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samedi 31 juillet 2010

Qu’est-ce qu’une juste rémunération pour un patron ?

Article intéressant a lire sur Le Journal du Net.

Qu’est-ce qu’une juste rémunération pour un patron Sujet de société à part entière, la rémunération des grands dirigeants interpelle. Et pose la question : qu'est qu'un bon patron ?

Depuis la médiatisation des stock-options attribuées à Philippe Jaffré en 1999, la rémunération des patrons est devenue un débat de société. L'alignement des rémunérations patronales sur celles  pratiqués dans d’autres pays ne tient que s'il existe vraiment un marché mondial des dirigeants. Le risque lié à la précarité de la fonction  évoque inévitablement le sort subi par les simples salariés. Quant à la capacité du dirigeant à bien remplir son rôle, cette question ne fait qu'en soulever une autre, encore plus fondamentale : qu'est-ce qu'un "bon patron" ?
Une nouvelle loi japonaise vient de contraindre Renault à révéler la rémunération de Carlos Ghosn pour le dernier exercice de Nissan (6,8 millions d'euros). Cette rémunération additionné à la rémunération versée par Renault (1,4 million) fait de Carlos Ghosn le mieux payé des patrons français, loin devant le PDG de Danone, désormais relégué en seconde position.
Alors que la plupart des PDG du CAC 40 ont vu leur rémunération baisser de 7% en en 2009, cette nouvelle aurait pu susciter une bronca médiatique. Heureusement pour Carlos Gohn, Renault n'a pas de plan de licenciement ou de délocalisation en projet. L'entreprise vient, au contraire, d'annoncer son choix de relocaliser  la prochaine version du véhicule utilitaire Trafic à Sandouville (Seine-Maritime), actuellement fabriqué en Espagne et en Grande-Bretagne.
Car l'intérêt des médias pour la rémunération des patrons reflète la responsabilité sociale de l'entreprise vis-à-vis de ses salariés et plus largement de l'opinion publique.

Un sujet médiatique, une question de société
Depuis la médiatisation des stock-options attribuées à Philippe Jaffré en 1999, la question de la rémunération des patrons est devenu un sujet de société à part entière. Après la confiscation du « golden parachute » de Jean-Marie Messier en 2002 et la retraite-chapeau de Daniel Bernard en 2005, la polémique est repartie en 2007 avec les exigences d'Antoine Zacharias puis, en 2008, avec l'affaire des stock-options de Noël Forgeard. Plusieurs réformes (dont la loi NRE et la loi Clément-Breton) n'y ont rien changé. Bien au contraire : en instaurant et en renforçant la transparence sur un sujet autrefois tabou, l'obligation de publier et détailler les rémunérations des dirigeants a brusquement mis en évidence des montants parfois difficiles à justifier.

Des critères de rémunération discutables et discutés
Contrairement à une idée reçue, l'intérêt croissant des médias pour la rémunération des patrons n'a rien de spécifiquement français. Le sujet fait l'objet de nombreuses interrogations dans la plupart des pays occidentaux, à commencer par les Etats-Unis où l'entreprise, l'argent et la réussite constituent des valeurs centrales et positives. Bien sûr, les montants des salaires des dirigeants peuvent être impressionnants, mais ils ne le sont guère plus que le revenu de certaines stars du show-business ou... du monde sportif. En fait, ce qui pose problème, c'est la question du bien-fondé de la rémunération des patrons. Les règles qui fixent ces montants ne sont ni claires ni forcément crédibles pour les médias. S'agit-il de s'aligner sur les salaires des patrons d'autres pays ? Mais existe-t-il vraiment un marché mondial des dirigeants ? S'agit-il de rémunérer un risque lié à la précarité de la fonction ? Mais dans ce cas, le risque couru par les patrons est-il plus important que pour les salariés ? Ou s'agit-il de rémunérer la capacité du dirigeant à remplir son rôle ? 

Qu'est-ce qu'un « bon » dirigeant ?
Dans cette dernière hypothèse, encore faudrait-il que chacun s'accorde sur ce que doit être le rôle d'un dirigeant et sur ce qui fait un bon patron. Pour les actionnaires, il s'agit bien entendu de la capacité du dirigeant à augmenter la valeur économique et boursière de l'entreprise. Mais pour l'opinion publique, la définition d'un bon patron ne peut pas être axée que sur des résultats financiers et économiques. Chaque entreprise doit montrer comment elle concilie la rémunération de son dirigeant avec sa performance économique et sa politique de l'emploi. Dans le secteur privé, comme dans la sphère politique, la contradiction entre un train de vie ostentoire au sommet et des sacrifices imposés à la base peuvent être dévastateurs. Autrement dit, une rémunération comme celle du patron de Renault n'est concevable et acceptable que dans la mesure où l'entreprise se porte bien et maintient l'emploi en l'état. Une évidence que les dirigeants commencent progressivement à intégrer.

jeudi 29 juillet 2010

Navimo. Les salariés prêts à en découdre?

Article du Telegramme.com

Les salariés du groupe Navimo se sont retrouvés hier en assemblée générale, pour exprimer leurs inquiétudes, après l'annonce de la délocalisation de la production. Rendez-vous a été pris pour septembre.

«L'année dernière on était partis en vacances avec des interrogations plein la tête. Cette année, c'est la même chose». Réflexion entendue hier, lors de l'assemblée générale, d'une salariée de l'entreprise Plastimo, du groupe Navimo, fabriquant du matériel d'accastillage, installé entre le port de pêche et la base des sous-marins. Les salariés étaient réunis hier midi en assemblée générale et ont clairement exprimé leurs inquiétudes, à la suite des déclarations du P-DG du groupe Navimo, Albert Journo. Les employés qui fabriquent encore à Lorient des compas de navigation, des radeaux et des gilets de sauvetage, voient leur avenir s'assombrir après qu'Albert Journo, P-DG du groupe a annoncé, la semaine dernière (lire Le Télégramme du 14juillet) son intention de délocaliser la production, qui emploie encore 40personnes sur le site de Lorient. «Le P-DG a été très clair», a expliqué Gilles Le Roch, délégué CGT du groupe. «La production n'a plus d'avenir sur Lorient. Il veut garder un atelier pour les prototypes. Mais actuellement l'atelier prototype, c'est une personne. S'il n'investit plus dans l?outil de travail, c'est qu'il y a anguille sous roche. Je vous demande de porter votre réflexion sur un mouvement social à la rentrée.C'est à nous de réfléchir à ce que l'on veut faire».

Des inquiétudes quant au maintien des emplois
Combien de salariés Plastimo resteront à terme à Lorient? Dans quel délai la quarantaine de salariés qui fabriquent encore des radeaux et des gilets de sauvetage (qui seront après fabriqués en Roumanie), ou des compas (qui seront, eux, fabriqués dans une usine italienne du groupe) seront-ils remerciés? «On l'ignore, on ne nous a donné aucun calendrier», répond Gilles Le Roch. À l'automne dernier, le groupe avait annoncé 63 suppressions de postes. Aujourd'hui, entre 10 et 20 personnes ont été licenciées. Surtout des cadres, selon les syndicats, qui ont pu négocier une prime extralégale. «La moyenne d'âge des salariés de la production est de 47ans,» explique Gilles Le Roch. «À l'atelier compas, les femmes ont entre 52 et 56 ans. Il leur reste tout de même huit ans à faire. Comment va faire Monsieur Journo quand il dit que les choses se feront en douceur?» Du côté de la direction, par la voix de Michel Dorez, directeur industriel et logistique du groupe Navimo et directeur du site lorientais, on confirmait hier que le centre névralgique du groupe sera maintenu à Lorient. Il comprendra: la direction financière, industrielle et de la logistique, l'informatique, les ressources humaines, la direction marketing et la communication. «On comprend l'inquiétude des salariés», réagissait hier Michel Dorez. «Mais le départ de la production ne sera pas brutal. 50% des effectifs seront à la retraite dans 5 ans.» Quid des 50 autres pour 100? «On donne rendez-vous aux instances représentatives du personnel en septembre,» a conclu la direction.

samedi 24 juillet 2010

Dans le Haut-Rhin, des salariés du textile doivent dire "non" à leur réintégration pour sauver leur entreprise

A lire sur Le Monde.

Aberrant, kafkaïen, ubuesque... A Saint-Amarin (Haut-Rhin), les habitants et les élus ne savent plus quelle épithète employer pour décrire l'imbroglio dans lequel est empêtré l'un des fleurons de l'industrie textile locale.

Il y a quelques jours, les salariés de la SAIC Velcorex, mise en liquidation au début du printemps, ont été placés face à un choix cornélien : soit ils disaient non à leur réintégration dans cette société et SAIC Velcorex avait une chance de redémarrer ; soit ils disaient oui et la perspective d'une reprise s'éloignait. Une douloureuse alternative dictée par le droit.

Implantée dans une vallée sinistrée sur le plan économique, SAIC Velcorex fit, un temps, partie du prestigieux groupe alsacien DMC. En 2008, l'entreprise est tombée dans l'escarcelle de Bernard Krief Consulting, qui l'a laissée exsangue au bout d'à peine deux ans. Le 31 mars, la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Mulhouse l'a mise en liquidation sans poursuite d'activité, entraînant le licenciement du personnel.

Quelques jours avant cette décision judiciaire, le patron d'une PME alsacienne de conception de produits textiles, Pierre Schmitt, avait manifesté son intérêt pour cette société mais sans déposer une offre en bonne et due forme. Il est revenu à la charge plusieurs semaines plus tard, convaincu que cette affaire était "viable" et attaché "au savoir-faire pointu" qu'elle avait développé sur le créneau du velours.

Mais pour relancer SAIC Velcorex, M. Schmitt a posé certaines conditions : ne garder, dans un premier temps, que 50 salariés (sur 135) en retenant ceux dont le profil correspond à sa stratégie. Problème : lorsqu'un investisseur veut racheter une "entité économique autonome" mise en liquidation sans poursuite d'activité, il est tenu de conserver l'intégralité du personnel.

Cette obligation, qui ne joue pas nécessairement dans l'hypothèse d'un redressement judiciaire ou d'une liquidation avec poursuite d'activité, découle de la loi et de la jurisprudence, explique Me Jean-Yves Simon, l'avocat qui conseille M. Schmitt sur le plan du droit du travail. Le législateur a ainsi cherché à éviter que des opportunistes attendent la liquidation définitive d'une entreprise pour acquérir des actifs à peu de frais et pour réembaucher une partie de la main-d'œuvre sur des critères différents de ceux inscrits dans la loi (ancienneté, charges familiales, etc.).

Que faire ? Réintégrer toute l'équipe de SAIC Velcorex ? Impossible dans le cadre du projet élaboré par M. Schmitt. Jeter l'éponge ? Celui-ci ne voulait pas s'y résoudre. Une troisième option a donc été envisagée : proposer aux salariés la poursuite du contrat de travail et leur demander s'ils sont d'accord ou non, sachant que dans l'affirmative, ils compromettaient la renaissance de la société.

Cette offre déconcertante a d'abord été débattue lors d'une réunion publique, fin juin, puis a fait l'objet d'un courrier envoyé à l'ensemble des salariés. A charge pour eux d'y répondre par écrit. A ce jour, 84 personnes ont dit non à la poursuite du contrat de travail de manière à permettre la mise en place du projet de M. Schmitt. Vingt-quatre ont exprimé la position inverse, de peur d'être pénalisées : elles craignaient qu'en renonçant à leur droit à la réintégration, le versement des indemnités de licenciement soit remis en question et que Pôle emploi considère qu'elles ont refusé un poste.

Aujourd'hui, le président de la communauté de communes de la vallée de Saint-Amarin, François Tacquard, se démène pour que le service public de l'emploi garantisse aux réfractaires qu'ils ne seront pas lésés s'ils disent non à leur réembauche. Pour l'élu local comme pour M. Schmitt, cette affaire montre que certains aspects de la loi sont de nature à décourager des candidats à la reprise d'activité. A leurs yeux, un toilettage s'impose.

Bertrand Bissuel

mercredi 21 juillet 2010

Pourquoi les produits Chinois sont de mauvaise qualité ?

J’ai retrouvé un texte de Paul Midler, fondateur et président de Chine Advantage, une entreprise qui offre des services d'externalisation et de gestion de la chaîne d'approvisionnement de sociétés américaines et européennes, datant de 2007 et qui résume bien la situation et les risques de la sous-traitance en Chine. Il décrit ce qu’il appelle « l’estompage de la qualité » produit par « une habitude volontaire et secrète de l’accroissement des marges de profit grâce à une réduction de la qualité des matériaux utilisés ». L’article complet en anglais ici.

Un des mes précédents article soulignaient l’impact de la crise sur la qualité des produits, cet article de 2007 (précrise, donc), souligne, lui, l’impact qualité de la sous-traitance chinoise (mais je suis intimement persuadé que le problème n’est pas un problème uniquement chinois, mais bien un problème général de sous-traitance low-cost). Ainsi il y a 6 ans lors du début de l’essor des lecteurs de musique MP3 j’avais visité une usine qui fabriquait des MP3 vidéo ridiculement petits et avec un design sympa en Chine (conçus et fabriqués). Je voulais alors monter une importation de ces produits vers la France. J’ai dû reculer, car, sur les 5 échantillons prélevés sur la chaîne de fabrication, un ne fonctionnait pas du tout et l’autre avec des boutons qui ne répondaient pas toujours. J’avais alors disséqué un produit et avait compris qu’il fallait abandonner l’idée de travailler avec cette usine : la carte électronique et le clavier tenait en place dans le boîtier par de petits bouts de papier journal pliés à la main…

Dans l’article de Paul Midler, il s’agit d’un autre type de problème : ceux soulevés par la fabrication sous-traitée en Chine de produits occidentaux suivant un cahier des charges précis. Sujet émaillé par les nombreux scandales ces dernières années de jouets, appareils électroniques, nourritures potentiellement dangereux et retirés de la vente.

Des origines profondes

L’auteur réfute l’argument, pourtant logique, que la Chine, en se développant, verra la qualité de sa production augmenter naturellement. D’après lui, cette « tradition » Chinoise de rogner sur la qualité de la production lorsque la demande augmente, prend ses racines au 19e siècle lorsque la demande occidentale de soierie explose et que ce nouvel eldorado provoque l’entrée, sur le marché, d’acteurs moins scrupuleux désireux de profiter de cette manne. Dans le même temps, les premiers fournisseurs faisaient de même à cause de la concurrence des premiers. C’est cette attitude qui a conduit les acheteurs au début du 20e siècle à se tourner vers le Japon plutôt que vers la Chine pour leurs fournitures de soierie. Ainsi vers 1930, le Japon exportait le double de soierie que la Chine.

Le phénomène

L’estompage de la qualité se manifeste par une production strictement conforme lors des premières livraisons, puis, à chaque nouveau cycle de production, l’usine rogne toujours un peu plus sur la qualité et la quantité des matériaux utilisés. Paul Midler cite l’exemple d’un produit de beauté dont la fabrication chinoise avait donné entière satisfaction et qui un jour a eu un problème d’effondrement des emballages qui progressivement était devenu de plus en plus « mous ». L’explication finale donnée par l’usine chinoise fut que le sous-traitant des boîtes en carton avait progressivement dégradé la quantité de matière de l’emballage. Ce qui est plus gênant, comme le montre cette histoire, c’est que l’estompage de la qualité est souvent réalisé sur des parties du produit qui sont inattendues ou sensées être invisibles (dans un premier temps). Ainsi, ce phénomène échappe souvent aux contrôles des donneurs d’ordre.

Dans le précédant exemple, l’estompage de la qualité n’est pas grave pour la sécurité des clients, mais grave pour le donneur d’ordre qui ne pouvait plus empiler ses produits sans effondrement, d’où un manque a gagner. Dans d’autres cas, la sécurité des clients finaux est réellement en jeu. Ainsi, Paul Midler cite l’exemple de structures en aluminium destiné à la construction de gratte-ciels, un système breveté par une société américaine et fabriqué en Chine. Lors d’un contrôle qualité de routine, les inspecteurs ont constaté que certaines structures avaient 90 % du poids initial prévu au cahier des charges ! Que s’est-il passé ? Le propriétaire de l’usine avait volontairement diminué la quantité de matière première. Les gains ainsi réalisés allaient directement dans sa poche. Mais dois-je indiquer que ce qui est vrai pour les produits sous-traités en Chine est également vrai pour les produits destinés au marché interne. Régulièrement, en Chine, apparaissent des scandales d’immeubles qui s’effondrent à cause de défauts volontaires dus à des réductions de coûts. L’estompage de la Qualité est donc un phénomène commun en Chine consistant en l’amoindrissement progressif de la qualité des produits fabriqués jusqu’à ce que le client final s’en rende compte ou qu’une catastrophe arrive. J’ai interrogé à ce sujet un Chinois sur les raisons profondes de cette attitude dommageable au pays entier. Voici sont interprétation : Les petites entreprises sont souvent crées par des acteurs locaux sans éducation et qui n’ont qu’une idée : profiter le plus possible et au plus vite de la manne d’argent que représente la petite usine. Ces nouveaux riches n’ont qu’un seul dieu, l’argent, au mépris de la vie des autres, parfois. Il peuvent le faire car tant que leur intérêt coïncide avec celui du pays, les autorités ferment les yeux. Lorsque cela ne coïncidera plus, ils pourront toujours disparaître avec l’argent mais souvent, faute de lois sévères, ils n’ont même pas besoin de le faire.

Pourquoi cette situation persiste-t-elle ?

Malheureusement, ces attitudes persistent, car les donneurs d’ordre n’ont pas toujours la volonté de rectifier le tir chez leur sous-traitant. Surtout, bien entendu, lorsque la non-conformité est jugée mineure et que son éradication serait complexe, difficile et/ou longue. Une des autres raisons de cette tolérance est que sont systématiquement privilégiés les délais de fabrication (et donc de livraison) à la qualité des produits. Pourquoi ? Simplement parce qu’un retard de livraison est directement visible par le client final et peut constituer un manque à gagner direct (pénalité, perte de part de marché), alors qu’une légère non-conformité ne se verra pas forcément par le client, mais risquera de diminuer la durée de vie du produit. Comme cela arrivera dans (relativement) longtemps, cet aspect est négligé. C’est ainsi que, comme je le signalais dans un article précédent, la qualité des produits est constamment nivelée par le bas et que si, autrefois une machine à laver durait vingt ans, aujourd’hui une durée de vie de 5 ans est presque un miracle…

Pourquoi se battre contre l’estompage de la qualité est long et coûteux ?

a. Le fournisseur a des moyens de pression importants

Simplement, car le donneur d’ordre lorsqu’il s’aperçoit de la dégradation de la qualité et demande leur remplacement aux frais de l’usine, peut avoir les soucis suivants : Menace de terminaison du contrat. Ce qui est gênant, car il faudra trouver un autre fournisseur, le former sans garantie du même résultat final. Risque d’augmentation des tarifs en retours

Malheureusement, ces pratiques sont mises en place par les fournisseurs en toute connaissance de cause des risques encourus et des moyens de pression en retour. Ce jeu, tant qu’il reste un sport généralisé, peut être pratiqué sans aucun risque par le fournisseur.

b. Trouver un fabriquant sérieux et compétant est difficile, le former est long et coûteux

Par conséquent les usines sont souvent tenues secrètes par les donneurs d’ordre. Ce qui a pour conséquence indirecte que leurs « erreurs » n’ont pas de publicité et ne sont pas connues. Les fournisseurs, tenant leur donneur d’ordre, protégé par le secret sur leurs pratiques réelles, sont libres de continuer sans risque.

c. En cas de rappel d’un produit, seul l’importateur paye

Pourquoi ? Les seuls moyens de pression sont le payement et l’action en justice.

Ne pas payer le fournisseur est impossible, car les fournisseurs chinois demandent un versement lorsque la marchandise quitte l’usine, lorsque la catastrophe arrive, il est donc trop tard. Ce qui est terrible, c’est qu’en occident les délais de payement sont beaucoup plus longs et donnent donc plus de sécurité au donneur d’ordre. Faire une action en justice en Chine est impossible actuellement. Le fournisseur aura toujours finalement gain de cause.

d. Tester les produits par des laboratoires tiers ne marche pas

Cette façon de procéder, pourtant réputée comme efficace ne marche pas dans ce cas. Les fournisseurs s’arrangent pour contourner le test. Paul Midler cite le cas de cette entreprise américaine qui souhaitant fabriquer son savon liquide en Chine a organisé un test sur la production d’un fournisseur sélectionné. Le fournisseur a envoyé dix échantillons à un laboratoire indépendant international, 9 échantillons ont échoué et un a passé le test. Seul le résultat positif a été communiqué au donneur d’ordre évidemment. Évidemment, laisser le fournisseur gérer les tests était un peu naïf.

D’une manière générale la méthode de certifier les produits par de laboratoires indépendants ne marche pas bien. Une étude citée par Paul Midler indique que sur 200 produits électriques chinois ayant été rappelés, 25 % avaient obtenu l’approbation d’un organisme d’essai international (étude menée par la US Consumer Product Safety Commission en 2001). Si les laboratoires indépendants n’arrivent pas a attraper toutes les supercheries, comment un importateur moins bien armé que ces laboratoires peut-il le faire seul ?

Faire des contrôles par des organismes privés n’est pas non plus une solution. Ainsi, une usine fabriquant du contre-plaqué a vu un lot rejeté pour la mauvaise qualité du produit après contrôle. Que s’est-il passé ? La marchandise défaillante a été discrètement mélangée à de la marchandise conforme pour les livraisons suivantes… Faire un contrôle exhaustif est trop cher, c’est donc une pratique courante. Une confiance réciproque est donc nécessaire.

e. Les grosses usines sont chères

Une solution parfois choisie est de sélectionner des grosses usines, qui, de fait, possèdent plus de savoir-faire et susceptibles de protéger leur crédibilité. Mais, bien entendu leur production est plus chère que les petites usines ! Paul Midler en déduit qu’il n’existe pas d’économies d’échelle en Chine. Pourtant, le problème n’est pas celui-ci. Appliquer des méthodes plus sérieuses et éprouvées, responsabiliser ses employés en les payant mieux, faire de nombreux contrôles qualité, mettre au rebut les produits non conformes (au lieu de les livrer tout de même) est tout simplement plus cher ! Si bien que, même avec les économies d’échelles, les prix sont plus hauts. Il y a surement aussi la volonté des propriétaires de ces usines sérieuses de valoriser leur savoir-faire et leurs efforts.

f. Les investissements doivent est rentabilisés en trois ans !

L’explication donnée par Paul Midler est que si les petites usines en Chine commencent souvent par des investissements publics, leur développement futur en revanche, est privé. Or les investisseurs chinois ont gourmands et veulent souvent des rentabilités a trois ans. Plus l’usine investit, plus les prix grimpent ! Il s’agit d’une course contre la montre : rafler toutes les commandes possibles tant que c’est possible. Comme si les Chinois se doutaient que la situation actuelle était temporaire. Cette situation est renforcée par des décisions politiques changeantes. Par exemple, les tensions entre les USA et la Chine sur le taux de change bas de la monnaie chinoise ont conduit la Chine a diminuer brutalement les rabais fiscaux accordés aux usines. De telles brusques décisions renforcent le sentiment d’urgence. D’ailleurs, d’une manière générale, un critère important pour des investisseurs est la stabilité politique, juridique et fiscale d’un pays. En Chine ce n’est pas différent. Pour les investisseurs chinois il est bien souvent plus urgent de prendre des parts de marchés dans l’immédiat plutôt que de sécuriser le long terme qui n’est, de toute façon, pas sécurisé par l’attitude volatile du gouvernement. La recherche du profit maximal rapidement par tous les moyens ne favorise pas leur développement durable. La victime de cette course est bien entendu la qualité. Paul Midler fait remarquer avec justesse que cette situation est très différente des situations passées et présentes de la Corée et du Japon qui privilégient le long terme

La responsabilité des importateurs

La responsabilité des donneurs d’ordre est également indéniable. La recherche, sans cesse, de l’accroissement de leurs marges et donc, de la diminution des prix, va dans le sens du court terme et dans la qualité déficiente Dans les appels d’offres ou le prix est le principal critère, les fournisseurs qui répondent avec une offre de qualité sont éliminés systématiquement.

Ces comportements des donneurs d’ordre déresponsabilisent les fournisseurs de tout problème qualité. Si les produits ne sont pas conformes, c’est l’importateur qui a signé la commande en pleine connaissance de cause des échantillons initiaux de production. Si le transport corrompt la marchandise, c’est en demandant toujours des prix plus bas que les options de transport ont été « optimisées ». Bien sûr une telle attitude n’est pas propice à la création de relations sur le long terme. Aussi de nombreux importateurs regardent vers des pays alternatifs de production. Tant que les donneurs d’ordre tireront la compétition vers le bas, la Chine ne pourra pas sortir de ce cercle vicieux. Le Japon autrefois a connu des affres similaires, et il a pu s’en sortir en devenant progressivement exemplaire du point de vue de la qualité. Ainsi, l’entreprise Panasonic a réussi pour nombre de ses produits, à avoir le plus bas taux de défaillance du marché concernant les produits électroniques. Réussir le virage de la Qualité Totale nécessite un engagement fort du pays, de manière à ce que la production de qualité « entre dans les gênes » du pays.

Conclusion

Comme je l’indiquais dans un précédent article, le consommateur a été une victime naïve de ces évènements : les deux seuls partis qui ont profité de cette situation sont les fournisseurs chinois bien sûrs mais également les donneurs d’ordres qui ont vendu plus et avec une meilleure marge. Mais l’équation n’a pas changé : « pouvoir d’achat » = (« nombre d’achats possibles » * « qualité ») / « revenus réels ». Ainsi, en délocalisant la production, nous avons augmenté le nombre de produits pouvant être acquis par un ménage, mais également baissé la qualité de ces produits et finalement nous avons diminué nos revenus (hausse du chômage impliquant une baisse des revenus). Il faut ajouter que la baisse de la qualité correspond un achat à crédit sur la planète : Acheter des produits « jetables » augmentent le volume des poubelles, la consommation de carburant (il faut refabriquer plusieurs fois le même produit, puisqu’il dure moins longtemps) et déplace la production dans des pays moins restrictifs sur les normes de pollutions.

lundi 19 juillet 2010

iPhone 4, la vérité

Cela fait une semaine que je teste l'iphone4, dans un contexte délicat pour Apple, je vous livre mes conclusions.

Ouverture de la boite

Cette dernière est petite, à peine plus grosse que le téléphone, mais en plus épaisse. Elle est à la fois sobre et colorée. Cet ensemble donne une impression mitigée entre objet de luxe et gadget électronique classique. Son ouverture révèle le téléphone et, dessous, le câble USB et l'adaptateur secteur ridiculement petit : retour au luxe.L'iPhone 4 se révèle une pure merveille au toucher, impression grandement due aux deux plaques de verre à l'avant et à l'arrière. Une impression de finesse et de robustesse mélangées. Si l'objet est posé sur un bureau lisse, une petite poussée le fait glisser comme un palet ! En revanche, le dos s'est légèrement rayé dès les premiers essuyages, mais plus après... A-t-il été livré rayé ?Le design global, parfois jugé comme "traditionnel" est en fait assez réussi, les iPhones 3g et 3 gs semblent épais et prennent ainsi un coup de vieux.

Allumage

L'allumage montre, comme d'habitude, le logo d'Apple puis la demande d'activation par iTunes. Pour être honnête, je déteste iTunes, lourd restrictif, pas beau et interdisant un accès direct comme une clef USB. L'activation a été une vraie galère, après avoir fait le nécessaire sur iTunes, 8 heures après le téléphone n'était toujours pas activé ! Je perds patience et décide d'appeler l'opérateur, finalement, au détour d'un menu vocal, le robot me propose d'activer mon téléphone : une lueur d'espoir. Je rentre donc les informations demandées et après un court instant d'attente, une voix synthétique me dit qu'il y a eu une erreur et qu'il faut recommencer ! Après trois échecs, j'allais capituler lorsque je regarde mon téléphone : il indiquait « activé » ! Je n’ai rien compris, mais ça a marché !

Premiers usages

Si les dès premiers écrans demandant l'activation, la qualité de l'écran n'est pas flagrante, c'est l'affichage d'une page de texte qui révèle toute la puissance du nouvel écran. Il faut regarder avec une loupe pou voir les pixels et l'impression à l'œil nu est le même que celle d'un livre (en plus petit bien sur). Il est indéniable que l'écran est la véritable réussite de cet appareil. Revenir a un mobile classique, pour ceux qui ont adopté l'iPhone, risque d'être plus que difficile. Avec 326 dpi nous avons la résolution d'un texte imprimé par une imprimante laser !

L'écran possède un revêtement permettant de minimiser les traces de doigts. Je n'y croyais pas, mais à l'usage cela marche bien. L'écran se salit comme avant (ou presque), mais un seul passage d'un chiffon doux efface le tout contre trois à quatre passages avec la version 3g de l'appareil.

Autre amélioration flagrante : l'appareil photo de bien meilleure qualité et son flash à LED. Avez 5 M pixels les photos commencent à être de vraies photos, d'autant que l'autofocus tactile est une réussite : pointez du doigt la zone qui doit être nette et le tour est joué ! Plus sympa qu'un appareil photo ou il faut viser, semi-déclencher, cadrer et déclencher.

Pour la vidéo, c'est maintenant possible de filmer en 720p. Un véritable caméscope dans la poche ! On regrettera tout de même l'absence de lecteur de carte mémoire, car même avec la version 32Go, la mémoire risque de vite se remplir !

La présence d'une caméra frontale est absolument inutile, sauf pour s'en servir comme miroir : la visio n'est possible que de iPhone a iPhone et en WiFi (pas de 3g pour l'instant).

La batterie tient plus longtemps, mais nous sommes loin des 40 % de plus annoncés. Pour mon usage le gain est plutôt de 10 à 20 %.

Le nouveau processeur est vraiment rapide surtout si vous voulez jouer avec. La puissance embarquée concurrence directement les consoles de jeu portables dernière génération. Pour un usage plus studieux, l'instantanéité des réponses est agréable.

Le micro supplémentaire (situé sur le dessus de l'appareil) permet d'éliminer le bruit. C'est bien vu, mais sans compter sur les problèmes de réception (voir plus loin).La boussole intégrée marche un peu mieux que sur le 3gs mais trouve assez vite ses limites. Le haut-parleur est toujours mono, mais est plus puissant que sur un 3g, bonne chose, car c'était un point faible de l'ancienne génération.

L'iOS 4

Le nouvel OS version 4 (disponible aussi sur le 3 g et 3 gs) apporte le multitâche principalement. Premier point, seules les applications prévues pour cet OS bénéficieront vraiment du multitâche et il y en a peu. Deuxièmement, curieusement, Apple a choisi de lancer toutes les applications en multitâche au lieu de laisser chaque application décider, ainsi s'il est logique qu'un lecteur de musique continue a diffuser sa musique en tâche de fond, quel est l'intérêt pour l'application météo ? Dernièrement, ce multitâche sur l'iPhone 4 est bien fait et n'effondre pas la machine même avec 15 applications lancées. Je soupçonne Apple d'avoir une astuce maison.

Le nouvel OS offre des fonctionnalités attendues comme la possibilité de choisir son papier peint, y compris de celui de l'écran de verrouillage. La possibilité de regrouper les applications dans des dossiers permet de simplifier le bureau (springboard).

Problème de réception

La presse s'est fait l'écho de plusieurs problèmes de jeunesse, dont certains, totalement faux (non, les boutons de volume ne sont pas inversés ! Je n'ai pas constaté non plus de jaunissement de l'écran).

En revanche, l'exemplaire que je possède a un vrai problème de réception. Devant les nombreux articles de presse, Apple a sorti la version 4.01 de son OS. Je me suis jeté dessus, mais ma déception fut grande : aucune nouveauté (visible pour l'opérateur) sauf un agrandissement des barres de réception. C'est donc l'illusion d'optique qu'apporte le dernier OS ! En revanche, aucune amélioration de réception ! Une update gadget pour calmer la presse et les clients.

La presse parle surtout de l'effet des mains sur le cadre qui diminue parfois de deux buchettes l'indicateur de réception, mais Apple a montré lors de sa dernière intervention que de nombreux smartphones avaient le problème. Que certains concurrents aient le problème, parfois en plus grave, ne justifie rien la situation de l'iPhone 4. Apple en proposant une protection silicone gratuite, pense avoir réglé le problème. Cela serait exact si le problème de l'iPhone 4 n'était qu'un problème de contact avec la main de l'utilisateur. Or, mon exemplaire en tout cas, me surprend parfois sans qu'un contact néfaste en soit la cause. Je suis tranquillement en train de naviguer sur internet quant je m'aperçois que je n'ai plus qu'une buchette alors que j'en avais quatre quelque minutes avant et sans avoir bougé de mon fauteuil ! Après plusieurs essais de positions des mains, rien n'y fait ! Après avoir orienté dans tous les sens l'appareil parfois les buchettes reviennent ! J'ai vérifié avec un iPhone 3g à côté de moi, chez le même opérateur et dans la même position : il y a parfois 2 buchettes de plus sur le 3g ! Je soupçonne que le problème est plus complexe que ne veut bien le dire Apple, ce qui expliquerait pourquoi ils se sont donné jusqu'à septembre pour analyser le problème... Que se passera-t-il si le problème est bien hardware ? Que deviendront les clients de la première heure, comme moi ?

Conclusion

Toute cette histoire est réellement regrettable, car, s'il n'y avait pas ces problèmes, l'iPhone 4 est surement le « smartphone-killer » du moment ! Je suis curieux de voir comment Apple va régler le problème en septembre, car un téléphone qui ne téléphone pas (j'exagère bien entendu, on peut téléphoner tout de même !), même s'il est très novateur, est tout de même un peu ridicule...

mardi 6 juillet 2010

Conseil de lecture : Commercial avec un CDI à 0 € de fixe, ça vous tente ?

Certaines sociétés embauchent leurs vendeurs avec des contrats à durée indéterminée sans salaire de base. Ranger France forme des commandos de commerciaux aux contrats et aux horaires à géométrie variable.

Lire la suite ici.

Conseil de lecture : Pourquoi PSA n'a pas choisi le Maroc

A lire cette semaine sur le site de Jeune Afrique :

Le royaume aurait bien accueilli l’usine chargée d’assembler les véhicules à bas prix du constructeur français. Mais celui-ci lui a préféré l’Espagne.

Le 25 mai, l’usine espagnole de Vigo, en Galice, a été choisie par PSA Peugeot Citroën pour la production de deux petites berlines – noms de code M3 et M4 – destinées aux classes moyennes des pays émergents et qui devraient être commercialisées après 2012.

Le royaume chérifien faisait pourtant les yeux doux au groupe français pour qu’il suive la même voie que Renault, qui construit actuellement sa grande usine low cost à Tanger, laquelle doit produire 400 000 véhicules par an à partir de 2014. Mais les arguments des Marocains (facilités portuaires, fiscales et douanières, création de « cités de l’automobile », etc.) ont fait long feu, tout comme ceux de la Turquie, également en lice pour une extension de l’usine PSA de Bursa.

« Je suis déçu. C’est un choix politique, fait pour les opinions publiques occidentales rétives à une implantation dans les pays à bas coûts par ces temps de crise », se désole Hamid Ben Elafdil, directeur du Centre régional d’investissement de Casablanca.

Pression sociale ?

Le Maroc comptait pourtant sur les liens tissés via la Somaca, l’usine automobile de Casablanca (copropriété des groupes Renault et PSA) où des véhicules utilitaires Peugeot Partner et Citroën Berlingot sont assemblés. « Des représentants de Peugeot étaient même venus nous rencontrer voici trois ans, mais depuis, nous n’avions plus de nouvelles », regrette Hamid Ben Elafdil.

Est-ce la pression sociale en Europe qui explique ce choix de l’Espagne ? Bruno Lemerle, représentant de la très influente CGT au comité de liaison européen de PSA, affirme que la direction n’a pas consulté les syndicats : « Nous n’aurions pas été contre une nouvelle usine au Maroc ou en Turquie, à condition que la production soit destinée à ces pays et pas aux marchés européens. » Justement, selon le PDG de PSA, Philippe Varin, les véhicules M3 et M4 « sont destinés uniquement aux pays émergents ». Contrairement aux Dacia Logan du groupe Renault, les M3 et M4 ne seraient donc pas vendus en Europe occidentale pour ne pas nuire aux modèles classiques de la marque.

Pourquoi donc avoir retenu Vigo, puisque les syndicats étaient prêts à accepter un site au Maroc ou en Turquie ? D’abord parce que l’enveloppe financière nécessaire à une nouvelle usine n’était, crise oblige, plus disponible, orientant l’investissement, moins onéreux, vers l’agrandissement d’une usine existante. Parmi les usines de PSA, la structure de coûts de Vigo était la moins élevée (les effectifs de l’usine, créée en 1958, sont passés de 9 700 à 7 500 salariés). Autre avantage, la maîtrise de la qualité y est éprouvée. Enfin, les possibilités d’exportation y sont intéressantes : l’usine est reliée à un port, et des pays comme l’Algérie sont plus facilement abordables par l’Espagne que par le Maroc (Renault doit aujourd’hui faire transiter ses véhicules marocains via Barcelone pour pouvoir les vendre en Algérie).

PSA n’ira donc pas profiter des bas salaires maghrébins pour produire un « low cost », une appellation que le groupe récuse d’ailleurs pour les M3 et M4. En Asie, en revanche, le constructeur pourrait, épaulé par son allié japonais Mitsubishi, oser un vrai « low cost », conçu et produit comme tel, et commercialisé sous une autre marque.

Actualité Sociale du 6 juillet 2010

SNCF +1000 emploi sur 155 000

Une opération de recrutement de mille agents (CDI et en alternance) sous forme de « job dating », se tient ce lundi et mardi entre 16 et 20 heures sur une péniche située au port Debilly (16e). Les profils vont du baccalauréat à bac +3.

Au total ce sont 2.300 personnes qui seront embauchées en 2010 afin de remplacer 5.400 départs prévus.

France Telecom +10 000 emplois de 2010 à 2012 sur 181.000

3.500 personnes seront recrutées en 2010 et 10.000 jusqu'à 2012. En revanche le nouveau directeur général Stéphane Richard a commis un impair en indiquant que l’entreprise devait faire face à « un corps social vieillissant » avec moyenne d'âge de 47 ans pour les 181.000 salariés. Comme si être âgé de 47 ans était une tare, cela fait mauvais genre en plein débat sur la retraite a 62 ans ! 

Même si l’entreprise indique travailler sur le bien-être au travail, on souhaite bon courage aux postulants, vu l’historique de l’entreprise…

Air France –4 100 emplois sur 52.000

Les effectifs seront réduits de 4.100 emplois d'ici à 2013 sous forme de départs volontaires. José Rocamorra, délégué CFDT précise « Ce n'est ni un plan social, ni un nouveau plan de départs. Cette réduction des effectifs se ferait sur des départs naturels, le gel de certaines embauches et des transferts en interne».

Pourtant dans le même temps, l’entreprise comble son déficit dans certaines catégorie d’emploi : mécaniciens, d'hôtesses, et stewards, ou plusieurs centaines d’emplois serait créés.

vendredi 2 juillet 2010

Actualité sociale du 2 juillet 2010

Air France envisagerait la délocalisation de son siège

D’après Now Boarding, à plusieurs reprise ces dernières semaines, des dirigeants d’Air France, dont Gilles Bordes-Pagès, le vide-président en charge du développement, ont évoqué une éventuelle fuite fiscale en délocalisant le siège de la compagnie nationale aux Pays-Bas. Une telle opération permettrait à Air France de réaliser une économie annuelle de l’ordre de 865 millions d’euros.

Bien entendu, la compagnie ne pourra jamais mettre en œuvre ce projet, une telle décision pourrait politiquement et populairement lui coûter plus cher. Néanmoins, le message est passé : la France subit une telle pression fiscale que nos entreprises ne sont plus assez compétitives, notamment par rapport à d’autres acteurs de l’aérien en Europe, mais également du Golfe ou d’Asie.

 

Fermeture Définitive de ST en Normandie –114 emplois / 114

Le centre spécialisé en recherche-développement pour la téléphonie mobile de ST vit son tout dernier jour le 30 juin 2010. Cela fait un an que les salariés se battent pour sauver leur site de Colombelle (près de Caen). Une partie de la R&D sera délocalisée en Inde à Bengalor. Encore un coup dur pour des salariés déjà rescapés de l’ancienne usine Philips. Le pire est que les locaux était neuf car en partie financés par des fond publics. Avec cette fermeture c’est tout les savoir faire de recherche et de développement qui part vers l’Inde. Incompréhensible pour la salariés puisque le site est rentable, mais surement pas assez pour la direction. Pourtant l’état est actionnaire de l’entreprise à hauteur de 14%…! Les employés liquidés devraient toucher entre 50 000 à 150 000 euros.

Ethicon –377 emplois, site fermé

Ethicon, fabriquant, va fermer le site de Auneau pourtant rentable et délocaliser la production en Amérique du Sud, comme prévu par le groupe Johnson & Johnson, propriétaire de l'entreprise. « Nous nous mobilisons à vos côtés. Ces sociétés n'aiment pas qu'on parle mal d'elles : les élus permettent d'amplifier vos actions. Il nous faut interpeller le gouvernement sur les méthodes de cette entreprise dont l'activité est financée par la Sécurité sociale »indique  Marie-Madeleine Mialot, vice-présidente de la région Centre en charge de l'économie et de l'emploi. Lien.

Jacob Delafon, le plan social se passe mal

Le négociations débutées en Juin n’en finissement pas et les salariés espèrent une fin prochaine du processus. D’après les syndicats, c’est « un constat de carence du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) », carence consignée dans un rapport complet listant les manquements de la direction. L’ensemble sous fond de délocalisation vers une usine à Tanger au Maroc (investissement de 20 millions d’euros), délocalisation que la direction refuse d’admettre.

Trois bureaux de poste ferment chaque jour depuis 2006 !

Le syndicat Sud PTT a fait le compte : C’est bien 3 bureau de poste qui ferment chaque jour soit 42 emplois en moins par jour ! Voici leur communiqué :

Dans un contexte économique dégradé qui impacte beaucoup les secteurs du courrier et du colis, les résultats  semestriels de La Poste sont conformes à ceux attendus. Le chiffre d’affaires est en baisse de 2,5 % et le résultat d’exploitation s’élève à 453 millions d’euros.

A quelques  semaines du débat parlementaire  sur  le  statut de  l’entreprise,  ces  comptes  révèlent deux événements majeurs : l’accélération du désengagement de La Poste concernant la présence territoriale et l’augmentation brutale des suppressions d’emplois.

Chaque jour, moins 3 bureaux …

Le nombre d’agences postales communales et de relais de poste commerçants s’élève au 30 juin 2009 à 6 145. Cela représente donc la fermeture de 485  bureaux depuis le début de l’année. Il s’agit d’une accélération du désengagement de  l’entreprise publique des zones  rurales ou des quartiers jugés insuffisamment rentables. Depuis juin 2006, nous assistions à la fermeture de 343 bureaux par semestre (il existait 4 428 agences postales communales et relais poste commerçants au 30 juin 2006). Dans ces conditions, on ne s’étonnera pas des files d’attente dans les bureaux de poste qui effectuent toutes les prestations !

… et moins 42 postiers !

La situation de  l’emploi est  tout aussi catastrophique, avec 7 416 emplois détruis en 6 mois, soit autant que le nombre de suppressions d’emplois enregistré pour toute l’année 2008 !  Une situation pour le moins paradoxale au moment où les dirigeants de La Poste réaffirment leur
participation au « plan de relance » !  Ces évolutions ne sont évidemment pas étrangères au projet de changement de statut.  Il s’agit, pour les dirigeants de La Poste, de préparer la mue l’entreprise publique en société anonyme.

La fédération Sud-PTT continuera d’œuvrer pour obtenir le retrait du projet d’une privatisation qui ne dit pas son nom. Pour cela, elle appelle les postier-es à faire grève et à manifester le 22 septembre et les usagers à s’exprimer pour la défense du service public en participant massivement au référendum organisée le 3 octobre par le comité national contre la privatisation de La Poste, pour un débat public et un référendum sur le service public postal.

jeudi 1 juillet 2010

Actualité sociale du 1er Juillet 2010

Teleperformance -830 postes sur 5500

Le leader mondial des sociétés de centres d'appels a annoncé, ce jeudi, la suppression de 830 postes et la fermeture de 8 centres sur 22 ! Cela représente une réduction d’effectifs de 15 % environ ! Sont concernés par ces fermetures les sites de Pantin (149 postes), Rennes (194), Tours (51) et Marseille (25) et la fusion du Mans à Lyon, Orléans et Toulouse (342), quant au site de Bordeaux il se rétrécira de 69 emplois !

Le site de Pantin qui ne devait pas être touché, a finalement payé les manifestations de mai que les employés du site avaient fait chez leurs grands clients (Orange et Canal+). Ces manifestations avaient été organisées car les employés suspectaient ces grand donneurs d’ordre d’avoir forcé l’entreprise à délocaliser ses services. La direction avait, à l’époque, indiquée « Il est évident que toute prise à témoins de l’externe et en particulier de grands clients, empêche la conclusion de nouveaux contrats en particulier à Pantin »… C’était donc de la fautes des employés de Pantin ! Autre grief de la direction : la diminution de la productivité du site, décidée en protestation aux rumeurs de fermeture de plusieurs sites.

Pantin “le Rebel” a été rectifié, mais les autres ? Pourquoi ? La direction parle de sur-effectifs et d’une perte d’exploitation de 36 millions d’euros en 2009 (12% du CA). L’ensemble étant du u ralentissement économique et à la perte de gros contrats.

Est-il utile de rappeler que déjà en mars 2010, un plan social avait éradiqué 585 salariés ?

Teleperformance ? Oui, mais plus en France pour longtemps…

Parisot réélue au MEDEF

Seule candidate à sa succession, la présidente sortante du MEDEF à été réélue aujourd’hui, sans surprise, faute de combattant. Retour sur un dossier trouble détaillé dans notre dossier de mai 2010.

Le MEDEF a finalement préféré la stabilité et croire aux promesses de Madame Parisot. Pourtant, l’actualité du MEDEF était fortement chargée ces dernières années, en particulier par les actions de Madame Parisot. De violentes critiques pleuvaient alors sur sa gestion de la crise, son management personnalisé ou son inclinaison pour les sujets sociétaux. De plus, elle avait eu la maladresse d’attaquer en justice un ancien membre (ex-président de l'UIMM) afin de prouver son innocence dans l’affaire de l’argent liquide de l’UIMM. Démissions et licenciements en série, dont certains portés aux prud'hommes (et perdus), n’étaient pas de bons augures pour sa candidature. Si l’on ajoute, en décembre, la prise de distance de la fédération des industries agroalimentaires, le tableau est complet dans ses grandes lignes.

Il y a d’abord eu de nombreux postulants qui, dans des circonstances parfois indéterminées, se sont désistés : Xavier Fontanet (Essilor), Denis Kessler (Scor), Geoffroy Roux de Bézieux (Virgin mobile), Frédéric Saint-Geours (UIMM),Sophie de Menton… Une véritable hécatombe… Certains expliquent ces abandons par le fait que les candidats n’avaient pas la moindre chance dès le départ, d'autres parce que Madame Parisot avait fait un lobbying actif auprès des 531 électeurs qu’elle appelait par leur prénom. Mais ce qui est certain c’est que sa position de candidate unique était bien confortable et, comme dans l’affaire de Veolia dans l’appel d’offres du SEDIF, il n’y avait aucun suspense.

Malgré ce contexte chargé, elle a été réélue à 458 voix sur 488 votants, soit 93,85 % des suffrages, lors d'une assemblée générale organisée à la Halle Freyssinet, à Paris 13e. Alors que s’est-il passé pour qu’un tel retournement se soit produit ? Dans le domaine de la démocratie, un tel score est forcément contestable. Bien sûr, il n’y avait, dans ce cas, qu’une seule candidate… Mais il ne faut pas se voiler la face, lorsqu’il n’y a qu’un candidat et qu’il est préférable de paraître unis, le vote massif est préférable. D’autant plus facile pour Parisot que l’absence de concurrence lui a permis d’occuper le terrain et de vanter, de long en large, son magnifique bilan (sic!) : 21 accords signés avec les syndicats, 75 cellules TPE-PME mises en place durant la crise, opération nettoyage imposée à l'UIMM, ses actions sur la rémunération des dirigeants, et bien entendu le fameux recul de l'âge de départ à la retraite !

Dans la presse nous lisons d’autres analyses surement complémentaires, mais pas principales : premièrement, Parisot a fait la paix avec l'UIMM en nommant son directeur général, Jean-François Pilliard, à la tête de la commission protection sociale. Deuxièmement, certains de ses derniers résultats n’étaient pas si mauvais pour le MEDEF (retrait de la taxe carbone,  réforme de la taxe professionnelle, abolition de nouvelle répartition des profits dans l'entreprise poussée par le gouvernement). Troisièmement, elle a modifié sa communication l’axant vers le futur du MEDEF. Dernièrement, nous entendons dire que l’UIMM l’aurait laissé se faire réélire afin de se refaire une virginité pour la prochaine élection…

Pourtant, si massif que soit le vote, les électeurs du MEDEF ont soigneusement balisé la route de Parisot pour les trois futures années de son nouveau mandat. Au MEDEF, on ne donne rien gratuitement, même quand on n’a pas le choix… Ainsi, Parisot s’est vue imposer la feuille de route suivante : étendre l’influence du Medef à l'international, travail sur la compétitivité des entreprises et remise de l'homme au cœur des entreprises (sic !).

Ne rêvons pas ! Le MEDEF ne s’est pas réformé et ne se réformera pas. Tout au plus, si de nouvelles casseroles venaient à entacher de nouveau son blason, il changera de nom comme à l’époque ou il s’appelait le CNPF. Le MEDEF est un fossile de représentation des entreprises. Il ne représente tout au plus que quelques mastodontes du CAC40 (vu que certains ont déjà quitté le navire), c'est-à-dire ceux qui font le plus de plans sociaux et qui ne créent plus d’emplois. Au contraire, les PME, premier employeur de France, notre seul avenir finalement, ne se reconnaissent pas dans cette institution d’un autre âge. Si vous connaissez des créateurs de startup ou de PME, demandez-leur !

Symbole de l’has been du MEDEF, le blog de campagne de Parisot qui ne comporte… qu’un seul message depuis sa création, le 11 mars 2010 ! Message commenté par “seulement” 30 personnes complaisantes à ce jour. C’est dire s’il a eu du succès ! Même ses détracteurs n’ont pas pris la peine de critiquer le seul message présent…

Madame Parisot croirait-elle que faire une affiche de campagne moderne c’est faire un blog à un seul message ? A moins qu’elle ne fut si sûre d’elle, depuis mars 2010, qu’elle n’aurait pas pris la peine de continuer sa campagne ?

Retrouvez notre dossier complet sur le MEDEF de Parisot ici : Faut-il dissoudre le MEDEF ?