Vous aimez ce blog? Dite-le en cliquant le bouton:

jeudi 23 juin 2011

Radars : entre cacophonie et incompétence

Nous sommes tous habitués à annonces et reculades du gouvernement, mais sur le sujet des radars sont comportement frise le ridicule. La cacophonie est toujours bien installée au gouvernement et cela nous donne un avant-gout pour l’après 2012 en cas de réélection.

Le gouvernement avait créé un buzz incroyable en décidant tout d’un coup la suppression des panneaux avertissant les radars et de plus l’interdiction des avertisseurs de radars. Cette annonce subite et sans concertation est très certainement la signature du président qui à l’habitude de mode de fonctionnement « action-réaction ». En effet, peu de temps avant l’annonce les statistiques des morts sur les routes étaient tombées et n’étaient pas bonnes avec une aggravation des chiffres par rapport à l’année précédente. Nul doute donc que suivant la bonne vieille recette de Nicolas Sarkozy qui a fait son succès au début du quinquennat, la réaction a été décidée à la va-vite.

Problème : ce genre d’action-réaction n’est ni adaptée à une concertation des parties tenantes, de la majorité et encore moins de l’opposition. Adieux le consensus ! Mais pas seulement, en effet chercher une mesure très rapidement pour corriger un problème nouveau lorsque l’ensemble est sous le signe de la précipitation et de l’impact médiatique, n’est pas de nature a permettre une correction du problème en profondeur. Pour corriger durablement un problème, il est indispensable de connaitre avec précision les causes racines du problème. Sans cette analyse pointue se basant sur études et statistiques précises, nous n’avons aucune chance de corriger le problème. Méthode pas efficace donc, mais de plus très contestée y compris dans les propres rangs de l’UMP ! Un vrai succès !

Il faut dire que la mesure avait toutes les chances de déplaire et qu’elle n’était manifestement pas préparée. Les Français ont, souvent à juste titre, l’impression que l’on met les radars ou cela fait du chiffre et non là où c’est nécessaire. Ainsi, toute nouvelle implémentation de radars ou modification de la loi est forcément suspicieuse. Je me souviens du premier radar installé sur la N20 en région parisienne : la route était limitée a 90 km/h, le jour de l’installation du radar, 100 mètres avant un panneau 70 km/h a été installé et 100 mètres après un panneau 90 km/h également. Cela a tout de suite été un piège fatal pour tous les habitués qui se sont fait flasher à 90km/h en toute bonne foi…

Force est de constater que les lieux dangereux ne sont pas plus truffés de radars que les autres. Et pour cause ! Les statistiques des accidents ne sont ni accessibles aux chercheurs et professionnels de la route ni précises ! Ainsi lorsque L'association "40 millions d'automobilistes" a créé l'Institut des Études des Accidents de la Route en janvier 2011, son but : trouver les causes les plus fréquentes des accidents et monter des statistiques précises. Naturellement, l’association s’est tournée vers le gouvernement pour récupérer les données des accidents de ces dernières années. Résultat ? Ils ont refusé ! « Ils ne souhaitaient peut-être pas qu'une analyse différente de la leur voie le jour. » Indique Laurent Hecquet dans Le parisien, délégué général de l’association. Très constructif… Sans statistique précise, comment prendre les bonnes décisions ? Conclusion : l’association « Notre source principale sont les médias. Nous relevons ainsi tous les accidents de la route mortels. Ce qui est relativement aisé. Puis nous nous servons du logiciel Google Earth afin d'identifier les lieux et voir quel type d'accident a eu lieu. » Efficace tout cela… Les premières constatations de l’association après 6 mois de collecte de données : « les pertes de contrôles concernent 57 % des tués sur les routes. Parmi eux, 20 % sont victimes de somnolence ».

Quant à l’interdiction des avertisseurs de radars, si la décision parait logique par rapport à la suppression des panneaux, elle n’en est pas moins idiote et montre le manque de maitrise du gouvernement sur le dossier. Le jour de l’annonce, je me suis fait prêter un de ces avertisseurs de grande marque pour une semaine. Conclusion : à ma grande surprise, cette semaine a été pour moi synonyme de vitesse moindre ! En effet, tous les 500 mètres un avertissement de radar possible ou déjà signalé régulièrement à cet endroit (mais n’y étant pas en fait, du moins les jours ou je suis passé) et m’a forcé a descendre bien en dessous de la limite afin d’être sur de ne pas me faire prendre ! Évidemment, j’imagine qu’après quelques semaines on s’habitue et la vitesse moyenne peut augmenter de nouveau, mais si l’on ralenti c’est par ce que l’on ne veut pas prendre le risque d’une amande et d’un retrais de points, il est donc clair que, soit l’appareil est abandonné par les utilisateurs peu responsables, car produisant trop de faux positif, soit il est conservé et les limites sont respectées !

Qu’en déduire ? Que les avertisseurs radar, même si sur le principe sont un peu discutable, sont en fait des accessoires de sécurité et d’information des bouchons, des zones dangereuses et autres accidents. Une semaine après avoir rendu l’appareil, j’ai été flashé pour la première fois de ma vie depuis 20 ans que je conduis : dépassement de 10 km/h dans un endroit qui n’avait rien de dangereux, mais que je ne connaissais pas et qui était habituellement truffé de radars mobiles (ce que je ne savais pas à ce moment là)… J’ai donc acheté mon premier avertisseur depuis de moment. Autre problème : les fournisseurs d’avertisseurs peuvent mettre la clef sous la porte… Du coup, revirement : le gouvernement indique que les avertisseurs changeront de nom et avertiront des zones dangereuses ! On change le nom et l’affaire est réglée…

Conclusion : le gouvernement prend des décisions sans savoir de quoi il parle ! Pire, même en admettant qu’il ait raison, il pousse les Français à l’achat de ces appareils ce qui était tout de même l’opposé du but initial ! Si les politiciens conduisaient eux même (merci les chauffeurs), n’avaient pas de passe-droit en cas de flashage, ils utiliseraient également des avertisseurs de radars et sauraient que c’est plutôt un outil utile pour la sécurité routière. Encore des élites qui ne savent pas de quoi ils parlent et prennent pourtant des décisions pour la France…

Badaboum ! La nouvelle est tombée ce 23 juin 2011 : Si les panneaux vont être démontés, « ils seront remplacés illico presto par des radars "pédagogiques", qui indiqueront la vitesse de chaque véhicule. Au final, chaque automobiliste sera donc prévenu qu'il est susceptible d'être flashé un peu plus loin s'il va trop vite. Et chaque nouveau radar installé sera précédé d'un petit frère "pédagogique". Avec une nuance : la distance entre le radar pédagogique et le radar de contrôle pourra aller de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres. » Indique Le Telegramme.com. Tout cela pour ça ! Bel exemple d’efficacité du gouvernement qui encore une fois prouve qu’il n’a pas évolué dans ses méthodes et que l’après 2012 sera du même tonneau…

3 commentaires:

Anonyme a dit…

"implementation" est un anglicisme qui ne dit pas son nom... comme "calibration", etc.

ARAMIS a dit…

Que dire au parti des riches ? DEGAGE ET RENDS DES COMPTES ! Vous en avez marre de ces racailles sarkoziennes ? On va vous en débarrasser avec le Front de Gauche.

http://www.jean-luc-melenchon.fr/2008/11/29/discours-au-meeting-de-lancement-du-parti-de-gauche/

arguin a dit…

Personne ne se pose la question de savoir combien coûtera l'enlèvement des panneaux actuels ,leur remplacement et le coût du fameux radar pédagogique ?
Je ne sais pas si on perdra des points mais je sais que certains vont s'enrichir gravement...C'est encore un coup de Tapie ?

Enregistrer un commentaire