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mardi 6 mars 2012

Apple, symbole de la nouvelle mondialisation

L’entreprise Apple a fortement prospéré depuis le succès de ses téléphones iPhone et ensuite de ses tablettes iPad. Aujourd’hui l’entreprise est la plus florissante du monde. Mais qu’en est-il de sa responsabilité sociale ? Quelle est l’âme de cette entreprise ?

Success-story

La trésorerie de l’entreprise a dépassé 100 milliards de dollars ! Et ce n’est pas près de s’arrêter avec ses 13 milliards de profits (record) entre octobre et décembre (3 mois seulement !). Tim Cook a reconnu « nous avons plus de trésoreries que nécessaire pour fonctionner au quotidien ». En fait ce qu’il aurait du dire : Nous avons beaucoup plus de trésoreries que nécessaire pour fonctionner au quotidien et pour préparer l’avenir ». La vérité est que l’entreprise a un trésor de guerre incroyable, si incroyable que l’entreprise ne sait pas quoi en faire… L’entreprise est de fait aussi incroyablement valorisée en bourse : 478 milliards de dollars. Sur ce sujet elle devient numéro une dans le monde et se paye même le luxe de valoir presque autant que Microsoft (263 milliards) et IBM (233 milliards) réunis. De même, elle distance clairement le numéro deux mondial, le pétrolier Exxon Mobil (411 milliards). Aujourd’hui, on estime qu’un employé d’Apple fait gagner en moyenne plus de 400 000 dollars par an à son entreprise. Cette somme est supérieure à celle de Goldman Sachs, Exxon Mobil ou Google ! Autre chiffre : les revenus d’Apple en 2011 sont plus élevés que la somme combinée des budgets de l’état du Michigan, du New Jersey et du Massachusetts réunis !

Cette réussite hors norme profite à qui précisément ? C’est bien la question.

Cette réussite ne profite pas à l’emploi ni au social

Pas au social : La quasi-totalité des 70 millions d'iPhone, iPads 30 millions et 59 millions d'autres produits Apple a vendu en 2011 ont été fabriqués à l'étranger. Apple emploie 43 000 personnes aux US (8000 de plus en 2011), mais 20 000 à l’étranger et plus de 700 000 personnes chez des sous-traitants étrangers. Ceci signifie que parmi les personnes employées directement par Apple, seule 68,3 % travaillent sur le sol américain, ce qui n’est pas si mal. Si l’on compte les employés directs ou indirects, le chiffre passe à 5,7 %.Malheureusement, ce chiffre est plus réaliste, car si la sous-traitance était sur le sol américain les 20 000 personnes qui encadrent les sous-traitants le seraient aussi et le premier chiffre approcherait de 100 %. Une situation qui a choqué le président américain Obama qui, lors d’un diner avec feu Steve Jobs (et d’autres entrepreneurs), lui avait demandé la raison de cette situation. La réponse de Job fut irrémédiable : « ces emplois ne reviendront pas », avait-il sèchement répondu. Apple pense, en effet, que la foultitude des usines disponibles à l'étranger ainsi que la flexibilité, la rapidité et le savoir-faire industriel des travailleurs étrangers ont dépassés ceux de leurs homologues américains. Pour la direction d’Apple, la fabrication à l’étranger est aujourd’hui la seule option.

Pourtant, la flexibilité a un cout social aussi à l’étranger, les règles d’Apple envers ses fournisseurs sont de ne pas faire travailler leurs employés plus de 60 heures par semaine, et d’avoir au moins un jour de repos (sic !). Mais selon l' Apple Supplier Responsibility 2011 Progress Report, sur 127 sous-traitants d’Apple audités en 2010, 76 faisaient travailler leurs employés plus de 60 heures par semaine, plus de la moitié de l'année. Il est vrai qu’il est difficile de garantir la loyauté de 127 sous-traitants, mais que penser des conditions de travail chez le plus gros d’entre eux ? Les conditions de travail dans les usines Foxconn sont régulièrement mises en cause par les ONG et dans différents articles de journaux. L’entreprise s’est tristement fait connaitre du grand public après une vague de suicides parmi ses employés.

À quelques semaines de la sortie de l’iPhone, l’écran du téléphone est passé du plastique (trop peu classe et rayable) à un écran de verre Titan (anecdote livrée dans la biographie de Steve Jobs) et que ce prodige n’a été possible que par la souplesse des usines chinoises. Comment est-ce possible ?

Les écrans de verre titan nécessitaient des traitements et les usines de production / traitements devaient être montées rapidement. Un appel d’offres a été lancé et c’est une entreprise chinoise qui a gagné. Lorsque les employés d’Apple sont allés voir le potentiel fournisseur chinois, il était déjà en train de construire une gigantesque extension de son usine, au cas où ils auraient le contrat. Autre surprise : une armée d’employés et d’ingénieurs étaient mis à disposition d’Apple gratuitement dans le cadre de ce potentiel contrat et disponible 24h/24, car dormant sur place. La vérité qui se cache derrière cette histoire est que le gouvernement chinois avait décidé d’aider de nombreuses industries dont celle du verre et ce projet s’inscrivaient dans ce cadre, Apple a donc profité du « dumping » chinois !

Les nouveaux écrans prêts à être montés sont arrivés un soir vers minuit à l’usine d’assemblage de Foxconn. L’affaire étant urgente, vu la sortie imminente de l’iPhone, un contremaitre réveille 8000 ouvrières qui dormaient dans les dortoirs de l’usine afin qu’ils travaillent à l’adaptation de la chaine de montage au nouvel écran. Chaque ouvrière a reçu un biscuit et une tasse de thé en guise de réveil. Dans les 96 heures qui ont suivi, l’usine produisait plus de 10 000 iPhone avec le nouvel écran de verre Titan. Évidemment, aucune usine occidentale ne peut faire cela, néanmoins cela pose de nombreuses questions que nous débattrons plus loin.

L’exemple de Foxconn est a cet égard saisissant : 230 000 employés, travaillant 6 jours par semaine et 12 heures par jour et gagnant moins de 17 $ par jour et vivant sur place. 300 gardiens sont employés par l’entreprise pour orienter l’incroyable flux d’ouvriers le matin, la cantine prépare une moyenne de 3 tonnes de porc et 13 tonnes de riz chaque jour. Foxconn a une douzaine d’usines en Asie et Europe de l’Est, au Mexique et au Brésil, elle assemble environ 40 % des produits électroniques mondiaux pour des clients comme Amazon, Dell, Hewlett-Packard, Motorola, Nintendo, Nokia, Samsung, Sony… Foxconn a la capacité d’embaucher 3000 personnes en une nuit et de les loger sur le site de l’usine, l’occident ne peut rivaliser dans ces conditions… De même pour les ingénieurs, embaucher 8700 ingénieurs industriels peut se faire en 15 jours en Chine et prendrait 9 mois aux États-Unis. Pourquoi ? La fuite des usines a provoqué une raréfaction du personnel compétent, la souplesse du droit du travail chinois aide également à cette rapidité.

Le réveil des ouvriers à minuit pour monter les nouveaux écrans iPhone serait, d’après la loi chinoise, illégale. Ce qui est clair c’est que l’entreprise a maintenant une telle taille et un tel pouvoir de négociation, qu’elle peut se permettre des arrangements avec la loi chinoise étant donnée la pression qu’a le gouvernement chinois sur l’emploi et le pouvoir d’achat. Si Foxconn déménageait de Chine définitivement ce sont des millions d’emplois qui disparaitraient. Là aussi, il y a un dumping, social cette fois.

La situation actuelle est telle que, comme la majorité des produits sont fabriqués en Chine, tout changement dans le design d’un produit se ressoude rapidement, car en chine, tout est à portée de mains (main d’œuvre, ingénieurs, fournisseurs, logistique…), la compétence industrielle est maintenant en Chine, et ce, presque 24h/24 pour une somme dérisoire.

Manque de personnels qualifiés pour soutenir l’innovation

Selon Apple, l’amharique ne produit plus assez de personnes qualifiées (et a même arrêté d’en produire) pour satisfaire les besoins de l’entreprise. C’est un des points évoqués durant le repas avec le président Obama. Booster la formation des ingénieurs, mais de nombreux entrepreneurs avait également demandé que soit réformé le système de visas américains afin d’aider les entreprises à embaucher des ingénieurs étrangers…

Cette pénurie d’ingénieurs est surement vraie. Pourtant, en délocalisant massivement en 2004, Apple, comme d’autres dans le monde, ont stoppé la demande en personnel qualifié pour l’industrie. Les universités se sont adaptées vers d’autres domaines si bien que la pénurie d’aujourd’hui découle de ces décisions de délocalisations. Le problème de cette attitude est que le premier qui délocalise force « pratiquement » (d’autres solutions existent, mais sont plus risquées et complexes à mettre en œuvre) ses compétiteurs à faire de même. Tim Cook chez Apple n’a pas eu plus d’imagination, il a suivi le mouvement. C’est pour les mêmes raisons qu’un Apple leadeur n’est pas une bonne nouvelle, ses compétiteurs ne pourrons qu’aller toujours plus loin dans le low-cost pour survivre.

La transformation de l’économie induite par la sous-traitance massive à l’étranger à des conséquences concrètes sur les Américains. Ainsi, l’article du New York Time détaille le cas de Éric Saragoza, embauché en 1995 dans l’usine de Elk Grove (Californie), il fut impressionné par les 1500 ouvriers qui y travaillaient et l’automatisation poussée de l’usine. L’ingénieur Saragoza s’est spécialisé dans l’optimisation de l’efficacité de l’usine, il augmenta fortement ses responsabilités et son salaire grimpa à 50 000 dollars : il eut une femme, trois enfants ainsi qu’une maison avec piscine. Mais plusieurs années plus tard, l’usine californienne n’était plus compétitive par rapport aux usines low-cost : la main-d’œuvre US coutait 27 % de plus qu’en Asie. Des tâches routinières furent délocalisées ainsi que l’inventaire et l’automatisation augmentée, des tâches de diagnostic furent envoyées à Singapour. Un jour M. Saragoza a été licencié, son niveau de BAC+4 ne suffisait plus aux yeux de son employeur et son salaire était jugé comme trop cher. Il est retourné étudier la technologie, mais lorsque ses études furent finies l’usine californienne avait principalement été transformée en centre d’appel AppleCare (les employés touchaient 12 dollars l’heure en moyenne) : ses nouvelles compétences ne servaient à rien dans ce domaine. Il a cherché ailleurs dans la Silicon Valley, mais sans succès, car les postes étaient, de fait, réservés aux trentenaires sans enfants et lui avait 48 ans, était marié avec enfants. Il fut finalement embauché par une agence d’intérim qui l’envoya chez Apple (!) afin de vérifier les retours d’iPhone et iPad. Son nouveau travail consiste à nettoyer les écrans d’iPhone et à tester que la sortie audio marche correctement, et ce, pour 10 dollars de l’heure…

Après deux mois de ce régime, M. Saragoza a démissionné espérant plus rentable à long terme de consacrer la totalité de son temps à rechercher un emploi plus en rapport avec ses études.

Exemple parallèle : Lina Lin est chef de projet en Chine (Shenzhen), elle travaille pour une entreprise chinoise qui a un contrat avec Apple pour coordonner la production d’accessoires iPad et iPhone. Elle parle couramment l’anglais. Elle gagne un peu moins que ce que gagnait M. Saragoza à l’époque où il travaillait chez Apple, elle et son mari arrive à investir à la banque un quart de leur salaire. Elle et son mari vivent dans un appartement de 329 m2 qu’ils partagent avec leur fils et (comme souvent en Chine) avec ses beaux-parents. Elle gagne bien sa vie, car à Shenzhen depuis des années le marché de l’emploi est très tendu, surtout si l’on est éduqué et que l’on parle anglais.

Le sens civique des entreprises n’existe plus

Autre facteur : « autrefois les entreprises se sentaient responsable de l’emploi américain, même lorsque ce n’était pas la solution la plus rentable, de nos jours cela a disparu. Les bénéfices ont pris le pas sur la générosité » déclare Betsy Stevenson, l'économiste en chef au département du Travail américain. En général, les entreprises font valoir que pour prospérer, elles ont besoin de se déplacer de travail où il peut générer suffisamment de profits pour continuer à payer pour l'innovation, cet argument est bien connu : sacrifions nos ouvriers pour maintenir l’emploi cadre et ingénieurs, faire autrement impliquerait plus de pertes d’emploi au total. Nous savons on cela nous a menés.

Mais, pour les dirigeants d’Apple, c'est une erreur de mesurer la contribution d'une entreprise simplement en comptabilisant ses employés, ils notent pourtant qu’Apple emploie plus de travailleurs aux États-Unis que jamais auparavant... Le succès d'Apple a profité à l'économie en permettant aux entrepreneurs et créer des emplois chez des opérateurs téléphoniques et des entreprises de logistique. Apple a créé un « data center » de 500 millions de dollars en Caroline du Nord (100 employés) et maintiens ses Call centers en amharique. Certains semi-conducteurs de l’iPhone 4 sont fabriqués à Austin par Samsung (2400 personnes). Le verre « titan » de l’iPhone est fabriqué par une usine de Corning située dans le Kentucky. Apple estime que ce contrat a permis à Corning d’augmenter ses ventes de 700 millions de dollars et de créer 1000 emplois américains pour supporter les marchés émergents. Pourtant, la croissance de Corning vient principalement de la demande Asiatique, ainsi l’entreprise à créée une usine au japon et une autre à Taïwan afin de se rapprocher de ses clients. Certains pensent que plus de 10 000 emplois américains ont été créés indirectement, par exemple chez FedEx et UPS afin de faire face aux nombreuses livraisons de produits Apple. Difficile à vérifier d’autant qu’Apple refuse de confirmer ces chiffres. Comment croire que si d’autres entreprises vendaient des téléphones à la place des iPhone ces livraisons n’existeraient plus ? Apple dit que de nombreux emplois ont été créés dans les boutiques Apple et chez ceux qui font des applications iPhone. Difficile à évaluer également, d’autant que beaucoup d’applications ne sont pas américaines et que certaines ne produisent pas un revenu suffisant pour en faire un travail à plein temps…

Pour Apple le problème du chômage n’est pas le leur, mais de faire le meilleur produit possible. Cette dernière idée est bien celle qui a guidé Steve Jobs toute sa vie et fait sa fortune. Le secteur informatique manquait cruellement de produit simple, puissant et convivial à la fois, Apple a comblé ce manque. Pourtant, certains dénoncent le fait que la position dominante d’Apple bénéficie plus à l’entreprise qu’à ses employés et à l’emploi américain : doubler les ventes de l’iPhone ne doublera pas les cadres et ingénieurs américains, mais doublera presque les ouvriers en Asie.

D’autres ont compris la puissance du filon (un peu tard, certes) et se lanceront également dans la bataille. Autre point historique : deux ans avant le projet iPhone, un projet « Purple 2 » est lancé : il s’agit de définir les caractéristiques du téléphone de demain, d’un téléphone révolutionnaire qui serait vendu par Apple. Ce que souligne Apple est que la majorité des idées retenues proviennent de l’étranger. Pourquoi ? Simplement parce que l’on ne fabrique plus rien en amharique et que l’innovation a suivi : 90 % des composants électroniques de l’iPhone sont fabriqués en dehors des états unis : la mémoire vient de Corée et du Japon, l’écran de Corée et Taïwan, le chipset vient d’Europe et les semi-conducteurs d’Allemagne et de Taïwan, les terres rares viennent de mines Chinoises et d’Afrique (dans des conditions d’extraction discutable d’ailleurs)…

Pourtant, les produits Apple ont longtemps été fabriqués en Amérique. C’est en 2004 sous l’impulsion de Timothy D. Cook, actuellement PDG d’Apple. Son idée ? Suivre la tendance alors que la plupart des autres sociétés d'électronique américaines étaient déjà parties à l'étranger, ainsi que le fait qu’Apple avait quelques difficultés financières.

Des spécialistes ont tenté de savoir combien couteraient un iPhone fabriqué aux US. Ils se sont arrêtés sur un surcout de 65 dollars soit 50 euros (10 % du prix de vente).

Apple profite à certains de ses employés

La situation a profité aux employés d’Apple (de ceux qui restent en tout cas) : en 2011, les employés et directeurs d’Apple ont reçu, en plus de leurs salaires, des stock options à hauteur de 2 milliards de dollars et ils ont exercé ces options pour une valeur de plus de 1,4 milliard de dollars. Reste à savoir si la majorité de ces sommes n’est pas exclusivement destinée à quelques « stars » locales et aux directeurs. Ainsi, on estime que la plus grosse récompense a été donnée à Tim Cook : la valeur de ses actions chez Apple est de 427 millions de dollars ! Son salaire est de 1,4 million de dollars et en 2010 il a reçu une compensation de 59 millions de dollars !

Apple profite à ses actionnaires

L’insolente santé d’Apple a bénéficié aux actionnaires d’une certaine manière : L’augmentation de la valeur des actions est une belle opération pour eux. En revanche, Tim Cook refuse toujours de verser des dividendes aux actionnaires d’Apple, et ce, depuis 1995 !

Épilogue

Apple est devenu un monstre puissant et incontrôlable. Le but de Steve Job de créer une entreprise qui offre des produits « cools », innovants, beaux et simples d’emploi. Il voulait rendre le contrôle de l’informatique aux utilisateurs. C’est ce qui a animé toute sa vie. Comme un simple rêve d’enfant. Nous pouvons même dire qu’il y a laissé une partie de sa vie et de sa santé. Pourtant, il a commis une erreur. En ne se focalisant que sur le « cool », il a oublié l’humain et créé un monstre devenu incontrôlable. Son successeur, Tim Cook, a participé personnellement à cette évolution regrettable. Il regarde aujourd’hui la montagne d’argent sur laquelle son entreprise est assise et semble se demander ce qu’il pourrait en faire. Lui aussi a perdu le contrôle. Bien sûr, Apple n’est pas uniquement responsable de la situation actuelle. Loin de là. Mais ce que l’on peut dire c’est qu’elle a participé fortement à son établissement. Bill Gates a connu également cela. Il semblait envier ce dernier parce qu’il était resté dans la technique et parce qu’il faisait des produits vraiment “cools”. Pourtant, il a choisi, même si ses Fondations humanitaires ne sont pas parfaites, il a choisi. Tim Cook a maintenant tous les choix possibles. Avec la domination d’Apple du marché de la téléphonie et des tablettes tactiles et son incroyable trésor de guerre, il a le choix de continuer à faire des produits cools et faire grandir la montagne d’argent au détriment des emplois américains et des conditions de travails d’ouvriers chinois, ou de trouver une voie plus ambitieuse.

Comme le dit Jared Bernstein, qui fut économiste en chef et conseiller en politique économique du vice-président Joseph Biden dans l'administration Obama, à propos d’Apple : « Si c'est le summum du capitalisme, nous devrions être inquiets. »


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