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En août, une palette d'aliments frais subit une rupture de la chaîne du froid dans un magasin Lidl, à Libramont au Sud de la Belgique. Dans ce genre de cas, les consignes de l'enseigne hard discount d'origine allemande sont claires : ces produits doivent retourner vers la centrale pour être détruits. Sauf que, comme l'explique une employée :
« L'assistante-gérante nous a invité à reprendre de la marchandise parce que, de toute façon, c'était pour la poubelle. » (Voir la vidéo)
Plusieurs produits sont donc emportés par certains membres du personnel, avec l'accord, selon les dires de ces derniers, de leur supérieur hiérarchique.
Un membre du personnel s'est dénoncé, amenant ses collègues à devoir s'expliquer face à la direction. Cinq employés sont licenciés. Pour faute grave, rien de moins.
Allemagne : une caissière de Kaiser's récupère deux bons d'achats
Cette histoire n'est pas sans rappeler le cas de cette caissière allemande qui, en 2008, avait été licenciée par la chaîne de magasins Kaiser's, accusée d'avoir utilisé deux bons d'achats -d'une valeur totale de 1,30 euros- oubliés par un client.
Arguant d'« une rupture de la relation de confiance » avec son employée, la chaîne Kaiser's n'a cependant pas obtenu gain de cause devant un tribunal fédéral allemand, qui a jugé que la confiance accumulée après plus de trente ans de service par l'hôtesse de caisses ne pouvait être ruinée par une si modeste faute.
France : une caissière d'Atac « vole » des avantages-fidélité
Début 2008, une employée de l'enseigne Atac -devenue Simply Market-, se voit remerciée car elle aurait « volé » 0,40 euros par la technique du « cagnottage » comme l'expliquait à l'époque Libération :
« Marie-Christine aurait profité du passage d'un client à sa caisse pour enregistrer sur sa propre carte fidélité les réductions auxquelles les achats donnaient droit. Quarante centimes d'euros, donc. »
En 2009, les Prud'hommes ont obligé Atac à verser la somme de 16 558 euros de dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle.
La faute grave pour « faire passer un licenciement économique »
Selon Maître Marie Rueff, avocate à l'époque de l'employée, de tels motifs de licenciements n'ont pas de réelle valeur :
« Dans mon dossier, et dans d'autres d'ailleurs, je me suis demandée s'il n'y avait pas un motif déguisé derrière ce licenciement sans commune mesure avec la faute dont ma cliente était accusée. C'est un bon moyen de faire passer dans l'ombre un licenciement économique.
Qui plus est, en recourant à l'argument de la faute grave. Parce que dans un tel cas, l'entreprise n'est pas tenue de payer des indemnités de rupture. C'est un moyen de se séparer de certains membres du personnel à peu de frais.
Et par la suite, oser aller en justice face à de si grands groupes doit en décourager plus d'un. Alors qu'ils sont dans leur bon droit. »
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