec lui aussi. La version des experts qui ne tient même pas compte du vécu de ces employés est un énorme mensonge que vous reprenez à titre d'exemple par ignorance. Cet exemple ne tient pas compte de tout ce qu'il y a dans le dossier et de tout ce qui a été volontairement écarté par les experts judiciaires. Des centaines de témoignages de Toulousains qui ont vécu un premier bang plusieurs secondes avant, pour certains l'apparition de faisceaux lumineux rectilignes intenses en plein jour, le vol d'aéronefs non déclarés juste avant et juste après l'explosion, l'apparition de tremblements, de panaches de fumées et de perturbations électromagnétiques qui n'ont aucun rapport avec cette explosion principale. Plusieurs dizaines de Toulousains ont eu la vie sauve justement grâce à ce premier bruit qui les a encouragé à se protéger... leur témoignage pourtant déposé a été ignoré par les experts qui ne voulaient s'en tenir qu'à une seule réaction chimique initiatrice et qui les ont traités de manière ignoble. Le problème de la sous-traitance n'a rien à voir avec l'origine de l'explosion de ce tas d'ammonitrate... il est très maladroit de prendre cette thèse officielle et de salir l'honneur de ces salariés en cautionnant tous ces mensonges qui arrangent aussi bien l'Etat que les dirigeants de Total.
Sur http://www.azf-10h18.com vous pourrez avoir une idée de tout ce qu'il y a dans le dossier judiciaire et de tout ce qui a été escamoté. Répéter cette version officielle et l'introduire comme exemple est très préjudiciable pour des salariés, sous-traitants et non sous-traitants alors que ceux-ci et nombre de Toulousains attendent que la justice trouvent les vrais coupables et les vrais causes de la catastrophe.
Se servir de ce thème de la sous-traitance pour abonder dans le sens des premiers mensonges du procureur M Bréard 4 jours après la catastrophe est l'exemple type de la manipulation que parviennent à imposer aujourd'hui les grands dirigeants de l'Etat et des grands groupes, avec l'aide des média inféodés à ceux-ci. Vous êtes victimes de ces manipulations parce que vous ne connaissez pas ce dossier et votre exemple malheureux est complètement hors-sujet par rapport au reste de votre article au demeurant intéressant.
EXIGER LA VERITE, C'EST EXIGER TOUTES LES DONNEES !

Pierre GRESILLAUD a dit…

Votre exemple pour AZF est très mal choisi. Vous prenez pour acquise la version officielle de l'origine de la catastrophe par un accident chimique, mais hélas, vous ne semblez pas du tout connaître ce dossier et vous suivez la version officielle largement médiatisée qui n'a jamais été acceptée et cautionnée par les sous-traitant incriminés. M Gilles Fauré sous-traitant de la société SURCA n'a jamais admis cette version d'une erreur de transfert d'un sac qui aurait contenu un produit incompatible. Il sait très bien ce qu'il a fait ce jour là et les collègues d'AZF qui travaillaient avec lui aussi. La version des experts qui ne tient même pas compte du vécu de ces employés est un énorme mensonge que vous reprenez à titre d'exemple par ignorance. Cet exemple ne tient pas compte de tout ce qu'il y a dans le dossier et de tout ce qui a été volontairement écarté par les experts judiciaires. Des centaines de témoignages de Toulousains qui ont vécu un premier bang plusieurs secondes avant, pour certains l'apparition de faisceaux lumineux rectilignes intenses en plein jour, le vol d'aéronefs non déclarés juste avant et juste après l'explosion, l'apparition de tremblements, de panaches de fumées et de perturbations électromagnétiques qui n'ont aucun rapport avec cette explosion principale. Plusieurs dizaines de Toulousains ont eu la vie sauve justement grâce à ce premier bruit qui les a encouragé à se protéger... leur témoignage pourtant déposé a été ignoré par les experts qui ne voulaient s'en tenir qu'à une seule réaction chimique initiatrice et qui les ont traités de manière ignoble. Le problème de la sous-traitance n'a rien à voir avec l'origine de l'explosion de ce tas d'ammonitrate... il est très maladroit de prendre cette thèse officielle et de salir l'honneur de ces salariés en cautionnant tous ces mensonges qui arrangent aussi bien l'Etat que les dirigeants de Total.
Sur http://www.azf-10h18.com vous pourrez avoir une idée de tout ce qu'il y a dans le dossier judiciaire et de tout ce qui a été escamoté. Répéter cette version officielle et l'introduire comme exemple est très préjudiciable pour des salariés, sous-traitants et non sous-traitants alors que ceux-ci et nombre de Toulousains attendent que la justice trouvent les vrais coupables et les vrais causes de la catastrophe.
Se servir de ce thème de la sous-traitance pour abonder dans le sens des premiers mensonges du procureur M Bréard 4 jours après la catastrophe est l'exemple type de la manipulation que parviennent à imposer aujourd'hui les grands dirigeants de l'Etat et des grands groupes, avec l'aide des média inféodés à ceux-ci. Vous êtes victimes de ces manipulations parce que vous ne connaissez pas ce dossier et votre exemple malheureux est complètement hors-sujet par rapport au reste de votre article au demeurant intéressant.
EXIGER LA VERITE, C'EST EXIGER TOUTES LES DONNEES !

Anonyme a dit…

Appelons un chat un chat : un PDG qui manage son groupe selon des préceptes qui tuent est non un meurtrier mais un assassin. S'il n'est pas traité comme tel, il n'a aucune raison de s'arrêter.

Je crains qu'il soit déjà trop tard pour réagir sainement.
En 40 ans, le système s'est laissé totalement verrouiller.
La mafia des super-riches se permet aujourd'hui d'agiter à son seul profit les dépouilles creuses de nos démocraties moribondes.
Elle s'auto reproduit, ostracise les malheureux handicapés par une conscience morale. corrompt les ambitieux, leur octroyant quelques miettes d'argent ou de pouvoir.
Sa puissance financière est telle qu'elle achète et contrôle les postes décisionnels à son gré à l'échelon international et notre petit pays s'est entièrement mis entre ses mains.
Entendons notre Nicolas-Le-Petit-voleur de stylo :
"-il faut dépénaliser le droit des affaires..."
"-aujourd'hui quand il y a une manifestation, personne ne s'en aperçoit..."
Ces petites phrases procèdent d'un programme soufflé par son staff antidémocratique de conseillers mafieux et appliqué à la lettre. Il l'a inculqué à son infect rejeton qui continuera avec ses pairs à l'appliquer, à le durcir dans les décennies prochaines puisque leur faim n'est jamais rassasiée.

Du législatif à l'exécutif, des banques aux grands groupes le pouvoir de cette mafia sur ses petits pions est total.
Les quelques consciences individuelles qui luttent contre cette décadence ne peuvent qu'être balayées dans un avenir proche car elles sont d'essence démocratique or la démocratie s'appuie sur le droit, le droit sur la loi... et la loi, cette mafia la corrompt aujourd'hui à grande vitesse à son seul profit.
Nous avons déjà versé dans un univers qui aurait été considéré il y a 30 ans comme relevant de la science fiction.
Dans combien... 20 ans, 10, 5... Demain peut-être, chacun de nous devra souffrir.
Si j'avais 20, 25 ans aujourd'hui, j'aurais sûrement déjà les armes à la main.
J'ai souhaité vivre en bon père de famille : en ayant des enfants, j'ai donné des otage à la Mafia.
Je suis aujourd'hui verrouillé. Plus pour longtemps. Il ont aujourd'hui 17 et 19 ans.
Leur envol prochain sera lointain. Je l'appréhende et je le souhaite.
Que m'importera alors de retrouver la violence dont fut pétrie ma jeunesse.
J'espère que je pourrais encore correctement viser. Je connais déjà mes cibles.

Pierre GRESILLAUD a dit…

Votre exemple pour AZF est très mal choisi. Vous prenez pour acquise la version officielle de l'origine de la catastrophe par un accident chimique, mais hélas, vous ne semblez pas du tout connaître ce dossier et vous suivez la version officielle largement médiatisée qui n'a jamais été acceptée et cautionnée par les sous-traitant incriminés. M Gilles Fauré sous-traitant de la société SURCA n'a jamais admis cette version d'une erreur de transfert d'un sac qui aurait contenu un produit incompatible. Il sait très bien ce qu'il a fait ce jour là et les collègues d'AZF qui travaillaient avec lui aussi. La version des experts qui ne tient même pas compte du vécu de ces employés est un énorme mensonge que vous reprenez à titre d'exemple par ignorance. Cet exemple ne tient pas compte de tout ce qu'il y a dans le dossier et de tout ce qui a été volontairement écarté par les experts judiciaires. Des centaines de témoignages de Toulousains qui ont vécu un premier bang plusieurs secondes avant, pour certains l'apparition de faisceaux lumineux rectilignes intenses en plein jour, le vol d'aéronefs non déclarés juste avant et juste après l'explosion, l'apparition de tremblements, de panaches de fumées et de perturbations électromagnétiques qui n'ont aucun rapport avec cette explosion principale. Plusieurs dizaines de Toulousains ont eu la vie sauve justement grâce à ce premier bruit qui les a encouragé à se protéger...

Pierre GRESILLAUD a dit…

leur témoignage pourtant déposé a été ignoré par les experts qui ne voulaient s'en tenir qu'à une seule réaction chimique initiatrice et qui les ont traités de manière ignoble. Le problème de la sous-traitance n'a rien à voir avec l'origine de l'explosion de ce tas d'ammonitrate... il est très maladroit de prendre cette thèse officielle et de salir l'honneur de ces salariés en cautionnant tous ces mensonges qui arrangent aussi bien l'Etat que les dirigeants de Total.
Sur http://www.azf-10h18.com vous pourrez avoir une idée de tout ce qu'il y a dans le dossier judiciaire et de tout ce qui a été escamoté. Répéter cette version officielle et l'introduire comme exemple est très préjudiciable pour des salariés, sous-traitants et non sous-traitants alors que ceux-ci et nombre de Toulousains attendent que la justice trouvent les vrais coupables et les vrais causes de la catastrophe.
Se servir de ce thème de la sous-traitance pour abonder dans le sens des premiers mensonges du procureur M Bréard 4 jours après la catastrophe est l'exemple type de la manipulation que parviennent à imposer aujourd'hui les grands dirigeants de l'Etat et des grands groupes, avec l'aide des média inféodés à ceux-ci. Vous êtes victimes de ces manipulations parce que vous ne connaissez pas ce dossier et votre exemple malheureux est complètement hors-sujet par rapport au reste de votre article au demeurant intéressant.
EXIGER LA VERITE, C'EST EXIGER TOUTES LES DONNEES !

privé privé a dit…

Appelons un chat un chat : un PDG qui manage son groupe selon des préceptes qui tuent est non un meurtrier mais un assassin. S'il n'est pas traité comme tel, il n'a aucune raison de s'arrêter.

Je crains qu'il soit déjà trop tard pour réagir sainement.
En 40 ans, le système s'est laissé totalement verrouiller.
La mafia des super-riches se permet aujourd'hui d'agiter à son seul profit les dépouilles creuses de nos démocraties moribondes.
Elle s'auto reproduit, ostracise les malheureux handicapés par une conscience morale. corrompt les ambitieux, leur octroyant quelques miettes d'argent ou de pouvoir.
Sa puissance financière est telle qu'elle achète et contrôle les postes décisionnels à son gré à l'échelon international et notre petit pays s'est entièrement mis entre ses mains.
Entendons notre Nicolas-Le-Petit-voleur de stylo :
"-il faut dépénaliser le droit des affaires..."
"-aujourd'hui quand il y a une manifestation, personne ne s'en aperçoit..."
Ces petites phrases procèdent d'un programme soufflé par son staff antidémocratique de conseillers mafieux et appliqué à la lettre. Il l'a inculqué à son infect rejeton qui continuera avec ses pairs à l'appliquer, à le durcir dans les décennies prochaines puisque leur faim n'est jamais rassasiée.

privé privé a dit…

Du législatif à l'exécutif, des banques aux grands groupes le pouvoir de cette mafia sur ses petits pions est total.
Les quelques consciences individuelles qui luttent contre cette décadence ne peuvent qu'être balayées dans un avenir proche car elles sont d'essence démocratique or la démocratie s'appuie sur le droit, le droit sur la loi... et la loi, cette mafia la corrompt aujourd'hui à grande vitesse à son seul profit.
Nous avons déjà versé dans un univers qui aurait été considéré il y a 30 ans comme relevant de la science fiction.
Dans combien... 20 ans, 10, 5... Demain peut-être, chacun de nous devra souffrir.
Si j'avais 20, 25 ans aujourd'hui, j'aurais sûrement déjà les armes à la main.
J'ai souhaité vivre en bon père de famille : en ayant des enfants, j'ai donné des otage à la Mafia.
Je suis aujourd'hui verrouillé. Plus pour longtemps. Il ont aujourd'hui 17 et 19 ans.
Leur envol prochain sera lointain. Je l'appréhende et je le souhaite.
Que m'importera alors de retrouver la violence dont fut pétrie ma jeunesse.
J'espère que je pourrais encore correctement viser. Je connais déjà mes cibles.

gisele salomon a dit…

on mène la france a la ruine : on veut nous aligner sur les pays émergents : la chine, le brésil, et réduire les frais liés au travail, mais pour le profit des actionnaires , on démobilise l'ardeur des gens au travail, qui est devenu pour beaucoup une souffrance : ne sont plus reconnus pour ce qu'ils apportent, sont des pions sur un échiquier, interchangeables ! c'est triste d'en arriver là, car passer 8 heures par jour à se dire qu'on n'est Rien, c'est une souffrance intolérable ! j'ai connu la bonne époque, et être reconnue, avoir une valeur, grandit,. on veut à marche forcée nous réduire à l'état des gens dans les pays où la liberté de parole n'existe pas ! mais voient-ils qu'ils sont en train, à marche forcée de transformer la france en pays sous developpé ? et de massacrer le moral des gens annihile toute création, tout esprit d'entreprise : ne plus vouloir se battre pour son entreprise, la développer, c'est la réduire à néant, réduire à néant les diplômes accumulés par les jeunes, mais qui ne débouche pas sur un emploi, on devient une société d'esclaves, n'ayant pas d'existence réelle, niés, on remplace les emplois par des stages obligatoires où vous n'êtes pas avec un tuteur mais où vous devez de fait remplacer un emploi supprimé, et même si vous vous révélé efficaces, vous savez que à la fin du stage vous ne serez pas embauché, on mettra un autre stagiaire : emploi à cout 0 !grace aux aides à l'employeur, pas au salarié ! mais ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez ceux qui promulguent cela !

gisele salomon a dit…

même si l'industrie vivote encore, cela finira par leur revenir en boomerang ! car ils laminent les forces vives de la nation, font des gains pour le moment ainsi, mais les pays émergents apprennent très vite les nouvelles technologies, ils étaient là pour exécuter des taches, mais ils s'approprient notre savoir à vitesse grand V. et le développe et leurs pays eux ont une croissance, inconnue chez nous ! le libéralisme à tout crin se retourne contre nous ! et l'europe avec ses dictats absurde, l'euro qui a rendu notre vie plus difficile, les quotas de production, les aides perfides, qui un temps semblent un bien, mais montre vite leurs limites ! tout est soit disant sous contrôle ! un controle qui est un frein à tout ! qui casse et ne répare rien ! et un gouvernement à bruxelles couteux : on a deux états à payer, celui de la france, celui de bruxelles ! pour quel bénéfice ? rien ! que des interdits ! la vie n'est pas l'interdit, la punition constante n'est pas un système d'éducation ! les brimades poussent à la révolte quand constantes !et en plus, aucun consensus ! on n'est pas dans le fédéralisme ! on est dans le rien ! qui pousse à la révolte ! car les autres pays hors de ces contraintes absurdes eux se développent et progressent ! à nos dépens ! l'europe n'est plus rien ! virtuelle, mais nocive !

gisele salomon a dit…

qu'est-ce qui appartient à la france actuellement ? les palaces et de nombreux biens immobiliers sont aux mains d'étrangers ! les entreprises du CAC 40 sont des holding, succursales dans de nombreux pays, et jouent avec les bilans, reportant les bénéfices là où cela les arrangent, dans d'autres pays moins taxés ! donc bilan négatif pour la france ! on est en plein dans les paradis fiscaux, par jeu d'écritures comptables, parfaitement légales ! donc on appauvrit sciemment les résultats en france, moins ou plus d'impôts sur les bénéfices ! en fait notre pays ne nous appartient plus ! ceci n'est jamais à la une des journaux ! l'élite !!!!!!!!!!!s'en moque , depuis longtemps elle a des biens un peu partout dans le monde ! elle n'a de française que le nom ! ce n'est pas elle qui restera sur le carreau, démunie ! on brade à tout va tous nos biens ! et le plus légalement du monde ! elle est cosmopolite depuis toujours !

gisele salomon a dit…

la france est vendue par morceaux depuis longtemps ! l'ère sarkosy n'a fait qu'empirer tout ! aucune relance économique, aucun plan pour préserver ce qu'il reste ! aux mains de la finance internationale ! la crise des banques l'a montré : on survit ! bientôt on sera pire que les républiques bananières ! déjà on propose aux travailleurs dont usines délocalisées d'aller dans pays, avec salaires dérisoires ! ce n'est qu'un début ! puisqu'on encourage tout cela ! aucune lois contraires ! même pas le remboursement des aides d'état largement attribuées ! du bluff à haute doses ! un cache misère en fait pour illusionner un moment jusqu'au dénouement, prévu !

gisele salomon a dit…

il y a longtemps, je travaillais pour une filiale française d'une entreprise allemande de construction de maisons individuelles à structure bois, norme dans les pays nordiques, mais en france on était à l'époque du dur : parpaings ! je représentais la société aux réunions des constructeurs de maisons individuelles, situation jugée inadéquate car c'était les pdg de ces sociétés qui venaient les représenter ! mais promotion faite par rapport à mon travail : même état d'esprit que dans sociétés américaines, où vos résultats vous valaient une reconnaissance, loin de l'esprit français où seuls les diplômes bien que j'en avais, étaient valables ! par contre vivais alors maritalement avec quelqu'un ayant de hauts revenus ! quand j'ai demandé une augmentation de salaire : on m'a répondu "que je n'en avais pas besoin !!!!!!!!!!!!!!!" du coup ai démissionné ! de quoi se mélait on ?

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