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jeudi 4 novembre 2010

USA : Une vision de notre futur

La situation des États unis est très instructive de ce qui va nous arriver assez rapidement. Les États-Unis sont passés de l’état de superpuissance qui domine le monde à pratiquement l’état d’un pays du tiers-monde. Du moins pour la majorité des Américains, car, ce pays demeure encore le pays qui possède le plus de milliardaires. La France n’est d’ailleurs pas mal placée sur ce point non plus. En revanche pour tous les autres, c’est l’hécatombe.

Le massacre des classes moyennes.

Le pays au cours des 20 dernières années a massacré ses classes moyennes. Créant, après la crise de 2008 qui a fortement accéléré le processus, un pays bipolaire : les riches d’un côté et les pauvres de l’autre. Actuellement aux USA, la peur de perdre son travail est plus grande que tout. Cela pousse à l’individualisme alors qu’il faudrait s’unir. Si Georges Bush avait réussi à faire peur à ses concitoyens par le biais du terrorisme, le gouvernement Obama, lui, a fait plus fort : la peur du chômage. Pourtant, le président américain avait été élu sur un discours rassurant, mais ce n’était qu’un discours. Il a partiellement échoué. Le « socialisme » dont l’accusait ses adversaires et qui l’a fait gagné n’a pas eu lieu.

Ce n’est pas forcement la faute d’Obama bien sûr, mais disons qu’il n’a pas fait grand-chose pour limiter la tendance. Son projet de réforme de la Santé était nécessaire, mais il était jugé d’une gravité moindre que les problèmes d’emploi par les Américains. Ce fut un combat juste, mais anachronique. Il aurait fallu faire cette réforme 20 ans avant.

Le mythe de la flexibilité et du self-made-man versus la réalité du chômage

Le résultat est là : l’Amérique, si sure d’elle et du dynamisme de son marché du travail, découvre après la crise que cela fait presque vingt ans que ce n’est plus le cas. Mais ce qui est triste c’est que cette peur basique et fondamentale ne peut maintenant que s’accélérer. La peur contraint les Américains à accepter toutes les missions même idiotes ou ingrates sous peur de perdre leur emploi. Quant aux chômeurs ils acceptent toujours moins pour un même travail. Cela pousse le marché du travail vers la précarité, les salaires faibles, le temps partiel et modulable et aucune couverture sociale. Le temps de transport entre les différents temps partiels devient considérable. L’Américain moyen qui travaille n’a plus de temps libre. C’est très pratique : il n’a plus le temps de penser, de lire, de protester même. Il n’a même plus le temps de s’occuper de sa famille. Impossible pour un employé de se projeter dans l’avenir, de faire des projets professionnels. La baisse de qualité des emplois aux USA est le signe annonciateur d’une précarité généralisée et d’une insécurité galopante. Les riches ont déjà trouvé la parade : ils vivent dans des « parcs » de luxe dont l’entrée est réglementée et la sécurité renforcée. Cela coûte certes, mais lorsqu’on est beaucoup plus riche qu’avant ce n’est pas du tout un problème.

Il faut se rendre à l’évidence : les licenciements continueront, car les employés actuels seront toujours plus chers que ceux qui frappent à la porte et les salaires vont chuter jusqu’à ceux de la Chine d’avant leur révolution économique. La flexibilité vantée par de nombreux hommes politiques européens et français n’était plus qu’un mythe depuis plus de vingt ans ! L’ascenseur social est en panne et l’autre mythe du self-made-man (l’homme qui ne part de rien pour arriver à tout) est tout aussi obsolète.

Un retour en arrière n’est pas possible

Autre point, les entreprises américaines ont délocalisé fortement et personne ne les en a dissuadées. Pire, aujourd’hui la situation aux USA est pire qu’en France. La part de l’industrie représente 19,7 % du PIB aux USA tandis qu’en France nous en sommes à 24,3 % (Allemagne : 31 %) ! Or, nous savons aujourd’hui que les délocalisations ne peuvent être relocalisées avec le même taux d’emploi. Ce qui veut dire que ce qui est perdu est définitivement perdu. La désindustrialisation est donc comme une sorte de pillage du pays, rendue possible par la mondialisation. Terrible aussi, ceux qui se croyaient à l’abri, le sont peut-être moins que les autres : il est facile (je n’ai pas dit rentable !) de délocaliser un bureau de recherche et développement en Inde ou en Chine, mais le plombier, lui sera toujours localisé dans une région proche de son intervention. Ainsi aux USA, de nombreux cols blancs se réveillent avec une gueule de bois : s’ils se moquaient du sort des ouvriers il y a dix ans, car, eux, semblaient protégés, ils s’aperçoivent maintenant (c’était pourtant prévisible) qu’ils ne sont pas mieux protégés !

Dégradation de la qualité du travail

Tous les Américains en conviennent, les classes moyennes américaines doivent s’habituer à un train de vie plus modeste. Le rêve de tout parent de voir ses enfants vivre mieux qu’ils n’ont vécu est définitivement rompu. En même temps ceux qui ont gardé leur emploi doivent faire face à la dégradation hallucinante de la qualité du travail : maintenant, un pilote de ligne doit cumuler son emploi avec d’autres petits boulots, car sinon il n’arrive pas a vivre. Regardez l’enseignement aux état-unis : cher et inefficace car les professeurs sont devenu de simples vacataires. C’est bien connu : si la qualité du travail diminue, la précarité augmente. L’intérêt du travail diminue, le morcèlement des tâches et leur codification à travers des processus standardisés permet la reproductibilité, mais au coût d’un abêtissement général. Si cette tendance a commencé avec les ouvriers et Taylor, elle continue avec les petits cadres et les ingénieurs. Ainsi, peu à peu toute la main d’œuvre est considérée de la même manière : ce sont des tâcherons.

Nostalgie ou rage ?

Comme en Angleterre (mais pour d’autres raisons), les syndicats ont capitulé et personne n’a plus le courage de se battre pour ses droits. La situation n’est donc pas prête de s’améliorer. Si la nostalgie l’emporte souvent, elle peut finir par basculer vers de la rage… Les gouvernements américains successifs le savaient bien et ont investi massivement depuis des années dans des armes de « Crowd control » : armes pour contrôler la foule en cas d’émeutes (arme à micro-onde, à flash thermique, à laser éblouissants…).

La responsabilité d’Obama ? Il n’a pas assez lutté contre la désindustrialisation et s’il n’a pas mis à genoux Wall Street comme il le proclamait, il a au contraire bien soutenu financièrement le secteur à coup de milliards de dollars, pendant que les Américains étaient mis au chômage massivement. Il n’a, par exemple, pas du tout défendu les PME américaines seules porteuses d’emploi. Toutes les grandes entreprises ne peuvent que faire décroitre leurs effectifs sur le sol américain.

USA : une vision de notre futur

Lorsque l’on regarde la situation de ce pays nous ne pouvons pas ne pas croire que ce sera bientôt la nôtre, nous suivons discrètement le même chemin. Nous pouvons nous demander si ce nouvel équilibre est un pur fait du hasard ou une stratégie sciemment menée par ceux qui en ont profité ? Évidemment, il n’est pas question de parler de complot, mais tout simplement d’actions menées par des personnes qui y voyaient leurs intérêts personnels. Pour comprendre qui décide, regardez à qui profite le crime. Les classes moyennes ne sont pas devenues pauvres par magie. Il n’y a aucune fatalité ici. L’ouverture peu réciproque des frontières, la restriction des prérogatives de l’état, les privatisations, l’avantage donné aux grandes entreprises par rapport aux PME, le manque de soutien des PME, le morcellement du travail, les attaques répétées sur l’état providence (le « faux » droit au chômage ou à la santé comme disent les ultralibéraux), la raréfaction du travail et sa dégradation, les liens forts entre la politique et la finance : tout cela ne tiens en rien du hasard. Un système s’est mis en place avec ses dogmes, ses vérités « prêtent à porter », ses évidences à deux sous, ses formateurs (oui ils pensent qu’il faut former le peuple), ses médias officiels. Ouvrez une radio financière, ouvrez bien vos oreilles et vous comprendrez ce dont il est question ici. Les libéraux ne nous ont pas manipulés par intérêt financier (pas toujours, du moins), mais surtout par soif du pouvoir. Ils ont dans l’idée que les puissants qu’ils sont, savent mieux que tout le monde ce qui est bon pour le peuple, l’humanité et la planète, il faut donc que nous nous pliions à leur volonté. Il y a bien sûr du mépris dans cette façon de voir le monde, mais pour être honnête, elle est assez imparable tant que nous laisserons faire.

38 commentaires:

Anonyme a dit…

Je n aime pas votre article car il caricatural.. Et rempli de contres verites.Je voyage aux etats unis (et ailleurs dans le monde). Certe les us connaissent des difficultes mais les comparer a un pays du tiers monde est simplement ridicule.
Vous seriez surpris de l image de la france a l etranger... Un petit petit pays plein de certitudes .. Appartenant au passe.. L australie est dans un boum economiquensans precedant..la chine et l inde avancent a pas de geants..les US se tranforment pour tenter de s adapter a cette competition globale et nous on savoure les 35h heures.. Ca va barder pour nous bientot.. C inevitable..

Eugène a dit…

Bonjour déjà,

Et bien moi j'y ai toute ma famille qui a immigré là-bas dans les années 50. Et c'est bien ce qu'il me racontent. Si vous pensez tout savoir sur ce pays parce que vous voyagez beaucoup (sous entendu les autres ne voyagent pas...) c'est un peu réducteur. D'ailleurs je viens de découvrir dans le Monde un article qui va très précisément dans mon sens, ce doit être encore un économiste qui ne voyage pas et n'y connaît rien... : Aux Etats-Unis, "le capitalisme financier a exterminé l'idée même de carrière", http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/11/02/aux-etats-unis-le-capitalisme-financier-a-extermine-l-idee-meme-de-carriere_1434497_3234.html

annie Madarasz-Bauchet a dit…

Peut-on parler de "démocratie" quand un banquier peut faire licencier des milliers et des milliers de salariés que ce soit aux U S A ou en Europe?

Les mêmes causes produisent les mêmes effets quelque soit la couleur du ciel. Un état privatisé signifie que le gouvernement est au service d'intérêts privés en utilisant les structures et les services publics, financés par les impôts de tous mêmes des plus pauvres via la T V A.

Les gens qui ont dû se serrer la ceinture depuis des années sont certainement mieux préparer à la nouvelle dictature que ceux qui ne se posaient pas de questions sur leur niveau de vie ni sur les pauvres (salariés à temps plein, précaires, S d F, RMastes, jeunes au chômage ou faisant des études, handicapés, etc...)

Les libéraux d'aujourd'hui sont la nouvelle aristocratie qui ne veut pas payer d'impôts ni entendre parler du peuple. La seule liberté accorder par les libéraux au peuple est le droit de crever (sans bruit parce que cela les dérangent).

Claudine Marina a dit…

A quand une grande manifestation européenne pour leur faire comprendre que nous ne sommes pas dupes de leur manipulation? Quand je lis certains messages critiquant les manifestants français contre la " réforme ", plutôt la régression des retraites, je me dis que la casse ne va pas s'arrêter de sitôt. La prise de conscience des umpistes est très longue à venir, si elle doit venir un jour. Mais comment peut t-on être aveugle à ce point? Il est plus que temps que les peuples se réveillent.

phiphi thebiker a dit…

(malheureusement ) bravo Eugène pour cette analyse que je partage à 100 % !
Ceci étant dit , je me demande si je ne vais pas conseiller à mon fils ( 19 ans , étudiant en licence informatique ) , d'aller vivre sur une ile déserte pour vivre sa propre vie , plutôt que de se défoncer pour à peine survivre dans ce monde de merde qui se dessine et que vous décrivez très bien .
Comme disait Jacques Higelin dans une de ses chansons , en parlant des USA : dans 10 ans comme la bas , ICI , asphyxié ......

Raymond THIEBAUT a dit…

Une pure logique de thérapie de choc du modèle "capitalisme de désastre".
L'économie tourne pour le profit exclusif de très très riches ( type Fouquet's) qui ont dépassés le niveau des prédateurs (normal dans la logique capitaliste) pour atteindre celui des parasites.
Ceux qu'ils envoient dans la misère ne peuvent pas payer; reste le tiers allant, en haut, de riches qui se croient toujours riches tout en tombant et, en bas, les pas encore très pauvres mais encore essorables... pour assumer les charges.

"Tout système est profondément injuste dans son fonctionnement.
Si un système vous paraît juste, alors de deux choses l’une :
- soit vous profitez de son injustice,
- soit vous n’avez rien compris à son fonctionnement. "
(Système philosophique de Markus)
Et comme disait Coluche "Serrez-vous la ceinture encore cinq ans! Après, vous serez habitués ! "

Néo Résistant a dit…

Cette période de "crise" apporte au moins un espoir, de plus en plus de gens s'aperçoivent que cette économie libérale et financiarisée ne profite qu'à quelques privilégiés (en France : ceux du Fouquet's), de là à envisager une autre structure (non libérale bien sûr !) de société où ce serait l'économie et la finance qui seraient au service de l'homme et non le contraire comme avec le système libéral... l'idée fait son chemin !

Le but du libéralisme est de progressivement déconnecter le pouvoir politique (démocratique) du pouvoir économique et financier (non démocratique), à favoriser le pouvoir de l'argent de façon à enlever au peuple toute possibilité d'action sur son destin et aboutir à une démocratie uniquement virtuelle !

Le traité de Lisbonne est une Constitution qui vise à graver dans la loi les règles de gestion politique, économique et sociale du libéralisme pour rendre impossible toute velléité démocratique d’un retour à un modèle de redistribution plus favorable aux populations.

blablablietblabla blablablietblabla a dit…

Moi personnellement je pense que les français sont devenus des libéraux à fond la caisse ,y a voir leur véhicules? des C.4 partout des 4/4 partout dans les rues à tel point que j'ai l'impression qu'on leurs a donné gratuitement.

En 2007 ce qu'ils ont voté Nicolas Sarkozy n'avaient pas pris conscience de la politique qui allait être appliqué,le résultat est là .

J'ai entendu des prolos accuser la gauche sur l'économie sur l'immigration ,sur tout bref je pense sérieusement que les gens n'auront que ce qu'ils méritent .


L'Europe a été rejeter par la majorité de la population vous comprenez qu'ils n'avaient pas été dupe de ce qu'ont leur avait proposé (une Europe de la finance ) du coup ils se sont résignés .


Comme a dis annie Madarasz il faut que tout le peuple européens se liguent et pour le moment ce n'est pas le cas.

Et le comble dans tous ça c'est la gauche qui apparemment est complètement inaudible au point qu'en 2012 je me demande bien qui va se présenter en face de Nicolas Sarkozy vu le vide sidéral idéologique ou elle se trouve ,c'est vraiment pathétique et affligeant tous ça!!!

Néo Résistant a dit…

@ Eugène

Il y a un point essentiel qui n'est pas directement abordé pour expliquer l'injustice flagrante de la situation : l'augmentation du PIB !

Si un pays voit son PIB continuer à croître (même faiblement) dans une société où la répartition de la richesse produite est équitablement répartie entre les salariés et les possésseurs de capitaux c'est toute la société qui progresse et l'Intérêt général est alors un principe respecté... mais avec le libéralisme et sa mondialisation, tout est faussé !

Un rappel : La mondialisation libérale, c'est produire ce que l'on veut, où l'on veut, en s'approvisionnant et en vendant où l'on veut, le temps que l'on veut en ayant à supporter le moins de contraintes possibles en matière de charges fiscales, de droit du travail, de conventions sociales et de réglementations environnementales !

Conclusion ? quand on met en concurrence libre et soi-disant non faussée des pays socialement développés avec des pays où les coût salariaux sont dérisoires, la fiscalité faible, le droit du travail inexistant, les protections sociales dérisoires, les lois de protection de la nature laxistes ou non respectées... le système a rapidement tendance à s'équilibrer (par les délocalisations en particulier !) en tirant tout vers le moins disant dans tous les domaines, pas besoin de sortir des grandes écoles pour le comprendre et les "crises" du libéralisme permettent même d'accentuer encore plus la pression sur les peuples puisque ce sont eux qui vont payer la crise !

Le but du libéralisme est donc de progressivement déconnecter le pouvoir politique (démocratique) du pouvoir économique et financier (non démocratique), à favoriser le pouvoir de l'argent de façon à enlever au peuple toute possibilité d'action sur son destin et aboutir à une démocratie uniquement virtuelle !

michel robin a dit…

Plutôt qu'à organiser des beuveries géantes, utilisons facebook pour décider par exemple ensemble de vider nos comptes en banques juste pour faire le rappel de vaccin aux banques que c'est le peuple qui a le pouvoir de diriger et pas eux.

PAZMANY JEUNE GARDE 87 a dit…

C'est bien connu depuis des années, les plus pauvres ne peuvent pas payer, les plus riches doivent rester riches donc se sont les classes moyennes qui payent !

gabriel ange a dit…

Pauvre peuple Américain! ça fait tellement longtemps qu'il est manipulé, conditionné et subjugué par la mamoncratie triomphante, qu'il ne se rend plus compte de rien!

Ce pauvre peuple Américain ne voit même plus que leur président quel qu'il soit, n'est plus qu'un pin's, une marionnette, la partie visible d'un champignon vénéneux qui leur ronge les os insidieusement, sans qu'il ne puisse réagir!

Cueillez ce président, il en poussera un autre et un autre et un autre! un coup blanc, un autre caramel, un autre de la couleur que vous voudrez! mais au bout du compte il ne sera toujours qu'une marionnette sans aucuns pouvoirs, soumis à la volonté des tireurs de ficelles qui s'amusent de voir le bon peuple Américain réagir et s'émouvoir tels des enfants au spectacle de Guignol...
Le président Américain n'est plus que le petit point lumineux dans les ténèbres, de l'étoile si lointaine d'une démocratique éteinte depuis longtemps et dont la réalité de sa faible lumière, n'est plus qu'une illusion...

Voilà ce que l'on essaye de faire du peuple Français! regardez ce qu'ils ont fait du peuple Américain et vous verrez ce qui vous attend si vous ne réagissez pas...

Causabon a dit…

Supréssion de 1800 emplois à Pole Emploi.

http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20101105trib000569914/-la-suppression-de-1.800-postes-a-pole-emploi-n-est-pas-une-surprise-.html

Si on se met a supprimer les emplois des gens sensés en trouver pour nous on est pas sorti de l'auberge !

bil ynad a dit…

Ce Mr. Obama n'est-il pas cette personne qui était montrée en exemple par des leaders PS ??? , comme le vent tourne et qu'il est oublié l'état des USA et le moment ou il a pris les commandes .. Amnésiques aussi les Américains !

Stéphane TAMARA a dit…

Eugène: bon sujet et plutôt bon article. Deux remarques toutefois: Obama a trouvé un pays déjà désindustrialisé...alors le blâmer doit rester un exercice relatif. Aussi, il faut qu'en France l'on comprenne enfin que le terme "Liberal" ne revêt pas la même signification que le terme "néo-Libéral". Je suppose que vous évoquiez le second dans votre article. Pour le reste, je partage votre analyse qui pose la question de la stratégie française de promotion des grands groupes...ceux du CAC40...servent-ils vraiment les intérêts du pays? Les PMEs, souvent détenues majoritairement par des français et qui paient plus d'impôts sur les bénéfices que les grandes sociétés, sont quasi sacrifiées alors qu'elles sont le dernier rempart contre l'érosion de la classe moyenne.

Med BB a dit…

Tout était prévu et organisé dans le protocole ( disponible sur le net ) Plus fort que mein kampf .

Jacques Lebreton a dit…

Les américains confontés à cette crise viennent de prendre la réalité de leur pays en pleine figure: Surendettement, vie à crédit, sur consommation et société du gaspillage, individualisme forcené et le mythe de la réussite individuelle. Mais aussi un problème démocratique dans un pays où les lobbies et le fric roi font la pluie et le beau temps en mettant en echec des décisions politiques. Même si tout n'est pas parfait chez Obama il a malgré tout tenté des réformes importantes, ne serait-ce que celle sur la santé qui induit un changement de mentalité important dans ce domaine.
Mais avec ces éléctions, le Américains ont préféré un retour vers le passé et s'accrocher à leurs vieilles lunes individualistes et croire que leur mode de vie pouvait subsister. Les Américains ne pensent pas à s'en sortir collectivement mais pensent qu'individuellement ils ont plus de chance de tirer leur épingle du jeu. Avec la crise ils ont changé d'époque et ne veulent pas le voir. Malgré à peine deux ans à la tête du pays, le bouc-émissaire était tout trouvé et la haine raciste et ultra droitiste pouvait se déchainer contre Obama.

jean dif a dit…

Une remarque s'impose: la dégradation actuelle a commencé il y a une vingtaine d'années, c'est-à-dire vers la fin de l'ère Reagan, juste au moment où l'Union soviétique s'effondrait. On voyait alors dans cet événement le triomphe de l'idéologie capitaliste. Mais ce n'était qu'une illusion puisque ce capitalisme triomphant amène le pays qui s'en était fait le champion à sa perte. On devrait réfléchir à cela: le capitalisme est-il viable sans son contrepoids, le communisme. Sans contrepoids, une idéologie qu'elle qu'elle soit ne sombre-t-elle pas toujours dans des excès qui la conduisent à sa perte? L'existence de l'Union soviétique n'a-t-elle pas joué un rôle positif pour les pays capitalistes eux-mêmes en obligeant leurs dirigeants à faire preuve de retenue.

Il y a vingt ans, Alain Min mettait en garde le système capitaliste contre cette dérive possible. La fin du communisme n'allait-elle pas pousser le capitalisme dans l'outrance et l'entraîner vers l'abîme? C'est peut-être ce scénario que nous vivons actuellement.

La prospérité américaine passée était de toute manière fallacieuse. Elle était en grande partie la conséquence du statut particulier du dollar. Ce statut poussait les Américains à s'endetter sans limites, c'est-à-dire à bien vivre au détriment des autres et surtout à financer, partout dans le monde, et notamment dans les pays communistes, des entreprises subversives. Cela ne s'est pas arrêté avec la déconfiture du camp socialiste mais cela devient de plus en plus difficile. Les Etats-Unis n'ont plus les moyens d'imposer au monde leur leadership. Mais ils possèdent malheureusement encore un arsenal nucléaire capable de détruire notre planète.

Cela est infiniment plus inquiétant que la dissémination de la bombe atomique et sa possession par l'Iran. Les Etats-Unis ne sont-ils pas le seul pays qui, jusqu'à présent, ait utilisé par deux fois la bombe? Comment la situation politique va-t-elle évoluer dans un pays où tout indique que l'économie ne peut que se dégrader et que la fossé entre pauvres et riches ne peut que s'approfondir?

Les Etats-Unis, certes, peuvent se diriger vers un nouveau New Deal, un nouveau Roosvelt et ils montreraient alors le chemin au reste du monde; ils retrouveraient la confiance d'une grande partie de l'humanité ainsi que leur leadership; ils serviraient à nouveau de modèle à nos pays. Mais ils peuvent aussi tourner leur regard d'un autre côté, céder au mauvais génie qui fit basculer il y a 70 ans l'Allemagne dans l'horreur et ceci est infiniment inquiétant car leur puissance est sans commune mesure avec celle dont disposait alors Hitler.

La démocratie n'offre aucune garantie une évolution négative. Hitler est parvenu au pouvoir par des voies constitutionnelles. Seule la sagesse du peuple américain peut nous sauver et le sauver lui-même de la catastrophe. Saura-t-il faire preuve de sagesse? C'est à lui de nous le montrer. En attendant, chez nous au moins, chassons du pouvoir ceux qui voudraient nous conduire sur un chemin dont l'expérience actuelle prouve qu'il aboutit à une impasse. Autrement nous aurons bien mérité ce qui nous pend au nez!

François Franz a dit…

Le cas d’Obama est complexe à saisir. Il y a la distance et les différences culturelles entre USA et nous. Il y a un discours idéalistes qui paraît plus crédible vu de loin. Tenu ici pas un leader socialiste, nous dénoncerions l’imposture. Il y a son apparence « ethnique » comme ils disent. Qui nous incite à porter un jugement favorable. Il est désigné comme incarnant la réhabilitation d’une communauté. Il y a aussi son intelligence, ses convictions sincères, ses qualités d’exception.

Et puis il y a surtout deux éléments qui pèsent très lourd dans une démocratie. Le peuple dont Obama dispose et ses commanditaires auxquels il ne peut rien refuser. A cela s’ajoute l’héritage de son épouvantable prédécesseur. L’un des pires qu’ait connu l’Amérique. N’était-ce pas mission impossible ? N’a-t-il pas été mis là par l’establishment pour faire endosser par un nègre les saloperies du président précédent ? Histoire de repartir comme avant. Blanc comme neige.

Ici se pose la question du peuple et de son existence. Un peuple ayant intégré la conscience qu’il existe et qu’il est libre de ses choix. Un peuple constitué d’individus éduqués et capables de se construire une opinion. C’est le fondement de la démocratie. Sans peuple en capacité d’être souverain, l’utopie devient inenvisageable. On le voit pour la Russie. Qui, faute d’avoir su faire émerger ce peuple souverain, se retrouve incapable de gérer la libéralisation qui s’est présentée à elle. On le voit pour la Chine. Avec la méfiance que nous devons avoir pour la communication politique, c’est ce que prétend entreprendre Chavez avec son peuple avant toute chose. Lui permettre d’acquérir sa propre conscience tant on a dénié à cette population toute dignité depuis des siècles.

Il est évident que la classe moyenne, celle qui va de l’ouvrier qualifié au professeur d’université, est le socle d’une démocratie. Et que plus elle est proportionnellement importante, mieux elle va. C’est ce qui a fait notre admiration pour les pays nordiques. Qui se sont organisés pour que cette classe moyenne prenne tout l’espace possible dans le paysage social. Au risque de les trouver emmerdants, vu de notre arrogance latine.

Or, la paupérisation détruit mécaniquement les classes moyennes. Aux USA comme chez nous. Plus encore dans un Etat qui prétend organiser la solidarité. Puisque, plus la pauvreté augmente plus celle-ci pèse sur la classe moyenne en l’appauvrissant à la base. Et plus elle s’appauvrit plus la charge augmente. C’est donc bien l’équilibre d’une nation démocratique qui est menacé. Au profit de l’oligarchie.

C’est tout bénéfice pour celle-ci. Car en diminuant par obligation, si ce n’est par idéologie, le poids de l’Etat, elle contribue à l’ignorance du plus grand nombre donc à la facilité de le manipuler. Et donc de se maintenir. La démocratie étant alors pervertie afin que le peuple réclame plus de chaînes encore. C’est ce qui se passe aux USA et c’est ce qui chez nous gagne à grande vitesse, grâce en particulier à notre speedy président.

Amicalement
Franz

François Franz a dit…

Le cas d’Obama est complexe à saisir. Il y a la distance et les différences culturelles entre USA et nous. Il y a un discours idéalistes qui paraît plus crédible vu de loin. Tenu ici pas un leader socialiste, nous dénoncerions l’imposture. Il y a son apparence « ethnique » comme ils disent. Qui nous incite à porter un jugement favorable. Il est désigné comme incarnant la réhabilitation d’une communauté. Il y a aussi son intelligence, ses convictions sincères, ses qualités d’exception.

Et puis il y a surtout deux éléments qui pèsent très lourd dans une démocratie. Le peuple dont Obama dispose et ses commanditaires auxquels il ne peut rien refuser. A cela s’ajoute l’héritage de son épouvantable prédécesseur. L’un des pires qu’ait connu l’Amérique. N’était-ce pas mission impossible ? N’a-t-il pas été mis là par l’establishment pour faire endosser par un nègre les saloperies du président précédent ? Histoire de repartir comme avant. Blanc comme neige.

Ici se pose la question du peuple et de son existence. Un peuple ayant intégré la conscience qu’il existe et qu’il est libre de ses choix. Un peuple constitué d’individus éduqués et capables de se construire une opinion. C’est le fondement de la démocratie. Sans peuple en capacité d’être souverain, l’utopie devient inenvisageable. On le voit pour la Russie. Qui, faute d’avoir su faire émerger ce peuple souverain, se retrouve incapable de gérer la libéralisation qui s’est présentée à elle. On le voit pour la Chine. Avec la méfiance que nous devons avoir pour la communication politique, c’est ce que prétend entreprendre Chavez avec son peuple avant toute chose. Lui permettre d’acquérir sa propre conscience tant on a dénié à cette population toute dignité depuis des siècles.

François Franz a dit…

(suite)
Il est évident que la classe moyenne, celle qui va de l’ouvrier qualifié au professeur d’université, est le socle d’une démocratie. Et que plus elle est proportionnellement importante, mieux elle va. C’est ce qui a fait notre admiration pour les pays nordiques. Qui se sont organisés pour que cette classe moyenne prenne tout l’espace possible dans le paysage social. Au risque de les trouver emmerdants, vu de notre arrogance latine.

Or, la paupérisation détruit mécaniquement les classes moyennes. Aux USA comme chez nous. Plus encore dans un Etat qui prétend organiser la solidarité. Puisque, plus la pauvreté augmente plus celle-ci pèse sur la classe moyenne en l’appauvrissant à la base. Et plus elle s’appauvrit plus la charge augmente. C’est donc bien l’équilibre d’une nation démocratique qui est menacé. Au profit de l’oligarchie.

C’est tout bénéfice pour celle-ci. Car en diminuant par obligation, si ce n’est par idéologie, le poids de l’Etat, elle contribue à l’ignorance du plus grand nombre donc à la facilité de le manipuler. Et donc de se maintenir. La démocratie étant alors pervertie afin que le peuple réclame plus de chaînes encore. C’est ce qui se passe aux USA et c’est ce qui chez nous gagne à grande vitesse, grâce en particulier à notre speedy président.

Amicalement
Franz

01 Sharcky a dit…

"Economie US, un avant-goût de ce qui attend la France ? " mais on est déjà dedans, avec ce que Sarkosy est en train de mettre en place, on est en plein dedans.
Son modéle est les USA depuis le début et ils fait tout pour que la France soit comme les USA.. C'est une horreur ou la collectivité, le social, la justice, les libertés et j'en passe n'existent presque plus. Pas besoin de traversé l'atlantique, on a les pieds dedans, comme notre coq national.

Bertrand Bourdiguel a dit…

L'arroseur arrosé.
A force de vivre sur le dos des autres et de dire "le dollar notre monnaie ,votre problème "tot ou tard il faut payer les pots cassés et pour couronner le tout les américains ont voté pour ceux qui les ont foutu dans la merde.Ils boiront le calice jusqu'à la lie.
Depuis le déclenchement de la guerre des monnaies du dollard contre toutes les autres monnaies principalement l'euro et yan ils viennent de prendre une décision qui risque de provoquer un séïsme planétaire à savoir injecter des dollards à tour de bras comme ont dit faire tourner la planche à billets en ayant pour conséquence une inflation pour diminuer la dette colossale ce qui aura pour effet que le dollard deviendra une monnaie de singe.
Mais il y a un mais comment vont réagir les Chinois qui ont acheté à tour de bras des bons du trésor américain pour financer la guerre en Irack et en Afghanistan et aussi tous les pays qui se retrouvent avec ces bons du trésort qui ne valent plus rien.
Ce sont tous les épargnants qui risquent de devenir cocu.
Que veulent les dirigents américains :la guerre contre le reste du monde?

Elie Arié a dit…

@ Tous, pour sortir des schémas préfabriqués.

Un bouquin intéressant : " Pourquoi les pauvres votent à droite", de Thomas Franck (Éditions Contre-feux Agone),un Américain qui écrit régulièrement dans "le Monde Diplomatique".

Il note que l' Etat le plus pauvre des USA, la Virginie Occidentale, avait réélu Bush à 56 % ; dans le Kansas, la tradition populiste de gauche a disparu, et, note Franck, le rêve le plus fou des conservateurs s'est réalisé: une fraction de la classe ouvrière leur procure les moyens politiques de démanteler les protections sociales autrefois arrachées par le monde ouvrier: phénomène qui est de moins en moins spécifiquement américain.

Pour Franck, l'insécurité économique déchaînée par le nouveau capitalisme a conduit une partie du prolétariat et des classes moyennes à rechercher la sécurité ailleurs, dans un univers "moral" qui, lui, réhabilite des comportements anciens plus familiers.

François Franz a dit…

@Elie Arié

Oui, la peur est la deuxième machoire du piège.

Amicalement
Franz

Jean Jolly a dit…

Excellent article qui reflète la cruelle réalité... Si vous voulez inverser cette réalité imposée votez Front de Gauche sinon il vous faudra accepter l'esclavage pour vous et vos enfants.

Jean Tabou a dit…

Faute d'indépendance réelle vis à vis des Etats Unis, faute d'esprit d'indépendance,
ce qui arrive chez eux nous arrive quelques temps plus tard.

Regardez la violence, l'insécurité ...

Alors oui, nous les suivons.
Il faut penser autrement, car les Etats Unis NE SONT PLUS la première puissance économique du monde, contrairement à ce que j'entends dire souvent à droite et à gauche et dans les médias.
Cet a priori inconscient, subconscient, subliminal, ne nous aide pas à trouver de bonnes solutions pour nous même, et nous empêche donc ... d'aider vraiment les autres !!!

120C KAR a dit…

L'article est juste a mon sens, mais ne va peut-être pas assez loin. En effet, il est de plus en plus évident que tout ceci est planifié de longue date. Rien n'arrive par hazard. Ni les guerres, ni les crises économiques.

La crise économique actuelle est savamment pilotée aux Etats-Uns et dans le monde par l'oligarchie financiere (wall street et la city de Londres) dont le but est d'en finir avec la société actuelle pour imposer leur nouvel ordre mondial: une gouvernance mondiale par un cartel banquier et de la grosses industrie qui verra l'émergence d'un Etat totalitaire fasciste global. Tout ceci est déja bien avancé dans la pratique.

L'article avance des points importants a comprendre, et il est d7autant plus facile de les comprendre en voyant les choses sous l'angle d'attaque si j'ose dire de l'oligarchie en place.

Les classes moyennes, les Etats et la société telle qu'on la connait avec ses qualités (moins nombreuses depuis quelques décennies) et ses défauts (bien plus abondants surtout depuis une dizaine d'années) sont attaqués dans leurs fondements même et le but est simplement de nous détruire pour implanter le super fascisme global et sans issue.

La littérature a ce sujet est abondante et édifiante.

120C KAR a dit…

(suite)
Howard Zinn le fameux historien américain disait déja en 2001 en parlant de l'hisoire de sa nation:

"Le gouvernement défend les intérêts de la classe aisée et dominante. Il augmente les prix de plus en plus haut pour favoriser les industriels, donne des subsides aux intérêts des transports et 100 millions d'hectares de terrain gratuit aux chemins de fer. Il utilise les forces armées pour éliminer les indiens natifs et les sortir de leur terrain, pour briser les greves et les syndicats, et pour envahir les pays des caraibes pour le bénéfice des planteurs et gros propriétaires américains, des banquiers et de leurs investisseurs. Voila ce qu'est le gouvernement."

Rien n'a changé, c'est même bien pire car l'hégémonie est quasiment totale aujourd'hui.
Ce n'est toujours pas suffisant pour la corporatocratie transnationale.

Cet article fait toucher du doigt certains gros problemes fondamentaux outre Atlantique, mais il y a plus a dire de maniere de plus en plus évidente. Le politiquement correct de la pensée unique tend a céder la place a plus d'esprit critique... C'est bien, nous sommes sur la bonne voie... Seule la critique constructive du systeme en place nous amenera a renverser la vapeur.

Jean Jolly a dit…

Les USA vivent à découvert économiquement, leur créditeur étant la Chine.

En revanche, les ricains sont la première puissance mondiale militaire car ils ont tout misé (même largement au delà) sur l'installation de bases à travers la planète (environ 700) et sur la pointe en technologie d'armement . Par cet effet pervers, ils tiennent le monde par les coucougnettes... c'est pourquoi le reste du monde, c'est à dire plus de six milliards d'êtres humains comparés aux moins de 300 millions de ricains, marchent sur des œufs en s'adressant à ces sauvages.

C'est exactement comme le jeu de "Monopoly" couplé avec une variante de poker... sauf que c'est en grandeur nature et que ça concerne la survie de l'humanité entière.

Comme "l'effet papillon", il faut faire très attention au moindre battement de cils d'un des dirigeants des pays de cette maudite planète.

jack 52 a dit…

je vous invite à lire sur le site Mondialisation.ca, l'adresse URL est à la fin:

L'éveil politique et le nouvel ordre mondial
La Révolution technologique et l'avenir de la Liberté


par Andrew Gavin Marshall qui est chercheur au Centre de recherche sur la mondialisation.

Ce n’est pas le terrorisme mondial qui pose le principal défi de notre temps, mais plutôt l’intensification de l’agitation causée par l’éveil politique mondial. Cet éveil est socialement imposant et se radicalise politiquement

([E]n l’an 2000, 1 % pour cent des adultes les plus riches possédaient à eux seuls 40 % de tous les actifs du monde et 10 % des adultes les plus fortunés en détenaient 85 %. Par comparaison, la moitié des personnes les plus démunies au monde possédaient 1 % de la richesse mondiale.)


On y parle aussi du livre Bernays ou dans son livre de 1928 Propaganda, Bernays a écrit : « [S l’on parvenait à comprendre le mécanisme et les ressorts de la mentalité collective, ne pourrait-on pas contrôler les masses et les mobiliser à volonté sans qu’elles s’en rendent compte? »]i
Il écrit en outre :

La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique.
Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays […] Dans la vie quotidienne, que l’on pense à la politique ou aux affaires, à notre comportement social ou à nos valeurs morales, de fait nous sommes dominés par ce nombre relativement restreint de gens […]en mesure de comprendre les processus mentaux et les modèles sociaux des masses. Ce sont eux qui tirent les ficelles : ils contrôlent l’opinion publique […]

François Franz a dit…

@jack 52

« La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. »

Certes. Ce n'est pas nouveau et ça ne cesse de se perfectionner. Donc il est probable que l'efficacité de cette manipulation ne cesse d’augmenter.

Mais le Référendum de 2005 a montré que cela n'avait rien d'automatique et d'indépassable. Deux mois avant le scrutin, personne n'aurait parié sur la victoire du "non". Or, non seulement le "oui" bénéficiait de tous les outils de manipulation soutenus par les moyens illimités des institutions de l'Etat et de la l'Europe (bien plus puissants que ceux des partis), mais la totalité des médias et des grands partis pesaient également de tout leur poids. Si on ajoutait les voix de l'UMP, du Centre, du PS et des Verts instrumentées par une telle puissance de feu, le "oui" aurait du passer à 80 %.

C'est la raison pour laquelle, quand les militants du PS ont approuvé le "oui", fortement contraints par leur direction, l'establishment était convaincu que l'affaire était pliée et que la victoire se ferait les doigts dans le nez. En face de cela, les citoyens qui se sont mobilisés bénéficiaient de moyens dérisoires pour faire entendre une voix différente de celle qui était matraquée à toute force. D’autant plus difficile à faire entendre que cela traitait de problème juridique d’une grande complexité. En dehors des petits moyens du PC et de l’extrême gauche, comment rédiger et imprimer le matériel d’information ? Comment toucher la masse ? Je ne dévoilerai pas tous les expédients qui ont été utilisés. Mais, en l’absence de grandes organisations, les petits groupes qui se sont constitués, parfois très réduits, ont opposé une réactivité que les grandes organisations n’imaginent même pas. Concevant, imprimant et distribuant des tracts dans la même heure. Sans parler bien sûr du soutien d’Internet. Il manque d'ailleurs un grand récit de cette épopée. Comment se fait-il que cela n'a intéressé aucun grand intellectuel ?

Ce que n’ont pas vu les politiques et qui nous avait convaincu qu’il y avait une faille, c’est qu’il n’y avait aucun enjeu direct dans la vie politique proche. Personne à élire. Aucune conséquence à court terme dans le quotidien. L’occasion était trop belle de lancer un avertissement à ces dirigeants. Un avertissement sans frais. Et bien entendu, ils ont chié dessus.

Mais pour revenir aux outils de manipulation, ceux-ci sont d’autant plus efficace que la population est manipulable. C’est l’autre versant du travail de sape avec la destruction de tout ce qui peut contribuer à la connaissance et à la solidarité. Et au fur et à mesure que l’ignorance avance, l’efficacité se fait mieux ressentir. Jusqu’au moment où il sera probablement trop tard.

Amicalement
Franz

François Franz a dit…

Posté par jack 52 le 05/11/2010 20:08

« La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. »

Certes. Ce n'est pas nouveau et ça ne cesse de se perfectionner. Donc il est probable que l'efficacité de cette manipulation ne cesse d’augmenter.

Mais le Référendum de 2005 a montré que cela n'avait rien d'automatique et d'indépassable. Deux mois avant le scrutin, personne n'aurait parié sur la victoire du "non". Or, non seulement le "oui" bénéficiait de tous les outils de manipulation soutenus par les moyens illimités des institutions de l'Etat et de la l'Europe (bien plus puissants que ceux des partis), mais la totalité des médias et des grands partis pesaient également de tout leur poids. Si on ajoutait les voix de l'UMP, du Centre, du PS et des Verts instrumentées par une telle puissance de feu, le "oui" aurait du passer à 80 %.

C'est la raison pour laquelle, quand les militants du PS ont approuvé le "oui", fortement contraints par leur direction, l'establishment était convaincu que l'affaire était pliée et que la victoire se ferait les doigts dans le nez. En face de cela, les citoyens qui se sont mobilisés bénéficiaient de moyens dérisoires pour faire entendre une voix différente de celle qui était matraquée à toute force. D’autant plus difficile à faire entendre que cela traitait de problème juridique d’une grande complexité. En dehors des petits moyens du PC et de l’extrême gauche, comment rédiger et imprimer le matériel d’information ? Comment toucher la masse ? Je ne dévoilerai pas tous les expédients qui ont été utilisés. Mais, en l’absence de grandes organisations, les petits groupes qui se sont constitués, parfois très réduits, ont opposé une réactivité que les grandes organisations n’imaginent même pas. Concevant, imprimant et distribuant des tracts dans la même heure. Sans parler bien sûr du soutien d’Internet. Il manque d'ailleurs un grand récit de cette épopée. Comment se fait-il que cela n'a intéressé aucun grand intellectuel ?

François Franz a dit…

(suite)

Ce que n’ont pas vu les politiques et qui nous avait convaincu qu’il y avait une faille, c’est qu’il n’y avait aucun enjeu direct dans la vie politique proche. Personne à élire. Aucune conséquence à court terme dans le quotidien. L’occasion était trop belle de lancer un avertissement à ces dirigeants. Un avertissement sans frais. Et bien entendu, ils ont chié dessus.

Mais pour revenir aux outils de manipulation, ceux-ci sont d’autant plus efficace que la population est manipulable. C’est l’autre versant du travail de sape avec la destruction de tout ce qui peut contribuer à la connaissance et à la solidarité. Et au fur et à mesure que l’ignorance avance, l’efficacité se fait mieux ressentir. Jusqu’au moment où il sera probablement trop tard.

Amicalement
Franz

120C KAR a dit…

@ jack52.

Merci du lien, il y a aussi celui-ci du meme excellent Andrew Gavin Marshall traduit ici de l'anglais par Résistance 71:

http://resistance71.wordpress.com/2010/10/21/reforme-de-la-retraite-plan-dausterite-plan-dannihilation-de-notre-societe-par-la-mafia-oligarchique-financiere/

"de la crise économique a la gouvernance mondiale"

Il est évident en étudiant de plus pres la littérature sur le sujet que tout cela est savamment planifié et orchestré. Il est possible que certains éléments échappent aux financiers, mais dans les grandes lignes, tout fonctionne dans le sens qu'ils se sont fixés. "Ils" étant les 0,001% de la population mondiale qui détient 80% des biens et richesses et oeuvrent pour la métamorphose finale du cloporte capitaliste néo-libéral en ce monstre hideux visionné par George Orwell dans son célebre "1984"

Il est primordial que nous nous réveillions a cet état de fait destructeur pour notre société.

location bureau grenoble a dit…

Trés bon billet, bonne continuation

Anonyme a dit…

Il n'est pas question de parler de complot !!! et d'en faire la démonstration sur plus d'une dizaine de ligne ensuite ! Je trouve cela fabuleux. Pour ne pas parler de complot, il faudrait admettre que les responsables de la situation mondiale, les financiers, les industriels délocalisateurs et autres politiques soumis, ne sont pas conscients de ce qu'il font, des décisions qu'ils prennent et des conséquences que cela entraîne. Etes-vous prêts à l'admettre ? Moi, non !

Anonyme a dit…

Bonjour!
Je découvre ce blog aujourd'hui et après l'avoir longuement parcouru, je tombe sur cet article qui m'incite à conseiller la lecture du mensuel "La grande relève" dont on peut avoir un aperçu à cette adresse:http://economiedistributive.free.fr
Félicitations à l'auteur de ce blog et bonne lecture de "La grande relève"!

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