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jeudi 26 août 2010

Ces bas de soie qui portent haut le luxe français

A lire dans Midi Libre.

« L’histoire a commencé ici ». À deux pas de cette ancienne filature de soie, où l’on ne se lasse pas de voir confectionner des bas "Fully fashioned", un des fleurons de L’Arsoie, « maison française du bas et collant de luxe ». Ils sont commercialisés sous la marque Cervin, ou Jean-Paul Gaultier, Aubade, Lise Charmel, Hermès, Chanel, Agent provocateur, quelques-uns des clients prestigieux. Exceptionnel, dans le bassin Ganges-Sumène-Le Vigan, où la fabrication traditionnelle du bas et du collant, qui a compté jusqu’à cinquante entreprises dans les années 1950, n’a pas cessé de décliner.
« Ici », donc, Serge Massal, PDG de L’Arsoie, fait une halte devant le monument aux morts de Sumène. Le nom d’un arrière-grand-oncle y est gravé. C’est le frère de ce dernier, rescapé de la

Grande Guerre, qui démarrera l’aventure : « Il ne pouvait plus faire de travail de force. Il a créé une société d’emballage de bas de soie. »
Les héritiers perpétuent la tradition. Pour Serge Massal, cette histoire est un atout économique : « On ne rattrape pas trois générations d’existence dans ce métier. » L’entreprise est unique. « On est les seuls dans le monde à fabriquer des bas comme en 1950 », affirme le PDG de L’Arsoie, qui chine aux enchères des machines d’un autre âge, impressionnants paquebots qu’il faudra retaper pendant des mois. Jusqu’à un an pour le métier Keading, jauge 42, cédé par le musée de Troyes, bientôt prêt à fonctionner. «
Sur les six à sept outils à tisser "Fully fashioned" de cette époque qui fonctionnent encore, trois sont chez nous », s’enorgueillit Serge Massal, qui n’hésite pas à bousculer la tradition pour dessiner de nouvelles lignes sur les jambes des filles ou faire passer sur le métier du cachemire. Talon cubain ou pyramidal. Du 7 deniers, « le plus fin de la planète », aux 180 deniers, vous ne verrez pas ça ailleurs, assure le PDG. Sur la machine, Édouard Majchrowski réussit l’impossible pari de concrétiser l’idée. Il est le seul à pouvoir déchiffrer des modes d’emploi plus épais que le bottin d’un département ultra peuplé. Le seul à « entrer dans le cœur de la machine ». Le résultat est étonnant. Les femmes adorent. La reine d’Espagne et Dita Von Teese, meneuse de revue au Crazy Horse, portent des bas Cervin. À l’étranger, qui absorbe 70 % de la production, Cervin propose des collections plus ciblées : pour les Chinoises par exemple, un dragon sur la cheville ou un cœur au-dessus du talon. On peut voir la collection au pavillon de la France de l’exposition universelle de Shanghai.
Au début du mois, Serge Massal en a profité pour rencontrer des clients chinois. La semaine prochaine, ce sera l’Amérique. Fin août, le Pakistan. Avec, chaque fois, le luxe français pour étendard. Un travail d’orfèvre. Zéro défaut et des détails qui feront la différence : logo écrit au poinçon, packaging en six langues, jusqu’à la qualité du papier d’emballage. Tout est contrôlé. À Sumène, ou L’Arsoie se déploie sur deux sites. Au Vigan, bientôt, où quarante machines seront installées à la rentrée pour ouvrir un atelier de confection de vêtements sans couture, des tops, pulls, robes en cachemire, laine, soie, coton, complémentaire de la ligne de bas couture "Fully fashioned" et des bas et collants de ville. Avec, toujours, le savoir-faire et la rigueur Cervin, sans tomber dans les travers du « mass market ». Une question de survie, assure Serge Massal : « Quand on fabrique en France, il faut occuper une niche, ou mettre en avant son savoir-faire. » Pour L’Arsoie, c’est évidemment le travail de la soie.

Sophie GUIRAUD

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1 commentaire:

cervin a dit…

La boutique Cervin est ouverte.

http://boutique.boutique-cervin.fr/

Merci et faites vous plaisir

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