Étonnant non, cette habitude de féliciter les chefs d’État étrangers alors même que leur probité est discutable ? La France est-elle devenu un pays de second rang sous le quinquennat ?
Etonnant, mais c’est pourtant ce que le président Sarkozy a fait : féliciter immédiatement Poutine pour son élection très controversée. Le 5 mars, Vladimir Poutine, « président élu de la Fédération de Russie » a reçu une lettre classique de « félicitations » au lendemain d’une élection présidentielle, largement entachée par la fraude.
Hollande, lui, a dit qu’il se serait contenté de « prendre acte ». « Cela aurait été la façon de reconnaitre la légitimité de M. Poutine mais le caractère, disons, discutable de cette élection même si je pense que même sans les fraudes, il aurait été élu ». Service minimum, donc. D’accord, certains diront que la lettre était finement ciselée de piques faisant référence au long chemin démocratique que doit encore parcourir la Russie et à sa position regrettable sur les dossiers brulants du moment à l’ONU. Certes. Mais alors pourquoi cette précipitation ? Ne pouvait-on pas attendre quelques jours avant de l’envoyer ? Ces reproches déguisés ont-ils la moindre chance d’avoir le plus petit impact sur Poutine et sa politique ? Nous ne pouvons que fortement en douter. Ceci signifie donc que la France considère le « nouveau » président russe comme un ami.
Quelle drôle d’habitude qu'à la France de s’acoquiner avec tout homme politique étranger pourvu qu’il soit puissant et riche, ne tenant aucun cas de sa fréquentabilité. La France est-elle devenue si dépendante et si faible depuis cinq ans qu’elle en est rendue à lécher les bottes si cela peut lui rapporter des contrats ? Est-ce le gaz russe dont la France dépend tant qui nous emmène sur cette voie ? Certains diront que la France à toujours plus ou moins soutenue des dictateurs du moment que cela lui rapportait. Fort bien, mais n’assiste-t-on pas à une accélération de la tendance ? La France ne doit-elle pas s’améliorer et non s’aliéner ? Ne doit-on pas avancer sur le chemin des droits de l’homme plutôt que l’inverse ?
Kadhafi qui campe sur les pelouses de l’Élysée, qui impose moults caprices tous plus ridicules les uns que les autres, pour que finalement la France en vienne à lui faire la guerre parce que d’autres puissants et amis l’on décidé ? Recommandable un jour, dictateur un autre ?
Pourtant, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait déclaré que l'élection n'avait "pas été exemplaire".Qu’attend réellement Sarkozy de Poutine s’il est réélu ? Le pays des droits de l’homme est-il tombé si bas ? Où allons-nous ? Les Français sont-ils d’accord ?
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