Dans le petit monde de la chaussette française, la règle depuis quelques années étaient de chercher à produire le moins cher possible. Sous la pression des grandes surfaces, dont l’obsession est le prix, et uniquement le prix, la plupart des entreprises sont parties plus ou moins loin (Roumanie, Asie, Turquie…) trouver de la main d’œuvre bon marché.
Et puis est arrivée la marque Bleuforêt, et son créateur, Jacques Marie. Cet ancien dirigeant de Dim, à l’époque où cette entreprise fabriquait encore en France, a décidé qu’il en serait autrement pour sa marque vosgienne de chaussettes, collants et leggings. En misant sur la qualité de sa fabrication totalement française, sur la rapidité de ses livraisons et réassorts, il a réussi à imposer Bleuforêt dans le paysage de plus en plus délocalisé de la chaussette.
Après avoir envoyé paître Dim, dont il possédait la licence pour les chaussettes et qui le sommait de délocaliser, Bleuforêt s’est payé le luxe de racheter la marque Olympia. Deuxième marque de chaussettes en France, Olympia avait pourtant obéi aux règles de la délocalisation, ce qui n’a pas empêché son dépôt de bilan. Et Jacques Marie a alors annoncé qu’il allait relocaliser une partie de la production en France !
Cette déclaration aurait-elle provoqué un électrochoc chez ses concurrents ? Toujours est-il que Kindy, le leader français du secteur, vient d’annoncer une accélération de la relocalisation de sa gamme technique Bien-Être et Sport sur son siège historique de Moliens (Oise). Initié en 2008, le rapatriement de cette activité, dont 30 % étaient auparavant réalisés en Tunisie et en Turquie, aurait eu un impact positif sur les résultats de l’entreprise.
Sur le site de Moliens, cette réorganisation s’est déjà traduite par un premier investissement de 850.000 euros, destiné à renforcer les capacités de R&D de l’entreprise. C’est là que désormais, sont mis au point les produits innovants sur lesquels Kindy mise pour conforter sa croissance.
« Cette stratégie nous a permis, par exemple, de mettre au point une chaussette pour diabétiques, qui sera commercialisée à partir de septembre en pharmacie. De plus, ces produits à forte valeur ajoutée peuvent être relocalisés en France », ajoute Joël Pétillon, président du directoire. Actuellement, 1 million de paires de chaussettes Bien-Etre sont fabriquées dans l’Oise. D’ici à 2013, l’objectif est de tripler ce volume. Pour y parvenir, Kindy mènera, dans le courant du second semestre, un investissement de capacité de 2,5 millions d’euros. « Il s’agit d’adapter nos équipements aux exigences de ces productions techniques en plein essor », souligne le président. Une croissance qui devrait se poursuivre dans les années à venir, le marché de la chaussette s’étant réorienté, depuis la reprise d’Olympia, vers des « productions plus qualitatives dont tout le monde tirera bénéfice ».
Il y a donc bien une nouvelle tendance qui est en train d’émerger : celle d’une production de qualité, pour laquelle la fabrication française trouve toute sa justification. Et encore une fois, la preuve est faite que délocaliser n’est pas la panacée, et qu’il y a une place pour la chaussette Made in France.
Merci Bleuforêt !
A lire sur le blog d’hexaconso.
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