Le nouveau plan d'économie présenté par le gouvernement ce 7 novembre 2011 est une aberration. Non pas en ce qui concerne ses fondements, mais par sa forme aussi bien que son contenu.
Premièrement, faire un deuxième plan est une idée terrible étant donné le symbole que cela constitue : il aurait fallu faire un plan réaliste et légèrement proactif dès la première fois de manière à anticiper l'aggravation de la crise et éviter ce sentiment de n'avoir traité qu'en partie le problème. La situation actuelle était pourtant prévisible, d'autant plus que la croissance 2012 avait, tout le monde le savait, été ridiculement surévaluée par le gouvernement !
Une forme est déplorable
Il est également clair que la question n'était pas de savoir si la France allait perdre sa bonne note AAA auprès des agences de notations, mais si elle allait la perdre avant ou après l'élection présidentielle... Il était donc également naturel de proposer un plan préparant l'avenir. Le gouvernement a donc plus que sa part de responsabilité dans cette situation. Ce second plan, alors que le premier est encore en discussion, fait le plus mauvais effet auprès des investisseurs puisqu'il indique que le gouvernement français n'a pas pris la mesure du problème ou n'a pas eu le courage politique de régler le problème, ce qui revient au même. Plus qu'un manque de courage : une incompétence, puisqu'en ne réglant pas le problème en une fois, il espérait que le prochain président élu en 2012 aurait la tâche ingrate de le faire ! Cette dernière hypothèse est terrible pour le gouvernement puisqu'il indique son incompétence (croire que le premier plan était suffisant jusqu'à la prochaine élection présidentielle était ridiculement peut probable), mais également le reflet d'un gouvernement privilégiant son propre intérêt politique à l'intérêt de la France (pourtant nécessaire et urgent en pleine crise économique mondiale) !
Déplorable le mot de “faillite” de la France lâché par le premier ministre pour justifier ce deuxième plan. Comme si les marchés et les investisseurs avaient besoin qu’on leur fasse peur… Quelle mouche a donc piqué Fillon pour qu’il en vienne à faire une telle “sortie” ?
Un contenu est inadapté
Quant au contenu du deuxième plan, il y a également fort à en dire ! Mesurettes aussi ridicules qu’injustes, cette poudre de Merlin-pinpin ne mérite pas d’être évoqué dans ces colonnes. Pour faire court, ce plan (comme le premier qui aurait du être l'unique !) était très facile techniquement à créer (mais difficilement politiquement) : il aurait suffi de supprimer une partie des cadeaux fiscaux faits sous l'ère Sarkozy. Deux simples mesures auraient suffi pour faire un plan I et II unique, très solide et durable : suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires (5 milliards !) et le re-fiscalisation l’exonération de l’Impôt sur les Société presque complète des plus-values à long terme de cession de titres de participation (20,5 milliards). Introduite par l’UMP dans le collectif budgétaire de 2004, cette exonération représente plus du tiers du produit net de l’impôt sur les sociétés de 2008 ! La défiscalisation des heures supplémentaire est une mesure aussi couteuse en manque à gagner que en emplois perdu.
Nous en déduisons donc deux choses : une grande partie de l'aggravation de la dette est de la seule responsabilité du gouvernement et non due à la crise ou à la "générosité sociale" française ou à l' immigration ou encore aux 35 heures comme le gouvernement essaye de nous le faire croire à longueur d'année ! La vérité c'est que depuis dix ans que la droite est au pouvoir, la dette a doublé en passant de 900 milliards à 1700 milliards. La raison en est simple : durant la gestion de droite, le pays a dépensé sans compter dans des mesures sans bénéfice notoire pour le pays tandis qu'il allégeait les impôts des plus riches.
Les économies que l’on devrait faire dans l’absolu seraient largement couvertes si l’on annulait tous les cadeaux fiscaux depuis 2007 ! Rappelons que depuis 2007 c’est 75 milliards d’euros d’allègements d’impôts et de niches fiscales qui ont été créées ! Rappelons également que l’ISF va bientôt baisser, oui, vous avez bien lu : au moment ou l’on crée un deuxième plan d’austérité, le gouvernement, en parallèle va baisser l’ISF… De qui se moque-t-on ? N’en doutons pas il y aura un troisième plan d’austérité puis un quatrième, etc… A ne pas régler les problèmes, la situation deviendra si urgente que toutes les pilules, aussi amères soient-elles, seront avalées sans broncher.
Échec d'une politique ne profitant qu'à une minorité, calculs bassement politiques, manque de clairvoyance dans un avenir pourtant tracé, incompétence, lâcheté en ne reconnaissant pas les erreurs commises, tentative de faire porter la responsabilité de la situation à une opposition qui n'est plus au pouvoir depuis 10 ans !... Le gouvernement est a bout de souffle, il touche le fond et entraine le pays entier dans sa chute...
Qu'on se le dise ! Le gouvernement est mort, vive le gouvernement !
2 commentaires:
Sarkozy préfère couler la France plutôt que reconnaître ses erreurs, s'il a postulé et repostule au poste de président c'est seulement pour son Ego. Servir les riches n'est qu'un moyen d'assouvir sa soif de pouvoir. Les riches devraient comprendre que leur intérêt est de sauver l'économie (donc leur bénéfices) en sacrifiant pour cela quelques avantages acquis sous son règne. Jusqu'à quand le laisseront-ils couler la France ?
tiens François, je t’ai deja trouvé 172 milliards.......
http://2ccr.unblog.fr/2010/12/03/niches-en-or-massif/
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