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mercredi 27 juillet 2011

Sortir de la souffrance au travail

A lire dans Le Monde :

La discordance s'accroit, en France, entre la souffrance qui continue de s'aggraver dans le monde du travail et le débat qui s'intensifie dans l'espace public cependant que des mouvements de protestation se manifestent de plus en plus bruyamment dans la cité. Cette discordance pose des problèmes sérieux à ceux qui sont préoccupés par l'action en vue d'expérimenter de nouvelles méthodes d'organisation du travail.

Des solutions existent en effet, mais elles se heurtent à des obstacles dont l'analyse est indispensable avant d'appeler à quelque action que ce soit. A supposer qu'on parvienne à lever ces obstacles, sur quels principes pourrait-on fonder une action visant la reconstruction des rapports entre le travail et la vie ?

Le débat dans l'espace public est devenu important depuis l'automne 2009, à la suite des suicides à France Télécom, grâce aux journalistes principalement, sur le fond d'une sensibilisation des esprits plus lente et plus discrète, mais peut-être aussi plus durable portée par le cinéma documentaire, les films de fiction, les pièces de théâtre et les œuvres littéraires qui prennent le monde du travail pour sujet.

Ce ne sont pas seulement les médias qui entretiennent le débat, il est maintenant repris par des groupes et des commissions à l'Assemblée nationale et au Sénat, par certaines centrales syndicales et de nombreuses fédérations professionnelles, voire, timidement encore, par certains courants de partis politiques et, de façon encore mal organisée, par les mouvements et manifestations de la rue.

La fréquentation des comités de direction d'entreprises et des personnels d'encadrement révèle que parmi les dirigeants, certains ont des doutes sur la validité des méthodes de gestion et de management dont ils savent qu'elles sont en cause dans les ravages humains du travail auxquels on assiste aujourd'hui, sans omettre qu'eux aussi commencent à souffrir sérieusement de la déstructuration du vivre-ensemble à la tête des entreprises, des administrations et de l'Etat.

Il arrive qu'ici et là, se construisent des consensus pour chercher des alternatives à l'organisation actuelle du travail. Alors se pose la question du "comment agir ?".

L'obstacle actuel vient de ce que les dirigeants aujourd'hui aux commandes n'ont plus aucune connaissance des sciences du travail. Les sciences de l'ingénieur ont été détrônées au profit des sciences de la gestion, cependant qu'on affirmait à grand bruit la fin du travail, voire la disparition souhaitable du travail comme valeur. Non seulement il s'agit là d'un déni de réalité, mais c'est l'engagement dans un retournement ruineux du rapport humain au travail contre la vie dont il est pourtant facile de montrer que cette dernière est indissociable du besoin, du désir et de la volonté de s'impliquer individuellement et collectivement dans le travail.

Le tournant gestionnaire inauguré dans les années 1980 se traduit aujourd'hui par un découplage tragique entre le travail ordinaire et la culture. De ce fait, nous sommes bel et bien entrés dans une période de menace pour l'avenir du vivre-ensemble et de la cité. Car la culture est, et sera toujours, formée des oeuvres que les êtres humains produisent individuellement et collectivement par leur travail, pour honorer la vie.

Ne voulant rien savoir du "travailler" proprement dit, engagés dans une lutte sans merci avec le droit des gens de métier à faire entendre leurs objections contre les effets délétères du fanatisme gestionnaire, les dirigeants ne savent proposer que des méthodes supplémentaires de contrôle, qui portent le nom de "traçabilité", de "critères de qualité totale" et "d'évaluation des performances".

Incapables d'apporter la moindre assistance technique aux travailleurs qu'ils commandent, parce qu'ils n'ont aucune connaissance du travail concret, les gestionnaires s'en tiennent à fixer des objectifs toujours plus péremptoires, à miser sur la concurrence entre les travailleurs pour pouvoir se délester des responsabilités en matière d'allocation de moyens et à exiger toujours davantage de "reportings", c'est-à-dire d'informations venues des subordonnés sur l'avancement de leur travail pour suppléer à ce qu'ils sont incapables d'investiguer et de juger par eux-mêmes.

Parmi les outils de gestion, on a montré que le plus délétère de tous pour la santé mentale est l'évaluation individualisée des performances. Couplée à la menace sur l'emploi, cette méthode d'évaluation se mute en management par la menace. Elle introduit la peur comme méthode de gouvernement, et elle monte tous les travailleurs les uns contre les autres, déstructurant ainsi les solidarités et le vivre-ensemble. La solitude et la désolation se sont abattues sur le monde du travail, aboutissant à une détérioration tellement profonde des relations de travail que certains finissent par se suicider sur les lieux mêmes de leur activité.

En exaltant la performance individuelle, les nouvelles méthodes de gestion ont déstructuré le travail collectif. L'augmentation des pathologies de surcharge (burn-out, karôshi(mort par excès de travail), troubles musculo-squelettiques, dopage) montre que les gens travaillent de plus en plus, cependant que la productivité baisse. C'est que les ressorts de la coopération ont été systématiquement ignorés, alors que le capital de coopération accumulé par la culture a été pillé sans être renouvelé.

Reprendre la main sur cette orientation délétère passe par plusieurs mesures :

- La réhabilitation du travail et de la valeur du travail au regard de la vie et de la culture constitue la condition sine qua non d'une action rationnelle.

- Redonner à l'enseignement des sciences du travail une place prioritaire dans les écoles d'ingénieurs et de commerce et repenser les théories de la gestion à l'aune du travail réel est nécessaire pour outiller les dirigeants des instruments théoriques indispensables à l'action.

- Suspendre les évaluations individualisées et quantitatives des performances et les remplacer par des méthodes non quantitatives fondées sur le jugement contradictoire et délibératif des contributions individuelles à l'oeuvre commune.

- Introduire surtout de nouvelles méthodes permettant de penser et d'évaluer (au sens noble du terme, c'est-à-dire de porter un jugement sur la valeur de quelque chose) le travail collectif.

Le travail collectif se déploie essentiellement entre les prescriptions, les ordres - soit la coordination - et le travail collectif réalisé par une équipe de travail - soit la coopération. Les ordres proférés par la coordination ne sont jamais exécutés strictement. Même à l'armée, le temple de la discipline et de l'obéissance, si les hommes s'en tiennent à obéir aux ordres, l'armée est vaincue. Il faut savoir "interpréter" les ordres. Ailleurs, si l'on obéit strictement aux ordres, cela s'appelle la grève du zèle, et l'entreprise tombe en panne.

Mais comment interprète-t-on les ordres ? C'est précisément cela - traiter l'écart entre la coordination et la coopération - qui constitue le coeur du travail collectif. Le problème posé par la coopération, c'est de mettre en accord les différents points de vue sur la manière d'interpréter les ordres, de les enfreindre, de les contourner, non pour rejeter ni détruire la coordination, mais pour la rendre compatible, concrètement, avec la réalité du terrain et avec son évolution. La coopération passe donc par un espace de discussion ou de délibération sur les différents modes opératoires que défend chacun des membres d'un collectif de travail. L'analyse détaillée des chaînons intermédiaires de ces débats est possible. Elle montre qu'en fin de compte, on aboutit ainsi à une stabilisation et une articulation des accords qui prend la forme princeps de ce qu'on appelle une "règle de travail".

Cette activité de production de règles, ou "activité déontique", est particulièrement intéressante au regard de la santé mentale au travail en ceci qu'une règle de travail, on peut le démontrer, ne se bâtit jamais uniquement par rapport à son efficacité instrumentale et son utilité économique, mais aussi et toujours par référence à ce qui permet à tous les membres du collectif de vivre ensemble et de travailler ensemble. Ainsi, coopérer, ce n'est pas seulement produire, c'est aussi vivre ensemble.

La coopération s'analyse dans trois dimensions : la coopération horizontale entre membres d'une équipe, la coopération verticale entre chefs et subordonnés et la coopération transverse avec les clients ou les usagers.

Evaluer la coopération est possible, mais cela exige des connaissances théoriques sur le travail, qui manquent terriblement aujourd'hui à l'ensemble des travailleurs. S'impliquer dans une démarche d'évaluation de la coopération c'est, de facto, s'orienter vers la formation de nouvelles compétences collectives, c'est donc un investissement à part entière. Qu'il y ait place ici pour un enjeu économique sur la qualité et la compétitivité est indéniable, mais ce qui nous importe en l'occurrence c'est ce qui revient aux enjeux relatifs à la santé mentale, au plaisir dans le travail, et à la reconstruction des solidarités et du vivre-ensemble, c'est-à-dire à la reconquête des rapports entre le travail et la vie.

Il n'y a aucune fatalité dans la dégradation des rapports entre travail et santé mentale. On peut organiser le travail autrement. Il faut d'abord une volonté politique, c'est certain, mais pour passer de la volonté d'agir à l'action, on ne peut pas faire l'économie d'une remise en cause des savoirs ni d'un investissement important dans les sciences du travail, sans lesquels les dirigeants, mais aussi les salariés, leurs représentations syndicales et les partis politiques, faute des outils conceptuels indispensables, ne pourront continuer à proposer que des mesures inspirées par la gestion, lesquelles ne peuvent qu'aggraver la situation.

Christophe Dejours, psychanalyste et psychiatre (Le grand débat)

samedi 23 juillet 2011

Les expulsions n’ont pas chassé les Roms de France

Encore une preuve de l’inefficacité des mesures populistes adoptées à la va-vite par le gouvernement. A lire sur Le Parisien:

Le nombre de Roms dans le pays reste stable, moins de 15 000, en dépit de la politique d’expulsion du gouvernement. Mais leurs conditions de vie se sont dégradées.

Ils étaient 12 000 à 15 000 Roms en France avant la polémique de l’été dernier. Ils sont toujours autant aujourd’hui. Mais les conditions de vie de ces populations, venues pour la plupart de Roumanie, se sont aggravées, affirment les acteurs de terrain. Les destructions de campements, les éloignements du territoire — avec ou sans aide au retour — n’ont pas enrayé un phénomène migratoire stable depuis le début des années 2000.

« Comme d’habitude, les gens partent et reviennent, y compris dans des endroits où ils étaient installés avant », résume Samir Mile, responsable de La Voix des Roms.


Errance et précarité
En Seine-Saint-Denis, son organisation vient de lancer, avec d’autres, « une plate-forme de soutien aux Roms occupant des terrains », qui appelle « à la liberté de circulation et au respect des droits fondamentaux » de ces personnes. Non loin, Sarcelles (Val-d’Oise), où s’est constitué un immense bidonville de près de 1000 personnes, illustre les déplacements constants suscités par des expulsions régulières depuis ces dernières années. A Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), où l’incendie d’un camp a fait un mort le 6 février, la petite centaine de rescapés de ce sinistre, qui a ravagé les habitats de fortune, a d’abord été hébergée dans un gymnase de la ville, avant d’investir un terrain des Hôpitaux de Paris. Dans le même département, à Choisy, soixante Roms vivent depuis six mois, avec le soutien de la mairie (PC), dans des caravanes prêtées par Emmaüs sur un parking désaffecté. Aux alentours de Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Lyon ou Toulouse, « où des municipalités ont parfois contesté les injonctions des préfectures », note Médecins du monde, squats et bidonvilles renaissent au fil des interventions policières, condamnant leurs habitants « à l’errance et à la précarité ».
Face à cette réalité, la commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding, a rappelé il y a trois jours que « tous les Etats membres de l’Union devront avoir leur plan d’action en faveur des Roms ». « L’affaire française, c’était l’alarme. Je ne regrette pas », a-t-elle assuré, quant aux vives critiques qu’elle avait émises à l’encontre de la politique d’expulsions massives et à la polémique qui l’avait alors opposée au président Nicolas Sarkozy.

lundi 18 juillet 2011

Les patrons du CAC 40 sont les mieux payés d'Europe

A lire dans Le Monde:

La rémunération des présidents de conseils d'administration des entreprises du CAC 40 est repartie à la hausse en 2009 avec quelque 928 000 euros en moyenne contre un peu plus de 864 000 euros en 2008, année marquée par la crise financière, a indiqué lundi le cabinet Proxinvest.

Ils sont ainsi "les mieux payés d'Europe", souligne l'étude annuelle de ce cabinet, qui déplore qu'en 2010 encore les grandes sociétés aient refusé de soumettre "au contrôle de l'assemblée les rémunérations des présidents non exécutifs".

Selon Proxinvest, le taux de contestation des résolutions soumises au vote des assemblées générales des sociétés cotées françaises est "parmi les plus élevés d'Europe", à 6,3% au sein du CAC 40 en 2010 contre 5,9% en 2009 et 4,8% en 2008.

L'ÉLECTION DES PDG, PRINCIPAL SUJET DE CONTESTATION

"Le nombre de résolutions non adoptées contre l'avis du conseil atteint le score record de 64 rejets contre 50 en 2009 et 48 en 2008", détaille cette étude qui relève, parmi les principaux sujets de contestation, l'élection des PDG et les compléments de rémunération des dirigeants (indemnités de départ, retraites, attribution d'options et d'actions gratuites...).

"La contestation élevée aux assemblées générales montre les limites de l'auto-régulation à la française où le code de bonne pratique en matière de gouvernance est rédigé exclusivement par les organisations patronales, AFEP [Association française des entreprises privées] et Medef", écrit le cabinet.

Contestant aussi "le cumul des responsabilités de management et de contrôle", Proxinvest estime qu'il "s'accompagne souvent d'une gouvernance défectueuse ou de rémunérations excessives comme le démontrent en 2010 les cas de Société générale, Total et de Renault".

mercredi 6 juillet 2011

Plans Sociaux et licenciements de 2011

Nous sommes mi-2011 l’actualité sociale est tristement abondante, si bien que l’on se croirait en 2008 ! Dommage que ce bilan soit si mauvais pour le gouvernement. Il faudra s’en rappeler en 2012…

Pourtant cette fois-ci la majorité des plans n’ont qu’une seule origine : apporter plus de rentabilité a l’entreprise. C’est comme si la crise de 2008 avait donné le départ pour le lancement décomplexé de toute sorte de plans sociaux que les dirigeants n’osaient pas lancer avant. Avant il y avait un status-quo : on licenciait peu ou le plus légèrement possible et à l’abri des regards. La rareté des plans risquait d’amener les projecteurs sur l’opération. Depuis la crise, tout le monde délocalise et licencie à tout va, ça devient banal. Qu’on se le dise, si l’employé ne valait rien, considéré comme un simple outil de production, avant la crise, les dirigeants, par pudeur, faisaient semblant du contraire. Maintenant que la crise nous a habituées aux annonces de plans sociaux, c’est officiel nous serons tous pressés comme des citrons, car c’est ce que nous sommes : une source de bénéfices qu’il faut éliminer si elle est trop faible. Je ne parle même pas du cas ou cette source n’est pas rentable du tout… De plus, l’état, l’administration et les entreprises publiques ne se gênent plus : en 2010 La Poste aurait supprimé 11 694 emplois

Cette compression du personnel va de pair avec le stress de ceux qui restent. Entre peur d’y passer, stress du survivant et travail interminable pour compenser celui de ceux qui sont partis : les suicides et le malêtre explosent ! Pour le plus grand bien du portemonnaie des actionnaires…

Dans ce cadre, je vous encourage a suivre le cas de Sodimédical : la justice a jugé qu’une société parfaitement rentable et en croissance ne pouvait faire de plan social. Il était temps que la justice (qui est censée servir l’Homme) considère l’Homme comme un Homme et non plus comme un simple outil de travail suffisamment rentable ou non.


Sodimédical : La justice annule le Plan Social (Aube)
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Voici un petit florilège des plans sociaux de 2011 (du plus récent de juin 2011 au plus ancien de janvier 2011) :

  • La Baleine, CSME (Gard) : La production du sel La Baleine est transférée en Italie, 190 emplois supprimés.
  • SeaFrance: Nouveau plan social, on ne sait pas encore combien d’emplois seront touchés.
  • Carrefour : L’entreprise a entrepris d’externaliser ses SAV depuis 2006 et pousse au départ les salariés de ses SAV. Depuis 2006 c’est près de 600 emplois qui disparaissent.
  • Schneider Electric (Caen) : Une partie de la production sera délocalisée en Chine soit 42 emplois supprimés d’ici 2012 sur 124. Pourtant, les carnets de commandes sont repli. Déjà en 2009 l’entreprise avait supprimé le service Recherche et développement et le service commercial, soit 80 emplois.
  • Aréas Assurances : La mutuelle d’assurances Aréas envisagerait la mise en place d’un plan social impliquant 128 salariés.
  • ABB (Saint-Ouen-l’Aumône) : un nouveau plan social se prépare après la suppression en 2009 de 434 emplois. 0 % des effectifs.
  • Plastitube (Bayonne): le plan social qui prévoyait 47 départs sur 127 sera réduit, on ne sait pas encore de combien.
  • TUI, Nouvelles Frontières : un plan social de 150 à 200 emplois se prépare.
  • MBF Technologies (Jura): L’équipementier automobile, filiale du groupe Arche, supprimerait 199 emplois sur 450. Raison: Baisse des commandes de leur donneur d’ordre PSA et Renault.
  • Photowatt (Bourgoin-Jallieu, Isère): ATS l’actuel propriétaire de la seule usine de fabrication de panneau solaire en France à décidé de vendre. C’est déjà 166 postes en CDI et 135 intérimaires qui vont être supprimés. Déjà en février un plan social avait supprimé 196 postes et 136 intérimaires sur les 670 employés du site. L'usine ses produits environ 15 % plus chers que ceux de ses concurrents sans pour autant avoir réussi à en améliorer le rendement.
  • Biscottes Pasquier (Ponts-de-Cé) : 11 emplois supprimés dans une fermeture du site, la production sera regroupée sur un nouveau site à Brissac.
  • Cooper Sécurité, Luminox (Riom) : délocalisation d’une partie de la production en Roumanie et suppression de 24 postes.
  • Spérian (Plaintel) : Suite à de grosses difficultés depuis l'arrêt du contrat avec l'État pour la lutte contre la grippe H1N1, l'entreprise spécialisée dans la fabrication de masques vient d'entamer un plan social : 19 départs volontaires et 20 licenciements sur 130 salariés.
  • PSA (Sochaux) risque de délocaliser ses amortisseurs. 600 emplois menacés. Ce projet d’externalisation de la production des amortisseurs de la future T9, et la fermeture inévitable de l’unité Mécanique de Montbéliard en 2013. La CGT dénonce qu’ il s’agirait d’arrêter la fabrication de tous les amortisseurs en interne chez PSA Peugeot-Citroën. La fabrication serait déficitaire et la direction a trouvé 20 % moins cher ailleurs. Une décision difficile à expliquer quand 257 millions d’euros de dividendes ont été distribués aux actionnaires en mai 2011.
  • Blanche Porte, groupe 3-Suisses (Roubaix) : Le projet de mutualisation des des trois sites de logistique entre 3 Suisse, Blanche Porte et Becquet (spécialisé dans le linge de maison) et la suppression de 21,5 jours de RTT, le passage à une organisation par équipes horaires, le travail un samedi sur deux, le blocage des rémunérations, le gel de l'ancienneté, etc. S'ajoute à cela un plan de sauvegarde de l'emploi : ce sont 30 emplois qui sont visés, dans les services marketing et achats du siège.
  • Quelle, groupe 3-Suisses (Lille) : racheté en mars 2010 par le groupe trois-Suisses, Quelle continue a perdre de l’argent. Une réduction de moitié des effectifs est évoqué.
  • Rapid Staples (Lutzelbourg): après le rachat en mars 2010 par le groupe Esselte, une partie de la production sera délocalisée vers des pays à bas couts et 43 emplois devraient être supprimés suite à ce plan sur les 63 existants.
  • Gefco : L’entreprise de transport et de logistique, filiale de PSA, a annoncé 232 postes supprimés d’ici à fin 2011. La direction a fait valoir des difficultés économiques et plus spécifiquement les pertes engendrées par l'activité messagerie, déficitaire à hauteur de 20 millions d'euros en 2010.
  • Vachette (Chaource): l’entreprise de serrure à un projet de délocalisation/externalisation en république tchèque.
  • Journaux du Midi (Midi libre à Montpellier, l’indépendant à Perpignan et Centre Presse à Rodez) : 200 emplois supprimés.
  • Techni bureau (Normandie): Le fabricant de mobilier de bureau détruit 47 emplois.
  • Siemens Health Services (SHS) va supprimer un tiers de ses effectifs et s’apprête à vendre son activité d’édition de systèmes d’information hospitaliers (SIH) destinés aux établissements de santé privés, tandis qu’un partenariat industriel devrait être conclu prochainement afin de poursuivre les développements des SIH conçus pour les hôpitaux publics. Suppression de 47 postes, dont 27 départs volontaires.
  • American Express Voyage d’Affaires : nouveau plan social de 72 personnes avec délocalisation en Roumanie ou en Inde.
  • Babybottes (Sauvagnon): le fabricant de chaussures annonce un troisième plan social de 20 personnes (sur 82). La raison: un déficit de 400 000 euros sur les prévisions 2010-2011.
  • M-Real (Alizay): L’usine de papier risque de fermer si un repreneur n’est pas trouvé rapidement. L’usine est déficitaire depuis longtemps et il y a déjà eu deux plans sociaux depuis 2006.
  • 3 Suisses : 100 licenciements et 100 départs volontaires dans un plan de modernisation (ou cela s’appelle aussi comme cela maintenant…). Les syndicats parlent de 500 postes supprimés finalement. L’entreprise en est à son troisième PSE en trois ans…
  • STGV-Thévenet (Montreuil): l’entreprise de transport en redressement judiciaire procède à 54 licenciements.
  • JPM (Moulins): 129 licenciements dans un PSE.
  • Schneider Electric (Grenoble): délocalisation des ses services administratifs en Pologne retardés à cause d’une décision de justice. 35 personnes sont concernées.
  • Les services de maternité et de pédiatrie d'Hospitalor (Saint-Avold) seront définitivement fermés au 1er juillet. 85 suppressions de postes.
  • Savoye SA: 33 licenciements sur 250 salariés, le transfert des salariés de Genlis et la fermeture d’un établissement (Genlis).
  • La Redoute (Mouscron): 94 postes liquidés .
  • Fagor-Brandt: délocalisation progressive jusqu’en 2014 vers la Pologne : la direction a expliqué aux ouvriers français qu’ils coutent quatre fois plus chères qu’un ouvrier polonais et que ce type d’industrie n’a plus d’avenir à Lyon.
  • Liotard (Tours): 89 postes supprimés chez ce fabricant de bonbonnes de gaz.
  • Air France (Montreuil): après la publication d'un résultat net de prés d'un milliard d'euros, le groupe annonce la délocalisation de ses centres d’appels et de son service client vers Blue Connect à Prague. Les syndicats dénoncent qu’en plus Blue Connect est connu pour utiliser principalement des étudiants européens stagiaires…
  • Porcher (Ardenne): devenu Ideal Standard, l’usine de Revin et de Dole ferment leurs portes. Principale cause : la dégradation du marché. Le plan social se monte à 35 millions d’euros. 148 salariés au chômage.
  • Institut Pasteur (Lille): 48 postes supprimés dans l’analyse de l’eau. La Trésorerie déficiente en est la cause principale.
  • Noos (câblo-opérateur): 800 postes supprimés.
  • Tabur Blanc, Cahors (grossiste du groupe Monsieur Bricolage) : 11 postes supprimés sur 45. Pourtant, Monsieur Bricolage vient de racheter l'enseigne Briconaute, justifiant ainsi sa bonne santé financière.
  • Caterpillar (Grenoble et Echirolle): 600 salariés licenciés au lieu de 733 suite à un accord sur l’aménagement du temps de travail.
  • Kannad (balises de détresse): 16 emplois supprimés suite à la reprise de l’entreprise par le groupe Orolia en 2009 et à la baisse des marchés.
  • Usine Henkel (Louviers): 86 salariés supprimés suite à la fermeture de l’usine du groupe allemand (absorbeurs d'humidité, les mastics, les revêtements d'étanchéité). Pourtant, l’usine avait été récompensée pour sa performance industrielle en 2008, seule usine française récompensée par le Trophée des meilleures usines européennes ! La fermeture est faite au profit du site de Saint-Étienne et de l’Allemagne.
  • Dane-Elec : Après 20 millions de pertes sur l’exercice 2010, une centaine de postes sont supprimés
  • Aérospace (Reims): reprise de l’entreprise par Novaé Technology, 116 postes supprimés (sur 460) et une firme historique sinistrée.
  • Suforem (à Villeneuve): placés en redressement judiciaire, 27 postes seront supprimés dans un premier temps sur 70 permanents et 85 saisonniers.
  • Séréna : L’entreprise de services à la personne Séréna (Angers), supprime 21 emplois. Un plan social qui fait suite à celui de 2009 de 64 postes sur l’ensemble des sites nationaux. À répéter à ceux qui nous disent que l’avenir de la franco c’est les services…

  • Luxat : Fabricant de chaussures de mi haut de gamme, une offre de reprise de l’entreprise par un acteur national de la maroquinerie de luxe impliquerait 30 suppressions de postes sur 83 dans un premier temps. Une délocalisation en Tunisie est en vue.

  • La Redoute : les sites de Dottignies et Estaimpuis, un plan social est en cours et le personnel est en grève.

  • ALCAN SOFTAL: un plan social est prévu sur le site de Ham dans la Somme. 100 emplois sur 207 seront supprimés. Suite à des pertes financières importantes ces dernières années, le site à été vendu en janvier par un fonds de pension américain…

  • Ambrell (à Soultz): Cette société de commercialisation de fours à induction pour l’industrie est délocalisée vers la Hollande.

  • Matra MS: 43 suppressions de poste sur 126 à Romorantin.

  • ABBOTT: nouveau plan social supprimant 201 emplois (sur 2000) au siège de la filiale française du laboratoire américain.

  • SES (Sécurité Et Signalisation): une centaine de licenciements et la fermeture des sites de Potey (nord) et Chaudun (Aisne)

  • Alstom: Suppression de 4000 postes dont une partie en France (non précisée) d’ici à mars 2012 dans la fabrication de turbines.

  • Alombard (filiale du groupe Schneider Electric située à St Pryvé St Mesmin), fermeture du site en 2012 (137 personnes). Selon la CFTC la fermeture ne serait motivée que pour des raisons de profit.

  • Cooper (équipementier automobile): fermeture de l'une de ses usines en Seine-Maritime pour cause de fusion avec Barre-Thomas. 316 postes supprimés.

  • Les transports Laperrière: La fermeture de l’entreprise entraine 25 suppressions d’emploi.

  • VP Transports : Risque de délocalisation de l’entreprise. Un projet de reprise par les salariés et l’ancien patron est proposé.

  • Sagem à Dinan: un plan social sera annoncé le 31 mars. Aucune idée du nombre de personnes touchées.

  • Sanofi Aventis a informé son comité d’entreprise le 6 janvier un plan social concernant les visiteurs médicaux et les fonctions support: 916 emplois supprimés et 80 postes créés. Sanofi Aventis a réalisé en 2010 des bénéfices records, il y avait déjà eu un plan en 2008.

  • Les Editions Atlas suppriment 39 postes qui vont agrandir le plan social de 2009 qui supprimait 60 salariés. À l’époque, la direction justifiait cette décision par une perte de 7 millions d’euros, mais avait finalement enregistré un bénéfice de plus de 2 millions et demi. Cette année un résultat net de plus de 8 M€ est prévu.

  • Photowatt (panneaux solaires) annonce la suppression de 95 emplois principalement dans la partie assemblage, mais affirme recruter dans la partie commerciale. Finalement, fin février c’est 331 emplois sur 670 qui seront supprimés et une création de 100 postes de commerciaux. Photowatt, fleuron mondial, est la seule société en France à maitriser les principales étapes de la filière photovoltaïque, du silicium jusqu'aux panneaux, ce qui aurait été un bon investissement pour le FSI, hélas. Après une grève de trois jours, il a été obtenu une prime de départ de 15 000 euros et 125 euros par mois d’ancienneté. Une enveloppe de 300 000 euros a été réservée pour des reconversions éventuelles.

  • Sperian protection qui avait fait le bonheur des investisseurs durant l’épidémie de H1N1 annonce un plan social. La crise passée, les commandes sont en baisse de 80 %. 43 personnes supprimées.

  • Ducros Express confirme un plan social de 736 emplois, dont 561 secs, sur 3100 salariés. Le sort de Ducros Express a été scellé lors de la cession en juillet 2010 de DHL Express au groupe Caravelle spécialisé dans les entreprises déficitaires. Fin janvier le plan social est réduit de 200 emplois.

  • Fralib (groupe Unilever) : 182 départs dans un plan social puis fermeture du site de Gémenos. L’usine étant la seule en France a fabriqué les thés Lipton et les infusions Éléphant, maintenant ces produits seront importés de Belgique et Pologne ! Les salariés ont demandé de l’aide à l’état pour les aider à reprendre l’activité (via le FSI par exemple), il ne s’est rien passé. Ils se sont donc reportés sur YourBizProject. Le 11 février le TGI annule le plan social pour cause “d’irrégularités manifestes”. En conséquence, Fralib ne pourra licencier durant 6 mois et revoir son plan social.

  • Albéa, pas de plan social, mais 40 départs volontaires demandés. La raison : regroupement de deux sites français et des rumeurs de délocalisation en Pologne.

  • Panavi (viennoiseries) ferme, son propriétaire, le groupe Belge Vandemoortele refusent d’investir pour remettre aux normes l’usine.

  • Wattiez (Escautpont, Nord, filiale de Spie Batignoles) est sous le coup d’un plan de sauvegarde de l’emploi de 44 personnes sur 58 salarié.

  • Richard-Ducros (métallurgie) pourrait supprimer 200 des 300 emplois de son usine d’Alès. L’entreprise avait été rachetée en novembre par le groupe de BTP Fayat malgré (d’après la direction) 4 audits indiquant une situation financière délicate. Pourtant, ces audits n’ont jamais été rendus publics.

  • Olibet (Biscuits, Sud): Fermeture fortement possible en 2011.

  • Enseignement: dans la région Est c’est 841 suppressions de postes qui sont programmées pour 2011

  • Pôle emploi: 1800 suppressions de postes cette année ! Alors que le taux de chômage est au plus haut et ne baisse pas vraiment… Lorsqu’on sait que déjà en 2010 les conseillers de Pôle Emploi n’avaient pas le temps de s’occuper des chômeurs, c’est incompréhensible…

  • Sealynx (Auomobile, Eure): sont plan social est suspendu jusqu’au 15 février 2011 au moins. Le plan concernait 257 emplois sur 736.

  • Novasep (pharmacie , 300 millions d’euros de CA) annonce un nouveau plan social de 150 personnes. Le groupe Novasep avait été repris en janvier 2007 par son management, Gilde Buyout Partners, Banexi et BNP Paribas.

  • T-Systems (Télécom, Toulouse) annonce 30 licenciements (informaticiens). 80 autres suppressions à venir. La société est déficitaire depuis des années, mais l’origine de ces pertes n’est pas établie d’après les syndicats.

  • Eurand (pharmacie, Nogent-sur-Oise) va fermer et c’est 28 salariés qui disparaissent. Le groupe Eurand a vu ses bénéfices exploser en 2009.

  • Le Joint Français (Groupe Hutchinson, filiale de Total, Saint-Brieux) va réduire ses effectifs. L’activité est rentable, mais par souci d’encore plus de rentabilité l’entreprise va produire en Roumanie. 25 emplois sont menacés.

  • Aunde (Équipements automobiles) 49 licenciements sur plusieurs sites en France.

  • Sodimédical (Plancy-l'Abbaye) voit son plan social annulé par la justice : la justice estime que la situation économique de l’entreprise étant très bonne, il ne peut y avoir de plan social, car cela reviendrait a une fraude de la législation sociale française. Pourtant, la direction persiste, car les salaires de janvier (pourtant un mois travaillé) n’ont pas été versés. Travailler gratuitement ? Sodimédical l’a inventé ! La décision du tribunal pourrait faire jurisprudence.

  • Usine First-Ford de Blanquefort: 338 suppressions de postes sur 1500. L’usine, reprise par Ford en janvier, se voit condamnée à terme à avoir moins de 1000 emplois d’après le groupe Ford.

  • Becquet, groupe Trois-Suisses : 150 suppressions de postes. Si le groupe va mal, sa filiale Becquet se porte bien mais subit les conséquences de cette situation.

    Triste monde. N’oubliez jamais : nous sommes tous de la chair à actionnaire ! Chair qui vaut de moins en moins cher (sans jeu de mots). Qu’on se le dise !

    Quelques rares bonnes nouvelles sont tout de même à signaler:

    • Norbert Dentressangle: retrait du plan social de 23 personnes pour le site de Thiant

    • JB Martin: Un peu plus d'un an après le plan social et la fermeture de la fabrication, la transformation de son ancien atelier en plateforme logistique est faite. 70 salariés y travaillent.

    • Success-story de relocalisation pour le vélo pliant Mobiky qui est made in Normandie

    • Toyota Valencienne annonce 1000 embauches

    • Pour le groupe papetier français Hamelin, la délocalisation de production n'est pas à l'ordre du jour, comme en témoigne l'annonce de la création d'une toute nouvelle usine située dans l'agglomération caennaise.

    • 79 emplois créés sur l’ancien site de Nexans (Ardenne) grâce à l’installation de l’entreprise Maréchalle pesage métrologie et d'Industrie graphique de Chauny.

    • Plan social de Viveo annulé par la cour d’appel. L’entreprise de logiciels bancaires ne licenciera pas 64 salariés comme prévu suite à son rachat par un groupe concurrent.

    • Ferro inaugure une nouvelle unité de production à Saint-Dizier

  • vendredi 1 juillet 2011

    Fukushima : Le japon en tremble encore…

     

    Depuis l’accident de Fukushima, les nouvelles ne filtrent plus. Pourtant, une nouvelle centrale nucléaire est arrêtée et c’est tout le Japon qui marche au ralenti.

    Depuis qu’une nouvelle centrale nucléaire, en bord de mer et de technologie identique à celle de Fukushima, a été stoppée, le Japon tourne au ralenti. La centrale de Hamaoka fournissait de l’électricité pour le centre du Japon. Trop vieille et déjà en cours d’arrêt avant l’accident, l’arrêt du dernier réacteur est un coup dur pour les Japonais. Actuellement seuls 19 réacteurs nucléaires sur 54 sont en activité au Japon.

    Des mesures terribles ont dû être prises. L’industrie automobile ne travaille plus le jeudi et le vendredi, à la place ils travaillent le samedi et le dimanche. Cette astuce permet de lisser les consommations électriques sur toute la semaine. Si cette mesure ne suffit pas, d’autres industries pourraient subir le même sort.

    On ne reconnait vraiment plus le Japon : les climatiseurs sont forcés à l’arrêt pour la plupart ou fixé à 28 °C, ainsi les ventres de ventilateurs ont bondi de 70 %. Les couloirs des entreprises restent désespérément éteints, les heures supplémentaires réduites au maximum, les horaires de travail ont été décalés plus tôt le matin, les lumières ne brillent plus dans les villes, les escalators sont à l’arrêt. Le nombre de trains a été diminué, bref un ralentissement global du Japon jamais vu jusqu’alors.

    Si ces mesures fortes ont été prises, c’est que le risque d’une coupure totale et très longue existe en cas de trop forte consommation. L’impact sur l’économie du Japon sera immense. Il y aura également un impact sur les autres économies mondiales.

    Les autres nouvelles ne sont pas non plus rassurantes : Du thé vert en provenance du Japon et radioactif à été stoppé à Roissy : une contamination au césium de 1 038 Bq/kg, supérieure au niveau maximal admissible défini au niveau européen, qui est de 500 Bq/kg pour ce type de produit. Une étude récente montre que les urines des Japonais vivant à 40 km de la centrale accidentée sont contaminées à l’iode radioactif et au césium radioactif. Le taux relevé est de 3,2 milli sieverts (nous avons en France 0,14 µSv dans l’air actuellement du à l’accident, soit 23 000 fois moins !). Quatre villes ont été évacuées à plus de 60 km de la Centrale à cause des taux élevés de radiations radioactives. Actuellement 80 000 personnes ont dû quitter leurs maisons autours de Fukushima.

    Pendant ce temps là à Fukushima, on construit le début d’une arche destinée à limiter les rejets de pollution radioactive. Rien a voir avec l’arche de béton de Tchernobyl construite pour 40 ans seulement. Ici ce sera une construction encore plus provisoire.

    L’usine de décontamination de l’eau d’arrosage de Fukushima, mise en service le 17 juin 2011 et arrêtée 5 heures après pour cause de trop forte radioactivité, a été remise en service hier, le 1er juillet 2011. C’est rassurant. D’autant que l’eau très fortement contaminée à continué de s’accumuler durant la panne et qu’elle a dû dépasser largement les capacités de stockage. Des rejets en mers ont donc dû encore être faits. Rien ne transpire sur ce sujet dans la presse. Le processus de décontamination utilisé montre l’immaturité de l’industrie nucléaire mondiale : pas moins de 4 entreprises internationales (Areva, Kurion, Hitachi et Toshiba) participent aux étapes de décontamination et parfois avec des procédés inventés ou adaptés pour l’occasion. Première étape: Déshuilage (Toshiba), deuxième étape : Précipitation, floculation et décantation (Areva), troisième étape : Filtration (Kurion), quatrième étape : désalinisation de l’eau (Hitachi), puis enfin : Stockage des boues radioactives. Kurion est en fait une startup créée il y à peine un an… C’est le système de Kurion qui a forcé la mise à l’arrêt du processus le 17 juin. Tout cela ne fait pas très sérieux.

    La Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (la Criirad), dans un courrier adressé au Premier Ministre François Fillon et au président de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), a demandé d'enquêter sur des dysfonctionnements concernant l'évaluation des conséquences en France de l'accident nucléaire japonais du 11 mars : d’après la Criirad, la france aurait été contaminée dès le 22 mars (soit deux jours avant la date indiquée par l'IRSN), de plus les masses d'air contaminées ont affecté les trois quarts de la France, et non pas le seul sommet du Puy-de-Dôme. L'iode 131 aurait eu un niveau d’activité  20 fois supérieure à celle annoncée lors de la mesure du 24 mars. Nous pouvons facilement le constater sur le site CRITER de l’IRSN : les mesure ne sont disponibles que depuis le 12 mars (pourquoi?) et ne montre pas d’augmentation significative depuis l’accident contrairement à ce que nous mesurons. Les valeurs, de plus, ne sont 1,8x moins élevées que nos mesures… Autrement dit, l’IRSN a tenté de nous faire le même coup qu’au moment de l’accident de Tchernobyl : la France n’est (miraculeusement) pas touchée…

    Nous n’entendons plus parler de la centrale accidentée mais elle est toujours là et ses conséquences pèseront sur la population durant des milliers d’années. Et pendant ce temps là, c’est incroyable, Areva est en compétition avec le Japonais Toshiba pour la construction d’une centrale nucléaire en Finlande ! Oui vous avez bien lu…

    Le gouvernement Sarkozy veut censurer internet

     

    A lire sur Bug Brother:

     

    Avaaz ("voix" dans plusieurs langues d'Asie, du Moyen-Orient et de l'Europe de l'Est), créé en 2007 afin de "fédérer les citoyen(ne)s de toutes les nations pour réduire l'écart entre le monde tel qu'il est et le monde voulu par la grande majorité d'entre nous", et qui fédère aujourd'hui près de 10 millions de citoyen(ne)s, dans le monde entier, vient de lancer une pétition "à l'attention du Président Nicolas Sarkozy" :

    Nous vous appelons à retirer immédiatement le projet de décret qui permettrait au gouvernement d'être juge et partie pour définir les contenus en ligne et les services de l'internet auxquels nous pouvons accéder. Ce décret disproportionné menace nos droits et nos libertés démocratiques ainsi que la liberté d'expression garantie par la Constitution française.

    Lancée ce jeudi 30 juin, elle a déjà recueillie plus de 40 000 signatures.

    Le projet de décret, révélé par Marc Rees de PCInpact, et publié sur OWNI, vise en effet à "industrialiser les mesures de blocage et de filtrage (de sites web -NDLR) à l’échelle du pays... tout en évitant soigneusement le passage devant un juge".

    Le Conseil National du Numérique, qui réunit des professionnels de l'économie numérique et qui a été créé par Nicolas Sarkozy pour, précisément, donner son avis sur tout ce qui a trait au Net, a fustigé ce projet de décret aux motifs, notamment, qu'il vise moins à faire condamner les auteurs des contenus préjudiciables qu'à censurer les fournisseurs d'accès à l'Internet qui permettent d'y accéder, et qu'il met donc en place "un système de filtrage préventif illicite" :

    Le projet de décret doit faire l’objet de nombreuses modifications afin notamment de faire concilier la nécessaire lutte contre la cybercriminalité avec le principe constitutionnel de la liberté d’expression

    Ce qui fait dire à Avaaz que "Le gouvernement Sarkozy veut censurer internet par un décret qui pourrait bloquer des sites et pages de recherche", ce que l'ONG qualifie d'"assaut contre la liberté d'expression" :

    Ce nouveau décret permettrait aux ministres de retirer tout contenu internet menaçant selon eux "l'ordre public", sans passer par un juge. C'est pourquoi un Conseil en charge de l'Internet créé par Sarkozy a condamné cette mesure comme étant inconstitutionnelle, et les experts internationaux sont en état d'alerte. Mais le décret pourrait malgré tout être adopté dans les prochains jours.

    Le Président Sarkozy a montré au sommet du G8 qu'il soigne son image de dirigeant moderne et de partisan d'internet. Ainsi, si nous sommes suffisamment nombreux à exiger qu'il enterre ce projet de censure, nous pourrons faire pencher la balance et empêcher qu'il ne mette la main sur internet. Lançons un gigantesque appel national demandant à Sarkozy de protéger la liberté d'internet. Signez la pétition urgente et faites-la suivre à tous.

    Cette initiative intervient au moment même où l'UMP, créée par Nicolas Sarkozy, vient de lancer ses 45 propositions pour une "révolution numérique", sous-titrée "Le meilleur reste à venir" et qui, in fine, cherche à se démarquer du bilan catastrophique du gouvernement Sarkozy/UMP pour ce qui est de la défense des libertés sur Internet.

    La France a en effet été placée cette année dans la liste des pays sous surveillance dans le classement de Reporters sans frontières (RSF) des "ennemis de l'Internet" du fait, notamment, de la Hadopi, de la LOPPSI, mais également de la volonté de Nicolas Sarkozy de civiliser l'Internet, comme si les internautes étaient des "sauvages" qu'il convenait de coloniser (voir aussi L’enfer, c’est les « internautres »).

    Non content de rappeler, en introduction, que le Conseil Constitutionnel avait censuré le projet de "riposte graduée" de la Hadopi au motif que «la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme », le programme de l'UMP entend précisément consacrer l'intervention d'un juge dès lors qu'il s'agit de bloquer, filtrer ou censurer un site web...

    Reste donc à savoir en quelle mesure les citoyen(ne)s signataires de la pétition d'Avaaz aideront ceux qui, au sein même de l'UMP, ont conscience qu'il est dangereux, et contre-productif, d'attenter aux libertés sur le Net...

    jean.marc.manach (sur Facebook) @manhack (sur Twitter)