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jeudi 25 novembre 2010

Le travail inutile gangrène nos entreprises !

Je suis tombé par hasard sur un article étonnement lucide qui décrit une nouvelle tendance dans les grandes entreprises : la profusion de travail inutile et sans valeur ajoutée. Petite visite au pays du travail sans valeur ajoutée qui s’insinue dans notre vie au bureau sans que nous y prenions garde !

Au départ, les administrations étaient réputées pour avoir une grande part de paperasseries inutiles, redondantes ou qui ne servent à rien au final. Cette dérive paperassière a permis à certains d’affirmer que l’entreprise privée est certainement plus efficace que les administrations et que c’était une raison nécessaire et suffisante pour tout privatiser. Tout le monde gagnerai en efficacité. Pourtant, force est de constater que cette gangrène touche tous les secteurs, toutes les type d’activité des entreprises dès qu’elles ont une certaine taille. Les PME sont épargnées car, elle n’ont pas la possibilité de perdre du temps et de l’argent, sinon, soyez sur qu’elles le feraient ! Ainsi, des administrations et des grandes entreprises, aucune des deux n’est aujourd’hui vraiment la plus efficace. La palme de l’efficacité revient donc aux PME malgré le manque (parfois) cruel d’outils, de méthodes et de personnel bien formé qui foisonne en revanche dans les grandes entreprises. Le comble du travail inutile est que dans les grandes entreprises, non seulement la paperasse sans intérêt est abondante mais elle s’accompagne de tâches ridicules et sans valeur ajoutée. Exemples ?

Calculer une myriade d’indicateurs que personne n’utilise et qui grossit d’année en année au point d’occuper des troupes entières à les compiler. Un nouveau problème, une nouvelle dérive est constatée ? Hop, la contre-mesure de quelques managers obscures est d’ajouter un indicateur pour surveiller le problème. Souvent l’indicateur n’est choisi que parce qu’il semble bon mais sans penser à la difficulté et au temps nécessaire pour le calcul de se dernier, ni a ce qu’on en fera lorsqu’il sera calculé. Comme personne ne se préoccupe de tous ces indicateurs qui s’accumulent, personne ne s’occupe de l’obsolescence de ces derniers ni de leur redondance. La compilation de toutes ces données prend parfois plusieurs jours. Il arrive que certains oublient de le faire, puis parfois devant l’absence de réaction du destinataire, le rapport finit par disparaître définitivement. C’est l’issue la plus optimiste et la plus rare de cette course aux indicateurs. La plupart du temps, ils sont réclamés et leur absence est sévèrement reprochée au fautif. Croyez-vous que, puisqu’ils sont attendus, ces rapports sont utiles ? Souvent ce n’est pas le cas. D’abord parce que si les indicateurs étaient réellement bons et utiles, ceux qui sont coupables en cas de mauvais chiffres, ont tout intérêt à les trafiquer afin de ne pas être inquiétés. C’est le cas par exemple du taux de résolution des affaires dans les commissariats. Alors qu’une enquête sur une organisation criminelle est longue et coûteuse en temps, arrêter un SDF et le relâcher immédiatement  compte autant dans le calcul de l’indicateur ! Lorsqu’au contraire les indicateurs sont mauvais et inutiles, l’ensemble de l’activité autours de ces indicateurs est inutile ! Ainsi se construit le travail inutile dans l’entreprise.

Autre exemple classique dans les grandes entreprises. Pendant la crise nous avons tous entendu dire de la bouche des patrons “cash is king” : l’argent frai est roi. En effet, les actionnaires demandant des rentabilités fortes aux entreprises, elles doivent se focaliser sur le “cash”. Or cette course au cash est fortement génératrice de gâchis et de travails inutiles. Le cash est faible en ce moment ? Pour remédier à cette situation sévèrement surveillée par la direction des actions contre-productives sont faite : comme supprimer tous les prestataires de services. Sur le moment cela donne effectivement une bouffée de cash mais pour l’organisation du travail et les projets en cours c’est à la fois un danger et une grande perte de rendement. Surtout si la situation devient si fragile qu’il faut d’urgence reprendre tous les prestataires (du moins ceux qui sont encore libres !) quelque semaine plus tard sous peine de perdre les clients de l’entreprise ! Autre conséquence du règne du cash : les circuits de signatures sans fin. Dans les entreprises que je visite, je vois parfois jusqu’à trente signatures pour une simple demande d’achat de 1000€. Imaginez quelle est la valeur ajoutée de tout ce circuit ou la très grande majorité des signataires ne sont que des gratte-papier dans cette opération. De quelle efficacité parlons-nous si l’un des derniers signataires finalement refuse de signer ? Nous sommes précisément dans le monde du travail inutile.

Nous ne citerons pas les nombreux autres exemples que tout le monde connaît : réunions sans but ni résultat. Réunions sans compte rendu et plan d’action. Plan d’action non suivis qui, de fait, ne servent a rien. Réunions d’équipes qui durent parfois jusqu’a 4 heures et qui mobilisent une quinzaine de personnes. Réunions de projection de PowerPoint sans intérêts et dont chaque planche est écrite en police 8pt. Organigrammes d’une hauteur vertigineuse qui ne sont créés que pour surélever et rendre artificiellement plus puissants ceux qui ont injectés des couches hiérarchiques sous eux.

Oui, l’auteur du site www.lifestyleignition.com a vu juste : “Le travail inutile est un cancer. Le travail inutile tue”. Comme disait Albert Camus : “Il n’est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir”. Je vous laisse découvrir ce petit article que j’ai eu grand plaisir à traduire tant il est caricatural de la situation des grandes entreprises modernes.

Le travail inutile s'est insinué dans votre bureau et dans les tous les recoins de votre activité. Et il détruit l'Amérique ! (NDLT: et la France !)

Travail Inutile (TI): Un projet ou une tâche qui maintient une ou plusieurs personnes occupée mais qui n'a pas de valeur ajoutée. Il sert à maintenir l'illusion vivante qu'il y a encore quelque chose de productif en cours de réalisation.

Le travail en bureaux paysagers a rendu le TI célèbre. Votre entreprise a fait du travail inutile une partie intégrante des activités de la journée quotidienne de travail. Nous en rions parce que c'est drôle. Nous en rions parce que c'est vrai.

Et nous l'acceptons. "Travailler pour l'amour du travail".

Parfois, nous savons que nous faisons du TI. Parfois, le TI est idéalement déguisé. D'autres fois, nous ne voulons pas savoir que nous en faisons. Il peut même être rassurant d'avoir des montagnes de travail inutile, des projets inutiles, et les tâches inutiles parce qu'alors nous nous sentons plus en sécurité. Votre première réaction pourrait être : Mais de quoi, bon sang, parle-t-il ?! Je ne fais pas de travaux inutiles ! Vous pouvez même faire du travail inutile en le sachant et vous sentir à l’aise avec cela. Vous êtes payés pour à la fin du mois. Le Travail Inutile fait partit de l’ADN des processus des grandes entreprises.

Combien de fois avez-vous été chargé d'une tâche ou d’un projet et vous avez pensé:

Comment cela peut-il encore être productif ?

Est-ce que c’est vraiment ce qu'ils veulent me voir faire?

Quel est le but de tout cela?

Je ne peux pas croire à quel point c'est inefficace! Il doit y avoir une meilleure méthode.

Les travaux inutiles rendent les cadres brillants en apparence, car il semble que leurs subalternes sont occupés et occupés avec des projets importants qui apporte une valeur ajoutée. Il donne une bonne image des employés, car il semble que quelque chose de substantiel est en train d’être accompli. Cependant, le travail inutile ne fait rien d’autre que de pomper l'argent, les ressources et le temps d'une organisation. Combien des 40, 60 ou 80 heures de la semaine de travail sont dédié à un travail efficace ? Avec tous les "importantes" réunions, conférences téléphoniques, les flots d’e-mail sans fin, et les messageries vocales, il peut être difficile de faire la distinction entre le travail réel et travail fictif. Bien souvent, le travail fictif et le vrai travail se ressemble. Vous pourriez même ne pas reconnaître que votre travail est inutile et n’en vaut pas la peine. Vous assumez qu’il y a un but à votre travail, mais vous ne savez pas lequel. Vous ignorez que votre travail n’a aucune valeur. Tout le monde dans la hiérarchie de l'entreprise qu'ils en soient conscients ou non est impliquée d'une certaine façon dans la l’engrenage du travail inutile.

De usines de travail inutile à travers le monde “pondent” rapports préliminaires sur rapports préliminaires que personne ne verra. Les gens assistent à des réunions inutiles et sans programme clair dont le seul aboutissement est généralement la programmation d'autres réunions. Des projets sans fin sont commencé sans une vision claire ou un plan de mise en œuvre. Et la fin de ce processus infernal n’est pas visible.

Le travail inutile est un cancer qui n’a pas  de traitement connu.

21 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
Suite à votre billet très intéressant, je souhaite continuer le débat en posant la question :
Faut-il mieux faire un travail inutile ou être sans emploi ?
Cordialement.
Patrick

Anonyme a dit…

Bonjour Eugène,
J'ai eu enseigné l'organisation des entreprises et j'avais un TP que j'appelais la paléontologie des procédures. En prenant le cahier des procédures de l'entreprise on pouvait montrer, que les procédures s'empilent en strates et ne disparaissent jamais, que leur nombre augmente en période de crise de l'entreprise (faut occuper les gens) et que ces procédures décrivent souvent des bateries de nouveaux indicateurs.
Bon courage à vous, moi, je suis à la retraite. :)

Jean Bachèlerie a dit…

Bonjour Eugène,

Il y a trois sortes de "travail inutile":

Le travail "atelier nationaux" pour occuper les salariés plutôt que de les laisser sans rien faire, travaillant dans le secteur bancaire depuis 34 ans, je peux dire, que cela n'existe pas.
ler travail bureaucratique service avec des effectifs démesurés: contrôle, ressources humaines,communication,
ce travail résulte d'une instrumentalisation de ses services au profit d'une organisation voulant contrôler,, surveiller, manipuler sers salariés ou les médias. Ces sur-effectifs sont improductifs mais comme dans les dictatures totalitaires, ils encadrent , ,surveillent et diffusent la bonne parole en interne et en externe. ils sont caractéristiques du micro-totalitarisme ou totalitarisme d'entreprise ou d'institution.
En revanche il y a le travail fictif de 3 types: fictif ami ou relation pour employer un ami des dirigeants avec mission bidon,
fictif jaune, à un syndicat bienveillant, un syndicaliste d'un syndicat apprécié de la direction, qui est en fait un permanent déguisé,
fictif barbarie ordinaire, travail sans utilité et disqualifiant donné à un salarié harcelé et ou discriminé.


Jean Bachèlerie

Anonyme a dit…

Une semaine en emploi en assimilé fonctionnaire
m'a suffi, en son temps, pour faire un choix !
Les tres petites structures sont d'une effica-
cité redoutable et le travail n'en est que plus
passionnant. Maintenant à remarquer la manière
dont l'on est reçu au téléphone : des personnes
qui répètent ce que vous venez de leur exposer
comme si elles venaient de découvrir la chose...
une absence totale de réflexion sur les dossiers
autrement dit : il faut que le dossier ressemble
aux autres sinon c'est trop fatigant, des délais
de trois plombes pour résoudre une situation
que même un enfant en primaire résoudrait en
24 heures chrono ... Plus ils sont diplômés
plus ils sont sectaires alors le travail inutile
d'une part ce n'est pas nouveau mais cela tend
à s'étendre ! Et je passe toutes les
coquilles dans les textes qu'elles soit ortho-
graphiques ou de syntaxe ! Nous en faisions
encore récemment le constat pour le mot "près".
Quantité de journalistes ou prétendus tels
emploient prêt en lieu et place de "près".
Trente seconces d'attention permettraient de
faire la déduction -près de - et -prêt à- mais
bon : ces gens là pensent soi disant ...

Bruno a dit…

Bonjour,
C'est incroyable comme cet article tape dans le mille, je travaille dans une entreprise du CAC 40 et effectivement, la production d'indicateur nous mange une partie démentielle de notre temps.

Sans compter que les indicateurs sont "bidouillés" pour bien paraitre avec la conséquence néfaste que lorsqu'on évoque la surcharge de travail, ces mêmes indicateurs nous contredisent.

Effectivement, c'est du temps de travail inutile qui pompe le temps sur du travail utile sans pour autant fournir du travail à un chômeur comme il est évoqué bien avant.

Bernard Louvier a dit…

Sans oublier le nombre faramineux d'inutiles mesures pondues par des députés sénateurs ministres et conseillers, qui sont rémunérés grassement pour nous faire croire qu'ils vont tenir leur promesses.
Et oui, il n'y a pas que dans nos entreprises, dans le service public, mais aussi au sommet de l'état qu'on trouve du travail inutile, mais surtout des personnages inutiles et même souvent contre productifs (pour ne pas sombrer dans l'insulte)

real S2nd a dit…

J'ai vu autre chose dans cet article. Cet autre chose n'est ni utilitariste, ni pro-eugénisme. J'ai vu dans cet article l'affirmation que le secteur privé est porteur de tares très bien dénoncées dans le secteur public. J'ai vu que le privé peut faire dans l'aberrant, le malhonnête, le faux légal (truquer les chiffres).
La seconde partie de cet article est, je l'admets, beaucoup plus faible. Son auteur pose des questions superbes "Comment un travail donné peut être productif ?" Cette question ne devrait même pas être imaginable dans le secteur privé si ce dernier était vraiment ce que Hayek en dit. Mais après, l'auteur ne sait pas que faire de ces questions. Je ne vois aucune information en dehors de ces questions.
Cet article affirme que le secteur privé a des tares sévères et que le privé ne fera pas mieux que le public. Le public est en soi une grosse entreprise. Les libéraux ne peuvent pas le voir ou l'admettre. Les libéraux nous apportent les tares qu'ils dénoncent et l'interdiction de se défendre contre elles. Ils nomment cela privatiser.
C'est ce que je retire de l'article d'Eugène.

Talon Nettes a dit…

Brave Eugène, il n'a pas connu le top du top !
J'ai travaillé dans une multinationale de la Hi-tech. outre les taches multiples de dispersion que vous devez effectuer afin de suppléer certains services délocalisés donc travaillant la nuit (pour vous), il y a la guerre des projets où des "chefs" tentent d'imposer leurs vues aux higher levels, ppt à l'appui. A ce stade, le projet final retenu peut-être "resizé" en raison d'une fusion ou d'un spin-off ou d'un changement d'objectifs: vous retravaillez donc avec les nouvelles données en franchissant à nouveau les nombreuses étapes puis lectures (réunions) et relectures (re-réunions) avec au final la récolte des signatures qui peuvent prendre plusieurs semaines si vos cosignataires sont dispersés de par le monde. A ce stade, il se peut que le financement du projet ne puisse plus être assumé ou le staffing impossible et le projet où vous avez travaillé 6 mois ou 1 an part à la benne sans autre forme de procès. Alors, un tableau PPt inutile, cela peut être bien peu de chose. Je n'ai pas travaillé dans le militaire, c'est parait-il bien pire; j'ai un ex-collègue qui remplit des armoires de dossiers qui jamais n'aboutissent, alors qq collègues (à lui) craquent de cette "pourriture", l'inutilité.

Zap Pow a dit…

@Posté par real S2nd le 25/11/2010 19:13

Exactement !

Et l'auteur n'a rien dit des repas d'affaires, dont mon expérience est qu'ils sont une totale perte de temps : on passe des heures à trop manger et trop boire sans rien régler qui ne pourrait l'être en une dizaine de minutes dans un bureau, en petit comité.

Alain PAPONNEAU a dit…

Et les voyages et déplacements divers inutiles ? Un cadre qui voyage beaucoup est un cadre qui bosse beaucoup ! Et les congrès, conventions, séminaires où on paie des consultants qui viennent expliquer comment il va falloir faire, et se tirent en vitesse avec de gros chèques en se foutant des suites de leurs "prestations" ?

sylvie archambault a dit…

@ eugene

Article intéressant qui actualise l'analyse faite depuis Weber et la sociologie américaine des organisations du phénomène bureaucratique.
Ce n'est donc pas nouveau ...
On sait bien que toute structure dépassant un certain niveau, qu'elle soit publique ou privée, développe une division du travail très parcellisée et une structure verticale, hiérarchique très forte qui aboutit la constitution à terme à des "parcelles de pouvoirs" que chaque groupe tient à préserver et à défendre de l'invasion des autres groupes de travail : phénomène de dépendance des groupes les uns par rapport aux autres et mais parallèlement, hostilité entre ces groupe par crainte de perte de pouvoir.
Ceci n'empêche d'ailleurs pas des alliances de ces groupes contre la hiérarchie et les organes (et techniques) de contrôles qui se multiplient au point qu'ils dépassent en nombre les contrôlés...

Ceci est assez particulier à notre système extrêmement verticalisé : le système américain que je connais bien est beaucoup plus ouvert, la division des tâches moins forte (on porte un projet de bout en bout), la confiance dans l'employé est naturelle (alors que chez nous c'est la méfiance à priori qui l'est, d'où la multiplication des contrôles) et la hiérarchie beaucoup plus souple. Et enfin et surtout, les rapports entre salariés, du simple employé au cadre le plus élevé est tellement plus simple qu'en France : beaucoup moins de notion de "pouvoir" de "domination", chacun étant mieux reconnus dans la fonction qu'il exerce...

Elie Arié a dit…

Autre exemple: celui des procédures, à l'origine justifiées par la nécessité de rationaliser le travail et les critères de prises de décision, mais qui, à force de se complexifier (on rajoute des démarches obligées sans jamais en supprimer) finissent par devenir une fin en soi : la décision à prendre est parfois évidente, mais il faut passer par toutes les étapes de la procédure pour la justifier.

michel travaillé a dit…

À tous-

Oui, mais toutes ces manoeuvres inutiles ont un coût ,supporté par le consommateur final .
Quand j'étais directeur , je me suis toujours battu contre des stupidités du genre formation continue où les formateurs étaient à Limoges et nos salariés de la Rochelle étaient obligés de se déplacer ,alors que les liaisons de la Rochelle-Limoges sont hors de prix et de temps .J'ai foutu la panique quand j'ai demandé à déplacer 2 formateurs au lieu de 20 salariés !
Pareil quand ,à la veille de la retraite ,on m'a proposé un stage de plusieurs jours à Paris pour "préparer la retraite !!!!!!!!!"(coût à l'époque :6 000ff )J'ai envoyé une lettre motivée à la Caisse Nationale ,les priant de faire l'économie se stupidités onéreuses !
Ce n'est qu'un aspect des la sottise ambiante !On se donne de l'importance en brassant de l'air ,au détriment des finalités !
Quant au privé ,il est certain que 60% des entreprises française de plus de 200 salariés sont la propriété d'ierstisseurs internatinaux qui spéculent sur le rendement fionancier de la boîte ; la siphonnant dans ses oeuvres vives( on pique les "cash",vire des salariés ,vend les brevets,et liquide le tout ,pour investir à l'étrnger ,dans des pays à dumping social !

Jean Dif a dit…

Il y a une quarantaine d'années, lorsque j'étudiais en Amérique du Nord, on savait déjà que les grandes entreprises génèrent de l'inefficacité. Beaucoup d'études le montraient. La difficulté de contrôler les grands organismes génère inévitablement un excès de bureaucratie, ce n'est pas propre au secteur public mais s'applique aussi au privé, et rend la rapidité de réactions des grands organismes beaucoup plus lente que celle des entités plus petites. C'est même pour cela que les rats dont nous descendons ont survécu au dinosaures! Il n'y a donc là rien de nouveau.

La taille donne une impression de puissance et la hausse du chiffre d'affaires paraît rendre moins vulnérable, surtout lorsque l'on devient un monopole, mais l'efficacité n'est généralement pas au rendez-vous. Méfions-nous des grands ensembles!

Chris BERNARD a dit…

. et le pire du gaspillage humain et économique (sauf à faire tourner l'argent sans intérêt concret au final), c'est la PUBLICITE COMMERCIALE. Elle transfère de la richesse aux publicitaires (richesse perçue, comme une vraie taxe, sur les consommateurs), sans rien produire, pour les seuls impératifs d'une guerre commerciale entre concurrents -- guerre que le meilleur produit n'est même pas sûr de gagner, puisque la pub n'informe pas, mais manipule des 'images'. Privatiser un service public engendre immédiatement ce premier gaspillage...

PIN PON a dit…

quelques emplois ou taches inutiles peut être, mais si vous connaissiez le temps que l'on peut passer à collecter et déclarer des impots, taxes, TVA, ETC.............
car en fait pour la plupart des entreprises, on vend non seulement des produits mais toute la taxation qui va avec et qui représente quasiment 50% du chiffre d'affaire.
effectivement du travail inutile..............................;
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quelques emplois ou taches inutiles peut être, mais si vous connaissiez le temps que l'on peut passer à collecter et déclarer des impots, taxes, TVA, ETC.............
car en fait pour la plupart des entreprises, on vend non seulement des produits mais toute la taxation qui va avec et qui représente quasiment 50% du chiffre d'affaire.
effectivement du travail inutile..............................;

Jean-Patrice Hérault a dit…

Quelle découverte !!!
Personne n'avait donc lu "Small Is Beautiful" de Schumacher ( 1973) ?
L'analyse était pourtant des plus pertinentes...
Mais il n'est pas trop tard pour bien faire.

Michael Specht a dit…

Rien de nouveau sous le soleil, le phénomène existe depuis déjà les années 70 !
Et encore il n'a pas tout vu le Eugène, s'il savait combien de tâches coûteuses restent vaines, combien de réunions pour ne rien dire, combien de dispositifs calamiteux. Quand on est dans le bain on se demande toujours comment fait l'entreprise pour s'en sortir économiquement. Mais il semble exister une sorte de loi qui fait qu'il sort toujours quelque chose de positif du chaos. Fonctionnement erratique, erreurs de procédure, retards de traitement, incompréhensions, guerres des services, managers incompétents, autant de facteurs qui devraient ruiner l'entreprise, mais au final le bilan annuel reste toujours miraculeusement satisfaisant.

Benjamin Lerouyer a dit…

des exemples vécus de travail débile, inutile ou de perte de temps dans le travail ? J'en ai des exemples à profusion :

- 2 contrôleurs de gestion qui se tapent en fin de mois les factures à vérifier à la main, soit 2x5 jours perdus par mois ... depuis 3 ans, ... résolu par un stagiaire en 1 h par un ficher excel
- une assistante qui compare 2 bases de données pendant 3 mois pleins, à partir de 2 énormes listings papiers, ... résolvable par une simple macro excel ... mais comme c'est son job il ne faut pas laisser l'ordinateur travailler
- un ingénieur embauché dont les 3 premiers mois ont consisté à attendre sur sa chaise, avec un plan pour que ça dure encore 8 ou 9 mois comme ça, histoire de voir si c'est une personne obéissante
- les formations sur l'étique à faire tous les 2/3 mois avant la le rapport du groupe aux marchés, juste pour dire que aux actionnaires que l'on prend soin du petit personnel, et que l'on ne refera pas enron. Ces formations sont des catalogues de bons sentiments
- des dossiers de validation des offres ou il faut recopier les conditions commerciales en plusieurs exemplaires sur différents formats, et à faire signer par des personnes qui n'ont pas même lu l'offre commerciale
- des circuits d'approbation des achats nécessitant la signature du top management, absent généralement 3 à 4 jours par semaine, et conjointement presque 100% du temps
- des demandes de stagiaire (gratuit !!!) qui mettent 4 mois à être traités
- le doublement des services administratifs dans les PME soumis aux règlements US, et en particulier la loi sarban oaxlay qui obligent à une ségrégation totales des taches.

Benjamin Lerouyer a dit…

(suite)
le problème des grands groupe c'est :

- le reporting qui ne rapporte rien de la situation réelle, au mieux myope, au pire bidouillé pour présenter les choses du bon côté, mais qui monopolise 50% du temps du management, et explose les coûts
- les tartuferies "sociales" : éthique, sondages sur le moral, entretien de bilan, ... dont le but n'est au mieux que de l'affichage de bonnes intentions, au pire une manière de contrôler et manipuler le personnel
- la qualité qui consiste à faire valider et signer une flopée de personnes, à produire du document pour le document, ... sans se préoccuper du résultat et de la satisfaction client

....

pour résumer, le problème c'est que les grands groupes ont mis en place des systèmes servant à centrifuger les responsabilités, séparer les taches au maximum, au point que l'on peut faire des choses qui n'ont aucune utilité, ou même glander parfois, sans que personne ne s'en émeuve

Olivier a dit…

Bonjour,

Pour ma part je pense que Adam Smith a fait son œuvre dans les grandes entreprises, la subdivision du travail à tous les étages du travail à la chaîne aux dirigeants. Le problème c'est que dans l'absolu tout peut être subdiviser mais ça implique autant de reporting, indicateurs, de réunions inutiles à chaque fois. C'est pour cela que les PME ne sont pas touchées par ce travail "inutile" car les personnels sont la plupart du temps polyvalents et oui les PME n'ont pas les moyens de se payer des ingénieurs inutiles à chaque service.
Viens ensuite le surplus d'ingénieurs, vulgairement, à l'heure actuelle on tape dans une poubelle il en a 1000 qui tombent. Il y a 20 ans c'étaient 100 (mais des bons). Il faut bien créer des postes pour ces personnes a qui ont promet qu'ils seront chef de projet, ou autre postes à responsabilités pendant leurs études. Autrefois ils auraient été de bon techniciens, maintenant devenus de médiocres bac+5 qui ne font que de du management de personnel, le principe de Dilbert a maintenant de beau jour devant lui.

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