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jeudi 27 octobre 2011

Halte aux méthodes du néomanagement !

 

A lire dans Le Monde:

Dans cette époque rude et désenchantée, si la vie quotidienne de beaucoup d'entre nous se révèle de plus en plus sombre, il faut avoir conscience qu'il ne s'agit pas là d'un fait du hasard, d'une fatalité tombée du ciel.

La dureté des temps (souffrance au travail, isolement, fatalisme, dépression) est chaque jour renforcée par l'action de personnages dont la médiocrité et la terne banalité contrastent avec l'intensité du mal qu'ils font. Petits hommes gris à la Simenon, ils représentent la matérialisation finale du cauchemar imaginé par Robert Musil dans L'Homme sans qualités (Seuil, 1979). Ces agents de la tristesse opèrent dans des domaines de plus en plus étendus, mais il en est certains où leurs méfaits sont assez récents et particulièrement choquants : l'éducation et la santé en font partie.

Ils se présentent en général comme des "managers", des gestionnaires d'un nouveau genre et viennent prendre la place des "anciens" dans des établissements scolaires, des hôpitaux, des centres médico-psycho-pédagogiques, des instituts médicaux-éducatif (IME), etc.

Ordinateur et pointeuse en poche, ils ont pour mission d'apurer les comptes et de "remettre au travail" le personnel. Avec eux, plus de "feignants", d'"assistés", de "privilégiés" (certains ont dû télécharger récemment le portrait de Laurent Wauquiez en fond d'écran...). Ils appliquent le règlement, tout le règlement, rien que le règlement.

Or dans ces endroits singuliers où l'on soigne et où l'on apprend, l'essentiel se passe justement à côté du règlement. Pas contre, mais en dehors. Dans un hôpital, dans un centre psy, la qualité des soins dépend avant tout de la relation avec le patient. Elle passe par l'écoute, le dialogue, le regard, l'attention, et le pari partagé. Une minute peut valoir une heure, une heure une journée, une journée une vie. Aucun logiciel ne peut traiter ce genre de données.

Dans les centres médico-psychopédagogiques, les écoles, collèges et lycées, les objectifs chiffrés, les fichiers, les classements et catégories administratives ne peuvent cadrer avec des parcours d'élèves et patients multiples, complexes et singuliers. Ici, le travail a à voir avec le désir et le lien. Qui peut prétendre quantifier et rationaliser cela ? Nos petits soldats du management se méfient, eux, du vivant, de la complexité, de l'insaisissable. Ils haïssent cela même, car ces notions les empêchent de compter en rond. Ils n'ont qu'un mot à la bouche qu'ils répètent tel un mantra : "laloi, la loi, la loi."

Et l'on soupçonne, derrière ce formalisme, derrière leur apparente froideur, quelque chose de sombre et malsain. On connaît en psychanalyse et en psychopathologie ce phénomène d'obéissance stricte à la loi qui passe par l'effacement du sujet, définition même de la jouissance. Ces personnages, Lacan les appelait des "jouis-la-loi".

Ils ne se réfèrent qu'aux représentations réglementaires et légales du vivant ; mais la complexité du vivant, qui est la matière même de ces lieux de soins et d'éducation, n'est pas toute représentable. Par ailleurs, la loi dont ils parlent n'est pas la loi comme champ concflictuel. Ce qu'ils nomment respect de la loi n'est autre qu'une obéissance qu'ils exigent comme une simple compétence, au même titre que savoir lire ou écrire.

Plus d'espace, du même coup, pour la pensée critique et l'autonomie. Dans leur esprit, l'autonomie doit se transformer en pure autodiscipline, ce qui fait d'eux de petits soldats de la mise en place d'un pouvoir arbitraire. Dans leurs tableaux et leurs contrats d'objectif, l'essentiel leur échappe. Au point de susciter des effets "contre-productifs" - pour utiliser leurs termes.

A force de vouloir imposer de la rationalité, en contrôlant les horaires, en voulant rentabiliser chaque minute (chaque euro d'argent public dépensé...), en quadrillant les services, en instituant des rôles de petits chefs et sous-chefs, c'est la contrainte qui devient la règle, épuisant le désir et l'initiative des salariés.

Obligés de travailler dans un univers panoptique où tout est mesurable et transparent, ils perdent le goût de leur métier, s'impliquent logiquement moins, et souffrent au quotidien.

Ces méthodes de management sous la pression sont suffisamment élaborées (en provenance des Etats-Unis pour la plupart) pour savoir jusqu'où ne pas aller trop loin, éviter des dérives qui se retourneraient contre leurs auteurs. Ils savent harceler sans dépasser la limite légale.

Ces auteurs eux-mêmes, petits chefs psychorigides, médiocres et sans aucune envergure spirituelle, sont parfaitement fuyants. Il est impossible d'engager une discussion contradictoire avec eux car ils ignorent tout du funeste dessein qu'ils servent jour après jour. Ils sont les aiguilleurs d'un train dont ils ne maîtrisent ni la puissance ni la destination.

Petits hommes méprisables et benêts qui participent à un processus qui les dépasse. Ce néomanagement pour lequel l'homme devient une ressource impersonnelle et interchangeable prépare les fondements d'une société que l'on voit se dessiner chaque jour de plus en plus clairement, où les critères économiques font la loi, et où la loi écrase la vie.

Les grands changements sociaux, ceux qui vont dans le sens de la tristesse et de la restriction des libertés, ne se passent jamais du jour au lendemain, de façon soudaine, comme on franchit le Rubicon. Ces bouleversements se préparent dans la durée, lentement, discrètement. Et c'est bien de cette façon que la petite armée de ces hommes sans qualités est en train de préparer le terrain d'une société brutale et obscure.

Pour continuer notre travail, dans ces lieux vitaux, il nous faut résister. Mais résister au nom de quoi ? Comme ce pouvoir s'attaque directement à la vie, c'est la vie elle-même qui devient résistance.


Ouvrage : "Organismes et artefacts : vers la virtualisation du vivant ?" (La Découverte, 2010).

Miguel Benasayag, philosophe et psychanalyste

jeudi 13 octobre 2011

La taxe des hauts revenus est uniquement symbolique, c’est le modèle social qui doit être amputé ! (sic)

Pour Charles Beigbeder, du MEDEF, le retour à l’équilibre budgétaire nécessite le sacrifice de notre modèle social, car taxer les riches est ridicule et inefficace. La mondialisation vous inquiète ? vous avez grand tord car c’est une formidable opportunité pour nous et notre modèle social ! Qu’on se le dise ! 

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Ce mardi 11 octobre 2011, dans le grand journal de BFM radio, Charles Beigbeder, président de la « commission recherche et innovation » du MEDEF (et UMP convaincu) n’avait qu’un mot à la bouche : il est urgent de diminuer les dépenses sociales de 90 milliards d’euros, car il ne faut rien attendre de la nouvelle taxation sur les hauts revenus décidée par le gouvernement : elle est symbolique et dangereuse.

Analyse : Ce fut donc un festival de contrevérité et de mauvaise foi libérale pour justifier ce sacrifice. Ici, pas question d’augmenter les impôts qui ont pourtant fortement baissé pour les riches sous la présidence de Nicolas Sarkozy, mais uniquement de diminuer les dépenses sociales. En gros pas question que les riches, trivialement assimilés à des acteurs économiques dynamiques créant des « boites » et des emplois, mettent la main à la poche, c’est le social qui doit trinquer. La taxe sur les hauts revenus est symbolique (0,25 % de l’effort à faire) et ne sert à rien.

La taxe sur les hauts revenus est de 3 % pour les revenus de 250 000 à 500 000 euros et de 4 % au-delà. Pour Beigbeder, il faut trouver 90 milliards d’euros par an et que cette mesure rapportera 300 millions d’euros. D’après lui, même si l’on passait la taxe à 15 % cela ne ferait qu’un milliard soit 1 % du problème (pas tout à fait en fait, 1,11 %).

Analyse : Très bien, mais rien ne dit qu’il ne fallait pas fixer la limite à 100 000 euros de revenus annuels (déjà très confortable) et ne pas mettre une progressivité allant de 10 % à 30 %. Rien ne nous interdit de supprimer tous les cadeaux fiscaux mis en place par le président et qui nous ont mis dans cette situation.

Pour lui si cette taxe symbolique n’est pas accompagnée de mesures drastiques de réduction des dépenses cela peut être dangereux : il faut tailler dans la dépense. C’est donc un problème d’état providence « qu’il faut refonder, car on veut le sauver évidemment ». « Tout le monde doit faire un effort ».

Analyse : C’est assez fort, car si tout le monde doit faire un effort, il reconnait que les riches doivent faire un effort symbolique, mais que la presque totalité de l’effort doit être fait sur le social, c'est-à-dire : l’effort doit être porté presque exclusivement par les pauvres ! Il a même l’audace de dire qu’il faut « refonder » (donc détruire ou fortement raboter, de 90 milliards précisément) l’État-providence, et ce, « pour le sauver » « évidemment » ! l’État-providence : l’autre cheval de bataille des ultralibéraux…

D’après lui c’est par ce que nous sommes dans « un assistanat généralisé » et que « cela ne peut plus durer » que nous sommes dans cette situation, ce n’est en aucun cas à cause des banques. Cette taxe est « un message pas très positif pour les agents économiques les plus dynamiques qui créent des boites et des emplois ».

Analyse : La thèse qui veut que tous nos malheurs viennent des dépenses sociales qui ne sont que de « l’assistanat généralisé » est un grand classique de l’ultralibéralisme. Il est également très simpliste de considérer que les revenus supérieurs à 250 000 euros sont ceux des personnes qui créent « des boites et des emplois » ! Pour ma part, je dirais que c’est tout sauf cela. Mon pauvre plombier qui travaille 15 heures par jour, qui refuse des contrats et ne peut embaucher de nouveaux employés (il en a déjà quatre), car la banque ne lui prête plus et qui ne se verse que 2000 euros par mois est lui un vrai entrepreneur, un de ceux qui font l’emploi en France et il a des revenus à peine supérieurs aux SMIC ! N’oublions pas que les PME sont le premier employeur de France et que personne au gouvernement ne pense à lui. Les personnes qui gagnent plus de 250 000 euros sont des cadres de très haut vol d’entreprises du CAC40 ou pire, de purs investisseurs qui ne créent pas d’emploi, mais en détruisent régulièrement. Monsieur Beigbeder, il serait temps que vous regardiez autour de vous !

Montebourg en prend pour son grade : il s’oppose au retour des déficits sous la barre des 3 % alors, d’après Beigbeder, qu’il faudrait revenir à 0 % voir à +1 % ! Les Français ne comprennent pas la « science économique », car on ne l’apprend pas à l’école : 2/3 des importations chinoises sont réexportées, si l’on met des barrières douanières c’est toute l’économie qui s’effondre et « l’immense majorité de nos emplois qui disparaissent », un salarié sur quatre dépend de l’exportation, la mondialisation est une chance extraordinaire. Cela permet les grandes avancées technologiques de ces dernières années. Le monde est en croissance de 4 % par an certains sont à 8 % d’autres à +1 %. Il faut saisir cette chance : il y a des milliards d’êtres humains qui cherchent à améliorer leur niveau de vie, aidons-les, allons chercher ces nouveaux marchés fantastiques pour nos entreprises et on pourra financer notre modèle social.

Analyse : C’est tellement dense en contrevérité et en idéologie ultralibérale primaire que cela en devient amusant et facile à démonter :

  • Si l’on retournait à 0 % (ou même +1 %), ce que personne ne propose ni ne demande d’ailleurs à part Beigbeder, cela voudrait dire que la France n’investirait plus qu’elle ne ferait qu’accumuler des richesses. C’est comme interdire tout crédit à un ménage, nous pouvons nous en passer, certes, mais un peu de crédit bien utilisé n’a jamais fait de mal a personne bien au contraire ! C’est bien méconnaitre l’économie que de viser 0% ou +1%…
  • Dire que l’économie est une science comme il aime à le souligner est ridicule et bien évidemment faux, ceci, même pour des ignares, nous est rappelé par le nombre de crises économiques qui se succèdent et qu’on n’a pas su prévoir et empêcher. Manifestement monsieur Beigbeder n’est pas un scientifique sinon il saurait ce qu’est une science, c’est d’ailleurs bien regrettable car il est tout de même de formation ingénieur de l’école Centrale Paris !
  • Le fait que l’on réexporte une partie de ce qui est importé ne justifie rien. Si l’on prend l’exemple d’Apple aux États-Unis, nous savons que si la recherche et développement est américain, la fabrication est purement chinoise. Si l’on suit le raisonnement de Beigbeder, Apple est une bonne affaire pour les Américains pourtant on peut lire qu’Apple avec sa fabrication 100 % chinoise serait responsable pour plus un milliard du déficit commercial américain ! Ceci signifie simplement que, le réexport de produit hautement technologique n’est pas rentable et générateur de déficits commerciaux !
  • Dire que parce que l’on s’est mis dans une situation délicate qui est une impasse, il ne faut pas changer est absurde. Oui, mettre des barrières douanières n’est pas non plus une solution miracle, ce sera aussi difficile au départ, car cela bouleversera beaucoup d’équilibres, mais n’est-ce pas justement ce que nous devons faire ? Ne devons-nous pas remettre à plat le système, et ce, même si c’est difficile ?
  • La mondialisation est une chance extraordinaire seulement pour les peuples pauvres qui n’ont rien à perdre et tout à gagner, pour les Français ce n’est en aucun cas une affaire. Un homme politique et représentant du MEDEF ne doit-il pas se préoccuper uniquement des intérêts français ? S’il désire travailler pour des intérêts chinois qu’il parte en chine ou en Inde… Nous sommes en grave déficit comme Beigbeder aime le répéter pendant que les Chinois croulent sous les excédants budgétaires et Beigbeder nous propose de les « aider », c’est tout simplement surréaliste !
  • Faut-il rappeler à Beigbeder que les miettes de croissance que la mondialisation nous accorde ne sont pas de 1 %, mais très proche de 0 % comme le montre les derniers chiffres français…
  • Financer notre modèle social avec les nouveaux marchés qui s’ouvrent est une illusion ridicule : si cela marchait, nous n’en saurions pas là. Pourquoi cela ne marche-t-il pas ? Parce que les pays pauvres sont plus protectionnistes que nous : une société occidentale ne peut entrer sur le marché chinois que si le gouvernement chinois est d’accord et en général ce n’est le cas que parce qu’il y a des transferts de technologie important sur des secteurs stratégiques pour les Chinois. Rien de tout cela en Europe et la chancelière Allemande a du se fâcher, car les Chinois venaient en Allemagne acheter des PME, pillait leur savoir-faire et repartaient en Chine !
  • Vous remarquerez qu’il ne parle absolument pas des mesures nécessaires pour réindustrialiser la France, seule option pour recréer des emplois au lieu de ne vanter que les emplois d’import (et exports) qui ne sont souvent que le symbole de l’aggravation de notre déficit commercial. Ou sont ses propositions innovantes sur le sujet ? Il est vrai que Beigbeder est plus un financier qu’un industriel : Il a fondé le courtier en ligne Selftrade, le fournisseur d'électricité Poweo, le producteur agricole AgroGeneration, la société de réservation de loisirs Happytime et la société financière Audacia. Rien d’industriel dans tout cela, son seul vrai contact industrile n’a duré que peu de temps : juste après sa sortie d’école il a travaillé deux petites années chez Matra Marconi Space. Année industrielles vite oubliées.

Selon lui il faut faire « beaucoup, beaucoup de pédagogie » des réformes effectuées et de celles qui faut faire. Il ne faut pas attendre, car si l’on attend on peut doubler nos intérêts financiers. La journée d’action contre l’austérité est un échec total : 5000 personne à Marseille ce qui prouve que les Français ont compris qu’il fallait des sacrifices… D’ailleurs si nous ne faisons pas rapidement ces sacrifices, la dégradation de la note français va surement doubler les frais financiers de la dette.

Analyse : autre grande lubie des ultralibéraux : si l’on n’est pas d’accord avec eux c’est parce que nous n’y connaissons rien (nous n’avons pas été éduqués à la « science économique » à l’école) et parce que les bonnes idées ultralibérales n’ont pas été présentées avec suffisamment de pédagogie ! Vu le bilan désastreux du gouvernement, c’est pour cela qu’il faut faire « beaucoup, beaucoup de pédagogie » des réformes effectuées et, mais aussi de toutes celles qui faut que nous fassions pour satisfaire l’ogre libéral… En revanche Beigbeder a raison sur un point, un seul finalement, il faut traiter ce problème de la dette rapidement et avant l’élection présidentielle car la note de la France sera dégradée après et cela nous coutera plus cher… Mais l’élimination de la dette n’implique pas uniquement des rabotages sociaux.

Alors si, au MEDEF, c’est cela la « recherche et l’innovation », il est urgent de supprimer cette commission, car c’est de la foutaise pure et dure !

jeudi 6 octobre 2011

Tablette à 1€, le maire de Massy proteste

tablette à un Euro

Dans une lettre au ministre de l’enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, le maire de Massy (91), Vincent Delahaye, s’étonne lui aussi du choix du gouvernement d’écarter Archos et lui demande de réétudier le cadre cette offre. Le Blog Economique Et Social, qui ne manque pas une occasion de défendre la France et son industrie ne pouvait pas ne pas la publier :

“Monsieur le ministre,

La Gouvernement a décidé de lancer pour les étudiants une offre de tablette électronique à 1€ par jour.

Si je pense qu’il s’agit là d’une très bonne idée, permettez-moi de vous faire part de ma plus complète désapprobation suite au choix de l’Etat de choisir une offre mixant Apple et Samsung, au détriment d’Archos, seule société française du secteur.

Je ne comprends pas l’élimination de la seule entreprise nationale dans ce domaine.

Comme vous le savez, Archos est une PME française référente sur le marché très concurrentiel de l’électronique nomade grand public. Elle se situe derrière Apple et devant Samsung. Si elle était confirmée, cette décision serait regrettable pour le France comme pour l’Essonne. Notre département est riche d’acteurs publics et privés dans le domaine de l’innovation technologique. Il convient donc de les encourager.

A Massy et sur le Plateau de Saclay, où est installé Archos, nous sommes aux premières loges pour voir le talent français se développer dans ces domaines stratégiques.

Au moment où l’Etat réaffirme l’exemplarité de ce secteur essentiel avec l’Opération d’Intérêt National, comment comprendre une décision qui écarte l’un des fleurons nationaux d’un marché aussi important puisqu’il s’adresse à des jeunes et donc à un public en devenir.

Je vous serais donc très reconnaissant de réétudier les conditions d’accès au marché que vous venez de lancer afin qu’Archos bénéficie d’une même égalité de traitement que ses concurrents.

Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à mes sentiments les meilleurs.

Le Sénateur-Maire, Vincent Delahaye.”

Vincent Delahaye est Sénateur et Maire de la ville de Massy (91), président délégué du Parti Radical valoisien dans le département de l’Essonne, chargé du développement et de l’animation de la fédération et membre du comité national.

Comme nous le disions dans notre précédant article sur le sujet, Vincent Delahaye pense comme nous que cette décision est un très mauvais signe que l’Etat envoie à nos champions économiques. Mais quelle mouche a donc piqué le gouvernement ?

Discours de Steve Jobs à Stanford en 2005, hommage.

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« C’est un honneur de me trouver parmi vous aujourd’hui et d’assister à une remise de diplômes dans une des universités les plus prestigieuses du monde. Je n’ai jamais terminé mes études supérieures. A dire vrai, je n’ai même jamais été témoin d’une remise de diplômes dans une université. Je veux vous faire partager aujourd’hui trois expériences qui ont marqué ma carrière. C’est tout. Rien d’extraordinaire. Juste trois expériences.
« Pourquoi j’ai eu raison de laisser tomber l’université »

La première concerne les incidences imprévues. J’ai abandonné mes études au Reed Collège au bout de six mois, mais j’y suis resté auditeur libre pendant dix-huit mois avant de laisser tomber définitivement. Pourquoi n’ai-je pas poursuivi ?
Tout a commencé avant ma naissance. Ma mère biologique était une jeune étudiante célibataire, et elle avait choisi de me confier à des parents adoptifs. Elle tenait à me voir entrer dans une famille de diplômés universitaires, et tout avait été prévu pour que je sois adopté dès ma naissance par un avocat et son épouse. Sauf que, lorsque je fis mon apparition, ils décidèrent au dernier moment qu’ils préféraient avoir une fille. Mes parents, qui étaient sur une liste d’attente, reçurent un coup de téléphone au milieu de la nuit : « Nous avons un petit garçon qui n’était pas prévu. Le voulez-vous ? » Ils répondirent : « Bien sûr. » Ma mère biologique découvrit alors que ma mère adoptive n’avait jamais eu le moindre diplôme universitaire, et que mon père n’avait jamais terminé ses études secondaires. Elle refusa de signer les documents définitifs d’adoption et ne s’y résolut que quelques mois plus tard, quand mes parents lui promirent que j’irais à l’université.
Dix-sept ans plus tard, j’entrais donc à l’université. Mais j’avais naïvement choisi un établissement presque aussi cher que Stanford, et toutes les économies de mes parents servirent à payer mes frais de scolarité. Au bout de six mois, je n’en voyais toujours pas la justification. Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire dans la vie et je n’imaginais pas comment l’université pouvait m’aider à trouver ma voie. J’étais là en train de dépenser tout cet argent que mes parents avaient épargné leur vie durant. Je décidai donc de laisser tomber. Une décision plutôt risquée, mais rétrospectivement c’est un des meilleurs choix que j’aie jamais faits. Dès le moment où je renonçais, j’abandonnais les matières obligatoires qui m’ennuyaient pour suivre les cours qui m’intéressaient.
Tout n’était pas rose. Je n’avais pas de chambre dans un foyer, je dormais à même le sol chez des amis. Je ramassais des bouteilles de Coca-Cola pour récupérer le dépôt de 5 cents et acheter de quoi manger, et tous les dimanches soir je faisais 10 kilomètres à pied pour traverser la ville et m’offrir un bon repas au temple de Hare Krishna. Un régal. Et ce que je découvris alors, guidé par ma curiosité et mon intuition, se révéla inestimable à l’avenir. Laissez-moi vous donner un exemple : le Reed Collège dispensait probablement alors le meilleur enseignement de la typographie de tout le pays. Dans le campus, chaque affiche, chaque étiquette sur chaque tiroir était parfaitement calligraphiée. Parce que je n’avais pas à suivre de cours obligatoires, je décidai de m’inscrire en classe de calligraphie. C’est ainsi que j’appris tout ce qui concernait l’empattement des caractères, les espaces entre les différents groupes de lettres, les détails qui font la beauté d’une typographie. C’était un art ancré dans le passé, une subtile esthétique qui échappait à la science. J’étais fasciné.
Rien de tout cela n’était censé avoir le moindre effet pratique dans ma vie. Pourtant, dix ans plus tard, alors que nous concevions le premier Macintosh, cet acquis me revint. Et nous l’incorporâmes dans le Mac. Ce fut le premier ordinateur doté d’une typographie élégante. Si je n’avais pas suivi ces cours à l’université, le Mac ne possèderait pas une telle variété de polices de caractères ni ces espacements proportionnels. Et comme Windows s’est borné à copier le Mac, il est probable qu’aucun ordinateur personnel n’en disposerait. Si je n’avais pas laissé tomber mes études à l’université, je n’aurais jamais appris la calligraphie, et les ordinateurs personnels n’auraient peut-être pas cette richesse de caractères. Naturellement, il était impossible de prévoir ces répercussions quand j’étais à l’université. Mais elles me sont apparues évidentes dix ans plus tard.
On ne peut prévoir l’incidence qu’auront certains évènements dans le futur ; c’est après coup seulement qu’apparaissent les liens. Vous pouvez seulement espérer qu’ils joueront un rôle dans votre avenir. L’essentiel est de croire en quelque chose – votre destin, votre vie, votre karma, peu importe. Cette attitude a toujours marché pour moi, et elle a régi ma vie.
« Pourquoi mon départ forcé d’Apple fut salutaire »
Ma deuxième histoire concerne la passion et l’échec. J’ai eu la chance d’aimer très tôt ce que je faisais. J’avais 20 ans lorsque Woz [Steve Wozniak, le co-fondateur d’Apple N.D.L.R.] et moi avons créé Apple dans le garage de mes parents. Nous avons ensuite travaillé dur et, dix ans plus tard, Apple était une société de plus de 4 000 employés dont le chiffre d’affaires atteignait 2 milliards de dollars. Nous venions de lancer un an plus tôt notre plus belle création, le Macintosh, et je venais d’avoir 30 ans.
C’est alors que je fus viré. Comment peut-on vous virer d’une société que vous avez créée ? C’est bien simple, Apple ayant pris de l’importance, nous avons engagé quelqu’un qui me semblait avoir les compétences nécessaires pour diriger l’entreprise à mes côtés et, pendant la première année, tout se passa bien. Puis nos visions ont divergé, et nous nous sommes brouillés. Le conseil d’administration s’est rangé de son côté. C’est ainsi qu’à 30 ans je me suis retrouvé sur le pavé. Viré avec perte et fracas. La raison d’être de ma vie n’existait plus. J’étais en miettes.
Je restais plusieurs mois sans savoir quoi faire. J’avais l’impression d’avoir trahi la génération qui m’avait précédé – d’avoir laissé tomber le témoin au moment où on me le passait. C’était un échec public, et je songeais même à fuir la Silicon Valley. Puis j’ai peu à peu compris une chose – j’aimais toujours ce que je faisais. Ce qui m’était arrivé chez Apple n’y changeait rien. J’avais été éconduit, mais j’étais toujours amoureux. J’ai alors décidé de repartir de zéro.
Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite, mais mon départ forcé d’Apple fut salutaire. Le poids du succès fit place à la légèreté du débutant, à une vision moins assurée des choses. Une liberté grâce à laquelle je connus l’une des périodes les plus créatives de ma vie.
Pendant les cinq années qui suivirent, j’ai créé une société appelée NeXT et une autre appelée Pixar, et je suis tombé amoureux d’une femme exceptionnelle qui est devenue mon épouse. Pixar, qui allait bientôt produire le premier film d’animation en trois dimensions, Toy Story , est aujourd’hui la première entreprise mondiale utilisant cette technique. Par un remarquable concours de circonstances, Apple a acheté NeXT, je suis retourné chez Apple, et la technologie que nous avions développée chez NeXT est aujourd’hui la clé de la renaissance d’Apple. Et Laurene et moi avons fondé une famille merveilleuse.
Tout cela ne serait pas arrivé si je n’avais pas été viré d’Apple. La potion fut horriblement amère, mais je suppose que le patient en avait besoin. Parfois, la vie vous flanque un bon coup sur la tête. Ne vous laissez pas abattre. Je suis convaincu que c’est mon amour pour ce que je faisais qui m’a permis de continuer. Il faut savoir découvrir ce que l’on aime et qui l’on aime. Le travail occupe une grande partie de l’existence, et la seule manière d’être pleinement satisfait est d’apprécier ce que l’on fait. Sinon, continuez à chercher. Ne baissez pas les bras. C’est comme en amour, vous saurez quand vous aurez trouvé. Et toute relation réussie s’améliore avec le temps. Alors, continuez à chercher jusqu’à ce que vous trouviez.
« Pourquoi la mort est la meilleure chose de la vie »
Ma troisième histoire concerne la mort. A l’âge de 17 ans, j’ai lu une citation qui disait à peu près ceci : « Si vous vivez chaque jour comme s’il était le dernier, vous finirez un jour par avoir raison. » Elle m’est restée en mémoire et, depuis, pendant les trente-trois années écoulées, je me suis regardé dans la gla-ce le matin en me disant : « Si aujourd’hui était le dernier jour de ma vie, est-ce que j’aimerais faire ce que je vais faire tout à l’heure ? » Et si la réponse est non pendant plusieurs jours à la file, je sais que j’ai besoin de changement.
Avoir en tête que je peux mourir bientôt est ce que j’ai découvert de plus efficace pour m’aider à prendre des décisions importantes. Parce que presque tout – tout ce que l’on attend de l’extérieur, nos vanités et nos fiertés, nos peurs de l’échec – s’efface devant la mort, ne laissant que l’essentiel. Se souvenir que la mort viendra un jour est la meilleure façon d’éviter le piège qui consiste à croire que l’on a quelque chose à perdre. On est déjà nu. Il n’y a aucune raison de ne pas suivre son cœur.
Il y a un an environ, on découvrait que j’avais un cancer. A 7 heures du matin, le scanner montrait que j’étais atteint d’une tumeur au pancréas. Je ne savais même pas ce qu’était le pancréas. Les médecins m’annoncèrent que c’était un cancer probablement incurable, et que j’en avais au maximum pour six mois. Mon docteur me conseilla de rentrer chez moi et de mettre mes affaires en ordre, ce qui signifie : « Préparez-vous à mourir. » Ce qui signifie dire à ses enfants en quelques mois tout ce que vous pensiez leur dire pendant les dix prochaines années. Ce qui signifie essayer de faciliter les choses pour votre famille. En bref, faire vos adieux.
J’ai vécu avec ce diagnostic pendant toute la journée. Plus tard dans la soirée, on m’a fait une biopsie, introduit un endoscope dans le pancréas en passant par l’estomac et l’intestin. J’étais inconscient, mais ma femme, qui était présente, m’a raconté qu’en examinant le prélèvement au microscope, les médecins se sont mis à pleurer, car j’avais une forme très rare de cancer du pancréas, guérissable par la chirurgie. On m’a opéré et je vais bien.
Ce fut mon seul contact avec la mort, et j’espère qu’il le restera pendant encore quelques dizaines d’années. Après cette expérience, je peux vous le dire avec plus de certitude que lorsque la mort n’était pour moi qu’un concept purement intellectuel : personne ne désire mourir. Même ceux qui veulent aller au ciel n’ont pas envie de mourir pour y parvenir. Pourtant, la mort est un destin que nous partageons tous. Personne n’y a jamais échappé. Et c’est bien ainsi, car la mort est probablement ce que la vie a inventé de mieux. C’est le facteur de changement de la vie. Elle nous débarrasse de l’ancien pour faire place au neuf. En ce moment, vous représentez ce qui est neuf, mais un jour vous deviendrez progressivement l’ancien, et vous laisserez la place aux autres. Désolé d’être aussi dramatique, mais c’est la vérité.
Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ne laissez pas le brouhaha extérieur étouffer votre voix intérieure. Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. L’un et l’autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire.
Dans ma jeunesse, il existait une extraordinaire publication The Whole Earth Catalog , l’une des bibles de ma génération. Elle avait été fondée par un certain Stewart Brand, non loin d’ici, à Menlo Park, et il l’avait marquée de sa veine poétique. C’était à la fin des années 1960, avant les ordinateurs et l’édition électronique, et elle était réalisée entièrement avec des machines à écrire, des paires de ciseaux et des appareils Polaroid. C’était une sorte de Google en livre de poche, trente-cinq ans avant la création de Google. Un ouvrage idéaliste, débordant de recettes formidables et d’idées épatantes.

Stewart et son équipe ont publié plusieurs fascicules de The Whole Earth Catalog . Quand ils eurent épuisé la formule, ils sortirent un dernier numéro. C’était au milieu des années 1970, et j’avais votre âge. La quatrième de couverture montrait la photo d’une route de campagne prise au petit matin, le genre de route sur laquelle vous pourriez faire de l’auto-stop si vous avez l’esprit d’aventure. Dessous, on lisait : « Soyez insatiables. Soyez fous. » C’était leur message d’adieu. Soyez insatiables. Soyez fous. C’est le vœu que j’ai toujours formé pour moi. Et aujourd’hui, au moment où vous recevez votre diplôme qui marque le début d’une nouvelle vie, c’est ce que je vous souhaite.
Soyez insatiables. Soyez fous.
Merci à tous.
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mardi 4 octobre 2011

Quand le gouvernement “enfonce” l’industrie française

La semaine dernière, une annonce ridicule du gouvernement n’a choqué personne pourtant il y a fort a dire sur l’annonce de tablettes tactiles à 1 € par jours pour les étudiants.

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La semaine dernière, le gouvernement annonce la disponibilité d’une offre d’une tablette à 1 € par jour pour les étudiants avec abonnement données 3G compris.

Une bonne affaire ?

En fait, il y a obligation d’abonnement durant 24 mois soit 365*2=730 euros au total. Sachant que par exemple la Galaxy Tab 8,9 pouces et 3G coutent 449 € sur Internet cela signifie que l’abonnement est finalement vendu à 11,7 € par mois. Ce tarif est à cheval entre le tarif 200Mo de données par mois d’orange pour 8 €/mois et le forfait à 1 Go (1000Mo) pour 28 € par mois, mais seulement 18 € par mois pour une utilisation sur iPad (difficile à comprendre !). Nous voyons bien que suivant les conditions en terme de débit ce n’est pas forcément une bonne affaire. Or, le ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez, a que l’opérateur "finançait la différence" (le cout de la tablette) et que cela ne coutait "rien au contribuable". Si c’était vraiment le cas l’abonnement reviendrait à 30,4 € par mois ce qui est un abonnement plutôt haut de gamme : 2Go par mois coutent chez Orange 32 € par mois. Est-on bien dans ce cas ? Pas du tout ! L’offre proposée par Orange et le ministre est de 1Go par mois ! Ceci veut donc dire que la tablette pourrait, en fait, être facturée plus cher que ce qu’elle coute (si l’on prend l’offre 1Go iPad) ! Ce n’est pas illogique en soit puisque Orange avance (prête) l’argent correspondant au cout réel de la tablette durant presque deux ans. Mais nous voyons que c’est loin d’être une super affaire même si les tarifs nébuleux d’Orange ne permettent pas vraiment de comparer.

L’offre s’adresse-t-elle au plus grand nombre ?

L’offre est valable pour toute personne s'engageant dans des études après le baccalauréat, au sein d'établissements publics ou privés, "sans aucune restriction, ni d'âge ni de ressources", a précisé Laurent Wauquiez. Vu sous cet angle cela parait très séduisant, mais nous apprenons un peu plus loin qu’il visait 10 000 étudiants pour que sont offre soit une réussite. Cela me parait bien peu. Est-elle limitée à 10 000 personnes comme l’indiquent de nombreux journaux? D'ailleurs, la tablette est proposée "sans aucune restriction, ni d'âge ni de ressources". Est-ce vraiment intelligent d’aider ceux qui peuvent déjà se payer une tablette haut de gamme ? Mais comme l’offre n’est pas une si bonne affaire, il aurait mieux valu l’ouvrir a tout le monde, même aux salariés, et avec un prix plus attractif vu le volume plus grand espéré par Orange.

L’offre est-elle judicieuse ?

L’idée de mettre une tablette tactile à disposition d’étudiants n’est pas une très bonne idée. A titre de comparaison un Netbook de grande marque et souvent plus puissant et travaillant sous Windows est largement plus pratique pour prendre des notes, car il a un clavier et peut faire marcher la suite bureautique de Microsoft, enregistrer le son d’un cours, car il a un (gros) disque dur (alors que les tablettes n’ont que 16 Go de donnés) et enfin il coute presque deux fois moins cher ! Les tablettes sont plus réputées pour l’écoute facile de la musique et des films ainsi que le surf sur Internet que pour le travail des étudiants. D'ailleurs, le ministre le sait puisqu’il "souhaite que soient développées des applications utiles pour les étudiants, tant sur le plan pédagogique que pour leur vie quotidienne". C’est dire s’il sait que son offre est faible ! N’aurait-il pas fallu faire développer des logiciels pour étudiants et proposer ensuite cette offre plutôt que l’inverse ? Il est donc clair que le ministre surf sur la mode du moment (les tablettes), mais ne prend pas en considération les véritables besoins des étudiants.

Le choix de l’IPad et de la Galaxy Tab est-il bon pour la France ?

Ici se situe le pire de cette affaire, c’est que le gouvernement pour cette offre ridicule (prix, tablette au lieu de notebook, seulement 10 000 élus…) est le choix des fournisseurs : Apple (R&D américaine, fabrication totalement Chinoise) et Samsung (R&D et fabrication en partie Coréenne). En effet, c’est oublier tous les autres fabricants et en particulier Archos marque française et qui possède ses bureaux de recherche et développement en France ! Archos propose de nombreux modèles de tablettes dont certains biens moins chers (250 €) que ceux d’Apple ou Samsung. Les tablettes Archos existent de longue date et sont bien connues dans le monde entier. Ces tablettes sont déjà commercialisées avec des offres 3G chez Bouygues ou SFR ou bien encore sans abonnement. Rare groupe d’électronique grand publique en France, Archos se dit victime d’une sorte de discrimination de la part du gouvernement et d’Orange qui ne veut pas distribuer ses tablettes. Pour contrattaquer le groupe français se dit prêt à lancer une offre pour moitié prix soit 0,5 € par jour avec la connexion 3G ! D’après le PDG de l’entreprise, cette offre permettrait de diminuer les couts de distribution de sa tablette de 30 % rendant l’offre facile à commercialiser. En retours le ministre indique que les tablettes Archos ne seraient pas au point techniquement… «Si Archos est prête à proposer une offre, on l'étudiera. Mais je suis là pour les étudiants, ma priorité est qu'ils soient équipés de matériel au meilleur prix, je ne suis pas là pour faire le VRP des constructeurs », tout est dit !

Il est donc nécessaire de se demander si le gouvernement travaille vraiment pour la France ou pour Apple et Samsung. Car s’il a écarté Archos, seul constructeur national, il dénigre également de manière grossière et injuste ses solutions techniques ! Quelle portée va avoir ces propos dans les ventes futures d’Archos ? Voila le seul effet tangible de “l’observatoire de Made in France” lancé en grandes pompes par le gouvernement puis discrètement et immédiatement abandonné. Dans quel pays vit-on ? Pour qui “roule” le gouvernement ? Qui s’occupe encore des emplois en France si le gouvernement organise la déconfiture du peu d’industrie qui reste encore dans le pays ?