Depuis l’accident de Fukushima, les nouvelles ne filtrent plus. Pourtant, une nouvelle centrale nucléaire est arrêtée et c’est tout le Japon qui marche au ralenti.
Depuis qu’une nouvelle centrale nucléaire, en bord de mer et de technologie identique à celle de Fukushima, a été stoppée, le Japon tourne au ralenti. La centrale de Hamaoka fournissait de l’électricité pour le centre du Japon. Trop vieille et déjà en cours d’arrêt avant l’accident, l’arrêt du dernier réacteur est un coup dur pour les Japonais. Actuellement seuls 19 réacteurs nucléaires sur 54 sont en activité au Japon.
Des mesures terribles ont dû être prises. L’industrie automobile ne travaille plus le jeudi et le vendredi, à la place ils travaillent le samedi et le dimanche. Cette astuce permet de lisser les consommations électriques sur toute la semaine. Si cette mesure ne suffit pas, d’autres industries pourraient subir le même sort.
On ne reconnait vraiment plus le Japon : les climatiseurs sont forcés à l’arrêt pour la plupart ou fixé à 28 °C, ainsi les ventres de ventilateurs ont bondi de 70 %. Les couloirs des entreprises restent désespérément éteints, les heures supplémentaires réduites au maximum, les horaires de travail ont été décalés plus tôt le matin, les lumières ne brillent plus dans les villes, les escalators sont à l’arrêt. Le nombre de trains a été diminué, bref un ralentissement global du Japon jamais vu jusqu’alors.
Si ces mesures fortes ont été prises, c’est que le risque d’une coupure totale et très longue existe en cas de trop forte consommation. L’impact sur l’économie du Japon sera immense. Il y aura également un impact sur les autres économies mondiales.
Les autres nouvelles ne sont pas non plus rassurantes : Du thé vert en provenance du Japon et radioactif à été stoppé à Roissy : une contamination au césium de 1 038 Bq/kg, supérieure au niveau maximal admissible défini au niveau européen, qui est de 500 Bq/kg pour ce type de produit. Une étude récente montre que les urines des Japonais vivant à 40 km de la centrale accidentée sont contaminées à l’iode radioactif et au césium radioactif. Le taux relevé est de 3,2 milli sieverts (nous avons en France 0,14 µSv dans l’air actuellement du à l’accident, soit 23 000 fois moins !). Quatre villes ont été évacuées à plus de 60 km de la Centrale à cause des taux élevés de radiations radioactives. Actuellement 80 000 personnes ont dû quitter leurs maisons autours de Fukushima.
Pendant ce temps là à Fukushima, on construit le début d’une arche destinée à limiter les rejets de pollution radioactive. Rien a voir avec l’arche de béton de Tchernobyl construite pour 40 ans seulement. Ici ce sera une construction encore plus provisoire.
L’usine de décontamination de l’eau d’arrosage de Fukushima, mise en service le 17 juin 2011 et arrêtée 5 heures après pour cause de trop forte radioactivité, a été remise en service hier, le 1er juillet 2011. C’est rassurant. D’autant que l’eau très fortement contaminée à continué de s’accumuler durant la panne et qu’elle a dû dépasser largement les capacités de stockage. Des rejets en mers ont donc dû encore être faits. Rien ne transpire sur ce sujet dans la presse. Le processus de décontamination utilisé montre l’immaturité de l’industrie nucléaire mondiale : pas moins de 4 entreprises internationales (Areva, Kurion, Hitachi et Toshiba) participent aux étapes de décontamination et parfois avec des procédés inventés ou adaptés pour l’occasion. Première étape: Déshuilage (Toshiba), deuxième étape : Précipitation, floculation et décantation (Areva), troisième étape : Filtration (Kurion), quatrième étape : désalinisation de l’eau (Hitachi), puis enfin : Stockage des boues radioactives. Kurion est en fait une startup créée il y à peine un an… C’est le système de Kurion qui a forcé la mise à l’arrêt du processus le 17 juin. Tout cela ne fait pas très sérieux.
La Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (la Criirad), dans un courrier adressé au Premier Ministre François Fillon et au président de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), a demandé d'enquêter sur des dysfonctionnements concernant l'évaluation des conséquences en France de l'accident nucléaire japonais du 11 mars : d’après la Criirad, la france aurait été contaminée dès le 22 mars (soit deux jours avant la date indiquée par l'IRSN), de plus les masses d'air contaminées ont affecté les trois quarts de la France, et non pas le seul sommet du Puy-de-Dôme. L'iode 131 aurait eu un niveau d’activité 20 fois supérieure à celle annoncée lors de la mesure du 24 mars. Nous pouvons facilement le constater sur le site CRITER de l’IRSN : les mesure ne sont disponibles que depuis le 12 mars (pourquoi?) et ne montre pas d’augmentation significative depuis l’accident contrairement à ce que nous mesurons. Les valeurs, de plus, ne sont 1,8x moins élevées que nos mesures… Autrement dit, l’IRSN a tenté de nous faire le même coup qu’au moment de l’accident de Tchernobyl : la France n’est (miraculeusement) pas touchée…
Nous n’entendons plus parler de la centrale accidentée mais elle est toujours là et ses conséquences pèseront sur la population durant des milliers d’années. Et pendant ce temps là, c’est incroyable, Areva est en compétition avec le Japonais Toshiba pour la construction d’une centrale nucléaire en Finlande ! Oui vous avez bien lu…
10 commentaires:
Tiens, justement, à propos de météo nucléaire, j'aimerais vous soumettre une observation météo de longue durée.
Le site suivant signale sur une carte les alertes météo en Europe.
Des symboles donnent les types d'alertes pour chaque pays.
La France est le seul pays pour lequel les alertes ne sont pas détaillées par type d'alerte. La carte française donne seulement un niveau d'alerte par région.
Vous trouvez ça normal ? ça fait des mois que ça dure !
http://www.meteoalarm.eu/
Alexis, de retour du Japon
video.rim952.fr
Les videos de Radio Ici & Maintenant!
http://rimsave.com/?p=1091
bien sur que l'aiea , que tous les industriels de la filiere nucléaire mondial sont à la ramasse, et qu'il n'ya aucune amélioration sur site depuis bientot 5 mois, que l'industrie nucleaire est en bout de course, trop sophistiquée,trop fragile, trop dangeureuse et trop chere,et cout du demantelement desastre financier à venir, et ça sera du lourd, il ya des quesytions grave ste multiples sur l'accident de fukushima et la filiere electro nucleaire française, et le silence, l'incompetence, et l'inconsequences des politiques de l'UMP , du PS et du PC, etc, juste une remarque,c'est dommage, mais, la Crirad dans son attaque contre l'IRSN s'est un peu gauffrée,et franchement, leurs remarques sur ce coup ci semblent derisoires face au vrais enjeux du moment!au japon, accident et réalité de la contamination des habitants et des territoires, et sur la réalité du parc français et de la mascarade electorale des stress tests, tant que l'accident d e fukushima n'est pas sous controle , compris, et depollué, ces stress tests qui consistent en de simples questions posées, à l'industriel EDF, mais sans controles concrets, et sans experts independants français et étrangers, resteront une farce memorable dans l'histoire tragique de l'industrie nucléaire, les siecles suivant pourront pleurer de rire ou d e douleur devant l'archaisme de la pensée, de leur arrogance derisoire, de nos gouvernants français!
Pour info sur tchernobyl:
http://www.sauvonsleclimat.org/points-de-vue-de-signatairehtml/qle-nuage-de-tchernobyl-se-serait-arrete-aux-frontieresq/35-fparticles/665-qle-nuage-de-tchernobyl-se-serait-arrete-aux-frontieresq.html
Bonjour,
plusieurs erreurs:
- le procede AREVA vient en 3eme, apres Kurion
- aucun rejet en mer n'est autorise par la NISA, le surplus d'eau est stocke dans des cuves temporaires et des barges flottantes
- l'IRSN a publiquement explique que, en raison du tres faible niveau de radioactivite ambiant, ils avaient du filtre l'air pendant 3 jours avant de donner des mesures, d'ou manque d'infos pendant les 2 jours precedents.
- aucune ville n'a ete evacuee a 60 km, mais a 30 km de la centrale.
- on a retrouve 1,3 Bq/l d'activite liee au Cs 137 dans l'urine des enfants (chiffre ACRO). Je ne sais pas d'ou vous tenez ce 3,2 mSv qui est une dose enorme.
- d'une maniere generale, les journaux japonais suivent l'affaire de tres pres, essayez le Japan Times ou Daily Yomiuri. Ce n'est pas parce que les medias fr. ne reprennent pas les news qu'il n'y rien ou qu'il y a un blackout.
Bonjour
Pour la polémique sur la date d'entrée du nuage entre la CRIIRAD et l'IRSN, il y a un bon papier ici qui permet d'y voir un peu plus clair. Comme d'habitude, le diable se niche dans les détails... ;)
http://www.journaldelascience.fr/environnement/enquetes/nuage-de-fukushima-quand-reellement-debute-la-contamination-de-l-air-francais
Centrale cernée par le feu à fort Alamo USA + centrales sous les eaux à Fort Colhun + centrale arrêtée par des méduses en Écosse. Bientôt plus de centrales en RADE qu'en fonctionnement ! Attention, les centrales à l'arrêt sont plus dangereuses que celles en fonctionnement CQFD. 2 tranche de stoppées à Cattenom (France) que s'y passe-t-il ?? --> un manque de débit de la Moselle surement ... ça promet
+1 pour les erreurs notées par Jp,
Le 3.2 mSv je l'ai lu ailleurs, mais 3.2 mSv par quoi ? Ce n’est pas par heure, c'est impossible ça fait 7 a 10 Sv depuis Mars et donc presque 40 fois plus que les opérateurs de TEPCO qui ont été le plus contamines. Si c'est par an (plus réaliste) vu que les 0,14 µSv en France c'est par heure, dire que c'est 23 000 fois moins irradie en France c'est comme dire que 5 km c'est 2 fois moins loin que 10m. Et pour enfoncer encore un peu plus le clou, comment peut-on dire qu'en France on a été touche par le "panache" de Fukushima si chaque fois qu'un Japonais de 6 ans va pisser, il balance 23 000 fois plus de radiation qu'on en a en France...
Enfin après cette cascade de critique :-P , merci quand même pour l'article...
Fukushima mon amour...
Parfois un poème en dit plus qu'un long discours... Voici ce que je pense du nucléaire :
Fukushima mon amour...
Tu me hantes sans recours
Dans des cauchemars suffocants
Pleins de larmes, de sueur, et de sang...
Soumis à une étrange sentence
L'Homme subit l'omnipotence
D'une épée de Damoclès au dessus de sa tête
Le feu nucléaire à sa porte, sournoisement l'inquiète...
Mais l'orgueilleux technophile
Idolâtre de sa science virile
Se rit de nos craintes effarées
Rien, dit-il, ne saurait libérer
Le Dieu nucléaire asservi pour toujours
Car il est enchaîné sans retour...
Pourtant une petite voix...
Voix de la conscience aux abois...
Me chuchote tout bas cette complainte cruelle
Que je chantonne comme un rituel
"Tchernobyl, Three Miles Island, Fukushima...
Un jour le désert s'étendra...
Jusqu'aux confins de la terre
Comme après une guerre...
Tchernobyl, Three Miles Island, Fukushima...
Un jour nous n'aurons plus de larmes, ici-bas,
Pour pleurer nos frères humains
Disparus dans une nuit sans fin...
Hiroshima, Nagasaki, Fukushima...
Un jour, demain ?..., l'apocalypse viendra..."
Fantasmes d'un peuple irrationnel et obscurantiste !
Raillent nos technocrates autistes...
"Selon les calculs de probabilité
De nos ordinateurs brevetés
Le risque est infinitésimal...
C'est consigné dans le procès-verbal !"
Dormez, dormez, braves gens...
L'Atome divin veille sur vos enfants
Par lui viendra le Salut !
Témoins déchus... rumeurs disparues...
Dans l'abolition de toute pensée délictueuse
Doucement s'endort la majorité silencieuse...
Bercée par le ronron bavard de ces écrans
Où défile sans arrêt le spectacle du Léviathan...
Soudain un rêve tourmenté l'éveille
L'angoisse la tire de son sommeil...
"Mais où donc nous emmènent-ils ?...
Vers quel néant ?... vers quel futur hostile ?..."
Le Nucléaire!!! enfer ou paradis...
C'est juste une question de Foi mon ami !
La Foi aveugle dans les modernes Prométhées
Qui nous promettent l'éternité du feu sacré...
Mais il y a de moins en moins de croyants semble-t-il...
Prêts à sacrifier pour une parcelle d'uranium une âme indocile
Demain nos cathédrales atomiques désertées
Resteront comme les témoins naufragés
D'une époque arrogante qui croyait triompher...
Et à l'hubris déchaîné...
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