Nous avions déjà dénoncé la fuite en avant de la France vers un modèle dictatorial, mais hélas l’actualité ne cesse de nous donner raison.
Cette semaine c’est l’histoire d’un quadragénaire qui amusé par un récent lapsus de l'ancienne garde des Sceaux, Rachida Dati, a passé deux jours en garde à vue pour avoir envoyé un mail quelque peu indélicat à l'eurodéputée.
L’histoire : Rachida Dati avait fait un lapsus entre inflation et fellation fin septembre sur le plateau de Canal+. L’histoire avait fait le tour du web car les internautes trouvaient la vidéo amusante. Depuis, les lapsus se sont enchaînés : Hervé Morin qui déclarait que “c’est difficile d’expliquer à des cons” en parlant des français (voulait-il dire concitoyens? ou vraiment con?), Hortefeux qui parle “d’empreintes génitales” (au lien d’empreinte génétiques), Luc Chatel qui dit “le président de la république m’a nommé premier ministre”.
Amusant mais sans plus, tout le monde à le droit de faire un lapsus, encore que les “cons” dont je fais parti sont un peu inquiets… Revenons à notre quadragénaire. Il envoie un email à Rachida Dati pour lui demander une petite “inflation”. L’humour est un peu douteux, voir lourd mais méritait-il la suite des évènements ? Je vous en laisse juge.
La semaine dernière, la Police Judiciaire de Lyon a perquisitionné l’appartement de l’internaute aux aurores sur la plainte de Rachida Dati : « Son appartement a été perquisitionné, son ordinateur saisi et il a été placé en garde à vue près de 48 heures » indique son avocat. Finalement, il comparaîtra le 3 décembre prochain avec pour motif “outrage à personne chargée d’une fonction publique”. De plus l’homme a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en contact Rachida Dati. Quant au procureur de la République de Valence, Antoine Paganelli, le traitement de cette affaire est normal : "l'outrage est caractérisé dès lors qu'une expression est de nature à rabaisser la considération réservée à une personne publique. En l'espèce, c'est Mme Dati en tant que député européen, qui est visée à travers sa messagerie". Quant à Dati, elle se défend ainsi : « Au vu de leur nombre [NDLR: nombre d’emails] et de l'insistance des propos qu'ils contenaient, je ne pouvais plus considérer sa démarche [NDLR: du quadragénaire] comme une simple plaisanterie. Je me suis sentie menacée. Au delà d'être une élue, je suis une femme et une mère, et j'ai tout simplement eu peur pour ma sécurité et surtout celle de ma fille. »
Cette nouvelle aurait parue dans la presse russe que nous n’aurions pas été étonnés, mais en France ! Mais ce fait est dans la droite lignée de l’action gouvernementale puisque le ton avait été donné avec Nicolas Sarkozy et son “casse-toi pov’con” qui n’est pas condamnable lorsqu’il sort d’une bouche présidentielle mais condamné lorsqu’il est écrit sur une banderole… Quand bien même le mail tomberait sous le coup de la loi, était-il nécessaire de faire subir une garde a vue digne d’un terroriste à un simple internaute dont le seul tord est d’avoir un humour de mauvais goût ? A ce compte-là il est urgent de construire de nombreuse prisons car bon nombre de nos “cons”citoyen (désolé) seraient répréhensibles.
Encore une triste affaire, ou la justice par complaisance se fait l’instrument d’un pouvoir toujours plus violent. Le gouvernement y gagne peut-être, mais certainement pas la France.
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