Comme à l’époque de Nicolas Sarkozy, Valérie Trierweiler est-elle le point faible du président ?
À l’époque de Nicolas Sarkozy, sa première épouse avait fait couler beaucoup d’encre en paraissant se détacher en public de son mari puis avec les rumeurs persistantes d’adultères et enfin avec la séparation, dévastatrice pour le président. Séparation inédite dans l’histoire de la République française (et dans le monde ?). Séparation qui avait failli faire couler le président tant sa compagne était son point faible majeur.
L’arrivée de Carla Bruni a été également très médiatisée, encore une fois la France innovait concernant les mœurs de son président. La ballade main dans la main à Euro Disneyland était vécue comme un symbole majeur. Symbole du fait que Sarkozy n’avait pas changé, qu’il avait toujours un point faible majeur : sa dépendance affective vis-à-vis de sa compagne. Nous aurions pu croire que l’épisode Cécilia aurait pu être un avertissement suffisamment sérieux pour qu’il soit entendu par l’ancien président, mais pas du tout. Dépendance et faiblesse qui n’a cessé d’être confirmées par la suite. Talon d’Achille, car l’équilibre personnel de Sarkozy dépendait étroitement de sa situation de couple, les fondations mêmes de son équilibre personnel. Faiblesse, car si la femme d’un président n’est évidemment pas cantonnée au rôle de potiche silencieuse et belle, elle ne doit pas non plus interférer avec les actions politiques et gouvernementales de la seule personne que les Français ont réellement élue : le président. Le rôle n’est pas simple, il est vrai. Rester en retrait et passer pour une potiche, se mettre en avant sur des sujets qui tiennent a cœur et risquer d’interférer voir de gaffer. Ainsi, le 6 mars 2012 lors de l’émission politique sur France 2 « Des paroles et des actes », Carla avait franchi allègrement la ligne : elle avait égrené gaffe sur gaffe « il fait un froid de gueux », « les journalistes sont tous de Pinocchio », parlant de son mari : « il a une belle voix », « nous sommes des gens modestes » (patrimoine du couple: 2,3 millions d’euros), « de temps en temps ils donnent la parole à des journalistes de droite ? ». Un festival de maladresses et d’inconscience. Normal, la politique ne s’improvise pas, c’est un métier quoiqu’on en dise. La communication est également un métier, ne pas dire n’importe quoi en direct, maitriser ses paroles et ses gestes. Prendre garde au fait que lorsqu’on est la première dame de France, on n’est plus une anonyme…
Valérie Trierweiler n’échappe pas à la règle et son dérapage d’hier ne présage rien de bon s’il n’est pas vite recadré. Bien entendu la compagne du président a le droit de penser ce qu’elle veut et de soutenir qui elle veut, mais, n’étant plus, de fait, une citoyenne classique, ses actes et ses paroles sont jugés non plus comme ceux d’un quidam, mais comme des actes ayant un sens politique. C’est une réalité qu’elle le souhaite ou non, qu’elle en ait conscience ou non. Ainsi, son soutien sur Twitter à Olivier Falorni est une grave erreur à plusieurs titres. D'abord, c’est un dissident du PS, parti présidentiel. Ensuite, il y a une candidate officielle du PS, qui vaut ce qu’elle vaut, mais qui est officielle : Ségolène Royale. Ce soutien ressemble à un règlement de compte amoureux peu flatteur pour Valérie et peu digne d’une première dame. Ségolène reste la mère des enfants de Hollande, cela n’aura échappé à personne, cette « sortie » est donc aussi indirectement une insulte à l’esprit de famille français et à la responsabilité que se doit d’assumer un ex-conjoint dans un contexte propice à l’équilibre des enfants. Enfin et surtout, cette affaire fait le plus mauvais effet entre les deux tours d’une élection qui devrait permettre de donner une majorité au président afin de mettre en œuvre la politique pour lequel il a été élu. C’est donc également une grave faute politique, d’autant que c’est le genre d’éclat que l’UMP rêvait d’avoir afin de reprendre de l’élan pour cette élection ou il n’était pas en position de force. Valérie sera responsable en cas de deuxième tour peu favorable au PS. Reste que cette « bourde » aurait pu être impulsive et irréfléchie, mais, dans ce cas Valérie aurait dû s’excuser et justifier sa position. Le fait qu’elle persiste et signe et nie la nature émotionnelle de son tweet (RTL) ressemble à une deuxième erreur. Nous apprenons dans la presse que c’est le soutien sobre et discret de Hollande à Ségolène (jugé « un peu froid » par cette dernière) qui aurait déclenché cette crise de jalousie.
Plus gênant : l’attitude de François Hollande. Dans un cas de mélange de genre comme celui-là il aurait dû réagir tout de suite sobrement et dignement. Il aurait dû indiquer que ce message était une opinion personnelle qui n’engageait que sa compagne et que lui était pour la candidature de Ségolène et que les opinions personnelles de sa compagne n’influençaient en rien sa ligne de direction politique et pour le pays. Or on lit dans la presse qu’il est en colère, mais la vérité est qu’il laisse pourrir la polémique ce qui ne me semble pas bon.
Hollande faible avec Valérie comme Sarkozy avec Cécilia puis Carla ? C’est plus que probable. Le monde politique est un monde difficile, les attaques ne manquent pas, être président est encore plus délicat, Nicolas Sarkozy en a fait les frais. Dans ce contexte, la famille devient un pilier important de l’équilibre personnel, mais il ne doit pas être le seul sinon tout peut arriver. La présidence normale s’effrite par la compagne du président. C’est un premier avertissement pour Hollande. Quant à Valérie Trierweiler, elle a donné une image peu reluisante d’elle-même qui risque de lui rester : irréfléchie et inconsciente, jalouse, sans respect pour la famille et ne maitrisant pas les devoirs de sa position certes difficile.
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