Les salariés du groupe Navimo se sont retrouvés hier en assemblée générale, pour exprimer leurs inquiétudes, après l'annonce de la délocalisation de la production. Rendez-vous a été pris pour septembre.
«L'année dernière on était partis en vacances avec des interrogations plein la tête. Cette année, c'est la même chose». Réflexion entendue hier, lors de l'assemblée générale, d'une salariée de l'entreprise Plastimo, du groupe Navimo, fabriquant du matériel d'accastillage, installé entre le port de pêche et la base des sous-marins. Les salariés étaient réunis hier midi en assemblée générale et ont clairement exprimé leurs inquiétudes, à la suite des déclarations du P-DG du groupe Navimo, Albert Journo. Les employés qui fabriquent encore à Lorient des compas de navigation, des radeaux et des gilets de sauvetage, voient leur avenir s'assombrir après qu'Albert Journo, P-DG du groupe a annoncé, la semaine dernière (lire Le Télégramme du 14juillet) son intention de délocaliser la production, qui emploie encore 40personnes sur le site de Lorient. «Le P-DG a été très clair», a expliqué Gilles Le Roch, délégué CGT du groupe. «La production n'a plus d'avenir sur Lorient. Il veut garder un atelier pour les prototypes. Mais actuellement l'atelier prototype, c'est une personne. S'il n'investit plus dans l?outil de travail, c'est qu'il y a anguille sous roche. Je vous demande de porter votre réflexion sur un mouvement social à la rentrée.C'est à nous de réfléchir à ce que l'on veut faire».
Des inquiétudes quant au maintien des emplois
Combien de salariés Plastimo resteront à terme à Lorient? Dans quel délai la quarantaine de salariés qui fabriquent encore des radeaux et des gilets de sauvetage (qui seront après fabriqués en Roumanie), ou des compas (qui seront, eux, fabriqués dans une usine italienne du groupe) seront-ils remerciés? «On l'ignore, on ne nous a donné aucun calendrier», répond Gilles Le Roch. À l'automne dernier, le groupe avait annoncé 63 suppressions de postes. Aujourd'hui, entre 10 et 20 personnes ont été licenciées. Surtout des cadres, selon les syndicats, qui ont pu négocier une prime extralégale. «La moyenne d'âge des salariés de la production est de 47ans,» explique Gilles Le Roch. «À l'atelier compas, les femmes ont entre 52 et 56 ans. Il leur reste tout de même huit ans à faire. Comment va faire Monsieur Journo quand il dit que les choses se feront en douceur?» Du côté de la direction, par la voix de Michel Dorez, directeur industriel et logistique du groupe Navimo et directeur du site lorientais, on confirmait hier que le centre névralgique du groupe sera maintenu à Lorient. Il comprendra: la direction financière, industrielle et de la logistique, l'informatique, les ressources humaines, la direction marketing et la communication. «On comprend l'inquiétude des salariés», réagissait hier Michel Dorez. «Mais le départ de la production ne sera pas brutal. 50% des effectifs seront à la retraite dans 5 ans.» Quid des 50 autres pour 100? «On donne rendez-vous aux instances représentatives du personnel en septembre,» a conclu la direction.
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