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mercredi 11 mai 2011

Délinquance : un fond de commerce pour l’UMP !

Depuis presque 10 ans, on nous assomme avec l'insécurité, certains se font élire avec un programme sécuritaire qui n'avait rien à envier au FN. Pourtant, les mêmes élus n'ont cessé de supprimer des policiers dans les commissariats. Hier soir une bande de jeunes a saccagé ma rue. Ces faits sont gratuits et devenus récurrents. Dire qu'ils sont directement liés à la politique de la droite de parler de sécurité et de dégrader les conditions pour assurer cette sécurité est devenu une évidence. Aujourd'hui est la goutte de trop !

Hier soir vers deux heures du matin une bande de jeunes désœuvrés ont saccagé ma petite rue. Les dégâts ne sont pas immenses, mais leur gratuité donne à réfléchir. Ils ont cassé des pare-brises de voiture, volé des enjoliveurs, pénétré dans le jardin d'un voisin sans rien voler (il n'y avait rien à voler), détruit plusieurs clôtures, etc. Le cas le plus écœurant : ils ont pénétré dans un jardin et volé les chaussures des quatre enfants du propriétaire (ce n'était même pas des chaussures de marque). Voulant emmener ses enfants à l'école, il n'a pas pu, car sa clôture grande ouverte et les enfants n'avaient plus de chaussures ! Ces dégradations font suite à une liste invraisemblable de faits similaires depuis un an. Vitre cassée pour un auto-radio à 30 euros, pare-brise défoncé, portière pliée… deviennent une menace permanente. La gratuité et l'amateurisme des auteurs est souvent déconcertants. La ville étant une ville plutôt pauvre, ils s'en prennent à des ouvriers, des retraités ou des Français moyens.

D'accord, l'économie n'est pas brillante et les jeunes payent le prix fort, mais tout de même. Je me suis dit que la crise était grave, que les Français pauvres avaient payé plus que les autres, que les enfants qui voyaient leurs parents après tant d'années d'usine être supprimés pour cause de délocalisation n'avaient surement plus foi en la société. Pourtant, ce soir en rentrant chez moi, j'ai vu un jeune de 18 ans environ comme on en voit souvent qui livrait des pizzas dans une cité. Job surement mal payé, mal considéré et dangereux (agressions, accidents de la route), mais pourtant exécuté avec courage par ce jeune. Oui la société moderne ne donne pas du tout l'exemple avec ses nombreuses injustices étalées à longueur d'émission de télévision, mais cela ne justifie pas tout. Comme tous les jeunes, il faut fixer des limites et les parents absents ou à la dérive socialement n'ont plus l'occasion de le faire. L'ultralibéralisme économique moderne conduit à cela. Alors lorsque l'éducation parentale et scolaire est défaillante et que la police n'est plus là non plus pour rappeler les limites, nous vivons dans cette violence contemporaine.

Si vous lisez les journaux (voir notes en bas de page) vous constatez chaque jour dans la rubrique faits divers la recrudescence des violences souvent gratuites et repoussant toujours les limites. Dans la même période nous subissons un discourt et un programme ultra sécuritaire. Pourtant le gouvernement, s'il prétend lutter contre la petite, la moyenne et la grande délinquance fait, hors caméra, tout le contraire. Il nous berce dans l'illusion de la vidéo-surveillance, pardon, la vidéoprotection (c'est plus vendeur avec ce nom !). Dans le même temps, les études s'enchainent et se ressemblent : la vidéo-surveillance est un outil comme un autre, mais certainement pas l'unique solution. Une caméra sans personne pour regarder l'écran ni pour intervenir rapidement ne sert à rien. Le paradoxe est là : compter sur des caméras pour faire le boulot est ridicule surtout si l'on diminue par ailleurs les effectifs policiers !

Dans les citées, les jeunes le savent : nombreux sont les lieux ou la police ne va plus et cette situation n'a pas cessée d'empirer depuis 2007. Échec de la politique de Nicolas Sarkozy ou volonté délibérée de maintenir un fonds de commerce sécuritaire ? Il est légitime de se le demander. Le problème n'est pas nouveau. En 2006 le maire de Massy (département 91, 37 700 habitants) réunit ses administrés afin de faire le bilan des incivilités récentes dans sa ville. Son discours est simple : trois ans avant cette date, les problèmes de sécurité ont brutalement empiré à Massy. La mairie s'en est ouvert au gouvernement de l'époque qui a promis plus de policiers pour maintenir l'ordre. Or, trois ans sont passés, les violences ont décuplé. Le maire donne sa version de la situation : depuis le signalement des incivilités au gouvernement, les effectifs de police sont passés de 3 policiers de permanence le dimanche à... 1 seul policier ! Conséquence : le policier seul de garde le dimanche soir ne se déplace plus sauf éventuellement pour un meurtre ! Voilà comment on repousse sans cesse les limites tolérables de la violence. Bruler une voiture, cambrioler un appartement ne nécessite plus forcément le déplacement de la police. Belle politique !

Nous n'en parlons pas assez, mais la situation s'est dégradée partout. Toutes les villes et toutes les régions sont touchées, personne n'y échappe... Paris n'est pas épargné. Dans le même temps des consignes idiotes sont données aux rares policiers restants : ils doivent faire du chiffre, du chiffre et encore du chiffre. Seuls les indicateurs comptent. Particulièrement expressif, l'exemple de l'indicateur "taux d'élucidation des affaires" est un indicateur idiot qui conduit à l'arrestation par wagons de SDF et de junkies, car pour une arrestation (relâché immédiatement) les policiers comptabilisent une résolution d'affaires ! S'approcher des 100 % d'affaires résolues est un jeu d'enfant dans ces conditions. Et pendant que le peu de policiers qui restent arrête les SDF à la chaine, ils ne résolvent pas les vrais cas de délinquances, car ces derniers demandent plus de temps de résolution (parfois des mois ou des années mêmes). Ce type d'affaires sérieuses ne sont donc pas bonnes du tout pour les indicateurs de la maison ! L'UMP gouverne la France comme une entreprise du CAC40 et l'on voit avec quelle efficacité...

Et la vidéosurveillance ? C'est à la fois un leurre et une mesure dirigée. En mettant beaucoup de caméras, on peut diminuer les policiers (ils n'ont plus besoin d'être dans la rue) et cela donne l'impression d'avoir fait quelque chose de fort pour la sécurité. Il s'agit donc que d'un leurre. En revanche dans les lieux riches (regardez le cas de Neuilly-sur-Seine), les caméras, assorties de nombreux policiers sont assez efficaces et les amis riches de la présidence sont très correctement protégés !

D'ou la question de savoir si cette politique de réduction d'effectifs et d'inefficacité structurelle savamment masquée par des déclarations (je devrais dire des "gesticulations" au sens militaire du terme) gratuites ("je vais nettoyer cette cité au karcher", karcher qui n'est jamais passé) n'est pas volontaire. Lorsque les gens sont de plus en plus inquiets pour leur sécurité, ils ne pensent plus au chômage, à la crise économique, aux maigres résultats du gouvernement en place : ils votent pour ceux qui "semblent" vouloir régler le problème. Pauvres naïfs ! S'ils savaient...


Liste des faits divers violent en un mois (simple recherche Google d’une demie-heure, écartant les fait-divers dans les petites villes). 
Cette liste parle d’elle-même :

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