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mardi 19 octobre 2010

Lorsque le gouvernement piétine les français et le droit de grève

Que les perturbations générées par les grèves soient gênantes, c'est un fait. Que certains soient exaspérés par la récurrence des grèves est certain. Mais la France, en ce moment, n'est-elle pas en train de piétiner le droit de grève et mépriser les français ?

En réalité, les Français ne refusent pas les réformes et encore moins celle des retraites comme l'affirme le gouvernement. Le vrai problème est que la réforme des retraites cristallise toute la déception des Français quant aux mesures prises depuis que Sarkozy est au pouvoir. Il est vrai qu'il a été élu par les voix de nombreux ouvriers et de cadres moyens qui ont compris, au fil des ans, que ce gouvernement jouait contre eux. Alors, la crise des retraites n'est finalement qu'une goutte qui fait déborder un vase déjà bien plein.

Mais l'attitude du gouvernement même force cette nième réforme à devenir la réforme de trop. En effet, elle intervient après de nombreux scandales montrant que si les Français doivent indéniablement se serrer la ceinture, le gouvernement et ses amis, eux, profitent à plein du système. Quant a l'attitude récurrente de nier l'évidence, elle en devient outrageante. Non seulement le gouvernement de goinfre, mais, pris la main dans le sac, il nie effrontément et systématiquement sa responsabilité. Ce manque de courage et de responsabilité est pire que tout. C’est l'indicateur d'un gouvernement aux abois qui n'a plus que la négation pour se défendre. C'est aussi pourquoi les manifestants veulent tant en découdre. Ils se battent contre un gouvernement qui les méprise depuis plusieurs années.

Mépris vous avez dit mépris ?

  • Oui, mépris des partenaires sociaux d'abord lorsqu’on les convie à une négociation où la marge est faible et clairement indiquée d’emblée (voir Marianne2 pour un exemple récent).

  • Mépris lorsque l’on prend les Français pour des enfants ou pire des imbéciles : quand une réforme est contestée, le gouvernement indique systématiquement que c’est parce que la réforme n’a pas été assez expliquée. Comme si entre être totalement d’accord et ne rien avoir compris (méprisant, n’est-ce pas), il n’y avait pas de place pour une quelconque divergence…

  • Mépris lorsque le gouvernement protège et favorise ses amis du Fouquet’s et explique dans le même temps que nous devons tous travailler plus longtemps pour, surement, gagner moins en fin de compte.

  • Mépris lorsque le droit de manifestation est considéré verbalement comme noble par le gouvernement, mais qu’en même temps celui-ci indique qu’aucun effet de bord ne sera toléré (blocage des lycées, des transports, des raffineries…) et envoie les CRS contre des jeunes pourtant calmes.

  • Mépris lorsque les étudiants sont jugés trop jeunes pour comprendre quoi que ce soit des enjeux actuels, et sont “forcément manipulés”, ce sont pourtant des citoyens comme les autres. Ce ne sont pas des imbéciles non plus !

  • Mépris lorsque le décompte des manifestants par les préfectures est 10 fois moindre que celui des organisations syndicales (ce qui n’est jamais arrivé avant, le rapport entre les deux chiffres étant toujours inférieur à 3). Lien.

  • Mépris lorsque le gouvernement dit que la situation est calme, mais que les journaux prouvent le contraire (lien édifiant).

  • Mépris lorsque le gouvernement déclare qu’il n’y a pas de pénurie de carburant, mais que tout le monde (ou presque) constate que c’est impossible d’obtenir une goutte de ce précieux liquide.

  • Mépris lorsque 70 % des Français sont contre une réforme et que le gouvernement ne bouge pas.

  • Enfin, mépris des sénateurs qui, au même moment qu’il votent notre retraite, ont tout fait pour écarter la leur de la réforme… (lien) De qui se moque-t-on ? Quelle crédibilité ont encore ces gens ?

Pourquoi tout ce mépris ? Simplement parce qu’un homme, le président, usé dans les sondages (23 % d’opinions positives) et auprès de ses électeurs, veut, coûte que coûte, montrer qu’il a raison. Mais qu’il ne se méprenne pas, qu’il gagne ou qu’il perde n’a finalement que peu d’importance, le pays sera perdant dans les deux cas. L’UMP pourra faire une croix sur la prochaine élection. La tension sociale sera a son comble au moment au les DRH des grandes entreprises commencent à le craindre (lien). C’est des décennies de compromis sociaux qui seront détruits en un instant, relançant par la même occasion une lutte des classes que les partis politiques avaient réussis à nous faire oublier. Ainsi, la France, grâce à l’autisme et à la intransigeance maladive de Sarkozy, revient vers une lutte des classes proches de celle du 19e siècle. Ca c’est de la politique ! Sarkozy laissera une trace dans l’histoire de France mais je vous fiche mon billet que ce ne sera pas à son avantage…

1 commentaire:

Fomahault a dit…

Voilà, vous mettez les mots justes sur mon ressenti de la situation. Avec en plus, l'inquiétude que les déclarations agressives des différents membres du gouvernement ne finissent par mettre le feu aux poudres.

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