Depuis une semaine, les Chinois se précipitent dans les épiceries pour acheter un maximum de sel. À l’origine de cette folie : la peur des radiations et aussi de la pénurie suite à l’accident nucléaire japonais. Pourtant, 80 % du sel vendu en Chine est terrestre.
Depuis que les Chinois se sont rendu compte que la mer pouvait être contaminée suite à l’accident nucléaire japonais, le sel se vend comme des petits pains, si je peux dire. L’origine de cette panique est partie.
Pourtant, le gouvernement tente de rassurer les Chinois, mais la communication passe mal, car, sur un sujet sensible comme celui-ci, comme en occident, le peuple se méfie. La panique a fait exploser les prix du sel (cinq à dix fois plus cher en moyenne qu’avant la crise japonaise) et des commerçants peu délicats en ont profité. Le gouvernement a indiqué que des contrôles étaient en cours et que les abus seraient durement sanctionnés. Il indique également que la majorité de la production de sel chinois vient de carrières et non pas de la mer. Il indique que l’approvisionnement est garanti avec une capacité de production de 80 millions de tonnes pour seulement 8 consommés en temps normal.
Mais rien n’y fait. Certains commerçants tentent de dédramatiser la situation en indiquant aux clients paniqués que dans quelques semaines ils reviendraient pour échanger leur surplus de sel contre des sacs de riz. Pourtant, la panique continue et devant les files d’attentes de plusieurs heures, parfois dès sept heures du matin, il a fallu rationner. Ainsi, chaque acheteur ne peut acheter plus de 350g de sel. Ceci n’empêche pas certaines personnes de faire plusieurs fois la queue. D’autres ont eu l’idée de dévaliser la sauce de soja riche en sel. Car si le sel non contaminé vient à manquer, la sauce de soja également ! En conséquence, les actions de la Yunnan Salt & Salt Chemical Co ont augmenté de 10 % en une journée (valeur écrêtée à cause des règles de change chinoises).
Pour comprendre cette panique, il faut savoir que le sel chinois est iodé et peut donc servir à saturer la thyroïde en cas d’alerte aux radiations. Rappelons tout de même que le sel ne protège que la thyroïde et contre seulement un type de polluant radioactif. L’iode n’est donc en aucun cas le remède miracle, mais diminue un peu certains risques. De plus, le sel iodé, pour être aussi efficace que l’iode, devrait être consommé à hauteur de 3kg par personne pour avoir le même effet. Inutile de dire que c’est impossible et que la protection sera minime et les effets d’une surconsommation de sel très néfaste pour la santé.
L’origine de cette panique vient, d’après les autorités, d’un homme appelé Wu situé a Shanghai qui après avoir vu un reportage à la télévision sur la catastrophe japonaise, a fait courir une rumeur que le 15 mars l’air de Shanghai serait contaminé. Il a diffusé ce message à quelques amis sur un réseau social chinois. Un de ses contacts, monsieur Yin Wu a largement diffusé cette alerte à tout son groupe d’amis. C’est ainsi que s’est propagée, par internet et par SMS, la rumeur. Les deux messieurs Wu ont reçu des sanctions pour la diffusion de rumeurs alarmiste.
La France étant un pays fortement nucléarisé, il est légitime de se demander quelles sont les raisons de l’échec cuisant du Japon sur le nucléaire et si ces raisons peuvent exister en France.
Mauvaise protection contre les séismes
La première chose qui choque c’est que la centrale de Fukushima était construite pour résister qu’à un séisme de magnitude 7. Or le séisme qui a eu lieu était de magnitude 8,9 ! Cela n’a l'air de rien, mais si l’on regarde la définition de la magnitude qui n’est pas linéaire, cela revient à avoir sous-estimé les séismes d’un facteur 80 environ. Il y a bien eu sous-estimation de la puissance possible des séismes dans cette région. Ce constat n’est pas nouveau déjà en 2006 : Ishibashi Katsuhiko faisait partie du comité d'experts établissant les normes sismiques des centrales nucléaires japonaises avait démissionné pour protester contre l’inconscience du comité. « À moins que des mesures radicales ne soient prises pour réduire la vulnérabilité des centrales aux tremblements de terre, le Japon pourrait vivre une vraie catastrophe nucléaire dans un futur proche. » Avait-il annoncé de manière presque prémonitoire dans un article daté du 11 aout 2007 dans l’Herald Tribune. Tout le monde à l’époque au Japon avait ignoré ses avertissements, il a finalement eu raison.
Son avertissement était pourtant basé sur des faits avérés : en aout 2005, un séisme avait affecté la centrale d'Onagawa (nord de Fukushima). Le pire est qu’il a eu raison bien avant 2011. Le 16 juillet 2007, un séisme de magnitude 6,8 a endommagé sérieusement la centrale de Kashiwazaki-Kariwa. De forts séismes ont eu lieu en mars 2007 puis en 2008.
Ishibashi Katsuhiko est sismologue et professeur à l'université de Kobe.
WikiLeaks révèle selon le quotidien britannique Telegraph que l'AIEA avait également averti le Japon en 2009 qu'un séisme important pouvait poser «un problème sérieux» à ses centrales nucléaires. Le gouvernement Japonais n’avait pas réagit autrement qu’en créant une sorte de hot-line… Déjà en 2006 le gouvernement japonais s'était opposé à l'ordre d'un tribunal de fermer une centrale dans l'ouest en raison de sa résistance insuffisante à un séisme. L'Agence de sécurité nucléaire et industrielle Japonaise avait estimé que le réacteur était «sûr» et que «toutes les analyses sur sa sécurité avaient été effectuées de façon appropriée», indique le câble.
Rappelons que le sud de la France aussi est soumis aux séismes. Le 11 juin 1909, un séisme d’une magnitude 6 a été enregistré en France (séisme de Lambesc).
Choix d’une technologie économique, mais moins sure
Le réacteur de Fukushima est un réacteur à eau bouillante contrairement à ceux de la France qui sont à eau pressurisée. La différence est essentielle, car dans le cas des réacteurs français il y a un circuit primaire et secondaire. Dans le cas de la centrale Fukushima, il n’y a qu’un seul circuit fermé de refroidissement.
Ceci est moins cher car si cela évite la construction d’un circuit secondaire, mais également d’une tour de refroidissement. Cette dernière est remplacée par de l’eau de mer ce qui implique une installation en bord de mer. Bords de mer qui peuvent être frappés par des tsunamis. Dans de telles conditions, des systèmes techniques auraient dû être mis en place pour résister à une double catastrophe: séisme et tsunami.
Il est également clair que la centrale n’était pas protégée contre une double défaillance : coupure d’électricité et panne de générateur diésel. Ceci est tout à fait regrettable pour une centrale si dangereuse.
Un carburant toxique
Le carburant du réacteur 3 est du MOX. Or ce combustible est une belle saleté. Composé d’uranium et de plutonium, issu de déchets nucléaires recyclés, le MOX considéré comme « bien plus réactif que les combustibles standards » par Jean-Marie Brom, ingénieur atomique, directeur de recherche au CNRS. « Le plutonium, qui n’existe pas à l’état naturel, est un poison chimique violent. Le mieux aurait été de ne pas en mettre du tout ». L’inhalation d’un micro-gramme de plutonium est suffisante pour provoquer un cancer du poumon !
Le MOX fut inventé dans les années 1960 et testé par les États-Unis qui le rejetèrent le considérant dangereux et peu rentable. À l’origine, le Japon avait prévu de fabriquer son propre MOX, mais des incidents à répétition dans son usine de fabrication avaient conduit le Japon à jeter l’éponge et un contrat de fourniture de MOX a été passé avec l’opérateur nucléaire français AREVA… Le MOX est produit par l’usine Mélox du site nucléaire de Marcoule dans le Gard qui produit 140 tonnes de MOX par an ! Sa construction fut décidée par Monsieur Jospin.
Le réacteur de troisième génération EPR que la France est en train de construire marche à l’uranium enrichi ou au MOX.
Un exploitant opaque
Tepco est le quatrième producteur mondial d'électricité, jugé très efficace avec un taux de coupure parmi les plus faibles du monde. Pourtant, comme toutes les entreprises du secteur nucléaire du monde, reste très opaque dans sa gestion des risques. Accusés de fausses déclarations dans les rapports d'inspection gouvernementales avaient poussé la direction à démissionner en 2002. En 2007, la NISA, l'Agence de sureté industrielle et nucléaire, avait estimé à 97 incidents, dont 19 critiques, les accidents dissimulés aux autorités entre 1978 et 2002. Cette constatation concernait toute les entreprises d’électricité japonaises, mais en particulier Tepco. En juillet 2007, le séisme avait provoqué un incendie et une fuite radioactive à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, la plus grande du monde et gérée par Tepco. Encore une fois l’entreprise est contestée pour avoir tardé à donner des informations précises sur les deux incidents. Enfin concernant le séisme de mars 2011, Tepco est encore critiqué : elle aurait refusé l’aide des américains le 12 mars pour finalement être acculée à la demander d’elle-même plusieurs jours plus tard. Cette attitude leur a valu une remarque acide du premier ministre japonais le 15 mars : "Alors que les explosions étaient filmées par toutes les télévisions, il vous a fallu plus d'une heure pour en informer le gouvernement". Tout est dit. Le premier ministre a également reproché à Tepco d’avoir évacué très tôt ses employés de la centrale en ne laissant que les employés des filiales de Tepco gérer l’accident ! Il avait alors conclu : "Vous êtes les seuls face à ces problèmes. Quitter la centrale est impossible. Soyez prêts à tout. Si vous vous retirez maintenant, ce sera la fin de Tepco."
Sur ce point, nous ne sommes manifestement pas mieux lotis.
Un lecteur de mon blog me signale une vidéo à voir absolument. Un Français habitant à Tokyo avec sa femme et ses enfants pousse une colère homérique quant il constate avec horreur que la télévision Japonaise ne parle plus de la catastrophe qui se déroule en ce moment a quelques kilomètres de là, mais diffuse au contraire sur toutes les chaines des shows qui se veulent humoristiques ou l’on vous apprend a choisir la meilleure pizza et/ou l’on rie et s’amuse sans retenue.
Il y voit une aberration, une volonté délibérée du gouvernement japonais de ne plus parler de l’accident et d’amuser les habitants de Tokyo qui sont cloitrés chez eux. Il s’inquiète de ne rien savoir du drame qui se déroule près de chez lui et qui, si explosion il y a, tuera des millions de Japonais et n’épargnera pas la capitale. Il s’exprime en anglais pour qu’un maximum de gens à travers le monde puisse savoir comment sont traités les Japonais par leur propre gouvernement.
Ce témoignage qui date de ce mardi (aujourd’hui lorsque j’écris ces lignes) concorde bien avec les autres informations je possède. Regardez déjà le peu de nouvelles que nous avons eue aujourd’hui. L’opération silence à commencé hier soir lorsqu’un site japonais donnant les dernières mesures de radioactivité autour de la centrale et qui était très fréquentée à été complètement fermé. Dans les grandes entreprises françaises, on demandait aux expatriés de rentrer (billet payé par l’entreprise pour toute la famille), mais en revanche les Français en contrat local pouvaient rentrer en France, mais il devait payer eux-même leur billet. Quant aux Japonais qui travaillent au Japon, leur entreprise leur demande de venir travailler coute que coute même s’ils arrivent très en retard. Toute personne ne venant pas travailler est immédiatement traitée comme démissionnaire et licenciée. Néanmoins, si la situation devait déraper dans les prochaines heures (forte probabilité hélas, voir après la vidéo), il est clair que entre entre être licencié et mourir le choix sera vite fait.
Sans être alarmiste inutilement, l’accident vient d’être classé niveau 6 sur une échelle de 7. Le niveau 7 représentant Tchernobyl. C’est dire que c’est extrêmement grave. Je pense que le succès ou l’échec des tentatives de refroidissement seront connus dans les deux jours qui viennent, voir demain. En cas d’échec, une contamination nucléaire de forte ampleur est à craindre. Je ne peux m’empêcher de penser à ce peuple, aujourd’hui pacifique, qui décidément n’a pas de chance avec l’atome.
Il faut également rappeler que cet accident, autant que les risques associés à l’énergie nucléaire, révèle également le problème de la gestion de centrale par des entreprises privées. Guidées uniquement par le profit de court terme, la gestion d’usines aussi délicates que le sont les centrales nucléaires ne devrait pas leur être confiée. Nous ne pouvons que regretter également l’attitude rémanente des autorités de tous les pays qui mentent et cachent les risques encourus par toute activité nucléaire. Au lieu de mettre le débat sur la place publique, en toute transparence, et que tout le monde puisse choisir où mettre le curseur entre énergie pas chère et sécurité absolue, les gouvernements s’obstinent à prendre leur peuple pour des idiots et positionnent le curseur en toute opacité. Est-ce cela la démocratie ? Pourquoi avons-nous laissé le lobby du nucléaire devenir aussi fort dans tous les pays ?
Une question se posera peut-être hélas : si un ou plusieurs réacteurs devenaient fortement polluants ces prochains jours, il faut imaginer que le Japon si petit, deviendraient inhabitable pour des milliers voir des millions d’années. En plus de morts que cela occasionnerait, il faudrait que chaque pays accueille les survivants. Vous pouvez penser que je vais trop loin, mais regardez sur une carte la partie condamnée de la Russe suite à l’explosion de Tchernobyl, comparez cette zone à la taille du Japon, imaginez qu’il y a 11 réacteurs sur l’ile et qu’aucun n’est en très bon état depuis le séisme et le tsunami. L’explosion d’un réacteur suffirait pour rendre la zone inhabitable. Que se passera-t-il si les autres réacteurs ne sont plus maintenus ? N’oublions pas qu’à l’époque de Tchernobyl des centaines de milliers de Russes avaient été sacrifiés (on peut dire cela puisque personne ne leur disait les risques qu’ils encouraient) pour éviter que l’accident ne dégénère. Qui se sacrifiera au Japon maintenant que l’histoire de Tchernobyl est connue ? Le Figaro titre déjà ce soir : “Japon : les kamikazes du nucléaire sacrifient leur vie”: Ils seraient une cinquantaine de héros, dans des conditions folles, à jouer le tout pour le tout dans la centrale de Fukushima afin d'éviter la fusion du cœur des réacteurs.
Voilà pourquoi ce Français est dans une colère noire…
Hypothèse catastrophique (à ne pas lire si vous êtes émotifs)
L’explosion qui a eu lieu au réacteur n°1 de Fukushima est très vraisemblablement due à de l'hydrogène qui se combinant avec l’oxygène à exploser à la moindre étincèle. En revanche, celle de l’explosion du réacteur 3 est différente : pas de fumée blanche très vite dispersée caractéristique d’une combustion rapide d’hydrogène, mais un flash rouge avec une projection de débris à la verticale puis d’une fumée noire. Ce réacteur 3 ne fonctionne pas avec du combustible classique comme le réacteur 1, mais au MOX (mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium, issu de déchets nucléaires fabriqués dans des centrales dites à "Surgénération"), un combustible recyclé qui est la spécialité de la France qui le fabrique à la Hague et à Marcoule. Or ce combustible est également extrêmement toxique, sans commune mesure avec les autres combustibles nucléaires. Le MOX est également plus délicat à refroidir que les autres…
L’explosion du réacteur 3 fait donc penser a une explosion de l'enceinte de confinement qui entoure le réacteur. Si cette hypothèse est exacte, il est déjà trop tard puis que cela veut dire que le réacteur est à l’air libre et en fusion et qu’il va progressivement, mais très lentement s’enfoncer dans le sol (syndrome chinois). Cette éventualité est catastrophique. À Tchernobyl des milliers d’ouvriers ont été sacrifiés pour creuser sous le réacteur afin de consolider son plancher. Étant donné la toxicité du MOX, un enfoncement serait catastrophique pour toute la planète, car les nappes phréatiques et l’océan seraient contaminés.
Encore une fois, il ne faut pas être basiquement antinucléaire, mais tous les peuples ont le droit de choisir les risques qu’ils encourent et combien cela leur coute (ou leur fait économiser). Je suis heureux du nucléaire Français, je pense qu’il est plus sur que celui des autres pays. Mais le risque zéro n’existant pas le pire est toujours possible même si sa probabilité est faible. En revanche, je m’inquiète parfois des décisions opaques qui sont prises en notre nom et dont nous ne savons rien. Je m’inquiète de la privatisation rampante d’EDF.
Le ministre de l’industrie, Éric Besson, accompagné de NKM a tenté, ce samedi 12 mars, de rassurer les Français sur l’accident nucléaire au Japon. Nous avons retrouvé là tous les ingrédients des communications faussement rassurantes de l’époque de l’accident de Tchernobyl. Décidément, l’industrie du nucléaire a toujours un grand pouvoir en France et la même langue de bois.
Je ne suis pas antinucléaire, je le précise d’avance, car je considère que nous avons tous besoin d’énergie et que la France a réussi à nous fournir l'énergie pas chère dont nous avions besoin et qui a permis à notre industrie de progresser. En revanche, ce que je n’admets pas, c’est de prendre les Français pour des "imbéciles" en leur racontant n’importe quoi. C’est un peu ce qui s’est passé ce samedi ou nous avons eu une pièce de théâtre réglée et dictée au millimètre par l'industrie du nucléaire. Vous trouverez à la fin de cet article, le texte intégral de l'introduction d'Éric Besson, ministre de l'Industrie. Je vous livre de suite les morceaux de choix. Vous remarquerez que les phrases sont longues à souhait et que j'ai eu tout le mal du monde à trouver l'endroit ou il fallait couper les phrases par un point de ponctuation. Lorsqu'on l'écoute, le texte semble être constitué de deux uniques phrases. Je vous parle de ce détail pour dire que l'exercice de M. Besson et de NKM était délicat et que cela se voyait aussi bien dans leurs textes que dans leur mine gênée. Les nombreuses précautions oratoires utilisées soulignent encore cette impression. Je n'ai qu'une question : de qui se moque-t-on ?
L'accident nucléaire au Japon minimisé
M. Besson commence fort en nous indiquant que cet accident (qui n'est pas appelé "accident" mais pudiquement "question") n'est qu'une goutte d'eau dans le problème actuel auquel doit faire face le Japon. "La question nucléaire n'est qu'une petite partie et au moment où nous nous parlons, certainement pas la plus importante de ce drame national qui a frappé très lourdement le japon", "le nucléaire est une question à l’intérieur de ce drame national". Il est vrai que l'ampleur des dégâts et des victimes (j'imagine bien 20 000 à 50 000 victimes au final) est pour l'instant plus impressionnante que les victimes de l'accident nucléaire (1 victime pour l'instant). En revanche, se servir de cet état fort provisoire pour minimiser l'accident et l'appeler "question nucléaire" est aberrant. Tous les spécialistes étrangers sont préoccupés voir catastrophiste, mais la France nous fait croire que ce n'ai qu'un détail. Nous sommes en droit de douter. D'autant que ce dimanche (soit moins de 24 h après cette conférence de presse Ubuesque), nous apprenons que trois réacteurs (et non deux) seraient touchés et que l'exploitant japonais n'écarte plus l'hypothèse d'une fusion du cœur de l'un ou des trois réacteurs ! Autant dire que la “question nucléaire”, comme l'appelle Besson, est devenue une véritable catastrophe. Cela n'est, du reste, pas étonnant, car une explosion dans l'une des parois d'une centrale n'est rarement (jamais?) synonyme de détail !
Ce n'est pas un Tchernobyl !
Le grand mot d'ordre est que cet accident est très différent de l'accident de Tchernobyl "par rapport à ce que j'ai entendu ou vu sur beaucoup télévisions ou de radios, ça n'a strictement rien à voir, à ce stade, avec Tchernobyl, ni dans les explications, ni dans l'enchainement des faits, ni à fortiori, au moment où nous nous parlons, dans les conséquences.", "Nous ne sommes pas dans une configuration de Tchernobyl". Tchernobyl est bien entendu l'horreur absolue, l'épouvantail du nucléaire civile. Pas question que l'on commence à comparer cet accident avec Tchernobyl. Pourtant, les conséquences risquent d'être les même. L'accident, d'un point de vu technique serait beaucoup plus comparable à celui de "Three Mile island". Une fuite de réfrigérant avait conduit le cœur à commencer à fondre. Finalement, l'explosion a été évitée de justesse. C'est cet accident qui avait fait geler les constructions de nouvelles centrales aux États-Unis durant 30 ans !
Précautions oratoires
Monsieur Besson sait que le web est a l'affut de ses paroles et que la situation, déjà très préoccupante ce samedi, peut très vite devenir catastrophique. Il faut donc se prémunir contre des attaques futures. C'est ainsi que son discours est truffé de précautions. "Indépendamment des chiffres officiels que l'on ne connait pas encore", "À ce stade, parce qu'il faut être prudent, on est en train de commenter, les uns et les autres, des informations dont vous avez dit M. Lacoste ce matin, à juste titre, qu’elles sont fragmentaires, parcellaires, celles qui viennent du gouvernement japonais, celles qui viennent de l'exploitant, l'équivalent de notre EDF", "dans ces conditions, nous commentons des informations fragmentaires", "Si on accepte ce préambule", "au moment où nous nous parlons", "de sonner un tocsin qui n'existe pas à ce stade", "il y aura probablement d'autres éléments à ajouter tout à l’heure." Ces précautions sont en fait salutaire, car, comme nous le verrons surement dans les prochaines heures, la situation va vite devenir critique. Les Américains jugent déjà, ce dimanche, que l'utilisation d'eau de mer pour tenter de refroidir le cœur est "un acte de désespoir" ! "La situation est devenue tellement critique qu'ils n'ont, semble-t-il, plus la capacité de faire venir de l'eau douce pour refroidir le réacteur et le stabiliser et maintenant, en désespoir de cause, ils doivent recourir à l'eau de mer", a estimé Robert Alvarez, spécialiste du désarmement nucléaire à l'Institute for Policy Studies de Washington... Tout est dit !
En France tout va bien, bien sûr, aucun risque en vu
D'abord, Monsieur Besson nous indique que ce qui se passe au Japon est rarissime (sous-entendu que cela ne pourra jamais se produire en France) : "la conjonction d'un fort tremblement de terre, d'un très fort tremblement, probablement le plus fort qui n’a jamais touché le Japon et l'un des cinq plus fort ayant frappé notre planète depuis que les instruments de mesure existent", "Et par-dessus, si on peut dire, un tsunami d'une violence est une puissance extraordinaire, donc toutes les conditions sont réunies pour qu’il y ait eu les difficultés que rencontrent nos amis japonais". Oui alors là, vraiment, il n'y a aucun risque en France. D'autant que "dire et redire à nos concitoyens que toutes les centrales françaises ont été conçues en intégrant les risques sismiques et en évaluant le risque d'inondation. Ça n’est pas quelque chose que nous évoquerions là aujourd'hui à la suite de ce qui se serait passé au Japon. C’est intégré dès la conception de nos centrales nucléaires". Voila, pour ceux qui doutaient encore, nos centrales ne sont pas comme celle des Japonais (c'est bien ce que veut dire sa phrase ?) elles sont prévues à l'origine contre les inondations et les secousses sismiques. C'est particulièrement prétentieux de la part du gouvernement Français de donner les leçons aux Japonais sur les risques d'inondation et les risques sismiques quant on sait comment ils y sont préparés depuis leur plus jeune âge et comment les normes Japonaises de construction sont sévères. Je ne crois pas une seconde que, soumises aux mêmes conditions climatiques, les centrales françaises auraient mieux résisté. En revanche, point non abordé par M. Besson, l'exploitant (TEPCO) des centrales incriminées a dû faire face, par le passé, à de nombreuses avaries. Déjà en juillet 2007 un séisme de magnitude 6,8 avait endommagé les installations et suite à l'expertise qui s'en est suivie de nombreuses et graves anomalies sont relevées. C'est peut-être cette attaque discrète qui se cache derrière les propos de Besson "C’est intégré dès la conception de nos centrales nucléaires et bien évidemment lorsque l'exploitant agit" puis "lorsqu'il y a des incidents types de celui de la centrale du Blayaisen Gironde, bien évidemment le retour d'expérience existe, l'analyse est faite, et sous l'autorité autorité de sureté nucléaire". La France effectue la maintenance nécessaire lorsqu'un problème est mis en évidence et c'est contrôlé et surveillé par une autorité impitoyable...
Pourquoi cette minimisation ridicule des risques ?
C'est très simple Besson le dit lui-même en partie "faisons attention de ne pas mettre d'abord nos amis japonais en difficulté en diffusant nous-mêmes de fausses informations et de ne pas alerter nos propres populations, de sonner un tocsin qui n'existe pas à ce stade." Le but c'est de ne pas vexer le gouvernement Japonais (c'est un peu raté vu la comparaison faite entre la conception Française et japonaise ci-dessus), ne pas interférer avec la communication du gouvernement Japonais et surtout ne pas créer en Europe de grand mouvement antinucléaire, car, ne l'oublions pas, la France a une grosse industrie exportatrice dans ce domaine. Hélas Monsieur Besson, j'ai peur que les évènements à venir soient plus parlant que toutes vos dénégations sur ce sujet.
Conclusion
N'apportant rien comme informations nouvelles, cette conférence de presse minimise grossièrement des risques de plus en plus élevés dans le seul but de rassurer les Français et de protéger l'industrie du nucléaire. C'est exactement à cause d'attitudes comme celle-ci, traditionnelle dans de nombreux pays et particulièrement en France depuis des dizaines d'années, cette opacité ridicule, que les mouvements antinucléaires sont toujours plus puissants. Le peuple en déduit : si l'on nous cache grossièrement des risques, c'est que les risques en questions sont énormes. Pourquoi ne pas commencer aujourd'hui par une transparence totale sur les questions de sécurité, seul gage de confiance des Français et seul gage pour que la sécurité de nos centrales soit maximum. Car en cachant tout même l’évidence, on n’améliore rien. Manifestement, la France n'a rien compris et ceux qui ont peur ont surement raison même si l'on n'a pas de solution réellement viable de remplacement.
Que s’est-il passé ?
Le cœur du réacteur doit être refroidi sous peine d’emballement. Le tremblement de terre provoque un arrêt automatique des réacteurs nucléaires. Mais il faut continuer à les refroidir. Or le tremblement de terre a coupé l’alimentation électrique des pompes qui servaient à refroidir le réacteur. À ce moment c’est un générateur diésel qui prend le relai. Or le tsunami qui a suivi a mis en échec le générateur diésel. Le réacteur n’était plus refroidi et risque de fondre. Un début de fonte provoque une transformation de l’eau du réacteur en gaz hydrogène et oxygène. La pression monte et si l’on ne fait rien cela peut exploser. Les ingénieurs japonais ont donc relâché un peu de gaz pour diminuer la pression.
L’hydrogène libéré a pris feu (l’hydrogène est hautement instable) et provoqué l’explosion de l’enceinte de confinement extérieure. Le gaz éjecté est fortement radioactif. La présence de Césium dans l’air prouve le début de fonte du réacteur. L’enjeu principal est donc de refroidir d’une manière ou d’une autre le réacteur, car sinon une explosion nucléaire est plus que probable.
Problème : les gaz libérés représentent donc de l’eau en moins pour refroidir le réacteur et sa température augmentera d’autant plus. Le relâché de gaz est donc qu’une alternative très temporaire. Ainsi, nous pouvons dire que la situation va évoluer rapidement dans les prochaines heures en bien ou en mal.
Une autre remarque : les réacteurs japonais étaient résistant à une défaillance (la coupure d’électricité due au tremblement de terre) mais pas à deux défaillances (la panne du générateur diésel). Ce point est extrêmement peu rassurant et montre le peu de sérieux que peuvent montrer parfois les professionnels du nucléaire.
Le texte complet de l’introduction de la conférence de presse de Monsieur Besson : “Merci Nathalie quelques mots très rapides en introduction, d'abord pour dire que, si effectivement nous sommes réunis pour parler du nucléaire, la question nucléaire n'est qu'une petite partie et au moment où nous nous parlons, certainement pas la plus importante de ce drame national qui a frappé très lourdement le japon et qui visiblement, indépendamment des chiffres officiels que l'on ne connait pas encore, à engendré des milliers de victimes face auquel il faut d'abord dire notre émotion et notre solidarité profonde. Donc c'est un drame national, le nucléaire est une question à l’intérieur de ce drame national. Pourquoi ? Nathalie vient de le rappeler, la conjonction d'un fort tremblement de terre, d'un très fort tremblement, probablement le plus fort qui n’a jamais touché le Japon et l'un des cinq plus fort ayant frappé notre planète depuis que les instruments de mesure existent. Et par-dessus, si on peut dire, un tsunami d'une violence est une puissance extraordinaire, donc toutes les conditions sont réunies pour qu’il y ait eu les difficultés que rencontrent nos amis japonais. À ce stade, parce qu'il faut être prudent, on est en train de commenter, les uns et les autres, des informations dont vous avez dit M. Lacoste ce matin, à juste titre, qu’elles sont fragmentaires, parcellaires, celles qui viennent du gouvernement japonais, celles qui viennent de l'exploitant, l'équivalent de notre EDF, si je puis dire, TEPCO. Que donc, dans ces conditions, nous commentons des informations fragmentaires. Si on accepte ce préambule, on peut dire que, au moment où nous nous parlons, c'est un accident grave, mais ça n'est pas une catastrophe nucléaire, et je crois que c'est bien important d’en prendre l'exacte mesure. Deuxièmement, et par rapport à ce que j'ai entendu ou vu sur beaucoup télévisions ou de radios, ça n'a strictement rien à voir, à ce stade, avec Tchernobyl, ni dans les explications, ni dans l'enchainement des faits, ni à fortiori, au moment où nous nous parlons, dans les conséquences. Donc, faisons attention de ne pas mettre d'abord nos amis japonais en difficulté en diffusant nous-mêmes de fausses informations et de ne pas alerter nos propres populations, de sonner un tocsin qui n'existe pas à ce stade. Nous ne sommes pas dans une configuration de Tchernobyl. Troisième et dernier élément pour ce qui concernant l’introduction, dire et redire à nos concitoyens que toutes les centrales françaises ont été conçues en intégrant les risques sismiques et en évaluant le risque d'inondation. Ça n’est pas quelque chose que nous évoquerions là aujourd'hui à la suite de ce qui se serait passé au Japon. C’est intégré dès la conception de nos centrales nucléaires et bien évidemment lorsque l'exploitant agit. Et lorsqu'il y a des incidents types de celui de la centrale du Blayaisen Gironde, bien évidemment le retour d'expérience existe, l'analyse est faite, et sous l'autorité autorité de sureté nucléaire, qui est, je crois, l'une des plus indépendantes, et j’allais dire des plus intransigeantes au monde en matière de sureté nucléaire, les travaux sont effectués par l'exploitant et il y a des révisions régulières. Voilà ce que je voulais dire en introduction, il y aura probablement d'autres éléments à ajouter tout à l’heure.”
Mise à jour du 14/03/2011 matin: Deux nouvelles explosions ont eue lieu ce qui indique que la pression monte dans les deux autres réacteurs. La situation devient critique.
Mise à jour du 14/03/2011 matin: Nicolas Sarkozy ironise sur la situation au Japon et vante grossièrement le nucléaire Francais, c’est à peine croyable: « Si on a perdu des marchés et des appels d’offres, c’est parce qu’on est les plus chers. Et si on est les plus chers, c’est parce qu’on est les plus surs ! » déclame le chef de l’État lors de la réunion à huis clos des dirigeants UMP à l’Élysée. « L’EPR, je connais bien le chantier, j’y suis allé plusieurs fois. Je suis désolé de dire ça, mais on a la double coque ! Le principe de la double coque, c’est que si un Boeing 747 s’écrase sur une centrale, le réacteur n’est pas touché » a-t-il continué euphorique. Cette sortie choquante et provocatrice pour les Japonais n’empêche pas de premier ministre de s’offusquer des réactions d’Europe Ecologie-Les Verts sur la sécurité nucléaire en pleine campagne des cantonales : « C’est absolument honteux alors qu’il y a des dizaines de milliers de morts au Japon ». On croit rêver !
Mise à jour du 14/03/2011 après-midi: Selon un membre du gouvernement japonais, cité par l'agence AP, « il est impossible de déterminer si oui, ou non, les enceintes de confinement qui protègent les réacteurs de Fukushima ont été endommagées », rassurant.
Mise à jour du 14/03/2011 après-midi: Sur Rue89 l'Allemand Mycle Schneider consultant indépendant en énergie et politique nucléaires, auteur de nombreux articles dans des revues spécialisées, indique : “Condamner deux réacteurs nucléaires, ça n'est jamais arrivé dans l'histoire, c'est inimaginable. À Three Mile Island, en 1979, on a eu une fusion avancée du cœur, mais on n'a pas perdu tous les moyens, là on perd tous les moyens. On est passés dans une phase palliative.” et souligne un autre problème très inquiétant “Je suis surtout extrêmement inquiet par rapport au combustible irradié dans les piscines de refroidissement, et personne n'en parle. Un cœur de réacteur à Fukushima-Dai-Ichi 1 contient de l'ordre de 50-100 tonnes de combustible ; cela dépend des tranches qui sont de taille différente. Mais les piscines contiennent des centaines de tonnes de combustible usé, déchargé des réacteurs au fur et à mesure de leur fonctionnement. La perte de l'eau de refroidissement peut conduire à une surchauffe, les combustibles pourraient s'enflammer et dégager d'énormes quantités de radioactivité.” Ce qui lui fait dire : “Il faut dire clairement que ça dépasse le pire cauchemar possible, que la situation est très loin d'être stabilisée, que l'on est entrés dans des procédures U, ce qui signifie « ultime »”
Mise à jour du 14/03/2011 fin d’après-midi: La radioactivité mesurée près de la centrale est de 1500 µSv, en France elle est plutôt de 0,10 µSv soit 15 000 fois moins. L’AIEA est en train de reclasser l'accident actuellement de niveau 4/7 en niveau 5 ou 6, mais déplore que « vingt-cinq ans après Tchernobyl, on n'a pas plus d'accès à l'info : aucun niveau de radioactivité n'est donné par les autorités, c'est incroyable ». Au Japon le site officiel qui donne des mesures de radioactivité a été fermé ce qui intrigue les Japonais… Selon le président de l'Autorité de sureté nucléaire française, André-Claude Lacoste, l'accident a atteint un niveau de gravité "au-delà de Three Mile Island sans atteindre Tchernobyl". Three Mile Island était classé niveau 5.
Mise à jour du 14/03/2011 Soirée: L’aide des experts américains est demandée par le Japon ce qui indique que la situation est devenue critique.
Mise à jour du 14/03/2011 Soirée: Anne Lauvergeon était invitée sur France 2 et a été comme Besson très rassurante en déclarant que la situation n’avait rien à voir avec Tchernobyl et que les dernières nouvelles étaient rassurantes ! Pour Madame Lauvergeon a confirmé les propos de Nicolas Sarkozy et a considéré que l'accident de Fukushima entrainerait probablement une demande accrue de sureté, mais que la France était bien placée grâce à sa technologie "sure"… Nous voyons bien que le président et l’industrie du nucléaire Français parlent d’une seule voix dans cette affaire : "Je crois qu'aujourd'hui, les réacteurs low cost, ce n'est pas ça l'avenir", a-t-elle déclaré sur France 2. Elle pourrait dire que les réacteurs ne sont peut-être plus l’avenir du tout… Pourtant, la situation n’est pas catastrophique pour elle : "Ne manipulons pas les peurs de manière primaire. On a l'impression que parfois il y a plus d'énervement dans le système français que dans l'extraordinaire sang-froid que développent les Japonais".
Mise à jour du 14/03/2011 Soirée: Le journal Le Monde souligne déjà “Japon : comment le discours du gouvernement français a évolué”. SAMEDI : "PAS UNE CATASTROPHE NUCLÉAIRE" DIMANCHE : "POUR L'INSTANT, LE RISQUE MAJEUR (...) EST MAÎTRISÉ" LUNDI : "LA SITUATION EST PRÉOCCUPANTE", MARDI : "PEUT-ÊTRE SUR LE CHEMIN DE LA CATASTROPHE"
Mise à jour du 15/03/2011 Matin: L’AIEA a finaleme, nt reclasser l'accident en niveau 6, nous approchons du niveau maximum 7: Tchernobyl.
Mise à jour du 15/03/2011 après-midi: Un Français basé à Tokyo dans une vidéo postée ce jour sur YouTube explique (en anglais) comment le gouvernement Japonais tiens dans l’ignorance ses citoyens.
Mise à jour du 15/03/2011 après-midi: François Fillon a affirmé devant les députés que le gouvernement n'éluderait "aucune des questions posées" par la catastrophe nucléaire au Japon, tout en jugeant "absurde" d'affirmer que ce type d'énergie était "condamné par cet accident". Inutile de dire que lorsque François Fillon affirme que le gouvernement n'éluderait "aucune des questions posées" cela veut dire qu’il les éludera toutes… Il indique de prochains contrôles sur les centrales françaises seront « rendus intégralement publics » (tout sera caché), ajoutant que « 10.000 pastilles d'iode envoyées aux Français au Japon », un peu ridicule comme aide non ?
Mise à jour du 15/03/2011 soir: D’après 20 minutes.fr : “Le réacteur n°4 de la centrale de Fukushima, dont la toiture s'est fissurée, a pris feu mardi soir. Par ailleurs, deux techniciens sont portés disparus après l'explosion survenue sur l'un des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi endommagée par le séisme du 11 mars, a annoncé l'Agence japonaise de sûreté nucléaire. […] Ce mardi matin, deux nouvelles explosions dans les réacteurs n°2 et n°4 et un incendie à la centrale atomique de Fukushima-Daiichi ont provoqué une hausse du niveau de radioactivité jusqu'à Tokyo, où un sentiment de panique commence à s'emparer de la population. “
Mise à jour du 16/03/2011 soir: Finalement c’est la piscine de refroidissement du combustible usagé qui pose le plus de problème. Le combustible usagé est ici depuis plus de 3 mois et était en train de refroidir doucement avant le tremblement de terre. Une fuite dans la piscine à vidé toute son eau et le combustible usagé (mais très dangereux) se retrouve à l’air libre. Les tentatives de largage d’eau par hélicoptère ont été abandonnée vu la radioactivité trop forte à la verticale de la piscine. Le japonais pense utiliser des lances à eau puissantes. Le président de l'Autorité américaine de régulation nucléaire affirme que des radiations « extrêmement fortes » ont été relevées au réacteur 4, depuis que la piscine de stockage du réacteur ne contient plus d'eau. L'accident prendrait alors une toute autre dimension : " On serait dans la même gamme de rejets que Tchernobyl ", explique Thierry Charles directeur de la sureté des usines à l'IRSN. Sans compter qu'un tel niveau de rejets mettrait en péril les opérations en cours sur les autres parties du site, devenues trop dangereuses.
Mise à jour du 16/03/2011 soir: Nathalie Kosciusko-Morizet estime que « si on va au bout du scénario catastrophe », l'accident nucléaire de Fukushima pourrait entrainer des retombées radioactives en France. Mais elles resteront à des niveaux ne posant pas de « problème sanitaire ». On nous l’a déjà faite celle là ! Quant à Nicolas Sarkozy il estime que la situation est "extrêmement préoccupante, très grave", et que les heures à venir sont "essentielles".
Aujourd’hui, c’est le 12 mars 2011 et c’est la journée mondiale de la cyber censure organisée par Reporters Sans Frontières (RSF). Pour « fêter » celà, ils ont mis en ligne une liste des ennemis d’Internet. Les voici :
Arabie saoudite
Birmanie
Chine
Corée du Nord
Cuba
Iran
Ouzbékistan
Syrie
Turkmenistan
Viêt-Nam
Et en complément, une liste des « Pays sous surveillance », c’est à dire ceux qui en 2010, ont exercés une censure du net, via des arrestations, du harcèlements ou de la surveillance des net-citoyens mais aussi le blocage de sites web ou le vote de lois liberticides.
Voici la liste :
Australie
Bahreïn
Bélarus
Corée du Sud
Egypte
Emirats Arabes Unis
Erythrée
France
Libye
Malaisie
Russie
Sri Lanka
Thaïlande
Tunisie
Turquie
Venezuela
Et oui, parmi tous ces beaux pays, la France figure en bonne place… Pourquoi ? Et bien selon RSF, la France s’est illustrée en 2010 grâce à la « mise en place de la riposte graduée, législation prévoyant un filtrage administratif du Web, défense d’un Internet « civilisé », l’impact de récentes législations et déclarations sur la liberté de circulation de l’information en ligne suscitent de vraies inquiétudes. Plusieurs médias en ligne et leurs journalistes ont connu une année 2010 difficile, victimes de cambriolages, de convocations devant la justice et de pressions pour identifier leurs sources. La France fait pour la première fois son entrée dans la liste des « pays sous surveillance » » (La fiche détaillée de la France)
Comment j’suis trop fier qu’on soit au niveau de l’Egypte, de la Malaisie, de la Libye ou du Vénézuela ! Waouh !
Pour une fois qu’on reçoit une distinction dans un truc international, on va pouvoir se la raconter au G20 de l’Internet.
Au lieu d'investir comme prévu en 2008 à Pontchâteau, Bobcat a licencié 124 personnes en 2010. Pour la première fois, le conseil régional réclame le remboursement des subventions.
Enquête
Bobcat, l'entreprise qui fabrique des chariots télescopiques à Pontchâteau, a licencié 124 de ses 300 salariés en 2010, dans le contexte de la crise économique. Mais un peu plus tôt, la même société avait bénéficié d'aides publiques au titre du développement économique. L'entreprise s'était vue attribuer 150 000 € de subventions régionales en 2008 et autant du conseil général.
Chacune des deux collectivités a effectivement versé 50 000 €. Mais à la suite du plan social, les deux instances ont décidé de suspendre les versements et même demander le remboursement des subventions déjà versées. Une première.
Véronique Mahé, élue communiste de Brière au conseil régional, siège à la toute nouvelle commission de suivi des fonds public. Elle applaudit des deux mains. « Enfin le conseil régional se donne la possibilité de récupérer les subventions qui ont été accordées dans le cadre de conventions aux critères bien précis. Il ne s'agit pas de freiner l'aide aux entreprises, mais de mieux l'utiliser. »
Pas d'échéance
Yannick Vaugrenard, rapporteur général du budget de la Région, confirme bien qu'un courrier signé du président Jacques Auxiette a été adressé à l'entreprise qui avait reçu des fonds publics. « Le premier du genre, c'est un symbole. » Mais il reste prudent : « Il ne s'agit pas de mettre la société Bobcat en demeure de butte en blanc. Il ne faudrait pas que cette demande remboursement ait des conséquences encore plus néfastes sur les emplois qui restent. » Par exemple que l'employeur décide d'abandonner le site et les 176 emplois qui restent. Il pense que la démarche doit s'accompagner d'une « concertation minimale » avec l'employeur.
Sans se prononcer sur le cas particulier, le président de la chambre régionale de commerce, Bruno Hug de Larauze, ne conteste pas le bien-fondé de la démarche : « Il y a une convention entre les deux parties; elle doit s'appliquer.» Le chef d'entreprise reconnaît que des enjeux particuliers de marché, « notamment la crise de 2009-2010 », méritent que la convention soit lue avec intelligence. « Quand on signe un contrat, on le respecte. Mais on ne le respecte pas bêtement! »
Même ambiance citoyenne chez Bobcat : « Nous ferons face à nos engagements. Ces aides étaient conditionnées à des créations d'emplois. Nous en avons détruits. Il n'est pas surprenant que le département et la Région nous réclament cet argent. »
L'entreprise aura quand même le temps d'expliquer sa situation dans un contexte de sortie de crise. « La décision sera appliquée avec fermeté et discernement », indique encore la Région qui n'a fixé aucune échéance précise L'encaissement du chèque de remboursement dans la caisse du Trésor n'est pas pour demain.
Les grands groupes français ont quasiment effacé le creux de la crise économique. En 2010, les sociétés composant l'indice CAC 40, ont réalisé globalement un chiffre d'affaires de 1 262 milliards d'euros, en augmentation de 6,92 % par rapport à l'année précédente.
Une performance proche du point haut de 1 293 milliards d'euros atteint en 2008, selon les données compilées par le cabinet d'audit et de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC) en exclusivité pour Le Monde, en partenariat avec France Info.
Même constat en ce qui concerne les bénéfices : le résultat cumulé des quarante sociétés de l'indice atteint 82,5 milliards d'euros, soit 85 % de plus que l'année passée. Il reste en deçà du record enregistré en 2007 (101,4 milliards d'euros), mais s'en rapproche. Les investisseurs peuvent se réjouir : leurs dividendes, qui étaient déjà restés à des niveaux élevés en 2009, vont augmenter, mais moins rapidement que les profits.
Cette nouvelle période de croissance se poursuivra-t-elle en 2011 ? Oui, prévoyaient les analystes, avant que les révolutions n'éclatent dans le monde arabe. Ils anticipaient une augmentation de 24 % des profits à 95 milliards d'euros. "La hausse du prix du pétrole n'a pas encore modifié les anticipations des chefs d'entreprises", note toutefois Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset management, dans une note du 2 mars.
Dans une interview parue ce samedi dans Le Figaro, le chef du gouvernement, François Fillon tente une “opération méthode Coué” en affirmant que tout va bien et que Nicolas Sarkozy est le meilleur candidat (de loin) pour les futures présidentielles de 2012… Une interview hallucinante qui montre encore, s’il en eue été nécessaire, que nos politiciens s’éloignent chaque jour un peu plus du peuple Français…
Les sondages ne valent rien…
Dans la liste incroyable des déclarations triomphalistes Fillon nie l’impact des extraordinaires mauvais sondages qui n’arrêtent pas de tomber depuis la dernière élection présidentielle. D’après lui, les sondages ne reflètent jamais (“si loin de l'élection, les sondages se sont toujours trompés”) le résultat futur des élections. Donc les mauvais sondages à répétition ne veulent rien dire et on peut supposer qu’il a décidé de les ignorer dans ses décisions au gouvernement. C’est fort dommage, car cela aurait été la seule chance pour l’UMP de remporter les élections. Lorsque les Français sanctionnent durant une très longue période le gouvernement, si celui-ci n’en tient pas compte c’est qu’il est autiste… Le mensonge de ces déclarations réside que si les sondages peuvent se tromper à +/-15 % prêt, les derniers (cohérents avec les précédents) indiquent qu’à 22 % d’opinions positives cela donne en étant très optimiste 37 %. Nous sommes très loin d’un consensus… La vérité est plus cruelle cela fait presque 2 ans que nous lisons des sondages en baisse, mais qui plafonne à 30 %. Ce point est très suspect et l’on a vraiment l’impression que les chiffres sont artificiellement gonflés pour ne pas humilier le gouvernement (voir plus bas). La baisse à 22 % est donc fort probablement sur évaluée également et nous sommes surement beaucoup plus bas.
La crise et les révolutions expliquent tout
Toujours pour justifier sa ridicule popularité, Fillon utilise l’excuse de la crise économique et des révolutions moyennes orientales (“Il n'y a rien d'anormal à ce que le gouvernement soit dans une situation difficile.”). Je trouve que les Français sont particulièrement injustes, ils font porter le chapeau de la crise économique au seul gouvernement français… d’après Fillon. Il n’en est rien bien sûr même si gouverner dans ces conditions est plus difficile. Quant à l’excuse des révolutions, c’est une pure fantaisie, il faudrait que Fillon revoie ses classiques d’excuses creuses, car celle-ci est particulièrement triviale. D’autant que si les révolutions sont nouvelles, le manque de popularité est ancien.
Le gouvernement ne changera pas de cap
Comme je l’imaginais plus haut, Fillon le confirme: le gouvernement ne changera pas de cap, il continuera à faire ce qu’il sait si bien faire et qui plait tant aux Français: “Fiscalité, justice, dépendance, nous poursuivons les réformes.”. Ah oui, c’est vraiment ce que les Français attendent ! Nous sommes impatients même ! Remarquez bien que dans la liste à la Prévert il y a des intrus, mais pas ce qu’attendent vraiment les Français : lutte contre le chômage, les délocalisations, protection des PME, réduction de la corruption et des abus, rétablissement du partage des richesses… Nous pourrions imaginer, avec beaucoup d’imagination toutefois, que sous les termes “Fiscalité, justice” se cacherait un véritable travail de fond pour rétablir les injustices, mais nous savons déjà qu’il n’en sera rien : Fiscalité veut dire supprimer l’ISF (ou le réduire) et bricoler le bouclier fiscal. Justice veut dire faire des réformes discutables, diminuer l’indépendance des juges, réduire les budgets de cette dernière. Remarquez également qu’il ne parle pas non plus de la délinquance : le gouvernement se serait-il rendu compte que ses déclarations à l'emporte-pièce ne trompaient plus personne et que les effectifs de police n’ont jamais été aussi bas alors que les problèmes de délinquance aussi hauts ? Conclusion de Fillon, qui ne doute de rien : “à l'automne 2011, quand nous entrerons dans le débat de la présidentielle, la confrontation des projets nous sera favorable”, la méthode Coué a encore fait une victime…
Nicolas Sarkozy est le meilleur
D’après Fillon Nicolas Sarkozy est le meilleur, il fait bien de nous le dire, car ce n’était pas évident : “Non seulement il est le seul, mais il est le meilleur candidat possible.” Évidemment, il n’est pas le seul, mais je pense qu’à droite de plus en plus de gens se disent qu’il est le dernier candidat possible et qu’il est urgent d’un mettre un autre. Pourtant pour Fillon, décidément bien aveugle il n’en est rien “Il n'y a pas l'ombre d'un doute. C'est lui qui rassemble le plus largement possible la majorité. » Pire pour Fillon Nicolas Sarkozy est crédible “il pourra faire campagne sur la crédibilité” en effet 22 % d’avis favorables est très crédible, mais c’est vrai ! Les sondages ne valent rien d’après Fillon.
Nicolas Sarkozy est donc le meilleur candidat, il n’y en a pas besoin d’autre d'ailleurs, car d’après Fillon “Je suis clairement en faveur d'une seule candidature de la droite et du centre. S'il y avait des différences idéologiques, pourquoi pas, mais où sont-elles ?”. C’est vrai que la droite n’a qu’une seule voix en ce moment… Bayrou n’est pas de droite, pardon, n’est pas “dans la majorité présidentielle” (pour Fillon, la droite c’est uniquement la majorité présidentielle…). Quant à Villepin “Sa candidature serait une candidature de division supplémentaire, dangereuse pour la famille politique à laquelle il appartient”. C’est en général ce que l’on dit pour éviter que des concurrents ne se présentent. Mais pas de problème pour Fillon, il suffit que tout le monde se tende la main et se rallie a Nicolas Sarkozy (“S'il souhaite établir un dialogue avec la majorité, nous y sommes prêts”) ! Cela reste toujours vrai et ça ne mange pas de pain: Avis à Bayrou et Villepin, vous pouvez toujours rentrer dans le rang.
Fillon, pourfendeur des formules vides de sens
A une question qui traitait Juppé de premier ministre bis, Fillon se dresse comme un seul homme : “Quand donc allez-vous vous lasser de ces formules vides de sens ?” C’est vrai que le gouvernement à acquis une énorme expérience dans le domaine des expressions vides de sens et il a bien le droit de s’ériger en juge de ce domaine. Pour Fillon les expressions “hyper premier ministre” et “premier ministre bis” ne veulent rien dire et de ce fait il n’a pas a répondre à la question du journaliste du Figaro. Pourtant, ces expressions sont tout sauf vides de sens ! L’hyper premier ministre est celui qui décide de tout et est présent partout. Il est vrai que notre ex-hyper premier ministre est bien souvent été éclipsé par un hyper président qui n’a pas hésité a lui voler la vedette, mais de là a dire que ce n’a pas de sens… Quant au premier ministre bis il est bien évident que Juppé est arrivé en force dans ce nouveau gouvernement et qu’il a posé ses conditions, il n’est donc pas ridicule de pense qu’étant donné l’état de popularité du gouvernement, il a demandé des garanties pour son entrée a risques au gouvernement.
Il est nécessaire de multiplier les débats
Fillon ne s’inquiète pas de la multiplier les débats (TVA, 35 h, Laïcité, …) et trouve cela normal “Un parti a vocation à organiser des débats pour faire émerger des idées” mais trouve également normal que nombre de ces débats soient stériles et ne débouchent sur rien “Je ne vois pas la nécessité d'une loi”. Que l’on fasse du vent, certes, malheureusement tout le monde en fait plus ou moins, mais que pris la main dans le sac on trouve cela normal, c’est un peu fort… Il est vrai que si, au lieu de faire des débats et des sur-couches de lois, nous appliquions déjà les lois existantes, le pays s’en porterait mieux. La loi est devenue un tel empilement hétéroclite de mesurettes, qu’il devient difficile de l’appliquer. La faute à qui ? Qui ces dernières années a créé le principe de "un problème = une loi" ?
La concurrence de Nicolas Sarkozy est désespérante
D’après Fillon, qui aime bien balayer devant la porte des autres avant la sienne, Martine Aubry a un avant-projet “désespérant” car “tellement il est éloigné des réalités économiques !”. C’est drôle d’entendre cela de la bouche de Fillon qui vient de servir un discourt si éloigné des problèmes des Français (mais cela ne l’empêche pas de critiquer ce qu’il est incapable de faire lui-même “On pouvait espérer que la longue période d'opposition traversée par le PS l'aurait amené à s'ouvrir aux réalités”). Je ne suis pas spécialement fan de l’avant-programme de Martine Aubry qui me parait aussi un peu décalé par rapport aux attentes des Français, mais j’avoue que ces déclarations me rendent cet avant-programme plus séduisant. Si un libéral trouve un programme désespérant et éloigné des réalités économiques, c’est qu’il n’est pas si mauvais que cela !
Toutefois, Fillon n’est pas dans le faux lorsqu’il dit “Martine Aubry a osé comparer le président de la République à l'escroc Bernard Madoff! Et les Jeunes Socialistes le comparent à Hitler! Le débat politique est rude, mais est-on obligé de s'abaisser à ce niveau pour gagner les élections? » Ces petites phrases “débilisante” m’ont toujours effaré qu’elles viennent de gauche ou de droite et encore plus d’extrêmes droites. Si j’aime les comparaisons osées pour faire comprendre une idée, il faut qu’elles restent vraisemblables.
À propos de l’éloignement des Français et de la corruption, Fillon confirme. Au sujet du procès Chirac en cours il déclare “Je dirai simplement mon affection pour Jacques Chirac. Je suis triste qu'on lui impose cette épreuve.” Je ne vois pas pourquoi l’exercice de la justice le rend triste ? Quelle que soit l’issue du procès (s’il a lieu) dont la vérité soit faite, dire le contraire est absolument effarant pour un premier ministre en exercice ! Quant à l’amitié de Fillon, je lui souhaite que Monsieur Chirac soit blanchi, car sinon cette amitié deviendra plus embarrassante…
Fillon veut rempiler à Matignon
Cette interview n’apporte rien de nouveau, elle est juste “désespérante”. Pour ceux qui en doutaient encore, le gouvernement suit et suivra le même cap jusqu’au bout. Que sa popularité chute en dessous de 10 % n’inquiète personne au gouvernement et certainement pas Fillon. Ce dernier croit encore que, dans la médiocrité actuelle de la politique, Nicolas Sarkozy reste le mieux placé. Il oublie surement l’extrême droite qui, dans un sondage à paraitre demain dans Le Parisien, bat tout le monde. Mais c’est vrai ces sondages ne signifient rien…
Nicolas Sarkozy étant le meilleur candidat, son interview, dans ce contexte, est un véritable coup de brosse à reluire ! Attention aux chaussures, ça tâche ! Monsieur Sarkozy, si votre plumage se rapporte à votre ramage… Fillon parie donc mielleusement sur Nicolas Sarkozy, car il aime Matignon et il espère qu’en cas de nouvelle victoire il reprendra du service. Il avait bien envisagé de se présenter lui-même à la présidence, mais il semble avoir reculé. A la question “Vous êtes à Matignon depuis quatre ans. Vous arrive-t-il d'avoir envie de poser votre sac ?” il répond sans hésiter “Non. La succession de crises qu'on vient de connaitre rend les choses plus difficiles, mais aussi la mission plus exaltante. […] Mais je n'ai jamais compris ceux qui disent que Matignon est «un enfer». » C’est clair non ?