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mardi 9 août 2011

Souriez, vous êtes tondu !

Pas de surprise, la finance a pris le pouvoir et le garde. Après la crise de 2008, une nouvelle crise arrive, mais est-elle vraiment nouvelle ? Ne s'agit-il pas au contraire de la suite de la précédente crise : aucun problème n'a été réglé finalement, donc que les mêmes personnes sont au pouvoir et tirent les ficelles dans l'ombre avec la même vigueur afin de mieux puiser dans nos économies…

C'est ce qui est terrible aujourd'hui : nous avons l'impression d'avoir des choix et finalement tout est déjà décidé par d’autres dans l’ombre. La bourse n'est pas une loterie, au contraire, un groupe de personnes décide de tout dans le but de bénéficier des meilleurs rendements, nous laissant les miettes et surtout les pertes des chocs boursiers qu’ils ont créés. Comment expliquer que dès vendredi dernier, voire même dès le début de la semaine dernière, de nombreuses actions ont été vendues alors même que la dégradation de la note des États-Unis n'est pas encore connue ? Qui a averti les investisseurs ? Il y a eu forcément des fuites, sinon pourquoi tout le monde vend ? C’est la même histoire que pour le 11 septembre : quelques jours avant l’attentat la bourse a enregistré de nombreux mouvements injustifiés. Qui a pu savoir ? Qui a donné l’information ? Qui savait ?

Autre question : comment Standard & Poor’s arrive a noter tout seul et 136 pays avec seulement 100 analystes ? Soit 0,73 analyste par pays ! L'analyse des comptes d'un pays est loin d'être évidente et requiert finalement beaucoup de moyens. Que penser du fait que S&P n’avait pas prévu la bulle immobilière de 2007 ? Est-ce que les agences de notation sont vraiment bien positionnées pour pouvoir noter des pays ? Rappelons que leur mission initiale n’était pas de noter des pays, mais les obligations émises par les entreprises privées, missions qu’elles assuraient encore pleinement et sérieusement dans les années 90. Que s’est-il passé depuis ?

Dans les conditions décrites ci-dessus, ont-elles le droit d'avoir autant de pouvoir au point d'imposer leurs conditions pour l'attribution d'une bonne ou d'une mauvaise note et de juger de la politique d'un pays ? Est-ce que dans la mission de ces agences de notation se trouve une dimension politique ? À moins que le but des conseils fortement appuyés de ces agences sur la politique des pays permette finalement à un groupe de personnes d'imposer des décisions qui vont dans le sens de leurs propres intérêts ? Dégrader la note d’un pays permet d’imposer des privatisations (encore un marché juteux pour les investisseurs privés qui s’ouvre), des suppressions d’avantages sociaux (baisse du cout du travail et pression sur l’emploi), d’augmenter le chômage (et donc de faire baisser le cout du travail), etc.… Du pain béni pour les gros investisseurs de tous poils.

Dans ces conditions, la notation n'est plus vraiment une notation ce n’est plus, finalement, qu’un lobby de défense d'intérêts financiers particuliers. D'ailleurs, ne nous y trompons pas, la Chine a elle-même créé ses propres agences de notation et les notations chinoises diffèrent sensiblement des notations des agences occidentales. La raison d’une telle création pour la Chine est bien évidemment la défense d'intérêt politique et économique chinois. Les agences de notation sont donc aujourd’hui des agences financières qui ont pour but de servir des intérêts d'une nation (agences gouvernementales) ou d'un groupe d'investisseurs privés. En aucun cas leur mission n’est pour le bien commun. C’est très facile à voir : la notation S&P dégradant la note des États-Unis se basait en partie sur une erreur comptable. Lorsque l’administration américaine a rectifié l’erreur et demandé a S&P de revoir sa note, cette dernière n’en a rien fait et a juste changé les motifs de sa décision, nous sommes ainsi passés d’une raison économique a une raison politique. Encore la politique. Qui est derrière S&P ? Quels intérêts représente-t-elle ? Certainement pas le gouvernement américain, ou peut-être, entre autres, certains opposants d’Obama qui trouvent là une occasion unique de tirer sur le président.

Il faut bien voir l’autre aspect de l’affaire : si en dégradant la note des États-Unis S&P servait des intérêts financiers et politiques particuliers, revenir sur sa notation aurait détruit une partie des bénéfices de ceux pourquoi ils travaillent. Cela aurait également détruit leur réputation. Il était donc urgent de ne pas revenir sur cette note. Que vaut vraiment cette note ? Comment peut-on noter un pays tel que les états unis sans vérifier et contre vérifier ses chiffres ? Comment peut-on faire une erreur détectable en 24 heures ? Est-ce que la dégradation de la note était si urgente qu’elle ne pouvait attendre de nouvelles vérifications de quelques jours ou semaines ? Ce sont de vraies questions mettant à jour les vraies motivations de ces agences.

La bourse pour un investisseur particulier est donc bien une loterie en revanche pour d'autres, il s'agit de faire main basse sur nos économies. Il s'agit d'un pillage complètement organisé en vue de nous « tondre » et de nous exploiter sans la moindre échappatoire possible. Il ne reste plus, finalement, au petit investisseur que des petits investissements : le livret A et sa misérable rémunération, les assurances vie et sont imposition grandissante et le livret de développement durable. Belle affaire ! La bourse et ses rendements miraculeux ne le sont pas. Il s’agit en fait d’un jeu de bonneteau ou le gagnant est connu d’avance. Et ne croyez pas que parce que vous, personnellement, vous ne jouez pas en bourse vos économies ne risquent rien et vos conditions de vie non plus. Le ralentissement économique qui s’en suivra sera terrible pour l’emploi, les salaires, les avantages sociaux et par effet de bord pour le commerce, les services, l’industrie… Les privatisations vont reprendre et les prix mécaniquement augmenter (comme lors de la privatisation d’EDF qui, au lieu de faire baisser les prix ne fait que de les augmenter). Vous verrez que comme la dernière fois aucune mesure ne sera prise et qu’il y aura d’autres secousses tous des répliques du premier tremblement de terre. Pourtant, il y a une solution radicale et simple : taxer fortement tous les flux purement financiers et ainsi redonner de la valeur au travail. Tiens c’est étrange… Quel homme politique voulait valoriser le travail en début de mandat ?

Souriez, vous venez encore une fois d’être tondu !

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Le premier qui dit la vérité sera........
Le premier qui touche au dieu fric sera

Prataine a dit…

Nul. Tout le monde nous prend pour des naïfs ou des imbéciles. La manip en cours, prévisible, n'a pas de signification en dehors de la manip. A tout prendre ces manigances pour de l'argent comptant, on n'en finit pas de régresser. Chute libre, en effet, de la rationalité et de la démocratie.La suite, vite. RJP

Anonyme a dit…

C'est ce qui est terrible aujourd'hui : nous avons l'impression d'avoir des choix et finalement tout est déjà décidé par d’autres dans l’ombre.

Il n'y a pas si longtemps, une telle affirmation vous aurait classer (et vous ferait encore classer chez les idiots utiles au pouvoir) comme odieux conspirationiste et force est de constater que là comme sur plein d'autres choses, les conspis avaient vu juste contre toute la mafia politico-médiatique les conspuant.

fred2vienne a dit…

Attali avait vu quand la crise allait arriver il y a 1 an.

http://www.dailymotion.com/video/xdovmq_jean-luc-melenchon-et-jacques-attali-a-arret-sur-images_news
à partir de 5e min.

Mélenchon l'a repéré.

Anonyme a dit…

Très belle analyse économique et politique.
Bravo

m a dit…

Les banques gouvernent alors qu'elles ne sont pas élues.
Qui pour renverser ces institutions criminelles qui appauvrissent les peuples?

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