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Les entreprises de la région. Un ancien patron d'une entreprise d'électronique, Pascal Baisnée, s'est reconverti dans la fabrication de vélos pliants. Plusieurs entreprises normandes travaillent sur ce projet de relocalisation.
L'initiative
« Je veux qu'à terme, chaque vélo pliant soit signé par celui ou celle qui l'aura monté chez nous, il y aura une petite carte sous le cadre qui indiquera où joindre la personne. C'est essentiel si l'on veut garantir la qualité. » La qualité française en l'occurrence. Pascal Baisnée, PDG de Mobiky, n'en est pas encore là. « Pour l'instant, nos vélos sont encore importés d'Asie, mais en pièces détachées. » Et montés à Saint-Lô, par Mobiky, qui compte six salariés et envisage une dizaine de rectutements.
Première étape de la relocalisation : correction des défauts. « Pour améliorer la solidité, nous usinons certaines pièces, dont le cadre. » La société Picot à Coutances s'en charge. Deuxième étape, d'ici septembre : « Concevoir et produire, ici même, le cadre en aluminium, fabriqué jusqu'à présent par les Chinois. » Picot met la main, mais pas tout seul. « Nous travaillons avec Electropoli à Isigny-le-Buat (Manche) pour le traitement de surface et MPO, groupement de 25 entreprises de l'Orne et du Calvados, pour l'usinage et l'injection plastique », explique Philippe Bonneaud, directeur de la SA Marcel-Picot (200 salariés, 18 millions de chiffres d'affaires).
D'habitude, ce sont surtout des compresseurs de climatisation ou des crabots de boîtes de vitesse qui sortent des deux usines Picot, à Coutances. Les vélos, c'est nouveau.
Ne pas augmenter le prix
Mine de rien, Mobiky entraîne dans sa roue plusieurs PME bas-normandes. « En France, il n'existait plus de producteurs de vélos, que des assembleurs. Notre projet, c'est de relancer une fabrication française, avec un produit moderne, fait valoir Pascal Baisnée. Pour se faire, ai-je besoin de réinvestir dans du matériel, des machines et des compétences qui existent déjà chez nous ? »
D'accord mais à quel prix ? « Nous ne voulons pas augmenter le prix du vélo, même s'il est fabriqué en France. Donc, il faut analyser au plus près les coûts en s'appuyant sur des industriels. » Résultat, ça cogite sec dans les bureaux d'étude de Picot à Coutances. Pour améliorer la structure du vélo, le rendre plus fonctionnel, l'alléger, tester la résistance des matériaux... « J'ai repris contact avec l'inventeur. Nous allons faire évoluer les modèles vers de nouveaux usages, en y ajoutant de la technologie : batterie électrique, géolocalisation, location par cartes à puces... »
Les vélos première version sont en cours d'assemblage dans les ateliers de Saint-Lô. « On a fait des salons à Las Vegas, la Rochelle, Londres, Friedriechshafen, en Pologne, en Russie... Les retours sont bons et on a plus de 4 000 vélos à sortir d'ici août. » Et en septembre, si tout va bien, place à la nouvelle gamme « made in Normandy ».
Laurent LE GOFF.
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