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mardi 19 avril 2011

France : le décret de l’incroyable flicage du net

A lire sur AgoraVox :

Une info passée en douce, par le biais d'un simple décret :

"Sur le Web : la police a désormais accès à toutes vos données personnelles

Un décret oblige désormais les fournisseurs de services sur Internet à conserver pendant un an mots de passe, traces d'achats ou commentaires laissés sur le web par les internautes. La police pourra y avoir accès lors d'enquêtes, ainsi que le fisc ou l'URSSAF. Tollé général sur la Toile."

Il aura suffi d'un simple décret, décidé en catimini, dans les cabinets feutrés d'un pouvoir de plus en plus aux abois, pour démontrer que, décidément, ce qui s'est passé en Tunisie, puis en Egypte, à savoir le rassemblement populaire permis par le net, fout une sacrée trouille aux gouvernants, immédiatement en oeuvre de "neutraliser" un éventuel effet boule de neige, dans un pays comme la France, ex-championne des libertés, et, notamment, de la liberté d'expression...

Le décret n° 2011-219 du 25 février 2011 relatif à la conservation et à la communication des données permettant d’identifier toute personne ayant contribué à la création d’un contenu mis en ligne a été publié hier au Journal Officiel sans l'avis de la CNIL rendu le 20 décembre 2007. Cet avis a été rendu sur le fondement de l’article 11-4°a) de la loi informatique et libertés. Dans ce cas, l’avis de la CNIL n’est pas systématiquement publié. Notre Commission a décidé de publier cet avis sur son site.

Ben oui, le seul espace d'une véritable information indépendante, finit par nuire à la "COMMUNICATION" diffusée par les médias aux ordres...

La propagande officielle ne saurait souffrir d'une atteinte si grave à sa diffusion tous azimuts ; aussi, tous les internautes se retrouvent désormais totalement fliqués, jusque dans leur intimité la plus inviolable, par la grâce d'un décret digne des pires dictatures...

On savait déjà être écouté, localisé, filmé, épié, dans l'espace public par tous les moyens mis à disposition d'un état policier (système "échelon" à la mesure planétaire, écoutes illégales, puces des téléphones portables, caméras de surveillance, etc...) ; c'est maintenant à l'espace privé que s'attaquent, en douce et en toute pseudo "légalité", les petites mains de big brother....

Formidable tartufferie, ce décret intervient sous la présidence française du G8, censé (sic) "s'occuper de la protection de la vie privée" ; comme annoncé par Sarkozy, en Décembre 2010 (je cite) :

Le 17 décembre 2010, le Président de la République a annoncé son intention de réunir les principaux acteurs mondiaux de l'Internet en marge du sommet du G8 de Deauville, en mai prochain. L'inscription du sujet de la protection de la vie privée à l'ordre du jour du G8, qui se tiendra sous la présidence française, permettrait de franchir une étape décisive dans la protection de la vie privée face au développement des technologies du numérique et éclairerait le rôle déterminant que la France joue en la matière.

Etonnant, non ? :-)

On lira ici la réaction et le communiqué de la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés), dont voici la conclusion :

La Commission souhaite que le projet de décret précise que les données seront transmises par des employés individuellement désignés et appartenant aux services en charge des demandes de communication de données des prestataires concernés.

Enfin, l’article 7 dispose que les données transmises seront enregistrées et conservées pendant une durée de trois ans dans des traitements automatisés mis en œuvre par le ministère de l’intérieur et le ministère de la défense.

La Commission rappelle qu’un dossier de formalités préalables, relatif à la mise en œuvre de ces traitements, devra lui être adressé et demande que le projet de décret précise que :

  • le ministère de l’intérieur et le ministère de la défense ne seront destinataires et ne conserveront dans les traitements précités que des données correspondant aux demandes qu’ils auront respectivement introduites ;
  • le traitement des données communiquées par les FAI et hébergeurs aura pour unique objet la conservation et la consultation et ne sera pas interconnecté ou rapproché avec d’autres traitements y compris ceux résultant du décret n° 2006-1651 du 22 décembre.

Conclusion qui ressemble plus à un voeu pieux, qu'à une légitime remise en cause légale de cette atteinte indubitable à la vie privée des internautes.

On attend donc la réaction des diverses associations de citoyens ; consommateurs, internautes, pour les recours devant :

- le conseil constitutionnel,

- les instances juridiques européennes,

pour exiger et obtenir l'annulation de ce decret de la honte, pris en totale infraction avec les DROITS énoncés dans la loi "Informatique et libertés ; droits que vous pouvez défendre de diverses façons par le biais d'actions en justice, de pétitions, de recours légaux, etc...

Il est d'une extrême urgence, pour tous les internautes, de faire défendre ces droits, sous peine de se voir bientôt entièrement à la merci de l'arbitraire d'un pouvoir en train de détruire les derniers champs de liberté, pour asseoir une domination sans contrôle sur la liberté d'expression.

A vos claviers ; diffusez l'information, sensibilisez le maximum de personnes autour de vous, contactez la CNIL, les associations de citoyens, pour donner du poids aux actions et recours en justice, qui essaieront de préserver un des derniers espaces de liberté à la disposition du plus grand nombre..

samedi 16 avril 2011

jeudi 14 avril 2011

Teleperformance aura dépensé 128 millions pour sa restructuration en France

A lire sur Les Echos:

Sur deux ans, l'addition du plan social francais est élevée pour le leader mondial des centres d'appels externalisés. En 2010, son coût a pesé sur le résultat opérationnel du groupe qui s'élève à 119 millions d'euros après provisions.

«Dans un univers délicat, 2010 s'est déroulée correctement, avec une accélération de l'activité au second semestre et une croissance organique forte en Amérique du Nord et au Brésil», observe Daniel Julien, président du directoire de Teleperformance. La société qu'il a fondée en 1978 avec quelques lignes téléphoniques est devenue une entreprise globale: de leader en France en 1985, elle est passée numéro un européen en 1995 puis mondial en 2007. L'année dernière, elle a dépassé les 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, soit une hausse de 11,4% par rapport à l'année précédente, mais limitée à 1,1% à devises et périmètres constants.

«Nous sommes dans le haut des estimations données. La seule région du monde où on observe une décroissance organique est l'Europe, compte tenu notamment des difficultés en France», précise Daniel Julien. La France, source de tous les maux de Teleperformance, qui y emploie encore 5.800 personnes aujourd'hui mais où les effectifs tomberont à 5.200 en juin prochain. «La France, c'est 100% de mes pertes, un marché subventionné par les marchés étrangers de notre groupe», commente le fondateur de Teleperformance.

Une activité de plus en plus internationale

Dans un métier où «80% du compte d'exploitation correspond à des salaires», les employés de l'Hexagone sont trop chers. «Il y a une contradiction entre le citoyen qui veut conserver les emplois dans son pays et le consommateur qui recherche les prix les plus bas. Les prestataires de services "business to business" sont souvent des bouc-émissaires: les grandes entreprises ont tendance à les utiliser de manière flexible en fonction du dynamisme de leur marché, servant en premier lieu leurs propres centres d'appels internes. Etre variable d'ajustement dans un pays où la flexibilité est organisée, cela se passe bien, mais en France ce n'est pas le cas», regrette Daniel Julien.

Teleperformance se veut ainsi de plus en plus internationale, avec 120.000 salariés dans 50 pays et un chiffre d'affaires réalisé à 37% dans la zone anglophone et Asie-Pacifique, 34,7% en Europe, et 28,3% dans la zone iberico-Latam. La France ne pèse plus que 5% des effectifs et 12% de son chiffre d'affaires. Les coûts de restructuration dans son pays d'origine ont coûté très cher à l'entreprise: 21 millions en 2009, 47 millions en 2010, sans compter les pertes qui se chiffrent en dizaines de millions, selon Daniel Julien, évoquant une ardoise totale de 128 millions d'euros sur deux ans. Le résultat opérationnel avant ces éléments exceptionnels s'élève à 174,5 millions d'euros pour 2010, mais tombe à 119 millions après les provisions pour restructuration.

L'Hexagone spécialisé sur la clientèle à forte valeur ajoutée

«A partir du moment où l'on a décidé de sauver la filiale française, il fallait le faire le mieux possible, pour redémarrer au plus vite», commente le président du directoire qui souhaite spécialiser l'Hexagone sur la clientèle à plus forte valeur ajoutée, avec son produit Platinium. Une prestation facturée de 20% à 30% plus cher mais avec des réponses sur mesure et non du quantativisme taylorien, de l'aveu même de Daniel Julien. Plus question non plus d'en passer par les fourches caudines de clients qui n'ont eu de cesse de diminuer les prix depuis quinze ans au gré des évolutions technologiques. Pour ce faire, Teleperformance va continuer à se développer de manière équilibrée entre croissance organique et externe, en rachetant des sociétés de 50 à 150 millions d'euros de chiffres d'affaires, profitables et faciles à intégrer.

MARTINE ROBERT

Fillon en Ferrari, nouvel accroc à la « République exemplaire »

A lire sur Rue89:

Les vacances de François Fillon, suite… En vacances en Toscane en 2009, le Premier ministre s'est fait gracieusement prêter une Ferrari par le patron de la marque italienne, Luca di Montezemolo : c'est Charlie Hebdo qui révèle l'info dans son numéro à paraître mercredi.

Ajouté aux vacances en Egypte dans l'avion du président Moubarak, ce cadeau vient saper un peu plus l'image de Père La Rigueur que s'est construite François Fillon, par opposition au bling-bling de Nicolas Sarkozy.Matignon n'a pas voulu commenter les informations de l'hebdomadaire satirique, qui a obtenu confirmation du service de presse de Ferrari :

« Le président de Ferrari, M. Luca di Montezemolo, est un cher ami de M. François Fillon et de son frère, M. Pierre Fillon [qui est vice-président de l'Automobile Club de l'Ouest (ACO), organisateur des Vingt-Quatre Heures du Mans, ndlr].

C'est normal pour Ferrari que d'importants représentants du showbiz, de la politique, de la culture et du sport testent nos voitures, même si ce ne fut pas le cas en l'occurrence ».

L'hebdomadaire n'a pas pu savoir quel modèle a été prêté au Premier ministre, que l'on sait grand amateur de voitures de sport. Mais Charlie Hebdo a trouvé que sur le site Just4VIP.com que la location d'une Ferrari va de 748 euros à 12 451 euros par jour, selon les modèles. Un beau cadeau de Ferrari, donc, en 2009, l'année de la pire récession depuis des décennies avec ses centaines de milliers de chômeurs supplémentaires.

La couleur de l'UMP

Une affaire privée ? C'était déjà l'argument employé pour les vacances de Noël passées par le Premier ministre et sa famille en Egypte, avec la généreuse contribution d'Hosni Moubarak chassé du pouvoir par son peuple deux mois plus tard ; c'était aussi l'argument de Michèle Alliot-Marie et de ses vacances en Tunisie alors que Ben Ali réprimait les manifestations avant d'être contraint au départ.

Dans tous ces cas, rien d'illégal. Mais quel contraste par rapport à l'image lisse et rigoureuse « vendue » par François Fillon dans les pages papier glacé de Paris Match ! Et par rapport à l'exemplarité qu'exigerait la direction des affaires publiques, surtout en période de grave crise sociale dans le pays.

Et que dire du projet de loi sur la « déontologie dans la vie publique » que Nicolas Sarkozy a demandé à François Fillon de préparer, afin, disait l'Elysée au lendemain du scandale MAM, de « promouvoir une véritable culture de la déontologie dans la vie publique française » ? On attend le texte avec trépidation.

La Ferrari bleue (la couleur de l'UMP ? ) de François Fillon restera, à côté du bling-bling présidentiel et des vacances tunisiennes de MAM, et de quelques autres extravagances éthiques, un symbole de la faillite de ce beau slogan de campagne sans lendemain que fut pour Sarkozy la « République exemplaire ».

mardi 12 avril 2011

Nucléaire, peut-on encore faire confiance aux autorités nucléaires ?

Dans un entretien au journal Le Monde daté d'aujourd'hui, Thierry Charles, responsable des questions de sureté à l'IRSN, indique que la situation est stable et que le "pire est passé". Or, manque de chance, dans un autre article du même journal le même jour la gravité de l'accident est passée du niveau 5 au niveau 7 (sur 7). D'où la question évidente de la pertinence du jugement de l'IRSN.

Dans un entretien dans le journal Le Monde du mardi 12 avril, Thierry Charles, responsable des questions de sureté à l'IRSN, indique que "Depuis dix jours, la situation est à peu près stabilisée" même s'il modère ses propos en ajoutant, plus loin, que "Cela peut prendre des semaines, voire des mois." Pour une stabilisation définitive. Il ajoute ensuite que la zone d'exclusion "a été élargie à 30 km. Cela correspond à la zone postaccidentelle, où l'on observe des dépôts de radioactivité au sol. Nous pensons que c'est une mesure raisonnable." Puis enfin :"L'iode 131 est un radioélément a durée de vie assez courte, elle décroit d'un facteur 2 chaque semaine. Dans trois mois, son niveau sera complètement secondaire et les habitants pourront théoriquement revenir."

Interrogé sur la gestion de la crise par Tepco, il juge cette gestion correcte vu l’amplitude de la catastrophe « Il faut se mettre à leur place. Ils venaient de subir une énorme catastrophe naturelle où ils avaient potentiellement perdu des membres de leur famille lorsqu'ils ont dû faire face à une situation nucléaire inédite, avec plusieurs réacteurs endommagés en même temps. Leur principale erreur, c'est d'avoir tout misé sur le refroidissement des cœurs et d'avoir négligé les piscines de combustible au début de la crise. Avec plus de recul, on pourra analyser comment ils auraient dû réagir idéalement. ». Rien à reprocher à Tepco donc.

Cette déclaration laisse penser que l'accident est en bonne voie de résolution et que dans trois mois les habitants reviendront vivre près de la centrale. Déclaration idyllique, mais hélas très loin de la réalité ! Comble du sort pour monsieur Thierry Charles, le même journal, le même jour donne un tout autre son de cloche ! Les deux articles trônent cote à côté dans la rubrique Japon. On y apprend, les faits suivants :

Le Japon a placé ce mardi 12 avril l’accident nucléaire de Fukushima au même niveau de gravité que celui de Tchernobyl, le niveau 7, soit le plus haut de l’échelle. L’Agence de sureté nucléaire nippone ne peut pourtant pas être soupçonnée de surévaluer l’accident et a plutôt été jusqu’à présent plutôt très modérée. Elle avait en effet classé l’accident au niveau 5 alors que l’IRSN le classait au niveau 6. Elle indique aujourd’hui que les émissions radioactives restaient, jusqu’à présent, inférieures à celles de la catastrophe de 1986 (rejets évalués à 10 % environ). Mais, dans le même temps, la montée jusqu’au niveau de gravité maximum de 7 indique des « rejets majeurs de matières radioactives » avec « des effets considérables sur la santé et l’environnement ». 

Cette montée de la gravité nous prépare à une aggravation des conséquences de l’accident plutôt qu’à une stabilisation. Position confirmée par l’agence qui craint qu’à terme les « fuites radioactives » ne « dépassent finalement celles de Tchernobyl » ! Il n’est donc pas du tout question de revenir habiter autour de la centrale dans trois mois dans ce contexte. Les réacteurs ou leurs piscines fuient, pour preuve : des traces de strontium, un élément hautement radioactif produit par la fission nucléaire dans les réacteurs, ont été trouvées pour la première fois dans les sols et dans des plantes près de la centrale…

L’augmentation de la gravité se base sur les nouvelles mesures effectuées près du site : elle a été décidée « sur la base des mesures d'iode et de césium relevées dans l'environnement » indique l’agence japonaise. « Nous allons continuer de surveiller la situation. C'est un niveau provisoire ».

Comment Thierry Charles justifie-t-il la presque réhabilitation de la zone dans les trois mois dans de telles conditions ? Il nous présente la situation vue uniquement de l’iode radioactif. Il n’est certainement pas sans savoir que l’iode radioactif n’est pas le seul rejet lors d’un accident nucléaire et que c’est indiscutablement celui qui a (et de très très loin) la plus courte durée de vie et le seul dont on puisse se protéger par absorption d’iode (non radioactif) de manière à saturer la thyroïde. Ne parler que du cas de l’iode est donc ridicule et forcément de nature à minimiser l’accident. Au même moment l’autorité sanitaire souhaite créer une surveillance sanitaire sur 10 ou 20 ans et dans Le Parisien il est rappelé que la région qui entoure la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, pourrait être « inhabitable pendant dix ou vingt ans », a affirmé Kenichi Matsumoto, conseiller au secrétariat du cabinet du Premier ministre japonais, Naoto Kan. Il est tout simplement ridicule de penser que, même si la situation ne s’aggrave plus à partir de maintenant autour de la centrale, on puisse y habiter de nouveau dans les prochains mois…

Que penser de la vision très rassurante de la stabilité de l’accident alors qu’au même moment la gravité augmente et que le Japon avoue la possibilité à terme de rejets pire de Tchernobyl ?

Que penser également de la volonté de ne pas critiquer même un tout petit peu la gestion de Tepco qui, nous la savons tous a présent, fait ce qu’il peut en ce moment parfois maladroitement, a pendant des années négligées la sécurité de la centrale, et ce, depuis sa construction. Il est de notoriété publique maintenant que la centrale de Fukushima et les autres gérées par Tepco ont eu leur histoire émaillée de divers incidents plus ou moins graves. Que la centrale fut construite pour résister à des séismes de niveau 7 dans un pays ou le niveau 9 est possible. Que la double catastrophe naturelle (tremblement et tsunami, qui font pourtant souvent de pair) n’a pas été prise en compte. Le problème de Tepco n’étant pas trop sa gestion d’aujourd'hui, mais surtout sa gestion d’hier. Alors, pourquoi ne parler que de Tepco en bons termes ? Peut-être parce que si nous comparions avec la liste des incidents variés dans les centrales françaises nous aurions froid dans le dos… Surtout que dans le même moment sont dénoncé dans la presse la gestion de la centrale de Chinon (Indre-et-Loire) : Après inspection de la plus ancienne centrale de l'hexagone, l'ASN a dénoncé ce mardi à Orléans une « rigueur d’exploitation insuffisante » et demandé à EDF de prendre « des mesures fortes » pour corriger les dysfonctionnements. En tout ce sont 58 évènements significatifs pour 2010 qui ont été relevés…

Il n’y a pas a dire, l’IRSN, établissement public, a toujours une position volontairement rassurante et sous-évaluée de la situation. Ils ne craignent pas d’être démenti, parfois le jour même, pas la réalité des faits… Si en France nous avons besoin du nucléaire et qu’avec toute la bonne volonté et les moyens du monde nous ne pouvions pas nous en débarrasser dans l’immédiat, il est regrettable de toujours, encore et encore, constater cette volonté de cette industrie de cacher la vérité, de minimiser les risques et de tenir les citoyens dans l’ignorance de ce qu’ils risquent.

À ce titre la France n’est pas la seule. Sur la télévision nipponne NHK passe en ce moment un petit film qui explique aux enfants la crise de Fukushima. D’après ce film, la centrale est un petit personnage, le « Nuclear boy » qui est malade du ventre et risque de faire caca partout (oui vous avez bien lu !). Son caca “pue” et doit être évité pour cette raison. Le Fukushima boy est réconforté par le “Tchernobyl boy” (qui a été guéri en mangeant du béton) et le “TMI boy” (Three Miles Ilsland). A la fin du film il est indiqué que tout va bien se passer et que tout rentrera dans l’ordre bientôt. Bien que ce soit un film pour les enfants, c’est tout de même un peu gros non ? D’ailleurs même les enfants japonais sont dubitatifs…

Pendant ce temps, la gravité croit au japon et les médias n’en parlent déjà presque plus. Pourtant, comme le montrent les mesures effectuées par le Blog Economique et Social, la radioactivité en France a augmenté de 0,04 % (elle est passée de 0,10*Sv/h à 0,14 mesure en Île-de-France avec un appareil de précision ± 16 %) depuis l’accident. Si, comme le pensent les Japonais, nous passions de 10 % de rejets de Tchernobyl à, disons, 120 %, les mesures en France passeraient de 0,10*Sv/h à 0,58*Sv/h (augmentation de 0,48). Dans ce cas de figure extrême, nous dépasserions la limite autorisée en France (1mSv/an/personne) avec un taux de 8,76 mSv/an (même avec une marge de 16% et en prenant la valeur basse nous sommes a plus de 7mSv/an)…