Arcelor Mittal -600 emplois en Europe
Arcelor Mittal a annoncé lors du Comité d’Entreprise Européen du 5 mai (hier) son intentions de délocaliser et de sous-traiter certaines activités du service informatique « Infrastructure Management & Datacenter Operations ». Après la délocalisation du service financier en fin 2009, il s’agit du deuxième projet de délocalisation en 5 mois.
Les sociétés françaises estiment que la délocalisation d'une partie de leurs systèmes d'information dans des pays à bas coûts salariaux, est un bon moyen de réduire leurs coûts. Un employé Indien est 80% moins cher qu'un salarié français, d’après Accenture. Pourtant, 78% des entreprises françaises n'y ont pas recours comme l'indique un sondage Ifop (La Tribune). Parce que « Les patrons français ont le soucis de garder l'emploi sur leur marché national », explique l'Ifop. « Et surtout peur d'une levée de boucliers de la part des syndicats...» d’après le journal économique.
Chez Lejaby (-197 emplois), la délocalisation leur coutera de l’argent !
Rappel du contexte : Lejaby a annoncé un plan social supprimant 197 emplois par la fermeture des sites de production au Teil (Ardèche), à Bourg-en-Bresse (Ain) et à Bellegarde-sur-Valserine (Ain) pour une délocalisation au Maghreb et en Asie. Un seul site, à Yssingeaux (Haute-Loire), serait sauvegardé par ce projet délirant.
Hier, des élus de Bourg-en-Bresse, de Bellegarde et du Teil, les présidents des conseils généraux de l'Ain et de l'Ardèche, les trois députés et les trois sénateurs concernés ont rencontré le secrétaire d'État à l'Emploi Laurent Wauquiez. Le but de cette rencontre étant de trouver des alternatives à la délocalisation.
Surprise, la lecture d’une analyse économique sur l'entreprise établie par un expert-comptable est édifiante : « Ils n'ont aucun intérêt à délocaliser. Les résultats sont excédentaires, il n'y a pas d'endettement. Le plan social leur coûtera de l'argent, autant qu'ils le réinvestissent. Si le plan social est accepté, il n'y a vraiment plus de droit du travail en France ! »
Conclusion les élus concernés ont décidés de rencontrer les dirigeants de Lejaby afin de trouver des alternatives à cette délocalisation. La Région et les Départements proposeraient des aides financières « pour permettre le développement de l'entreprise en contrepartie du maintien des emplois et de l'outil industriel ». Mais encore faut-il que les dirigeants de Lejaby soient ouverts à la discussion sur ce point. Si cette initiative ne serait pas un succès, le prochain CCE aura lieu le 27 mai.
Si finalement l’aide financière était acceptée par Lejaby, cela serait la porte ouverte à toutes les entreprises rentables de faire un petit chantage afin d’obtenir de l’argent public.
Le fait que la délocalisation ne soit pas rentable sera surement une découverte pour certains d’entre vous mais ne me surprend nullement. La vérité est que délocaliser est devenu une sorte de “mode” dans le management moderne, l’entreprise qui ne délocalise pas étant vue comme une entreprise d’un autre temps. De plus, comme il est complexe de quantifier et d’estimer le coût réel d’une délocalisation (coûts de structure, de formation, de recrutement, de turn-over, de rendement des employés low-cost, de vol dans l’entreprise, de gestion depuis la France, de transport des marchandises, d’image, de qualité, de stockage, de perte de réactivité, de garantie, stabilité sociale et politique du pays, inflation, etc.), il est rare que cette étape soit bien faite. Pire, les directeurs industriels et financiers ayant eu pour objectif cette délocalisation font tout pour cacher son coût réel car il y va de leur crédibilité et parce que ce fiasco engage leur propre responsabilité…
C’est aussi pourquoi les relocalisations sont si rares. Car il faut du courage pour relocaliser ainsi qu’un budget pour le nouvel investissement. Il y a ainsi des délocalisation piteuses qui survivent sans rentabilité, avec une faible rentabilité ou même avec perte simplement parce qu’avouer et ré-investir est trop difficile pour ces directeurs grassement payés !
1 commentaire:
Mon entreprise, Comverse France, reçoit des directives "Corporate" de ne plus engager d'ingénieurs Français. Seuls sont admis les ingénieurs (nouvellement recrutés) chez notre "partenaire" Indien Aricent.
Avant d'être rachetée, notre société NetCentrex était numéro 1 (ou 2 :) ) dans la vente de plateforme de service VoIP. Avec les nouvelles directives, et en raison des démissions régulières, notre technologie et notre expertise tendent à se délocaliser vers l'Est, pour quitter (définitivement) la France ?
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